ISF, bouclier fiscal : il faut supprimer les deux

ISF, bouclier fiscal : il faut supprimer les deux

Pusillanimes, les gouvernements successifs, n’ont jamais eu le courage de supprimer l’ISF. Lucides, ils ont tenté de le contourner en instituant un bouclier fiscal. Mais pour rester dans le domaine des armes, le bouclier s’est transformé en boomerang.

Alors qu’il était acquis que cet impôt était néfaste et pervers, et que tous les autres pays l’avaient aboli, seuls les dirigeants français s’arc-boutaient, soit terrorisés par la gauche, soit par idéologie : M. Chirac s’y refusait, par peur de perdre une élection, M. Juppé limitait la prise en compte du plafonnement spécifique de l’ISF, établi quelques années plus tôt, car il lui paraissait anormal d’être trop riche.
Vint M. Sarkozy. Son courage, indéniable sur d’autres chapitres, ne fut pas suffisant pour franchir le Rubicon. Lucide, toutefois, il décida de l’habiller d’un bouclier, en prévoyant en outre des déductions diverses. Le maquillage n’a pas résisté : le rimmel coule, ou pire, l’armure est irrémédiablement fendue.

Il faut aussi reconnaître que les Français n’aiment pas la simplicité. C’est pour cette raison que nous avons la fiscalité la plus compliquée du monde.
Alors, essayons d’être simples :

1. L’ISF est supprimé.
2. Le bouclier fiscal est supprimé.
3. La dernière tranche de l’impôt sur le revenu est fixée à 50 %.

Il en résulte que :

1. Les contribuables ne paieront pas plus de 50 % de ce qu’ils gagnent, c’est-à-dire en pratique l’équivalent du bouclier fiscal. Les autres charges telles que les prélèvements sociaux et les taxes locales procèdent (à la rigueur) de la fourniture de « services », dont le coût devra être analysé.
2. Une fois réglée son écot annuel, le contribuable est libéré définitivement de tout impôt. « Libéré » dans toute l’acception du terme. Il peut constituer un patrimoine, sans être contraint, chaque année et jusqu’à sa mort, d’en consacrer une partie au fisc.
3. La fiscalité sur le revenu étant à peu près équivalente dans la plupart des pays, les « trop » riches pour lesquels la protection de leur patrimoine est le principal souci, surtout s’ils sont retraités, ne rechercheront pas cette protection sous d’autres cieux. « La sincérité est un calcul comme un autre ».
4. L’État épargnera à son administration les vérifications portant sur la pertinence du bouclier (l’examen de l’ensemble des revenus) et sur la déclaration d’ISF (l’estimation de la valeur de la résidence principale, la conformité à la définition « d’objets d’art et de collection », la prise en comptes des dettes en cours…). Que d’économies !
Vous verrez, dans moins de deux ans, c’est le schéma qui sera appliqué. Mais il faudra interdire d’y revenir pour garantir la « sécurité fiscale »…

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Comments (4)

  • Gabriel Lévy Répondre

    Merci pour ce dernier commentaire, dont j’apprécie l’altruisme. Toutefois :

    1°) Tous les "riches" n’ont pas forcément fait de "brillantes" études. Ce serait nier la méritocratie. De plus, nombreux sont ceux qui les font en travaillant.

    2°) Leurs enfants… et tant d’autres, font leurs études dans des établissements privés payants en raison des carences de l’éducation nationale ( cf : un récent film sur le sujet).

    3°) D’accord (éventuellement) pour les droits de succession au nom d’une équité idéalisée (tant pis pour les effets économiques pervers), mais pas sur ce qui a été épargné (ISF) et qui a déjà fait l’objet des nombreuses impositions ayant servi à la redistribution.

    Pour le reste : Tout à fait d’accord, vive la France !

    31 mars 2009 à 8 h 26 min
  • republicain42 Répondre

    Les riches ont un peu vite oublié que c’est grace à l’impôt et à la redistribution des richesses qu’ils ont pu faire de brillantes études en France et que leurs enfants en font…..et qu’ils sont soignés dignement et efficacement quand ils sont malades…

    Quand à la richesse du patrimoine…elle résulte bien souvent plus du fait d’être bien né…que du mérite et du travail…. Ce qui justifie finalement les droits sur les successions…

    Alors riches de France…allez vous entasser en Belgique, en Suisse….où même si vous en avez les moyens à Monaco….pas de chômage à Monaco….que des travailleurs méritant qui ont acquis leur richesse par leur travail…

    Votre individualisme vous rend heureux…tant mieux pour vous…

    Les hommes naissent libres et égaux en droit…..pas en richesse et en patrimoine….donc pas avec les mêmes chances au départ….

    Seule la mort répare cette injustice…et l’impôt….

    Cordialement. Vive la France…

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    30 mars 2009 à 1 h 22 min
  • Dr Gabriel Lévy Répondre

    Merci de votre commentaire. Vous avez raison au sujet de la Belgique, "terre d’accueil". En effet, à ma connaissance, nombreux sont ceux qui, après vendu leurs entreprises, et devenant immédiatement redevables de l’ISF, préfèrent quitter la France.  C’est alors la perte pour le pays, non seulement du produit de l’ISF mais de tous les autres impôts. Je suis persuadé qu’il s’agit plus pour eux de protéger son patrimoine que d’échapper à des impôts annuels.

    27 mars 2009 à 12 h 06 min
  • gele Répondre

    La Belgique : terre d’asile pour nos riches ! pour faire face a la crise la réduction des dépenses ……..?

     

     

    Morale – ISF notre modèle : Adieu, veau, vache, cochon, couvée……!

    Citation de notre ex ministre des finances : ISF, cet impôt est en réalité devenu au fil du temps non plus un impôt sur la fortune, mais tout simplement un impôt sur les économies et le logement de nos concitoyens.

    Est il MORAL de spolier (voler en réalité) le patrimoine, fruit du travail, des économies de toute une vie. En attendant, cerise sur le gâteau, l’impôt sur la mort, par les droits de succession.

     

    Sachant que les revenus du  patrimoine ont pourtant déjà été taxés par neuf impôts différents, sans compter de multiples taxes, avec pour conséquence l’exil fiscal en Suisse en Belgique, etc….Emigration qui illustre une nouvelle fois la stupidité, la nocivité et l’aveuglement de la politique suivie en France depuis 1981. Depuis vingt-cinq ans, chaque année, l’exode fiscal se poursuit, par dizaines de milliers, pour le plus grand profit des pays voisins, incrédules devant une telle stupidité des gouvernants français. Le parallèle avec l’exode des Huguenots consécutif à la révocation de l’Edit de Nantes est frappant. À partir de 1685, plusieurs états européens bénéficièrent de l’exode, au péril de leur vie, d’un million de protestants actifs, instruits et entreprenants, parmi les meilleurs sujets de Louis XIV, chassés par la stupide persécution religieuse du Roi-Soleil. Aujourd’hui, c’est les persécutions fiscales, morales  qui sévissent, toutes aussi tragiques.

     

    Moralité : l’ ISF, l’impôt le plus stupide, le plus pervers, il se venge des politiques ! Environ  4 milliards de recettes pour 8 milliards de pertes fiscales ! Apparemment nos énarques ne savent pas faire une soustraction !

     

    Restent 4 milliards de recettes fiscales perdues à la charge des classes moyennes et environ 500 000 emplois perdus pour la France. Il faut se rappeler que 200 milliards d’euros ont quitté la France depuis 1982 par la création de l’impôt le plus démagogique mis en place par nos élus et qu’ils n’osent pas supprimer comme partout en Europe.


    Rappel : Le vrai libéralisme n’est pas une fin morale ou politique en soi mais offre la possibilité aux gens de mener à bien, dans le respect des droits de l’autre, leur poursuite du bonheur individuel sans que l’état n’intervienne au nom d’un mythique "intérêt général".

    Intérêt général qui, bien souvent, n’est qu’un prétexte pour satisfaire les corporatistes, les privilèges, les statuts "dorés" d’une nomenklatura : Elus en très grand nombre, hauts fonctionnaires, syndicalistes professionnels, salariés de la sphère publique bénéficiant de "régimes très spéciaux ", énarques pantouflards, etc…….  avec l’argent et le fruit  du travail des autres ! Privilèges qui sont financés par les contribuables.  Les scandaleux abus des grand patrons du CAC 40  si souvent cités, sont payés  par les actionnaires !   C’est une grande différence.

    Toutes les idéologies politiques, religieuses, s’efforcent d’imposer une MORALE aux citoyens et recherchent la fin avant de se préoccuper des moyens. Avec  une sphère étatique qui, avec un poids de 25 %, bat le record du monde pour son nombre, son coût, ses résultats calamiteux, mais qu’il faut encore renforcer, subventionner, maintenir à n’importe quel prix.

     

    Notre  modèle social français : c’est l’expression favorite des étatistes, de la classe politique installée, des défenseurs des "acquis sociaux", des conservateurs de tous poils, bref de tous ceux qui  veulent que rien ne change. Ce que l’on appelle les "acquis sociaux", c’est la garantie de l’emploi offerte à six millions de personnes et, en même temps, la garantie du chômage pour six millions d’autres.


    D’abord, ce n’est pas un modèle car un modèle, par définition, est fait pour être copié. Or personne ne l’a jamais copié, où que ce soit dans le monde.
    Imiter un système qui produit des millions de chômeurs, une dette explosive, des impôts confiscatoires, des pauvres évalués à 7 % de la population française !

    Gauchistes, néo-communistes, nationalistes, extrême droite ou encore socialistes tendance "à gauche toute" . Toutes ces idéologies sont constructivistes par définition, leur but est l’étatisation de la MORALE qu’elles défendent.

     

    Dans les discours, les textes, les "valeurs de droite" et les "idées de gauche" sont nobles et généreuses.  Pour faire le bonheur des peuples, peuple qui doit donc être organisé par une élite, car il est incapable de s’assumer  seul !  Résultat, la France étatique croule et étouffe sous les lois, décrets, règlements,  impôts,  taxes, les prélèvements obligatoires, et pour finir une dette énorme, c’est l’excès de loi liberticide qui au final opprime les citoyens. Les entreprises…….

    Le libéralisme n’a qu’un outil en main, veiller au strict respect de ces trois principes : Liberté, propriété, responsabilité.

     

    Le libéralisme n’est pas une idéologie. C’est une philosophie qui se contente de donner les règles du jeu : la liberté des uns s’arrête à celle des autres.  Le spectre de l’ultra libéralisme : fantasme franco-français ! En France avec 52% de dépenses publiques, nous nageons depuis des décennies en plein socialisme. Dans ce pays où il n’existe pas une once de libéralisme. La peur du libéralisme ? C’est la peur de l’inconnu, rien de plus. Avec la crise financière et sociale, nos élites, pompiers pyromanes, nous  débitent bêtises et contre vérités pour s’exonérer de leurs écrasantes responsabilités.

     

    Citation : Si on paie ceux qui ne travaillent pas et si on impose ceux qui travaillent, il ne faut pas s’étonner que le chômage augmente ! (à l’exemple dramatique des Antilles )

     

    26 mars 2009 à 12 h 23 min

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