Injustice sociale et inefficacité économique

Injustice sociale et inefficacité économique

Depuis la Libération, la démocratie française est entrée dans une logique perverse. Unis dans un même élan de générosité apparente (ou de recherche d’électeurs), communistes et socialistes (les marxistes) et MRP (les chrétiens) ont d’abord mis en place un principe fondamental de notre société.

La répartition des revenus issue du marché, c’est-à-dire du libre comportement économique des individus, est une mauvaise répartition, car tous ceux qui ont un pouvoir économique abusent de leur pouvoir pour s’enrichir. Le boulanger vend son pain trop cher, le patron vole ses salariés, les entreprises s’entendent entre elles pour vendre plus cher leurs produits.

Tout le monde n’a qu’une seule logique : utiliser sa position économique pour augmenter ses profits. Ainsi le puissant est devenu riche du fait qu’il a volé les petits. Le petit est encore plus pauvre du fait qu’il a été volé par un plus puissant que lui. Les gaullistes ont ensuite repris les positions de leurs prédécesseurs.

Une telle vision du comportement économique justifie les interventions du pouvoir politique dans l’économie. Le pouvoir politique a l’obligation d’introduire plus de justice sociale. Ceux qui vendent au petit peuple, comme ceux qui embauchent des salariés, sont des voleurs.

Le pouvoir politique doit intervenir pour introduire plus de « justice sociale » dans la société française. Il doit nationaliser les entreprises qui pourraient avoir une situation de monopole, comme la SNCF, le métro ou EDF. Il doit empêcher les entrepreneurs d’exploiter leurs salariés et des dizaines de milliers de pages réglementent le comportement des entrepreneurs. Il doit prendre l’argent que les entreprises ou les entrepreneurs devenus « trop » riches gagnent et il doit le rendre aux pauvres. Aujourd’hui, l’État prend plus de la moitié des revenus des Français pour les redistribuer.

Le bilan d’une telle politique de répartition n’est pas brillant !

D’abord, les abus de pouvoir des responsables politiques sont permanents. Les entreprises nationalisées ont été utilisées par les hommes politiques pour augmenter leurs revenus ou les revenus de leur parti. Les scandales d’Elf, du Crédit Lyonnais ou l’affaire Juppé montrent que les abus de pouvoir des hommes politiques sont bien plus énormes que les abus de pouvoir des entrepreneurs privés.

La répartition accroît les inégalités !

Mais est-il normal que l’on finance en toute légalité par l’impôt les revenus des responsables syndicaux, dont la principale activité est d’arrêter le fonctionnement des services publics pour obtenir une augmentation de salaire ? Est-il normal que l’on paye notre électricité plus cher pour donner de très belles vacances à tous les salariés d’EDF ?

Ensuite, la politique de répartition des revenus n’a pas réduit les inégalités comme on essaye de nous le faire croire, mais elle les augmente en permanence. Le SMIC est le meilleur exemple de cet échec.

Selon l’INSEE, une augmentation de 1 % du SMIC augmente de 35 000 le nombre des exclus (40 000 selon le MEDEF). Plus on augmente le poids de la politique sociale, plus le nombre des exclus augmente et plus on oblige les « petits » à passer du SMIC au RMI.

Enfin, prendre l’argent des riches pour le donner aux pauvres enrichit très peu les pauvres, car il y a peu de gros revenus et beaucoup de petits revenus.

Pour finir, nos hommes politiques ont décidé d’intégrer l’économie française à l’économie européenne et à l’économie mondiale. Ils ont ouvert nos frontières en oubliant de lever les contraintes qu’ils font peser sur notre économie. Nos jeunes cadres dynamiques, nos chercheurs partent faire fortune à l’étranger. Nos entreprises délocalisent et notre marché est envahi de produits étrangers à bas prix.

La mondialisation associée aux freins imposés à notre économie maintient dans la pauvreté tout le monde, particulièrement ceux qui sont exclus et assistés. La progression du PIB français atteint avec difficulté 1 % par an, alors que dans les pays qui laissent leur économie fonctionner librement, le revenu des pauvres augmente de plus de 5 %.

En France, pour faire du social, il ne faut plus faire des lois, mais il faut en supprimer beaucoup…

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Comments (7)

  • Christophe LONCA Répondre

      Bonjour à tous et à chacun,

    Légèrement déçu de la tournure du débat et des premiers commentaires qui écartent le sujet de l’abus de pouvoir économique.

    Cette notion (APE) est largement développée à travers les thèmes classiques économiques ou dans le cadre de l’analyse des relations internationales etc. où chacun développe son idée selon la position qu’il occupe dans la balance de l’équité.

    Ne serait-il pas intéressant de redescendre ce sujet à un niveau plus pragmatique (voire domestique) de sorte à donner une valeur, ou une référence incontestable, juridique où le sujet de l’équité entre 2 personnes sera plus facilement qualifiable d’abus de pouvoir économique. 

    Vous, moi ou une autre personne morale ou physique, de votre proximité ou de votre quartier… peut être victime d’abus de pouvoir économique avec sa banque, son bailleur, son employeur, son fournisseur, son partenaire économique, etc. De manière générique on pourra constater que l’origine repose fréquemment sur un engagement de gré à gré ou le preneur n’a aucune possibilité de remettre en cause ou de discuter des clauses imposées par le donneur.

    Aujourd’hui, victime d’un abus de pouvoir économique, j’ai le profond désir et une énorme énergie à mettre l’APE au même niveau que l’ABS.

    " Puisque ces mystères me dépassent, feignons d’en être l’organisateur." Jean Cocteau.

    au plaisir de vous lire @+ : ) Christophe LONCA

    25 février 2008 à 21 h 05 min
  • Mathieu Répondre

    Cher Adolphos, Vous avez encore la naïveté de croire qu’un certain patronat, celui du MEDEF en l’occurrence, aura un jour la bonté de laisser les salariés de France toucher comme il se doit les dividendes de leur rareté relative… J’aimerais volontiers me persuader d’une si belle fable, malheureusement les faits sont trop têtus pour vous donner raison. Car qui donc a amorcé la pompe aspirante de l’immigration-invasion, si ce n’est justement le MEDEF (ancien CNPF) ? A l’époque, en 1965, le patronat français s’estimait dans son rôle de réclamer à l’obligé des Rothschild qu’était Georges Pompidou – alors premier ministre – une politique migratoire qui satisfasse sans tarder son avidité d’une mains d’oeuvre sous-payée et corvéable à merci qu’on ne trouvait plus en France assez à son gré. Il est vrai que le pays, en pleines trente-glorieuses, connaissait alors une période de plein emploi. Et qui donc d’autre que le MEDEF, continue encore aujourd’hui ce travail de sape à son seul profit en réclamant à nouveau il y’a peu au gouvernement qu’on accueille en plus grand nombre d’autres déracinés extra-européens ? Ce patronat, aussi indigne qu’incompétent, a-t-il eu en 65 le souci de préserver l’emploi et le niveau de vie de ses compatriotes en réinvestissant ses profits dans l’investissement et en modernisant comme il l’aurait dû l’outil de production ? Non… à quoi bon puisqu’il y’avait la mains d’œuvre immigrée génératrice de profits immédiats sans bourse déliée. Et pourtant… n’était-ce pas déjà un certain Édouard Balladur, alors Conseiller aux Affaires sociales à Matignon, qui rédigeait la même année un rapport prophétique sur l’immigration mettant clairement en garde contre l’irresponsabilité coupable qu’il y aurait à y faire appel, car d’après lui « Cette immigration créerait des problèmes sociaux dont l’échéance serait toujours redoutable, qu’il s’agisse du logement, de la santé publique ou de la mise en présence de groupes étrangers et de la population nationale ». Il ferait beau voir qu’avec des antécédents pareils la clique de profiteurs aussi cyniques que nantis dont le baron Ernest-Antoine Seillière de Laborde, héritier direct de la dynastie des maîtres de forge Wendel (actuellement les nombreux héritiers de cette dynastie bourgeoise tri-séculaire se partagent – via Marine-Wendel que dirige justement Seillière – une fortune de près d’un milliard d’euros ; je passe bien entendu sur leurs innombrables alliances dans la meilleure société), est le leader officiel tolère que les lois du marché puisse profiter à la main d’œuvre qui la fait vivre. Enfin, à titre informatif, je vous redonne ici deux des liens indiqués dans ma réponse à un autre article : http://www.elcorreo.eu.org/article.php3?id_article=1408 http://www.monde-diplomatique.fr/2003/06/CHANG/10189 NB : Pour se faire une idée du degré d’avarice et des privilèges exhorbitants auxquels s’est habituée la grande bourgeoisie on ne négligera pas une anecdote très révélatrice que rapporta Oise Hebdo : « Le baron Ernest-Antoine Seillière de Laborde, entre autres président du MEDEF, aurait refusé de débourser la somme de 5 euros (sic !) de droits d’entrée des “Rendez-Vous de Septembre” à Senlis les 27 et 28 Septembre 2003 et n’y aurait donc pas assisté ». Je dis aussi des privilèges… car enfin, si le baron s’est entêté à refuser de payer un droit d’entrée dérisoire c’est bien parce que d’habitude il lui suffit simplement de se prévaloir de sa qualité pour ne jamais payer quoi que ce soit de cette sorte et être invité partout ! Seuls les niais se figureront que j’en rajoute, j’aurais des dizaines d’exemples concernant ce point et pas limités à 5 euros… Ainsi M. Seillière en a fait ce jour-là une question de principe : ce sont les esclaves (i. e. les salariés) qui paient, pas les seigneurs (i. e. capitalistes qui vivent du travail des précédents) car à eux tout leur est dû. Puisqu’en effet, la bourgeoisie n’est rien d’autre qu’une noblesse d’argent qui se garde bien de dire son nom, la mainmise de ploutocrates avides sur le pays, perpétuelle prime à la prédation. Comme disait Huxley (in “La ferme des animaux”) : ” Tous les hommes sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres “.

    24 février 2004 à 2 h 41 min
  • Gino Répondre

    Ce discours est un discours totalement théorique et idéologique, tels que ceux que l’on trouve plus souvent à gauche. En outre surtout, il est cynique. Autant j’apprécie certaines provocations de vos collègues comme P. Lance par exemple, qui visent à mettre à mal des tabous, autant je vous considère vous comme quelqu’un de non constructif. Ce qui me dégoute le plus c’est que vous confondez ceux qui ont un petit revenu et ceux qui ne sont pas productifs ! Un smicard peut être bien plus productif qu’un PDG ou qu’un directeur d’administration qui fait conneries sur conneries. Je suis à droite parce que je souhaite que l’on soulage les entreprises de formalités inutiles ou de taxes hors normes. Je souhaite aussi que l’on fasse des économies lourdes sur certains domaines de la fonction publique : à commencer par certains hauts fonctionnaires de Berçy par exemple ou de la Banque de France ou sur la paie de TPG. Votre discours se ramène à exploiter encore plus certains souvent le sont déjà. Celà ne peut qu’attiser le sentiment d’injustice et exacerber les idéologies gauchistes presque aussi réductrices que la votre.

    23 février 2004 à 8 h 09 min
  • Adolphos Répondre

    “Si je vous suis bien, j’en déduit donc qu’en diminuant le SMIC de 100 % (Plus ? Parce qu’on pourrait aussi les faire payer ! Tiens… Pourquoi pas ?) on obtiendrait par-là un gain de 4 000 000 d’emplois supplémentaires. ” Sauf que le salarié devenant alors une denrée rare, le salaire proposé augmenterait naturellement. D’ailleur il me semble que l’Insee avait calculé que le SMIC “naturel” n’était que de 1000 Francs inférieur au Smic administratif. Ces 1000 francs de plus causant 250.000 emplois en moins pour les chômeurs.

    23 février 2004 à 0 h 40 min
  • Gino Répondre

    Je pense qu’il faut savoir s’arréter dans les extrapolations. Je trouve que vous faites de l’idéologisme de bas-niveau (fut-il de droite). Je suis à droite pour que l’on arrête surtout de pénaliser ceux qui entreprennent et rapportent, pour que l’on diminue leur imposition et surtout qu’on les soulage au niveau des démarches administratives. Je suis pour que l’on diminue le poids de CERTAINES administrations, mais que celà commence par la paie de certains hauts fonctionnaires notamment ceux de Berçy (entre autres). Mais franchement, tout en étant de droite je reste sensible à une justice élémentaire. Et votre discours qui confond les moins payés en les assimilant aux moins productifs me dégoute tout autant que lorsque j’entends parler Jospin ! Croyez-moi c’est dans ma bouche une insulte suprême !!!

    22 février 2004 à 19 h 42 min
  • dominique Répondre

    Il faut se méfier de ces études macroéconomiques qui n’ont pas plus de sens quand elles portent sur niveau du SMIC et nombre d’exclus que lorsqu’elles portent sur réduction de la durée du travail et création d’emplois : à ce compte là un néo-marxiste comme votre précédent commentateur vous opposerait que la semaine de 25 heures supprimerait le chômage ! La surexploitation des données de la comptabilité nationale par des corrélations mathématiques pseudo-rigoureuses est un des pires legs du keynésianisme et un vrai libéral devrait s’en garder ! La vérité est que le niveau des salaires y compris les salaires les plus faibles dépend de l’intensité capitalistique de l’économie et non pas de l’intensité des luttes sociales (sinon le travailleur brésilien serait plus riche que le suédois !) : désolé pour Marx mais plus l’accumulation est forte , plus le taux de salaire est élevé ! Quant au débat libre-échange protectionnisme , les libéraux d’aujourd’hui ont tendance à oublier que la théorie ricardienne de l’avantage comparatif ne vaut qu’entre pays participant au même systéme monétaire à savoir l’étalon-or pour le Portugal et l’Angleterre dans l’exemple ricardien . Il n’est pas sain ni pour la Chine ni pour la CEE que des implantations industrielles soient fondées sur le fait que la devise chinoise ne soit pas convertible beaucoup de fabrications chinoises se font en fait A PERTE (cas des télévisions).Le mercantilisme n’est pas le libre-échange !

    22 février 2004 à 9 h 43 min
  • Mathieu Répondre

    1 % d’augmentation du SMIC augmenterait de 40 000 le nombre des chômeurs, selon le MEDEF… Si je vous suis bien, j’en déduit donc qu’en diminuant le SMIC de 100 % (Plus ? Parce qu’on pourrait aussi les faire payer ! Tiens… Pourquoi pas ?) on obtiendrait par-là un gain de 4 000 000 d’emplois supplémentaires. C’est imparable, j’en conviens ! Le seul problème étant maintenant de savoir de quoi ces sous-prolétaires-là pourraient alors bien vivre… si ce n’est des belles promesses que les gens qui ne leur veulent que du bien leur auront laisser. Car c’est vraiment la seule chose qui leur restera. Mais, rassurez-moi, pour les occuper, on aura tout de même pas l’idée indigne de les laisser aux 35 heures j’espère ? Ou alors au moins deux fois la semaine ! « Le vol est la passion maîtresse de la bourgeoisie, et il faut qu’à tout prix elle satisfasse sa passion. » P. Lafargue, 18 décembre 1881 NOTA : Je vous fais remarquer que l’économie mondiale a progressé près de deux fois plus rapidement de 1960 à 1980, période de protectionnisme généralisé, que de 1980 à 2000, période de libéralisme mondialisé. À méditer…

    22 février 2004 à 7 h 04 min

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