ITER et Galiléo: deux bonnes nouvelles

ITER et Galiléo: deux bonnes nouvelles

Dans la triste grisaille qui obscurcit de plus en plus l’économie de notre pays, brusquement, deux éclairs d’espoir tombent ce lundi 27 juin 2005.
L’Europe s’unit pour lancer le programme spatial  de positionnement Galileo. Le monde s’unit pour mettre en place le programme nucléaire ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) .
Tandis que, sur le court terme, on devient de plus en plus pessimiste, le long terme est source d’optimisme et la France y joue un rôle essentiel.
– Le programme Galileo est une affaire européenne. Vers l’année 1965, les militaires américains se sont intéressés au radio-positionnement par satellite d’une armée, d’un avion ou d’un char. Ils ont lancé dans l’espace un réseau de 24 satellites tournant à 20 200 km de la terre. Grâce à ce réseau, on arrive, en interrogeant les satellites, à connaître exactement sa position, à quelques mètres près. En mai 2000, l’armée américaine a mis gratuitement à la disposition  des civils une partie de son système. Le GPS (Global Positionning Système) équipe maintenant les avions de ligne anglais ou les chauffeurs de taxi parisiens.
Les Russes ont lancé, de leur côté, un système peu performant et pratiquement abandonné.
L’Europe, depuis la même époque, avait envisagé de lancer son propre système et a mis en place l’ASE (l’Agence Spatiale Européenne) Ses entreprises ont  le niveau technologique leur permettant de créer un tel réseau. Mais le lancement d’un réseau de trente satellites coûte cher. Et quand il faut répartir le coût entre les différents pays européens, ce n’est pas forcément facile. De longues négociations ont été nécessaires. D’autant plus que les Américains voyaient d’un mauvais œil la création d’un réseau concurrent libérant l’Europe de la dépendance américaine…
Une fois les Européens arrivés à un accord sur le financement, ils ont pu envisager la construction du réseau et Galileo a vraiment démarré en 1999. Ils ont alors eu le choix entre deux maîtres d’œuvre. Un consortium regroupant des entreprises françaises, anglaises et allemandes, un autre des entreprises françaises, italiennes et espagnoles. Les pays qui finançaient Galileo, en particulier l’Allemagne, voulaient obtenir des retombées économiques. Le choix s’est avéré impossible. Finalement, le 27 juin, les deux consortiums ont fusionné et le programme Galileo est lancé : trente satellites tournant à 23 600 km de la terre nous donneront avec une très grande précision notre position en offrant de bien meilleures performances que le système américain. Il sera en principe opérationnel en 2010, coûtera 3,4 milliards d’euros, mais risquera de rapporter gros…
– Le 27 juin 2005 encore, un deuxième accord bien plus important a été signé.
La fusion nucléaire permettant d’obtenir des quantités pratiquement illimitées d’énergie, est très loin d’être au point, bien que l’homme ait déjà utilisé la fusion avec la bombe H. Pour poursuivre les recherches, il faut construire un énorme réacteur expérimental représentant un investissement de dix milliards d’euros. Les pays développés sont conscients de l’importance de cette recherche. L’Europe, le Japon, les États-Unis, la Russie, la Corée du sud et la Chine ont décidé de s’associer dans un programme de recherche commun. Mais une fois le financement obtenu, il faut choisir le lieu d’implantation du réacteur. La France a d’abord obtenu que les Européens choisissent Cadarache, éliminant ainsi l’Espagne. Puis, la Russie et la Chine ont soutenu la candidature de Cadarache. Mais le Japon, soutenu par la Corée du sud et les USA, voulait le réacteur. Les bagarres entre la France et les USA à propos de la guerre d’Irak ne sont pas forcément étrangères à la position américaine. Finalement les Japonais ont renoncé, après avoir obtenu de solides avantages.
Cadarache est le lieu choisi pour le réacteur expérimental mondial. L’énergie fabriquée par les étoiles sera obtenue sur la  terre de Provence, mais pas avant trente ou quarante ans, si tout va bien.
Un accord européen sur l’espace, un accord mondial sur l’atome. C’est merveilleux, les hommes croiraient à la paix plus qu’à la guerre. Le 27 juin 2005 est un très grand jour.

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Comments (8)

  • xx Répondre

    il y’a deja eu un projet de reacteur a fusion en angleterre comme iter, il s’appelle JET, mais en beaucoup plus petit, c’est parce qu’il a fonctionné sur le principe; qu’on peut faire ITER pour en confirmer l’approche, de la sera la genese  d’un prototype pour les centrales à fusion. Meme si il est  fait à Cadarache, ce sont les japonais qui font la partie la plus intéressante et qui sont maitre d’oevure.

     

     

     

    8 mai 2008 à 15 h 03 min
  • SAS Répondre

    tu as raison adolphos…DEPLUS IL Y A DES RISQUES CAR JAMAIS EXPERIMENTE(d’où le choix de la france avec nos responsables pas coupables)….ensuite la technologie à 2à 5 millions de degrès n’existe pas à ce jour et il ni a pas de matériaux idoines…ensuite il faut le double d’énergie pour produire donc la moitiéde l’énergie initiale(machine à saucisses)….ensuite le 1kwh vendu(une fois le reste surmonté)dans 50 ans….ils se fouttent de notre gueule,et tout cela dans le seul but d’éponger des budget collossaux de recherches pour quelques initiés…..quant à la populasse du sud…ILS AURONT ALARGEMENT INTERET A DEMENAGER…voilà ce que je pense de ce projet à la con. sas

    16 juillet 2005 à 19 h 16 min
  • Adolphos Répondre

    Les emprunts, c’est bon, mangez-en ! Au fait, c’est vrai que le Brésil s’est suicidé économiquement dans les années 60 ?

    14 juillet 2005 à 23 h 27 min
  • tbaz Répondre

    Des recherches sur la maîtrise de l’énergie de fusion nucléaire, c’est trés bien à première vue. Mais je ne peux m’empecher de raisonner de la sorte : Encore de la centralisation de resssources énergétiques ? Comme les champs d’Eoliennes … Pourquoi toujours vouloir centraliser, énergie, ressources ? Existe t’il une autre façon de raisonner plus adaptée, et en symbiose avec notre environnement ? L’Energie de fusion nucléaire ne supprimera pas les problèmes liés au lignes à trés haute tension (THT) ! Bien au contraire ! En ce qui concerne l’énergie électrique des habitations individuelles ou des petits villages et au niveau du transport (camion, automobile), des solutions technologiques existent et peuvent être applicables dans un délai trés court à des coûts trés faibles. http://www.bazzanella.info/index.php?2005/07/06/30-moteur-a-eau

    14 juillet 2005 à 16 h 13 min
  • grandpas Répondre

    pour Marc Il yaura toujours de l’argent pour flatter la megalomanie de nos politiques tout en faisant croire à la France d’en bas qu’ils occupent de leur avenir

    12 juillet 2005 à 13 h 56 min
  • Marc Répondre

    …et dire que l’on nous dit qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses et que d’un claquement de doigt l’on trouve des sommes colossales pour ITER et les JO…cela donne à réflêchir sur ceux qui nous racontent des contes à dormir debout depuis des décennies

    11 juillet 2005 à 8 h 20 min
  • LESTORET Répondre

    C’est vrai que ces deux succès — Galileo et Iter — sont extrêmement importants pour l’avenir; ils sont dus à la qualité de nos chercheurs. Imaginons à quoi nous pourrions aboutir si les crédits qui leur sont alloués étaient plus importants. Malueureusement cela n’effacera ni la gifle reçue par Paris à Singapour, ni l’importance dramatique du chômage dans note Pauys, devant un parc industriel qui se rétrécit chaque jour davantage. Paris se remettra de son rejet, mais le peuple français risque de se déliter à cause du chômage et de se laisser aller à je ne sais quels actes de désespoir. C’est là qu’il faut que les méninges de tous nos chercheurs se remuent pour trouver ou suggérer une ou plusieurs solutions.

    10 juillet 2005 à 18 h 26 min
  • Gantelet Répondre

    L’article se rejouit de ce que la France se retrouve “pays associe” de projets qui depasse sa seule personne… Autant dire qu’en terme d’image, le cocorico sera difficile et soit nous devrons nous contenter d’un cocorico modeste puisqu’a partager avec nos (nombreux) partenaires, soit nous pousserons notre cri de fierte nationale qui sera d’entree de jeu, vertement critique par nos partenaires – a tord ou a raison – et par une frange toujours plus fournie de la population francaise, hostile a son propre pays. Bref, pour ce qui est de l’image, on pourrait trouver d’autres projets plus franchement francais, qui nous permettrait de faire demonstration de notre genie national, sans partage ni sans ombre… Maintenant, venons-en a l’aspect economique de ce genre de projets collectifs, et notamment a ITER dont on n’arrete pas de nous parler des vertus financieres, de nous vanter les bons chiffres… sans nous parler, evidemment, des mauvais. Le jour de l’annonce de l’attribution d’ITER a la France, le Japon presque dans son ensemble, a pousse un ouf de soulagement. C’est qu’on a fait croire aux francais que les japonais etaient majoritaires a souhaiter ce projet sur leur sol national – ce qui est deja faux – car le projet allait generer de juteux flux economiques, ce qui est un mensonge ehonte. En realite, nombre de japonais redoutaient la venue d’ITER au Japon pour des raisons de securite (le projet est a haut risque, on parle de 100 millions de degres de degagement lors de la fusion nucleaire ! Et c’est sans parler des risques lies aux tremblements de terre au Japon) que financiers car il est indeniable que le projet coutera TRES CHER au pays qui accueillera la centrale experimentale. Et experimentale pour longtemps, car on n’envisage pas d’exploitation concrete de la fission – si tout se deroule bien, ce qui n’est deja acquis – avant… la fin du 21eme siecle ! Le jour donc de l’annonce de cette “superbe victoire” francaise, le quotidien national japonais ASAHI SHIMBUN faisait un papier en bonne place dans l’edition du jour, faisant les comptes: tandis que le pays recipiendiaire de la centrale aura a payer une somme folle, le Japon qui n’aura a debourser qu’un 10eme de la somme totale aura obtenu: _ 20% des postes permanents qualifies du projet. _ 20% des commandes d’equipement et de construction. _ une centrale d’etude secondaire construite au Japon, mais financee a hauteur de 50% par l’Union Europeenne. _ un acces prioritaire aux decouvertes quand elles se presenteront. Bref, comme me disait un japonais quelques jours apres les tartarinades de nos hommes politiques en place: le Japon a obtenu tous les fruits de l’arbres. Que reste-t-il a la France: des rentrees certes enormes a vu d’oeil, mais qui ne seront rien par rapport a ce que ce projet nous coutera en realite sur le long terme, et finalement, le gout amer d’une victoire a la Pyrrhus… une de plus. Pour se convaincre de tout ce que je vous rapporte ci-dessus, voyez l’article paru dans l’ASAHI SHIMBUN (article en anglais) et meditez bien sur ce que l’on nomme desormais abusivement “la conduite des affaires de la France”: http://www.asahi.com/english/Herald-asahi/TKY200506280351.html

    10 juillet 2005 à 17 h 13 min

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