Il aurait fallu supprimer carrément l’ISF

Il aurait fallu supprimer carrément l’ISF

Un amendement adopté par l’Assemblée nationale vient de porter de 20 à 30 % l’abattement sur la valeur estimée de la résidence principale pour l’ISF. Cette mesurette est mieux que rien, mais ne changera pas grand-chose. Par exemple, sur une résidence principale estimée 300 000 euros, elle fera passer la valeur taxable de 240 000 euros à 210 000 euros, soit une réduction de 30 000 euros.

À cela s’ajoute une autre mesurette : le bouclier fiscal à 50 %, qui provoque les glapissements furibonds du PS (du moins ce qu’il en reste après l’ouverture à gauche), alors que dans la réalité ça sera pratiquement sans effet. Explication : l’administration fiscale, prompte à trouver des mesures de rétorsion pour annihiler des réformes qui ne lui plaisent pas comme celle-ci, a estimé que la demande de remboursement par un contribuable du trop-perçu au titre du bouclier fiscal à 60 % (en vigueur jusqu’à présent) est « une réclamation contentieuse » qui expose le requérant à une vérification approfondie de sa situation… Autrement dit, s’il est en défaut par ailleurs, sa réclamation – bien que parfaitement légale – risque de lui coûter bien plus cher, au final, que ce qu’il aura récupéré.

Résultat : 98 % des bénéficiaires potentiels s’abstiennent par précaution, seuls 2 % des 93 000 assujettis ont demandé à bénéficier du bouclier à 60 %. Combien demanderont alors à bénéficier du bouclier à 50 % ?

Le président Sarkozy – qui décide seul de tout – ne peut-il décider que cette réclamation n’est pas contentieuse, mais parfaitement régulière, et ne doit pas donner lieu à des mesures de représailles ? Il fallait avoir le courage de supprimer complètement et définitivement l’ISF. Les circonstances étaient, et sont encore, favorables pour cela. En Suède, le nouveau gouvernement de centre-droit, placé dans la même situation en avril 2007, a eu le courage d’abolir cet impôt stupide et scélérat en justifiant sa décision par la nécessité économique de faire revenir en Suède capitaux expatriés et emplois.
Sans se soucier des vociférations de sa gauche fiscalement intégriste mais économiquement débile et de ses ayatollahs hurleurs. Pourquoi le président Sarkozy se montre-t-il plus peureux que le gouvernement suédois, alors qu’il a tous les pouvoirs et qu’il avait proclamé la « rupture » avec le chiraquisme ?

P. Martins
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Comments (1)

  • chavy Répondre

    Et oui parfois il faut en avoir!!!!!
    Mais en france nous n’avons que des eunuques

    celui qui a fait un mauvais choix de vie en consacrant  tout son temps libre , ses vacances et une grande partie de son salaire à batir ou retaper une maison (son seul bien), dans le sud
    se retrouve avec cet impôt inique sur les bretelles sans avoir les rentrées nécessaires pour s’en acquiter….
    Les boules,
    aurait mieux fait de claquer son pognon autrement

    20 juillet 2007 à 1 h 29 min

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