La désinformation économique règne

La désinformation économique règne

Nous sommes tous différents les uns des autres. Nous produisons donc des objets ou des services différents de ceux que produisent nos voisins. Si je produis du vin, je suis heureux d’échanger une partie du vin que je produis avec le pain que produit mon voisin boulanger. Ainsi, grâce à l’échange, mon boulanger et moi buvons du vin en mangeant du pain. Une libre discussion entre vigneron et boulanger détermine les quantités de vin et de pain ayant la même valeur.

Ce libre-échange est le fondement même de la société humaine. Ce type d’échange est apparu il y a 12 000 ans seulement, en Mésopotamie, quand le cueilleur chasseur est devenu un cultivateur éleveur.

La monnaie servant d’étalon de valeur est née plus tard. La société artisanale a alors envahi progressivement le reste du monde, mais l’immense majorité des échanges s’est déroulée au marché de la ville voisine, située au centre de la région agricole, les paysans portant à pied leur production au marché.

Des dizaines de milliers de marchés sont apparus dans le monde. Les échanges entre deux régions agricoles étaient alors très réduits, car les transports étaient très coûteux. Ils se faisaient dans des foires où la concurrence pouvait intervenir.
En 1200, aux foires de Chalon-sur-Saône, on vendait déjà du cuir de Cordoue, des draps fabriqués avec la laine de moutons écossais, des épices provenant d’orient et même des soies provenant de Chine. Les acheteurs du Duc de Bourgogne venaient y faire leurs emplettes.

Une grande stabilité économique a marqué toute cette époque. Mais l’immense majorité du peuple était formée de paysans très pauvres vivant presque en autarcie économique. La stabilité accompagnait la pauvreté.
Puis, vers 1800, la vapeur a été domestiquée. Les trains ou les bateaux à vapeur ont massivement transporté hommes et marchandises. Les machines à vapeur ont remplacé les hommes pour produire le fer, le pain ou les briques. Des usines sont apparues. Des financiers leur ont offert l’argent dont elles avaient besoin. Quelques-uns ont fait fortune, comme les Schneider au Creusot ou à Chalon, mais l’immense majorité a fait rapidement faillite.

Bouleversements

La vapeur a bouleversé la structure économique stable à laquelle nous étions habitués. Les bateaux à vapeur ont été accusés de livrer au chômage les paysans qui fournissaient la nourriture aux chevaux qui remorquaient les bateaux. Puis le train a mis au chômage les bateaux à vapeur.

Dans une grande instabilité, les échanges se sont étendus à l’ensemble de la France et les vins de Bourgogne ont facilement été envoyés à Paris ou Lyon. Les échanges ont progressivement uni tous les Français dans un même marché, leur offrant des produits de moins en moins coûteux. En quelques années, par exemple, le prix du voyage sur la Saône de Chalon à Lyon est tombé de seize francs à 0,50 franc.

Vers 1900, l’électricité est entrée dans nos vies. Le télégraphe électrique, le téléphone, la radio, la télévision, ou Internet nous ont fait progressivement échanger des informations avec le monde entier. Les autos, les camions, les bateaux frigorifiques ou les TGV, ont mis à notre disposition de plus en plus rapidement et massivement des produits de moins en moins coûteux venant du monde entier. Grâce à cette récente évolution technique, les échanges nous unissent de plus en plus solidement au monde entier. Les prix des pantalons sont écrasés par les producteurs chinois ou les prix du vin par les producteurs néo-zélandais. Du fait de cette baisse des prix, les consommateurs français sont devenus beaucoup plus riches, mais les producteurs français soumis à la concurrence doivent se restructurer : ils doivent acquérir une dimension mondiale pour s’adapter au nouveau marché ou disparaître. Dans un tel chamboulement, on change de métier plusieurs fois dans sa vie. L’emploi à vie est devenu une utopie.
Les hommes politiques ou les syndicalistes qui ont soutenu les jeunes dans leur lutte contre le CPE refusent aussi le changement. Le gouvernement qui a capitulé ou qui brandit le « nationalisme économique » ramène la France plusieurs siècles en arrière.
Les Français, fortement désinformés, semblent malheureusement consentants…

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Comments (13)

  • grand toto Répondre

    On demande aux entreprises d’etre competitives avec le reste du monde alors qu’elles sont ecrasées de charges sociales. 2 solutions s’imposent alors: -Soit on diminue les charges pour ameliorer la competitivités des entreprises -Soit on laisse inchangé les charges sur les entreprises et on surtaxe tous les produits qui rentre sur le territoire. En France, bien sur, royaume de la connerie, on impose de lourdes charges sociales sur les entreprises mais en plus de ca, on laisse entrer les produits en n’appliquant pas de surtaxe. Comment une entreprise francaise peut , de manière raisonnable, esperer concurrencer les produits qui viennent de l’exterieur dans de telles conditions sans etre obliger de delocaliser? J’aimerais avoir vos opinions sur la question.

    2 mai 2006 à 17 h 55 min
  • sas Répondre

    A adolphos…répondre de manière cohérente et durable, n’implique pas l’exces ou l’acrimonie…l’octroi se pait déjà pour nourrie les faux fonctionnaires cooptés et népotiques générés par la décentralisation (sabotage et sape institutionnelle de la nation de l’intérieure)…et l’octroi on le pait même sur le port des colis postaux???? alors… En revanche, ce qui est CERTAIN,c’est qu’il n’y a pas un domaine en france qui résistera à l’attaque de la concurrence du tiers monde…sauf à nous aligner par la bas…et qui paiera les acquis , mal acquis qui profitent toujours…au mêmes ??? sas qui dit modèle kynesiens contrôlé et renchéri d’objectif pour nos glandeux nationnaux…responsables et coupables.. nb)a adolphos: ca te viendrait en tête de taper un 100 mètres….avec des cuissardes ???? sas

    2 mai 2006 à 13 h 41 min
  • Adolphos Répondre

    ” Il faut ajouter que les règles d’une économie libérale où les échanges sont libres et sans entraves et ne répondent qu’au seul jeu de la concurrence, ne peuvent réellement s’appliquer qu’entre producteurs dont les bases de production sont sensiblement identiques. Comment comparer un producteur français ou allemand à un producteur chinois ou thaïlandais ?” Non. C’est justement parce que les “bases de production” sont différentes qu’il y a échange. Si tous les pays était comme la France, bein quel serait l’interet de commercer avec eux ? “Ce n’est plus de la concurrence, c’est un jeu de massacre. Les esprits les plus libéraux sont bien obligés de le constater.” Vous prenez le cas français pour le cas général, mais les USA, par exemple, ne souffrent pas du commerce avec l’Asie (ce serait même la cause de 5% des créations d’emplois). “Cela passe donc obligatoirement par un controle aux frontières et des taxes de compensations, sauf à nous aligner sur le train de vie des moins disants…..” Comme dans les années 30 ? Et pourquoi pas même rétablir l’octroi autour des villes en France ? Il parait qu’il y a des tas de gens de Banlieue qui viennent pour le SMIC travailler à Paris, et c’est une concurence sauvage pour les parisiens.

    2 mai 2006 à 6 h 33 min
  • sas Répondre

    A lestoret…c’est d’une evidence tes propos…SEULS LES COUILLONS ULTRA LIBERAUX vont pouvoir te tenter une explication vaine… Cela passe donc obligatoirement par un controle aux frontières et des taxes de compensations, sauf à nous aligner sur le train de vie des moins disants…..ce qui est en marche….donc la solution LEPEN et non madelin. sas ni ultraliberal ,ni communiste…OPTION KYNESIENNE avec responsabilité des fonctionnaires sur leurs couilles….idem les artisans de france à l’heure actuelle.

    1 mai 2006 à 14 h 49 min
  • puce Répondre

    Voilà le résultat d’une poignée de personnes incapables qui détruisent le monde au lieu de le rendre meilleur. Complètement irréfléchi et malheureusement bien réel…

    1 mai 2006 à 14 h 22 min
  • LESTORET Répondre

    Il faut ajouter que les règles d’une économie libérale où les échanges sont libres et sans entraves et ne répondent qu’au seul jeu de la concurrence, ne peuvent réellement s’appliquer qu’entre producteurs dont les bases de production sont sensiblement identiques. Comment comparer un producteur français ou allemand à un producteur chinois ou thaïlandais ? Ce n’est plus de la concurrence, c’est un jeu de massacre. Les esprits les plus libéraux sont bien obligés de le constater.

    30 avril 2006 à 20 h 37 min
  • Jean-Claude Lahitte senior Répondre

    Tout est juste et tout est faux dans les propos de Bernard Trémeau. Comme chaque fois que, délibérément ou non, on est amené à faire des comparaisons. Particulièrement avec une période qui n’est plus et où les hommes vivaient avec des moyens (particulièrement de communication et de transport)et des besoins différents. Le véritable problème des hommes, au fil du temps, est de savoir évoluer pour s’adapter, au risque de périr, comme cela est arrivé avec certaines espèces animales ou végétales. Le problème avec l’homme d’aujourd’hui est que, s’il a su évoluer et s’adapter en tant qu’espèce animale, il lui est difficile d’en faire autant en tant qu’entité individuelle, en tant qu’entité économique. Ainsi, dès lors qu’il s’est spécialisé pour ne faire (et ne savoir faire) qu’un seul produit, qu’une seule chose, dont il tire ses revenus, il est condamné à périr dès lors qu’ailleurs dans le monde, d’autres individus fabriquent le même produit, d’aussi bonne (quant elle n’est pas meilleure) qualité et à des prix défiant toute concurrence qu’ils écoulent partout dans le monde, grâce à l’ouverture des frontières, grâce aussi aux moyens de transports rapides, efficaces et bon marché. Si l’on ne peut reprocher individuellement à chaque Français de n’avoir pas pas compris cela, et d’anticiper sur les évènements, soit en changeant leurs fabrications, soit en les améliorant tout en abaissant leur prix, soit en créant sans cesse de nouveaux produits, de nouveaux services correspondant aux besoins prches comme aux besoins lointains, on peut ajourd’hui leur reprocher de refuser d’ouvrir les yeux et de se figer dans une rigidité qui confine à la mort… Tout comme on peut reprocher à des gouvernants (ceux de l’UMPS et de leurs comparses de l’UDF, du P.C. “F” et des Verts) (1, outre d’avoir ouvert inconsidérément les frontières (2) et, surtout, l’ayant fait, de n’avoir pas su préparer le pays à cette “invasion” plus ou moins pacifique (3). Et, notamment, en faisant en sorte que l’Education Nationale prépare les jeunes à cette “guerre”. Non pas en leur inculquant le “tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil” qui a peuplé le pays de toutes sortes d’idiots utiles, mais en leur apprenant le goût de l’effort, le goût de l’innovation, le goût de la compétition, et l’esprit d’ouverture (la vraie, et non la cucue !) qui va avec. Nos dirigeants se sont ainsi comporté comme des criminels. Et toutes celles et tous ceux qui, non seulement continuent à leur faire confiance (4), mais refusent de voir les réalités socio-économiques internationales, sont, eux, suicidaires. Cordialement, Jean-Claude Lahitte (1) je ne cesserai jamais de le répèter aux gogos qui n’ont jamais cessé de les réélire et s’apprêtent à récidiver sur de “nouveaux” beaux discours, malgré un bilan désastreux. (2) je n’ignore pas que c’est dans l’air du temps, celui du “Verseau”, vous diraient certains “initiés” ! (3) cela me rappelle la période d’avant guerre où les Gouvernements désarmaient (à tous les sens du mot) le pays face à une Allemagne qui s’armait aussi bien économiquement que militairement. Des dirigeants qui n’avaient même pas pris la peine de lire sérieusement Meinn Kampf ! (4) quand on voit la position dans les sondages d’un Jack Lang (ancien Ministre de l’Education Nationale, donc co-responsable de la situation) auprès des jeunes, il y a de quoi être affligé !

    28 avril 2006 à 18 h 15 min
  • sas Répondre

    Que ce soit l’onu, l omc, bruxelle…..toutes ces structures noyautées et commandées par les “méchants”, sont chérgées de créer et de maintenir les déséquilibres qui profitent à la haute finance internationale et ses 20 familles… donc ne cherchez pas de réciprocité ni de logique la dedans…c’est l’enculade permanente, le jeu de dupe….à l’instar des tribunaux internationnaux TPI….ou résolution de l onu …qui ne concernent qu’un varitétée de personnes… sas le sage.

    28 avril 2006 à 15 h 20 min
  • christophe azzolin Répondre

    mr tremeau comment pouvez vous dire qu il y a eu stabilite economique du moyen age jusqu a nos jours avez vous oublie les devaluations incessantes,les epidemies qui ont desorganise les routes du commerce(la peste de justinien)et depeuple l europe ,les guerres incessantes aux quatre coin du continent.quant a votre passage sur le patriotisme economique, il est ridicule tous les pays developpes en font ,souvenez vous du projet de G bush pour proteger la siderurgie americaine .

    27 avril 2006 à 16 h 24 min
  • Adolphos Répondre

    “Tentez d’importer du riz au Japon !” (Tentez d’importer du blé en France) Mais qui se fait rouler dans l’histoire ? Ce sont les japonais qui payent le riz le plus chére du monde ! Cela diminue donc leurs pouvoir d’achat : quel interet donc ? ” Regardez aussi le tarif douanier américain (à la tête du client, avec le pouvoir donné au Président de prendre à tout moment les mésures de sauvegarde qu’il considère justes).” Il peut aussi se prendre à tous moment ne amende de l’OMC… “Ces abrutis de Bruxelles n’ont même pas pensé à demander la reciprocité dans les rélations commerciales !!!” Aides aux pays en développement.. ” La France a le tort de ne pas avoir le courage de rejeter les oukases bruxelloises lorsqu’ils portent préjudice à son économie. ” En générale, la France sabote trés bien elle même son économie sans l’aide de Bruxelle. Je pense même que Bruxelle est la derniére boussole de ce pays avant de sombrer complétement dans le Socialisme.. “fort à parier que le commissaire qui s’occupe du sujet, a un cousin du père de sa femme….” Ce ne sont pas les commissaires qui prenent seuls des décision, imaginez vous.

    27 avril 2006 à 10 h 55 min
  • sas Répondre

    A florin, qui t’as dit qu’il n’y avait même pas pensé ???? ….fort à parier que le commissaire qui s’occupe du sujet, a un cousin du père de sa femme….qui a des intérêts financiers dans l’importation de gros en “pull over”….ou ce même cousin a des intérêts dans une société de fret exclusif de pull over a destination de l’europe…ou une embrouille de ce genre….c’est ca mon gars l’europe…ce qui va mal en france , juste en pire… sas

    27 avril 2006 à 0 h 31 min
  • LESTORET Répondre

    C’est Bruxelles qui signera un jour la fin de l’Europe ou en tous cas la fin de son importance commerciale et industrielle. Les cerveaux vides de Bruxelles ne sont pas outillés pour organiser ou régenter les flux et reflux des marchés internationaux dont les règles de fonctionnement sont de plus en plus complexes et variées selon les pays. La France a le tort de ne pas avoir le courage de rejeter les oukases bruxelloises lorsqu’ils portent préjudice à son économie. Jusqu’à ce que cesse cette triste situation, les économies nationales en Europe ne feront que s’enfoncer dans une paperasserie défiant les plus dévoués.

    26 avril 2006 à 21 h 47 min
  • Florin Répondre

    On peut être d’accord avec l’évolution économique, du Moyen Age à nos jours. De là à sauter aux conclusions sur le “patriotisme économique” il y a un pas (à ne pas … sauter). Ceux qui ici critiquent un soi-disant “protectionnisme” français sont mal informés (ou de mauvaise foi). Tentez d’importer du riz au Japon ! Là vous verrez ce que protectionnisme veut dire. Regardez aussi le tarif douanier américain (à la tête du client, avec le pouvoir donné au Président de prendre à tout moment les mésures de sauvegarde qu’il considère justes). En France, on est à la merci des eurocrates de Bruxelles. Un pull d’Inde vers la France : taxé à 7%. Le même pull, de la France vers l’Inde : taxé à 70% !!!! Ces abrutis de Bruxelles n’ont même pas pensé à demander la reciprocité dans les rélations commerciales !!! Le combat contre ces incapables doit être la première des priorités de tout gouvernement national.

    26 avril 2006 à 17 h 30 min

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