La chute de la maison euro et la douleur à venir

La chute de la maison euro et la douleur à venir

Il y a dix ans, l’alors très à la mode Viviane Forrester dénonçait ce qu’elle appelait l’étrange dictature des marchés. Ce sont pourtant les marchés qui ont développé la Chine, l’Asie et l’Amérique latine en attendant le reste du monde. Ce sont pourtant les marchés qui ont permis à l’humanité de vivre dans des conditions matérielles idéales, laissant à chacun s’il en est capable le soin de trouver son chemin spirituel ou son équilibre psychologique. Mais ce sont les marchés qui crèvent en Europe et en Amérique du keynésianisme fou et des Quantitative easing qui ont été décidés unilatéralement par ceux qui ont décidé de tricher, c’est le cas de le dire, avec la monnaie et les budgets nationaux.

En réalité, on incrimine Friedman ou le monétarisme alors que nous sommes assassinés par le keynésianisme et l’étatisme qui accusent le marché comme O’Brien accuse Goldstein dans le 1984 de George Orwell. La dernière décision d’Obama, d’utiliser la planche à billets (la blanche à piller ?) pour faire bonne impression et soi-disant créer des emplois relève de la bonne décision infernale. Un mois après le déclassement de son pays, alors qu’il a doublé la dette américaine en trois ans, l’impertinent apprenti-président prétend encore faire la leçon aux républicains en finançant chaque emploi à hauteur d’un million de dollars ! Il ferait mieux comme Joker de les distribuer dans la rue à la foule affolée…

Elle aurait mieux fait, notre gauchiste héritière, de s’en prendre aux banquiers centraux, qui profitèrent de l’attentat du 11 septembre pour baisser ridiculement les taux d’intérêt et préparer les bulles immobilières et l’explosion de la dette occidentale. Si Ben Laden a gagné le 11 septembre, c’est essentiellement grâce à Greenspan et Trichet le bien nommé. Ceux-là, pour complaire à leurs amis politiques, auront jeté toute déontologie par-dessus bord et préparé inconsciemment et benoitement ce que ni Hitler, ni Staline, ni l’islamisme n’avaient pu accomplir : l’écroulement des puissances occidentales. Vu ce qu’elles sont devenues, on ne les pleurera de toute manière pas.

La construction européenne en est venue à détruire l’Europe pour survivre : le but du jeu, un peu paradoxal il est vrai, est de détruire l’Europe par sa construction. Le mot tue la chose. Et l’eurarchie, si j’ose risquer ce néologisme, inepte et teigneuse qui nous dirige sans avoir jamais été élue, sans avoir jamais été approuvée par les électeurs français, danois ou allemands, cette bureaucratie des fous de Bruxelles qui rêve de sa monnaie inique et de son Europe de Babel fourrée au basic english et aux territoires protocolaires, rêve encore de nous endetter à hauteur de mille milliards avec ses euro-bons de monopoly pour laisser ses cauchemars s’implanter toujours plus dans la rétive réalité.

Il faut plus d’Europe, nous dit-on dans un supplémentaire accès de gâtisme, et ce alors que le Titanic européen a toujours mené depuis Charles-Quint, Napoléon ou Hitler nos nations à la ruine. La construction européenne, c’est la dérive de l’incontinent. Mais elle ne fera pas que des euros, pardon, que des heureux… Il n’y a qu’à voir la Suisse qui sacrifie la convertibilité de sa monnaie pour éviter de payer trop cher l’incurie bruxelloise.

Et ce ne sont certes pas les marchés qu’il faut incriminer, eux qui ne font que payer les pots cassés, et qui par politesse ou presque ont laissé nos politiciens les plus fous –surtout les Français d’ailleurs – prendre des décisions ineptes ou avaliser des comportements scandaleux (la Grèce incapable de se gérer, et qui avait cinq fois déjà fait banqueroute…). On trouvera trois hedge funds qui profitent de l’écroulement de notre fausse monnaie ; mais pour le reste c’est une débandade générale qui s’annonce et qui pourrait déboucher encore sur une étrange dictature, la dictature du bien, la dictature du plus d’Europe et du plus de dette immonde pour sauver des nomenklaturas négationnistes (il n’y a pas de peuples, il n’y a que des populations).

Les responsabilités françaises, entre les ministres, les présidents agités du bocal, les Mitterrand-Delors, les directeurs du FMI, seront énormes à la fin des comptes. Il se peut que les Allemands s’en rendent compte, malgré Merkel, méprisée dans son pays, qui perd toutes les élections qu’elle peut, et prennent la décision que j’avais annoncée au début de l’été : tourner le dos à l’Europe irresponsable et renouer intelligemment avec l’espace vital russe.

Car pour l’instant la douleur n’est que virtuelle : mais demain, quand le bourgeois parisien fera la queue avec des bons pour acheter son pain ou devra estimer son bien immobilier en dollars comme en Argentine, elle deviendra réelle, cette douleur européenne.

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Comments (1)

  • ozone Répondre

    Sans oublier la population,laquelle à devant les yeux la confirmation de ce qui leur fut annoncé il y a vingt ans,reméttre les mémes pour continuer et elle sera tout aussi responsable du désastre.

     

    Le Monde de bisounours monté par les marchés fait tàche dans l’article,l’UE leur à donné toutes largésses avec une ouverture massive des frontiéres comme dans aucune autre zone économique au monde,en fait,nous assistons a un nouvel echéc de mondialisation dérégulée,la guerre à souvent été la cerise sur ce gateau avarié.

    12 septembre 2011 à 23 h 29 min

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