Hôpitaux publics et cliniques privées

Hôpitaux publics et cliniques privées

L’iFRAP vient de publier un dossier sur le douloureux problème des hôpitaux publics et privés.

Les frais d’hospitalisation coûtent actuellement 55 milliards d’euros (soit presque 1 000 euros par Français et par an), 44 vont aux hôpitaux publics ou semi-publics, 11 vont aux cliniques.

Aujourd’hui, nous avons le choix d’aller dans un hôpital public ou dans une clinique privée. C’est la Sécurité Sociale qui paye. La clinique privée est rémunérée en fonction de son activité, et c’est l’État qui détermine ce que doit rapporter une appendicite ou un accouchement. L’hôpital, avec son budget global, est rémunéré en fonction de ses dépenses. Si ce que donne la Sécurité sociale ne suffit pas, une subvention provenant de nos impôts bouche le trou in fine.

Les hôpitaux publics se sont progressivement mis à coûter bien plus cher que les cliniques. Une clinique qui ne remplit pas ses lits fait faillite, un hôpital qui ne remplit pas les siens continue. On est arrivé à avoir en 1978 plus de 60 000 lits en trop dans les hôpitaux publics. Depuis ce jour, on est arrivé à en supprimer seulement 15 %. Une résistance administrativo-politico-syndicale s’est organisée pour s’opposer farouchement à la suppression des lits. Il ne faut pas toucher aux lits… Un seul exemple : il a fallu 67 réunions et trois ans pour supprimer neuf lits dans une maternité. Aujourd’hui, bien des hôpitaux sont occupés à 60 % de leurs capacités. Quelques chiffres moyens doivent être connus. Un administratif pour 3,2 lits en public et 1 pour 7 en privé. 1,1 infirmière par lit en public et 0,6 en privé. 20 000 K par an réalisés par un chirurgien en public (soit l’équivalent de 1,3 appendicite par jour ouvrable et une appendicite prend en moyenne 1/2 heure) 60 000 K par an dans le privé. Ces chiffres, rappelons-le, ne sont que des chiffres moyens.

Une réforme libérale de la Sécu est possible.

Premier volet d’un triptyque…

 Il est donc normal qu’aujourd’hui un accouchement ou une appendicite nous coûte environ deux fois plus cher dans le public que dans le privé. Un gouvernement soucieux de nous faire faire des économies aurait dû favoriser le développement des cliniques privées. Il fait exactement l’inverse, et depuis 1996, les prix de journées sont volontairement maintenus très bas. La situation des cliniques privées se dégrade de jour en jour. Aujourd’hui, 37 % d’entre elles sont menacées de faillite. Les lits privés ferment à toute vitesse et on conserve les lits publics… Il fallait le faire !

Les conditions de travail dans les hôpitaux sont dures. La maladie, la souffrance physique et morale, la déchéance et la mort y sont présentes, jour et nuit, 24 heures sur 24. Les contraintes de sécurités y deviennent énormes et la justice de plus en plus lourde. Les étudiants français ne choisissent plus de travailler dans les hôpitaux. Plus de candidats pour l’obstétrique, la chirurgie ou l’anesthésie. On fait appel à des milliers de médecins étrangers, aux qualifications très discutables. De plus, il y a des services de chirurgie qui opèrent bien moins d’une appendicite par jour : on y devient incompétent. Des maternités ne trouvent plus de chef de service qualifié, des services de chirurgie n’ont que des étudiants faisant fonction d’interne. L’hôpital devient plus dangereux qu’il ne devrait l’être et la justice va intervenir de plus en plus.

Depuis plus de trente ans, on ne s’attaque qu’aux effets du mal, non aux causes. Pour en sortir :

1/ Il faut étendre à tout le secteur public le système de rémunération à l’acte qui a rendu le secteur privé deux fois moins coûteux, ce que propose le gouvernement. Mais il ne faut pas le faire en dix à trente ans, il faut le faire rapidement, pour économiser plus de 20 milliards d’euros et disposer ainsi des ressources nécessaires pour traiter socialement les fermetures de lits publics.

2/ Il faut mettre tout le monde en parfaite concurrence. Même prix de journée pour tous les établissements hospitaliers publics et privés de France et de Navarre, et suppression des injustifiables quotas. Pendant quelques années, des subventions aideront au besoin la transformation.

3/ Il faut aussi utiliser une partie des 20 milliards d’euros économisés pour rendre à nouveau financièrement attractives les professions de Santé et retrouver dans nos hôpitaux les soignants de qualité dont nous avons besoin.

La concurrence éliminera automatiquement les mauvais gestionnaires.

Partager cette publication

Comments (1)

  • cast Répondre

    il faut se garder de solutions simplistes et soit-disant miracles.L’hôpital public est malade,mais au même titre que tout le secteur public.Pourquoi le secteur public qui était de très grande qualité il y a encore 25 ans ne fonctionne plus actuellement? Ce n’est qu’en tentant de répondre à cette question que l’on pourra prendre des mesures réellement efficaces.Voici à mon avis ,qui est celui d’un connaisseur des systèmes privé et public,les raisons principales. 1)le chômage:paradoxalement le chômage a modifié l’attitude des fonctionnaires.On s’engage dans la fonction publique non plus par choix mais par nécessité,et le passage privé-public (dans les deux sens) est devenu risqué (sauf pour les pantoufleurs) 2)l’inflation administrative va de pair avec l’appauvrissement en employé de première ligne.Non content de peser financièrement ,les administratifs édictent des tonnes de règlement dont le seul but est de se couvrir mais qui inhibent toute activité.(une rduction de la société française)On ne dira jamais assez les méfaits du principe de précaution. 3)le poids de la hiérarchie qui noit dans l’oeuf toute velleité d’initiatives.On a un mode de fonctionnement exclusivement dans le sens vertical descendant,aucune communication horizontale 4)un mode de gestion archaique qui aboutit ,entre autres, à dépenser tous les crédits alloués sous peine de les voir se réduire l’année d’après si on a eu l’outrecuidance de faire des économies 5)une déresponsabilisation paralysante qui résulte de l’article 4 de la fonction publique:aucun fonctionnaire n’est licenciable d&ans les faits.De plus les fonctionnaires bénéficie d’une juridiction spéciale (l’ordre administratif )dont les juges(jusqu’au Conseil d’Etat) sont des énarques 6)une démotivationqui résulte entre autres d’une grille de salaires anachronique où seule l’ancienneté est prise en compte 7)Une conbfusion des élites politiques et adminstratives qui est bien connue (notamment dans les pays en voie de developpement pôur être un fa Ainsi les mesures à prendre sont à la fois très simples et très difficiles à mettre en oeuvre: 1)abolition de l’Ordre adminsitratif:les fonctionnaires doivent répondre de leurs actes devant les tribunaux civils,comme tout un chacun 2)rémunération au mérite qui pose le problème

    15 mars 2004 à 14 h 08 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *