Grand emprunt Sarkozy: 35 milliards pour rien

Grand emprunt Sarkozy: 35 milliards pour rien

Décidément, ce fameux grand emprunt tourne de plus en plus au grand n’importe quoi ! Lundi 14 décembre, Nicolas Sarkozy a fait une conférence de presse dans laquelle il a exposé les grandes lignes de ses décisions en ce domaine (d’ailleurs complètement autocratiques, mais passons…).
Il y aura donc un grand emprunt de 35 milliards d’euros.

Contrairement à ce qui avait d’abord été imaginé, il ne sera pas levé auprès des Français (qui, de toute façon, n’y auraient guère participé), mais auprès des marchés.

Mais, comble du loufoque : Nicolas Sarkozy nous apprend que ce grand emprunt n’a rien à avoir avec la conjoncture économique.
Il nous avait déclaré récemment qu’on ne pouvait pas baisser l’endettement public en période de crise (on se demande bien pourquoi). Il nous explique maintenant que, quelle que soit la conjoncture, il faut s’endetter.

Peut-être ses collaborateurs ont-ils omis de lui dire que notre dette publique atteignait la bagatelle de 2000 milliards d’euros. Et qu’on ne voit donc pas bien comment 35 nouveaux milliards permettraient miraculeusement un investissement que les 2 000 précédents n’ont pas permis !
Nicolas Sarkozy a l’idée d’investir ces 35 milliards dans l’enseignement supérieur et la recherche. On ne peut que lui donner raison. Évidemment, cela vaut mieux que de les jeter par les fenêtres ! Mais comment saura-t-on si lesdits 35 milliards auront été investis à bon escient et pas dans de nouveaux « avions renifleurs » ou autre idée géniale du même acabit ? Le chef de l’État a fixé lui-même les « indicateurs » : il veut une dizaine de campus de dimension internationale.

Bravo ! Mais il faut rappeler qu’il existe déjà des campus de dimension internationale en France (l’INSEAD, HEC ou Polytechnique, par exemple) et que tous ne sont pas financés par l’argent public et surtout qu’aucun ne correspond au modèle si cher à nos « élites » politiques de l’université gratuite et non sélective.

Au lieu de balancer des milliards qu’il n’a pas, Nicolas Sarkozy ferait mieux de montrer un peu de courage et de réformer vraiment l’enseignement supérieur en cessant de fonctionnariser les chercheurs et en laissant les universités vraiment libres de sélectionner leurs étudiants.

Erratum : dans mon éditorial du n° 719, j’ai écrit par erreur qu’il fallait 50 000 signatures pour un référendum en Suisse. En réalité, il en faut 100 000. Merci aux lecteurs qui m’ont corrigé.

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Comments (8)

  • IOSA Répondre

    SAS@…

    C’est en unissant nos forces et nos richesses que l on peut faire de grande chose…..pas en mettant en commun nos déficits et faiblesses….

    C’est très exactement ce que fait le gouvernement actuel sous l’égide de la réincarnation de zappataléon, ils accumulent forces & richesses en nous redonnant déficits et faiblesses.

    Equité du partage entre eux (gloires et richesses)…….équité entre nous ( la merde et les emmerdes pour tous).

    La différence entre eux et nous est ainsi clairement définit :

    EUX     = canapés et petits fours à nos frais.

    NOUS = canapés et petits fours à nos frais.

    Les égalités étant identiques pour EUX & NOUS, la conclusion pouvant en être tiré…. est que les Français sont des râleurs même quand ils ont raison de le faire.

    IOSA

    24 décembre 2009 à 10 h 05 min
  • SAS Répondre

    GEORGES SOUROS , spéculateur patenté et initié de haute main……..a déclaré dans un de ces livres conseils….

     

    " L EUROPE se fera et se defera tout aussi vite……."  on aborde la 2 eme phase…..avec la grèce et l espagne en ruine , l italie et la france qui suivent……lintégration des noeuveaux maffieux de l est….

    c’est le début de la fin de cette europe de Troie…..

     

    C’est en unissant nos forces et nos richesses que l on peut faire de grande chose…..pas en mettant en commun nos déficits et faiblesses….

     

    sas

    23 décembre 2009 à 12 h 34 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    <<Ce que je me demande, dans cette europe complètement bordélique et ravagée, c’est pourquoi les allemands continuent à tirer l’union>>
    Si cela ne dépendait que du peuple allemand il y a bien longtemps que l’Allemagne aurait quitté cette union hétéroclite. Mais comme en France il y a les zélites gouvernantes et le politiquement correct  qui maintiennent cette semblance d’union contre vent et marée.
    Il est à prévoir que si les PIGS sombrent et avec eux la France, l’Allemagne ne fasse cavalier seul et quitte l’union.
    La Suisse elle a bien compris que si elle joignait l’UE elle serait une vache à lait pour tout le monde.
    Les choses vont se préciser avant la fin de règne du "Saigneur" français.

    21 décembre 2009 à 17 h 08 min
  • Anonyme Répondre

    La diminution significative, de 100 M à 35 M, est tout simplement due à l’inquiétude légitime des agences de notations ! Notre Grand Dépensier s’est entendu dire, au creux de l’oreille et tout à fait confidentiellement, que, au-delà de 35 M la note de la France serait abaissée illico. Dans la même foulée, le rêve émiratique est quelque peu tombé dans le lagon, la Grèce à fondu dans son  jus, et certains se sont un peu affolés, et il a été "conseillé" à la France, de voir à limiter ses dépenses… Dommage, le plan était bien prévu, mais après 2012, on se demande bien pourquoi. Là, on a un peu négocié, ce sera pour 2010, un peu après les élections quand même, encore que ce n’est plus si sûr.
    Bref, 35 M, vu la dette qu’il y a déjà, ce n’est qu’une goutte d’eau…
    Ce que je me demande, dans cette europe complètement bordélique et ravagée, c’est pourquoi les allemands continuent à tirer l’union, comme ça sans rien dire ? S’ils en sortaient, ils pourraient rapidement retrouver une croissance sérieuse et véritable, car j’ai quand même l’impression que cette europe leur coûte plus qu’elle ne leur rapporte. Et les allemands partis, l’union s’éffondre, ce qui serait un grand bonheur pour tous les européens ! Bah, il y a tellement de choses que je ne comprends pas…
    Lambda

    20 décembre 2009 à 21 h 19 min
  • IOSA Répondre

    Voyons voir…

    Un emprunt de 35 milliards d’euros qui ne sera pas remboursé par la poche de l’emprunteur et qui produira des intérêts conséquent ?

    Il n’y aurait pas une enveloppe en sous-main par hasard ?

    20 décembre 2009 à 20 h 54 min
  • ozone Répondre

    Il y a quelques mois,pendant sa conference il n’avait rien a dire,alors ils ont sorti le "grand emprunt",souvenez vous,on ne parlait que de cela,a mon avis,l’idée accésoire était de l’obtenir auprés des français et dire ensuite "vous voyez,ma politique est approuvé massivement",mais la commission mise en place a refroidi ces projets,et avec le temps,l’intention premiere est passé aux oubliettes,mais comme ils ne pouvaient l’annulé sans faire le ridicule…He bein voila…

    19 décembre 2009 à 22 h 33 min
  • Frédéric Bastiat Répondre

     Cher Jaujau le prolo

    (…)Le pourcentage d’enfants d’ouvriers parmi la population étudiante française a également tendance à baisser : 13,2% en 1995, 10,9% en 2000, 10,6% en 2005 et 10,1% en 2007.

    Mais ces données ne permettent pas pour autant de déduire, comme le suggère Royal, que la représentation des enfants d’ouvriers baisse dans l’Université française. Car le nombre total d’enfants d’ouvriers en France baisse lui aussi, à mesure que la population ouvrière baisse en France. En 1986, on comptait ainsi 6,2 millions d’ouvriers pour 22,7 millions d’actifs. Ce chiffre était en 2006 de 5,7 pour 25,2 millions d’actifs.  En tenant compte de cette évolution,  la proportion d’enfants d’ouvriers accédant au supérieur n’a pas baissé.

    Depuis 1984, selon les chiffres du ministère de l’éducation, les chances d’accéder à l’enseignement supérieur ont été multipliées par 3,5 pour un enfant d’ouvrier, contre un peu plus de deux en moyenne. Infirmant la thèse d’un recul des classes populaires au sein de l’Université, l’Observatoire de la vie étudiante (OVE) fait également remarquer que la proportion d’enfants d’employés continue d’augmenter dans la supérieur (9,6% en 1985, 13,3% en 2007). (…)

    Extrait de Libération Journal s’il en est d’extrême droite !

    Moralité on ne peut pas  anoner l’argumentaire socialo-marxiste et être intelligent dans le même temps.

    19 décembre 2009 à 11 h 29 min
  • Jaures Répondre

    Comme toujours chez Sarkozy, il s’agit d’une opération de communication: pendant que l’on parle de "l’après crise" (sic) on ne parle pas des difficultés actuelles.

    Par ailleurs ce "Grand Emprunt" ne correspond qu’à moins de deux mois d’emprunt que l’état effectue sur les marchés pour combler son déficit.

    Enfin sur la sélection des étudiants, cher Jean Rouxel,  s’effectue déjà largement: entre les coûts d’inscription, les frais d’étude et de logement, les étudiants qui arrivent au bout de leur cycle ne sont pas légion. Moins de 10% d’enfants d’ouvriers fréquentent l’université.

    Un étudiant en Université publique coûte moins cher à la collectivité qu’un enfant en maternelle ! Continuons ainsi et , comme c’est la stratégie de la droite, la plupart des universités fermeront.

    17 décembre 2009 à 11 h 58 min

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