La faillite de l’euro et l’avenir de l’Europe

La faillite de l’euro et l’avenir de l’Europe

Est-il encore temps d’espérer, grâce à un sommet « de la dernière chance », que nos déficits disparaîtront comme par enchantement ?
Pouvons-nous continuer à espérer que ces déficits pourront être comblés indéfiniment par des emprunts d’argent sorti de nulle part ?
La France n’est pas la seule dans ce cas : le Portugal, l’Italie, l’Es­pagne, et j’en passe, sont dans la même situation, sans oublier la Grèce qui est un pays presque complètement détruit.

La catastrophe économique guette tous ces pays, qui peuvent se préparer à connaître un désastre analogue à celui qu’a connu l’Argentine, avec son cortège de malheurs pour les populations, de désordres sociaux et d’anarchie généralisée, voire de guerre civile.
Aujourd’hui, tous les penseurs « corrects » et les gouvernants semblent prêts à sacrifier les peuples à un hypothétique sauvetage de « leur euro ».

L’effondrement qui s’annonce ne permettra plus d’importer les biens nécessaires à la vie de notre pays, et l’État n’aura plus les moyens de payer ses fonctionnaires et ses charges essentielles. Ce sera le chaos.
Mais est-il encore temps d’éviter le pire dans l’Euroland ?

Devant l’échec patent de la monnaie unique, si on souhaite conserver une Europe unie, il serait sage de rendre, dès maintenant, à chaque pays son indépendance monétaire dans le cadre d’un « serpent monétaire », chacun redressant sa situation à sa façon, avec l’aide de sa banque nationale et, éventuellement, d’une Banque centrale européenne.

Pour la France, il est nécessaire de reprendre une indépendance monétaire sous la tutelle de la Banque de France rétablie dans ses droits de battre monnaie.

Notre nouvelle monnaie sera probablement chahutée dans ses débuts, mais certainement pas plus que l’euro actuel, s’il survit. On peut raisonnablement envisager que son cours se stabilisera à un niveau plus favorable qu’aujourd’hui.

Dans ce contexte, nous aurons à repenser tout de suite l’organisation de notre économie dans une liberté politique retrouvée pour obtenir une balance commerciale positive, sans laquelle aucun redressement économique n’est possible. Il y aura lieu de recentrer des sociétés, de rapatrier des productions industrielles, d’en créer de nouvelles, de mettre de l’ordre dans nos échanges avec l’étranger, en faisant en particulier la chasse aux importations de produits et objets superflus. Tout cela né­cessitera évidemment de réviser nos législations sociales et de revoir nos obligations envers Bruxelles et l’OMC !

Il ne faudra pas oublier non plus de réduire notre déficit budgétaire. Le fonctionnement de l’État a grand besoin d’une cure sérieuse d’économies et de chasse aux dépenses indues (subventions de toutes sortes, gâchis divers, investissements inutiles…). Mais, sur ce chapitre, il y a tellement d’argent à gagner que l’on pourrait sans doute en profiter pour réaménager l’équipement du pays et les services à la population dont certains ont bien besoin.

Tout cela prendra un peu de temps, mais le redressement est à ce prix.
Quel homme d’État, quelle équipe de gouvernement sera capable d’entreprendre cette évolution indispensable à la survie de notre pays, et de la mener à son terme sans trop de douleur pour les Français ?

Ce qui est certain, c’est que, plus nous attendrons pour choisir ce chemin, plus notre situation se dégradera, et plus le redressement sera difficile, voire impossible. Mais « impossible n’est pas Français » !

Gilles Mulatier

Ancien élève de l’École Polytechnique

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Comments (4)

  • ozone Répondre

    L’avenir de l’Europe ?

    Tout simplement le désastre annoncé depuis vingt ans par les plus lucides.

    Destination désastre……..

    18 février 2012 à 3 h 07 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Le 13 février Mr.Hollande a tenu les propos suivant au journal anglais « Le Guardian » où, pour rassurer « la City » et la finance internationale, on trouve cette phrase : «La gauche a gouverné pendant quinze ans, pendant lesquels elle a libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n’y a pas de crainte à avoir.»
    Nous avons affaire ici à schyzophrène, genre "Dr.Jekyll & Mr.Hyde" bouffant à tous les rateliers. Pour lui le marché est donc à la fois la bête à abattre et le monstre à cajoler. Voter pour une lavette pareille est équivalent à jouer à la roulette russe avec un 6-gun chargé de 6 balles. Avis aux amateurs!

    17 février 2012 à 12 h 52 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    le laxisme permet certes toutes les contorsions , mais  favorise aussi  les …chutes
     – primo :
    arrêter de "fabriquer" de la dette
     – il n’ y a pas de "deuxio"  !

    16 février 2012 à 14 h 55 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Suite du feuilleton, sauvetage de la Grèce ici:  http://www.atlantico.fr/decryptage/crise-dette-grece-faillite-europe-reformes-chomage-recession-deflation-solution-sortie-euro-isabelle-mouilleseaux-283700.html?page=0%2C0
    Le syndicaliste local s’était plaint dernièrement que € 80 milliards d’aide avaient été accordés à l’Irlande. Depuis l’Irlande ne s’est plus manifestée et applique consciencieusement le plan de rigueur qui lui a été imposé et qu’elle a accepté. Gageons que ce pays va s’en sortir plus vite que tous les autres canards boîteux, France y compris.
    La Grèce quant à elle aura reçu d’ici peu € 400 milliards d’aide pour pratiquement aucun résultat. Rapporté à la population de l’Irlande , cette dernière aurait donc du recevoir ~ €  200 milliards, loin de ce qu’elle a reçu en réalité. Rappelons que la population de l’Irlande est chiffrée à un peu moins de la moitié de celle de la Grèce.
    L’euro est foutu, dépensez le avant qu’une brouette pleine ne suffise plus à acheter une baguette de pain. Avec Mr.Hollande aux manettes ce sera pire,  un semi remorque plein suffira tout juste à acheter un caramel. L’alternative serait d’en vendre le contenu (du semi-remorque) au kg comme vieux papier, cela rapporterait à la limite plus.

    16 février 2012 à 12 h 32 min

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