Il faut supprimer l’ISF !

Il faut supprimer l’ISF !

Pierre Gattaz dirige une entreprise familiale française, l’entreprise Radiall, fondée en 1952 à Aubervilliers, dans la banlieue de Paris.

La petite PME familiale est devenue une entreprise multinationale employant plus de 2 500 employés.

Elle contrôle plusieurs sites, en France, mais aussi à l’étranger. Elle intervient dans les domaines aussi divers que les télécommunications, l’aéronauti­que, l’aérospatiale ou la défense nationale.

Par ailleurs, Pierre Gattaz a été élu, le 3 juillet 2013, président du MEDEF, organisation regroupant les responsables de 750 000 entreprises.

Il est donc difficile de trouver en France un homme qui connaisse aussi bien que Pierre Gattaz les situations économiques ou fiscales des entreprises françaises. Il les connaît, de toute évidence, bien mieux que les responsables politiques français.

Et, ce lundi 17 novembre, il vient de déclarer : « Il arrive un mo­ment où il faut dire que l’ISF, c’est dramatique pour le pays, ça détruit de l’emploi, ça détruit de la croissance. Il faut le supprimer. »

Notre nouveau ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, lui a immédiatement répondu : : « Lorsqu’on est responsable syndical ou responsable politique, on est avant tout responsable… On ne peut pas dire, à n’importe quelle seconde de la journée, tout ce qu’on pense. En l’espèce, pour ce qui relève de Pierre Gattaz, ce n’est pas la première fois qu’il a cette lubie. »

L’ISF a un but très louable : prendre l’argent aux « riches » pour le donner à ceux qui n’en ont pas pour vivre. On ne peut certes pas laisser mourir de faim une personne malade ou un chômeur quand on possède beaucoup d’argent.

Cependant, il est pratiquement impossible à un gouvernement de connaître la fortune d’un individu. Donnons en quelques exemples.

– Une banque a le devoir d’informer le gouvernement de l’argent qui y est mis en dépôt. Mais rien n’empêche un individu d’avoir plusieurs banques dans le monde entier. En particulier dans des pays qui, au nom du respect de la liberté, refusent de transmettre l’information au gouvernement français.

– Les terrains ont une valeur qui varie tous les jours, en particulier en fonction des décisions des responsables politiques. Et rien n’empêche d’acheter un terrain dans un paradis fiscal.

– On peut posséder un tableau de Picasso ou un manuscrit médiéval sans en informer son contrôleur fiscal.

Connaître la fortune d’un individu est totalement utopique. L’imposer n’a donc pas de sens. Mais imposer la fortune pousse les « riches » à vivre ailleurs une partie importante de leur temps. Ce qui augmente, en France, le nombre des chômeurs et la pauvreté de tous.

Il faut donc supprimer l’impôt sur la fortune. Pierre Gattaz a raison !

Bernard Trémeau

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Comments (11)

  • goufio Répondre

    REPONSE à @Jaures

    Le droit public vous permet, si vous êtes un agent de l’État, de faire des choses que le droit privé ne vous permet jamais de faire. Si je vole l’argent de votre portefeuille, je serai puni en tant que citoyen privé. Si je fais toutefois cela en tant qu’agent du fisc, ce n’est pas considéré comme un crime, même si du point de vue de la personne qui subit le vol il n’y a absolument aucune différence. Le droit public permet de voler. – Hans-Hermann Hoppe

    29 novembre 2014 à 10 h 33 min
  • goufio Répondre

    REPONSE à @Jaures

    Que fait l’impôt? Il enlève soit au producteur, soit au consommateur, une portion plus ou moins considérable du produit destiné, partie à la consommation immédiate, partie à l’épargne, pour l’employer à des fins moins productives ou destructives, et plus rarement à l’épargne. (…) Il est impossible de savoir si le prix fixé par le gouvernement investi du monopole de la fourniture de ses services ne dépasse pas abusivement celui qu’aurait établi la concurrence. (…) L’État a beau élever le prix de ses services ou en abaisser la qualité, la nation, sa cliente, ne peut les refuser. Si ruineux que soit l’impôt, l’État est amplement pourvu des pouvoirs nécessaires pour la contraindre à payer. – Gustave de Molinari

    29 novembre 2014 à 10 h 32 min
  • goufio Répondre

    REPONSE à @Jaures

    La taxe n’est pas répartie en raison de la force, de la taille, ni du talent : elle ne peut l’être davantage en raison de la propriété. Si donc l’état me prend plus, qu’il me rende plus, ou qu’il cesse de me parler d’égalité des droits ; car autrement la société n’est plus instituée pour défendre la propriété, mais pour en organiser la destruction. L’état, par l’impôt proportionnel, se fait chef de bande ; c’est lui qui donne l’exemple du pillage en coupes réglées ; c’est lui qu’il faut traîner sur le banc des cours d’assises, en tête de ces hideux brigands, de cette canaille exécrée qu’il fait assassiner par jalousie de métier. – Proudhon

    29 novembre 2014 à 10 h 31 min
  • goufio Répondre

    REPONSE à @Jaures

    D’après tous les principes de la morale la plus universelle, le fait d’exiger de certains citoyens un impôt qui ne soit pas pensé et calculé comme le paiement de services rendus par l’État – le fait, donc, de prendre à certains hommes le fruit de leur travail et de leur propriété sans contrepartie – s’appelle un vol. (…) L’impôt fondé sur le principe de la justice sociale et de la réduction des inégalités donne lieu aux spoliations les plus injustes. – Philippe Nemo

    29 novembre 2014 à 10 h 30 min
  • goufio Répondre

    Minoritaires, les assujettis à l’ISF, au nombre de 3000 000 par rapport à 38 millions de contribuables que peuvent-ils faire sinon se résigner, donner leurs biens à leurs enfants ou partir.
    Le seuil d’assujettissement est de 1,3 million d’euros, l’ISF 2013 a rapporté 4,4 milliards à Bercy (1,45 % des recettes de l’Etat !) pour lutter contre la pauvreté et financer le RSA de plus de 6 milliards en 2013

    Ludvig von Mises écrivait en 1938 : « La politique fiscale destructionniste trouve son couronnement dans le prélèvement sur le capital. Une partie du capital est expropriée pour être consommée. Le capital est transformé en bien d’usage et en bien de consommation. On en voit aisément les conséquences. Et pourtant toute la politique fiscale populaire de notre époque aboutit à ce résultat.
    Les prélèvements sur le capital opérés par la voie de l’impôt n’ont rien de spécifiquement socialiste et ne constituent pas un moyen de réaliser le socialisme. Ils ne conduisent pas à la socialisation des moyens de production, mais à la consommation du capital » Et sans capital… point d’investissement et plus de chômage et plus d’impôts et moins de richesses à partager…Et lorsqu’on nous dit que les politiques n’apprennent rien de l’histoire

    29 novembre 2014 à 10 h 28 min
  • Jaures Répondre

    L’ISF ne crée pas de chômage et ne pénalise aucunement la croissance.
    Et ce n’est pas son existence qui fait partir quelques fortunés.

    On en a la même démonstration qu’avec les 35h. L’Espagne a supprimé l’ISF en 2008. Elle a dans la foulée connu 3 années de récession brutale et une montée vertigineuse du chômage.
    Les pays qui ont le plus souffert de la crise ne sont pas ceux qui imposent le plus sur le capital ou le patrimoine.

    Ceux qui partent pour ne pas payer l’impôt le ferait avec ou sans ISF. D’ailleurs les Français ne représentent que 10% des exilés fiscaux en Suisse. Les 90% qui restent ne sont donc pas des victimes de l’ISF.
    Les riches qui s’établissent en Suisse cherchent surtout le secret bancaire.

    Gattaz ne cherche qu’à récupérer des avantages en avançant des promesses qu’il ne tiendra jamais. En son temps, son père Pierre avait promis des millions d’emplois si on supprimait l’autorisation administrative de licenciement. On les attend toujours.

    27 novembre 2014 à 15 h 27 min
    • goufio Répondre

      Ludvig von Mises écrivait en 1938 : « La politique fiscale destructionniste trouve son couronnement dans le prélèvement sur le capital. Une partie du capital est expropriée pour être consommée. Le capital est transformé en bien d’usage et en bien de consommation. On en voit aisément les conséquences. Et pourtant toute la politique fiscale populaire de notre époque aboutit à ce résultat.
      Les prélèvements sur le capital opérés par la voie de l’impôt n’ont rien de spécifiquement socialiste et ne constituent pas un moyen de réaliser le socialisme. Ils ne conduisent pas à la socialisation des moyens de production, mais à la consommation du capital » Et sans capital… point d’investissement et plus de chômage et plus d’impôts et moins de richesses à partager…Et lorsqu’on nous dit que les politiques n’apprennent rien de l’histoire. »

      29 novembre 2014 à 14 h 29 min
      • Jaures Répondre

        Certes, Goufio, mais depuis que l’ISF existe, le Capital n’a pas diminué et sa concentration s’est accélérée comme dans les autres pays occidentaux.
        De fait, ce n’est pas l’ISF qui fait qu’il y a plus ou moins de chômage en France qu’ailleurs puisque des pays sans ISF sont en bien pire situation que la France et que ceux qui affichent de meilleures statistiques le doivent à une précarisation extrême des salariés (mini-jobs, contrats 0 heure) ou/et à une baisse de la population active.

        30 novembre 2014 à 14 h 42 min
    • Didier Répondre

      J’ai quitté la France voilà 20 ans pour ne plus payer l’ISF et croyez-moi, je suis bien content de ne plus payer cet impôt inique. Je laisse volontiers le soin à ceux qui le trouvent juste de continuer à le payer en restant au pays. J’emploie quatre personnes ailleurs qu’en France. C’est pas beaucoup mais c’est quatre emplois de moins en France.

      1 décembre 2014 à 6 h 05 min
  • frei Répondre

    A travers l’ISF c’est toute une conception de l’impôt appelé à punir ceux qui ne pensent pas bien qu’il faut bien évidemment supprimer . Les dégâts objectifs de l’ISF sont aujourd’hui avérés . Pour la petite histoire de la justice fiscale , on notera au surplus , que les heureux bénéficiaires d’appartements de fonction sont dispensés , de facto, d’incorporer dans leur ISF la valeur vénale des biens qui leur sont attribués .

    27 novembre 2014 à 14 h 33 min
  • Marquais Répondre

    L’ISF est en effet une injustice et pire encore une sottise qui coûte plus cher qu’il ne rapporte et n’a été inventé que pour faire plaisir à ceux qui ne le payent pas !
    Mais c’est encore une erreur, personnellement je n’y suis pas assujetti et pourtant j’en vois clairement les inconvénients pour la Nation, qui surpassent largement les avantages.

    26 novembre 2014 à 18 h 01 min

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