La crise grecque : un avertissement à la France.

La crise grecque : un avertissement à la France.

La crise grecque fait peur alors que les sommes en jeu sont faibles, moins de 100 milliards d’euro qui représentent quelques semaines de guerre en Afghanistan et moins de 10 % des bénéfices des banques occidentales.

La réponse est la suivante : hors l’Allemagne, la plupart des pays européens et les USA croulent sous les dettes. Ils sont à la merci de leurs créanciers et des agences de notation en craignant l’effet de contagion et la perte de confiance des citoyens, confiance qui est le moteur essentiel de la croissance.

Concernant la France, la Cour des Comptes dirigée par Didier Migaud, socialiste, présente son rapport annuel. Excusez-moi de citer quelques données du rapport.

Notre dette publique atteindra 86 % du PIB en 2012 et, si rien n’est fait, elle dépassera 120 % du PIB en 2020, scénario inacceptable pour la Cour des Comptes.

Que penser alors de la dette de 152 % du PIB de la Grèce ?

Pourquoi cette mise en garde de la Cour ? Parce que les intérêts grimpent de façon exponentielle à partir d’un certain niveau de dette.

Que préconise la Cour ? Réduire le déficit actuel de 20 milliards d’euro par an (soit deux points de PIB) de deux façons :

1 – Réduire les dépenses publiques, certaines prestations sociales et les niches fiscales.

2 – Infléchir la structure des prélèvements en allégeant le coût du travail avec en contre- partie une hausse de la TVA et des taxes environnementales.

Ce diagnostic avec ses propositions est intéressant à double titre :

1- Un niveau d’endettement supérieur à 90 % du PIB n’est plus maîtrisable, ce qui pose une fois de plus le cas de la Grèce, de l’Italie et même des USA.

2- Les principes de Maastricht préconisaient un endettement maximum de 60 % du PIB. C’est une sagesse malheureusement oubliée.

Curieusement, ce sont les Etats-Unis, par la bouche de l’ex-Président de la Fed, Alan Greenspan, qui est le plus pessimiste et le plus sévère. Pour lui, « les chances de la Grèce de ne pas faire défaut sont très petites ». Il partage d’ailleurs le sentiment des économistes américains, qui estiment que les conditions imposées à Athènes paraissent si draconiennes que sa capacité d’honorer ses obligations est infime.

Encore une fois la crise grecque apparaît comme un catalyseur d’une crise géopolitique de grande ampleur, puisque le journal Le Monde a publié en juin un article important sous la plume de Claire Gatinois, avec comme titre : « la faillite de la Grèce provoquerait un saut dans l’inconnu pour l’économie mondiale ». Jugement pour le moins paradoxal, lorsque l’on sait que le sentiment dominant à Washington était que l’intégration monétaire européenne « L’Euroland » constituait une aberration.

Que conclure de cet imbroglio de jugements ?

Le salon du Bourget s’est certes révélé un succès, mais nous n’avons plus de pilotes ni dans l’avion économique, ni dans l’avion géopolitique.

Il est indispensable que le G 8, le G 2O et les gouvernants prennent conscience des carences actuelles pour redonner à l’Occident un cap et les moyens pour répondre aux défis majeurs auxquels nous sommes confrontés.

Au niveau français, les querelles politiciennes ne devraient plus avoir cours et il est trop facile de se servir des banques comme boucs émissaires.

Nous nous sommes référés, dans une chronique récente, au 18 juin 1940 : encore une fois cela reste une référence.

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Comments (2)

  • Celtique Répondre

    …et plus le temps passe plus les consequences seront lourdes… La Grece est le trou noir dans lequel tous les pays vont etre happes tot ou tard. On n’echappe pas a son destin… celui de l’Europe etait trace des sa conception… par des incompetents.

    27 août 2011 à 12 h 06 min
  • ozone Répondre

    Dans les jours qui viennent le parlement va voter pour quinze milliards pour le second plan de secours de la Gréce dont tout le monde sait qu’il ne servira a rien…

    Tout comme le premier….

    Sommes nous devenus fous ?

    D’autant que si nous en avons besoin personne ne sera en mesure de nous aider

    La Gréce aurait du sortir de l’euro dés le début de la crise,quitte a l’aider autant qu’une devise inadéquate a son économie n’agrave ses problémes de façon continue.

     

     

    26 août 2011 à 20 h 57 min

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