La dette et la désindustrialisation

La dette et la désindustrialisation

Dans « Mourir pour le Yuan », le journaliste Jean-Michel Quatre – point vient de décrire la crise économique et monétaire actuelle, ses causes et ses conséquences.

En particulier, il souligne que la dette extérieure (due à d’autres États ou à des institutions financières étrangères) est bien la contrepartie du déficit de la balance des paiements, comme je l’avais écrit en août. Sur moyenne période, l’équilibre devrait normalement se faire, les exportations compensant les importations.

Mais, depuis que notre désindustrialisation s’accélère, touchant de proche en proche toutes les branches, nos capacités d’exportation, déjà affectées par la hausse de nos coûts, se réduisent aussi par disparition des productions.

Dans le même temps, nos importations augmentent pour remplacer ce que nous ne produisons plus nous-mêmes.

Et la situation s’aggrave : d’une moyenne de l’ordre de 45- 50 milliards ces dernières années, le déficit commercial de 2012 est estimé par l’État à 75 milliards.

En d’autres termes, les fumeuses dispositions de « rigueur », dont on espère retirer 10 ou 20 milliards par an, resteront hors sujet tant qu’on ne s’occupera pas de l’origine de la dette. L’an prochain, on aura peut-être économisé 15 milliards, mais on en aura perdu 75, plus le déficit du budget !

La baignoire déborde : on discute de la forme du seau pour la vider, mais on ne ferme pas le robinet !

Il n’y a de solution au problème que par le rétablissement de notre compétitivité, qui résorbera progressivement le chômage, réduira les importations inutiles, et dégagera, par la croissance ainsi obtenue, des marges pour un remboursement progressif de la dette.

Mais le rétablissement de notre compétitivité internationale ne peut être obtenu que par la dépréciation de l’euro. Car la compétitivité réelle de nos industries est très bonne.

La hausse de nos coûts intérieurs, dont on connaît bien les motifs (la gestion dispendieuse de l’État étant le principal), est anéantie par une surévaluation volontaire de l’euro que seule l’Allemagne supporte encore.

Malheureusement, il est interdit de le dire et, plus on attendra, plus la solution sera socialement douloureuse.

Car, ici, nous ne parlons que d’argent. Mais quel est le coût non monétaire du chômage de plus de 2 millions de personnes ? Comment se fait-il que personne ne s’en préoccupe ? La fréquence des manifestations, voire des émeutes, ne laisse pas d’inquiéter…

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Comments (4)

  • QUINCTIUS CICINNATUS Répondre

    Pourquoi il ne faut pas avoir peur de la République Populaire de Chine :
    1) le "modèle de Wenzhou" est au bord de la faillite
    2) si les P.M.E. sont à la peine ( elle font faillite ) , les "conglomérats" publics se permettent de gaspiller leurs ressources
    3) dans toutes les provinces les subprimes sont présents … et les préteurs perdent leurs mises ( sauf les banques publiques ! )
    3) la pollution s’étend des collines aux cotes de la mer de Chine
      etc…etc…
    tout cela ne vous rappelle rien ?

    5 décembre 2011 à 10 h 19 min
  • macquet Répondre

    Avant d’écrire les habituelles et très vieilles formules incantatoires d’un protectionnisme imbécile à force d’être frileux, (re)lisez donc Frédéric Bastiat. Maintenant, si vous aimez vraiment user de la main gauche ou d’une hache obtuse, alors faites mais n’obligez pas d’autres à vous suivre dans le chemin de la bêtise.

    1 décembre 2011 à 15 h 55 min
  • Toni Répondre

    Les gens acchètent à l’étranger car les produits exotiques sont moins coûteux que les produits Français … Et beaucoup d’entre eux sont de bonne qualité.

    Les ordinateurs DELL et HP par exemple, les écrans plats d’ordinateurs sont des produits étrangers. Il y a aussi l’implantation de LIDL et j’ai toujours vu ces magasins là bien remplis. Plus une question de pouvoir d’achat … Aller là c’est le moins cher pour une qualité égale ou meilleure.

    1 décembre 2011 à 15 h 08 min
  • victor42 Répondre

    Il faudrait d’abord acheter ce que nous produisont en France , avant d’acheter la production étrangère .

    Si tous ceux qui roulent en voitures étrangères avaient achetés francais , la balance commèrciale ne serait pas dans cet état .

    Tous ceux qui achètent des produits étrangers sont rèsponsables du déficit , donc du chomage . MAIS CELA personne n’ose le dire de vive voix , et encore moins les politicards .

    1 décembre 2011 à 9 h 59 min

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