La baisse continue du pouvoir d’achat

La baisse continue du pouvoir d’achat

La récente révolte des Gilets Jaunes a surpris le gouvernement et la majorité.

Son origine n’est pas la hausse du gasoil, mais la dégradation continue des conditions de vie des classes moyennes et défavorisées.

Essayons de recenser les étapes qui auraient dû nous alerter.

En 1986, l’Acte unique européen a décrété la libre circulation des personnes, des marchandises, et des capitaux, déclenchant les délocalisations d’usines dans les pays à bas salaires.

Le niveau des salaires réels, charges comprises, pouvait tomber à 10 ou 15 % des montants français, les pays d’accueil proposant aussi, outre des accords fiscaux avantageux, un prix très bas des terrains et de la construction.

Gain considérable pour les entreprises délocalisées, et germe de fort mécontentement dans la population.

Car ce premier pas vers la mondialisation, a entraîné licenciements et disparition de nouvelles embauches, donc une augmentation rapide du nombre de chômeurs, qui n’était que d’environ 700 000 en 1975 (autour de 10 millions d’inactifs aujourd’hui). On aurait pu le prévoir.

Le phénomène n’a fait que croître : les entreprises non encore délocalisées, ne pouvant pas supporter la concurrence, ont suivi les premières à l’étranger.

La moyenne des salaires et revenus a subi l’influence de l’augmentation du nombre de chômeurs, et des revenus nuls des jeunes sans emploi.

Les statistiques montrent également, depuis 2010, une baisse annuelle des revenus médians et du seuil de pauvreté, donc un appauvrissement général.

C’est une première historique en temps de paix dans des pays industrialisés.

Dans la plupart des pays de l’Union européenne, le pouvoir d’achat n’est aujourd’hui qu’à peu près stable depuis 2000 ; dans certains pays (Grèce, Portugal, Espagne, Italie), il a même diminué depuis 2000.

Dans le même temps, le budget de l’État a été grevé, non seulement d’indemnités de chômage de plus en plus nombreuses, mais aussi de la perte des cotisations sociales, tout en restant débiteur des retraites et des coûts de santé, plutôt en hausse depuis des années.

À ces dépenses nouvelles considérables, se sont ajoutés les coûts impressionnants, d’une part de l’immigration massive de personnes inemployables, d’autre part d’une nouveauté : le déficit récurrent de la balance commerciale, environ 50 milliards d’euros, alors que la balance commerciale était équilibrée jusqu’à 2000.

Rien de plus prévisible : un pays qui exporte peu, et qui doit importer ce qu’il fabriquait, est en déficit commercial.

Le budget de l’État étant aussi en déficit chronique, toutes ces dépenses nouvelles ne sont payées que par endettement, dont il faut chaque année porter la charge d’intérêts, environ 50 Mds encore.

À cela s’ajoute la poursuite d’une illusoire « transition écologique et énergétique », qui ne couvre que des investissements non rentables, faramineux, et en partie inutiles.

L’État est étranglé, et augmente donc chaque année la charge fiscale.

Outre les impôts, à peu près équitablement répartis, il s’est attaqué aux taxes, payables par tout un chacun au même prix, et qui, par construction, sont plus lourdes pour les bas revenus, d’autant qu’elles portent en grande partie sur les dépenses contraintes (gaz, électricité, carburants).

Si l’on ajoute que, alors que les classes défavorisées vivent de plus en plus mal, il est de notoriété publique que les entreprises multinationales et leurs actionnaires ne paient pas d’impôt en France, il ne faut pas s’étonner de tels mouvements de colère.

Certes, M. Macron n’est pas seul responsable, mais, bien loin de vouloir lutter contre le système, il en est un suppôt stipendié, et son mépris marqué des moins favorisés est un bon adjuvant à la tension.

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Comments (6)

  • zoé Répondre

    Le niveau de vie a baissé non pas depuis 2008 mais depuis que nous sommes passés à l’euro – principalement tout ce qui tourne au niveau de la nourriture. Tout ce qui coûtait 1 franc coûte à présent 1 euro càd 6,5 fois plus et je n’ai pas entendu souvent les gens se révolter. Auriez-vous accepté de payer 30 francs (4,50 euro) un kilo de tomates ? 49 francs soit 7,50 euro un kilo de raisin et tout est à ce niveau. Nos économies tout comme nos pensions n’ont pas elles été augmentées par 6,5 –
    L’histoire des gilets jaunes ? elle arrive enfin et si les salaires et les pensions n’augmentent pas, on est pas sorti de l’auberge et les gilets jaunes ne sont pas prêts de partir.

    20 décembre 2018 à 18 h 31 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    le pouvoir d’ achat a baissé depuis 2008 , nous dit on ; il faut dire aussi que les besoins ( souvent inutiles ou superfétatoires ) ont augmentés

    18 décembre 2018 à 15 h 33 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      // besoins souvent inutiles ou superfétatoires //

      Avez vous déjà songé à limiter voire à éliminer les vôtres.
      On ne prêche qu’avec le bon exemple en bandoulière.

      19 décembre 2018 à 19 h 51 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        hé bien ” OUI ” ! je ne suis pas un consumériste pathologique !

        25 décembre 2018 à 9 h 20 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Macron le soi-disant “start-upper” devrait plutôt se transformer en “fixer-upper”.
    Les travaux pour réparer la maison commune devraient avoir la priorité sur la contruction de la résidence pour les migrants.
    Les gilets jaunes ont tiré la sonnette d’alarme, au gouvernement d’y répondre s’il n’est pas complètement sourd.
    Hélas, avec la remarque très “intelligente” du sieur “Le Gendre” on n’est pas trop sûr s’il a bien compris.

    18 décembre 2018 à 11 h 23 min
    • BRENUS Répondre

      A ce propos, j’apprends ce matin sur RMC que le gouvernement belge dirigé par un wallon pro-imigration, vient de se faire virer sous la pression des flamands qui refusent d’avaliser la submersion organisée de leur pays avec la “charte de Marakech” par des cohortes de parasites. Ces belges là nous donnent une leçon, “une fois”.

      19 décembre 2018 à 7 h 57 min

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