La France doit dévaluer d’urgence

La France doit dévaluer d’urgence

La situation économique de la France semble inquiéter fortement les Français. Ils ont totalement raison. Qu’ils consultent les magnifiques courbes du blog de Jean-Pierre Chevallier : ils verront que nous fonçons droit dans le mur en fermant les yeux…

Depuis le 15 septembre 2008, les possesseurs de capitaux vendent les bons du trésor français pour acheter des bons du trésor allemands. Et, depuis le 20 novembre, ils vendent les bons du trésor européens pour acheter des bons du trésor américains. Ceci indique que les capitalistes du monde entier pensent que les coûts de production sont beaucoup trop élevés en France par rapport aux coûts allemands. Ceci veut aussi dire que les spéculateurs pensent que l’économie européenne est bien plus malade que l’économie américaine…

À plusieurs reprises (début octobre, début novembre et début décembre 2008), le gouvernement français est probablement intervenu pour essayer de s’opposer à cette fuite de capitaux. Mais les moyens financiers de la France sont bien trop faibles, pour s’opposer efficacement aux centaines de milliards d’euros internationaux qui interviennent tous les jours. Et le jeudi 15 janvier, selon J.-P. Chevallier, « l’écart entre les rendements des bons des trésors à 10 ans français (3,415 %) et allemand (2,886 %) a battu son ancien record en atteignant 18,3 % ». Il s’est encore creusé depuis. Et la situation est encore pire en Italie ou en Grèce !

Ces chiffres montrent que les observateurs attentifs de l’économie mondiale, les « spéculateurs », estiment qu’actuellement les coûts de production français seraient supérieurs de 18,3 % aux coûts de production allemands.

Cet achat récent de bons allemands, puis américains, donne des informations très importantes : les spéculateurs (vient du latin speculator, qui signifie observateur) pensent que la France, l’Italie ou la Grèce sont aujourd’hui dans une situation économiquement intenable et qu’elles vont être obligées de sortir de la zone euro. Nous sommes donc dans la phase finale d’une crise monétaire classique, survenant quand une parité fixe liant deux monnaies est prolongée trop longtemps. Les clients fuient d’abord, les investisseurs suivent. La fuite des capitaux achève la crise. Une monnaie commune prolongée trop longtemps a les mêmes inconvénients que la parité fixe.

Deux autres courbes confirment aujourd’hui en France ce diagnostic : l’augmentation à nouveau massive du chômage et le déficit chaque mois plus lourd de la balance commerciale. On comprend que la manifestation du 29 janvier ait été largement suivie. Des troubles sociaux de plus en plus nombreux et violents sont malheureusement à prévoir.

Le déficit de notre balance commerciale a commencé en janvier 2004, bien avant la crise financière qui n’a débuté qu’en juillet 2007. Malheureusement, on attribue aujourd’hui les difficultés de la France essentiellement à cette crise financière plus récente. On ne voit pas que c’est l’euro qui est le vrai coupable. On propose donc de mauvais remèdes.

Augmenter les salaires pour relancer la demande serait suicidaire : on aggraverait le mal.
Abaisser les taux courts pour permettre d’acheter plus à crédit est une erreur : on augmente en effet les achats à l’étranger et on relance l’inflation par la demande.
Aider financièrement les entreprises va par contre dans le bon sens.
Supprimer ou abaisser les impôts qui pèsent sur les entreprises est la bonne solution pour l’immédiat. Il y en a des centaines. La relance ainsi obtenue augmente rapidement les rentrées fiscales et permet de réduire le déficit moins d’un an plus tard.

Les spéculateurs pensent que certains pays sont obligés d’abandonner l’euro. Et, en vendant leurs bons du trésor, ils poussent ces pays à sortir de l’euro… Comme les Anglais l’ont fait en sortant du SME en 1992. Mais les avantages de la monnaie unique sont très importants. Il semble heureusement possible de conserver l’euro tout en réalisant pour la France une « dévaluation compétitive ».

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Comments (18)

  • JL Répondre

    Hans a écrit "Jaures <<L’état actuel du monde montre que le libéralisme économique n’a plus besoin d’être démonté: c’est fait>>

    Ce n’est pas le libéralisme qui est défait. Ce sont bien les gouvernements qui sont défaits, eux qui prétendaient partout dans le monde et surtout en France faire la pluie et le beau temps. La preuve regardez leur incapacité à comprendre ce qui se passe et comment y réagir.

    La manne que le secteur privé leur procurait est en train de s’épuiser et les beaux programmes sociaux qu’ils distribuaient à qui mieux mieux à tous ceux qui hurlaient plus fort dans la rue, c’est fini. De là leur panique."

     

    Hans, tu as évidemment raison mais laissons donc à Jaures ce petit plaisir. Ca lui sert de sentiment d’existence. Cordialement, JL.

    8 février 2009 à 21 h 48 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Jaures <<L’état actuel du monde montre que le libéralisme économique n’a plus besoin d’être démonté: c’est fait>>

    Ce n’est pas le libéralisme qui est défait. Ce sont bien les gouvernements qui sont défaits, eux qui prétendaient partout dans le monde et surtout en France faire la pluie et le beau temps. La preuve regardez leur incapacité à comprendre ce qui se passe et comment y réagir.
    La manne que le secteur privé leur procurait est en train de s’épuiser et les beaux programmes sociaux qu’ils distribuaient à qui mieux mieux à tous ceux qui hurlaient plus fort dans la rue, c’est fini. De là leur panique.

    8 février 2009 à 18 h 50 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Jaures:<<L’Europe n’est pas une nation mais elle a tiré du sous-développement la Grêce, le Portugal, l’Irlande (qui se chauffait encore à la tourbe en 1975) >>

    L’Allemagne se chauffe encore beaucoup à la lignite (Braunkohle), qui n’est qu’une forme plus compressée de la tourbe  et vous n’allez certainement  pas accuser ce pays d’avoir profité de l’Europe, mais c’est bien l’Europe toute entière, dont la France, qui a profité de l’Allemagne. Avec votre remarque vous semblez vouloir faire croire que la France a aussi contribué au développement de ces trois pays or sans la remise à plat des institutions de ces 3 pays leur développement n’aurait pas réussi.
    En France cette remise à plat est encore chose due et Sarko, le candidat de la rupture, n’est pas prêt à s’engager sur ce terrain.

    Par contre je vous donne raison sur un point, l’Europe ne sera jamais une nation. La Suisse l’a bien compris, qui reste sur la touche et observe le circus de loin.

    8 février 2009 à 14 h 01 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    "Les 4-Vériés   – 08 02 09

    Bernard Trémeau me paraît se trouver dans la situation du conducteur qui, affolé au volant de son auto, appuie sur l’accélérateur en même temps que sur le … frein. Je m’explique :

    – son titre : "LA FRANCE DOIT DéVALUER D’URGENCE !" est  – me semble–t-il –   un grand coup d’accélérateur vers la sortie de l’euro. Tandis que sa conclusion :

    – "IL EST POSSIBLE DE CONSERVER L’EURO tout en réalisant pour la France (question personnelle : pour la France seulement ?) une dévalutation compétitive". N’est-ce là, face à l’urgence dont parle Bernard TRéMEAU, un sacré coup de frein ?

    Sans doute n’eût-il jamais fallu adhérer à l’euro, comme nous en avait d’ailleurs mis en garde le professeur Maurice ALLAIS notre (seul) prix Nobel d’économie. Celui-ci avait été vilipendé, à l’instar du FRONT NATIONAL qui, lui aussi, était contre l’euro en tANT que monnaie européenne, tout en accordant qu’elle pouvait servir, à l’intérieur de l’UNION EUROPEENNE comme "MONNAIE DE COMPTE". Rôle qu’assurait parfaitement le "SME" (serpent Monétaire Européen !).

    La "Crise" (avec un "C" majuscule !) montre à l’évidence qu’aussi bien Maurice ALLAIS que Jean-Marie LE PEN (1) avaient raison…

    Et, après avoir lu les propos du Luxembourgeois Jean-Claude JUNKER, président de l’Eurogroupe dans le "FIGARO" du 12 janvier, il est permis de se demander si celui-ci n’a pas sonné lui-même le glas de ses illusions (et de tous ceux qui en avaient, aussi bien lors de "MAASTRICHT" que lors de la sortie de l’euro !) sur la "MONNAIE UNIQUE". Les voici :

    "IL EST VRAI QUE DIX ANS APRèS L’INTRODUCTION DE L’EURO ON CONSTATE QUE CETTE ZONE EURO PRESENTE UN POINT FAIBLE (notre personnelle : un seul ?) : SON FAIBLE POTENTIEL DE CROISSANCE." (fin de citation)

    Comme le relève "RIVAROL" (2) du 29/01/09 après avoir cité cette phrase, "Qu’une personnalité aussi européïste voire eurobéate reconnaisse ainsi publiquement l’échec de l’euro en dit long sur l’inquiétude mais aussi la légèreté  et le manque d’anticipation de nos dirigeants…" (fin de citation). Et "RIVAROL" d’enfoncer le clou en citant l’économiste Jacques SAPIR, directeur d’Etudes à l’EGESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociale (qui) "est convaincu que seule", – je cite – "la trasformation radicale de l’euro en MONNAIE COMMUNE pourrait éviter que les tensions internes induites par le processus d’eurodivergence n’atteignent un point de rupture…"Le statu quo actuel est certainement l’option la plus dangereuse économiquement (…). Les partisans les plus acharnés de l’euro, ceux qui refusent le débat sur son évolution, en seront ainsi les fossoyeurs et ils enfonceront le dernier clou dans le cercueil qui enfermera le cadavre de l’idée européenne" (fin de citation).

    Comme le relève Jacques SAPIR en parlant "d’eurodivergences", l’institutition de l’euro comme MONNAIE UNIQUE (et non "COMMUNE", ce qui eût été tout à fait différent !), outre qu’il n’a pas accru la croissance de l’U-E, pas plus qu’il ne l’a protégée des "turbulences économiques" (on ne le voit que trop aujourd’hui avec la "Crise" qui atteint dououreusement la France, l’Italie, la Grèce, l’Espagne.et même l’Allemagne..), l’euro n’ en rien "effcacé les divergences nationales" pas plus qu’il n’a "ralenti l’effondrement des systèmes sociaux européens." Tout cela, parce que (je cite encore "RIVAROL") "le principe de LA MONNAIE UNIQUE appliqué à des économies dont les structures – et donc la conjoncture – restent fortement hétérogènes était une grave erreur puisque les moyens d’harmoniser rapidement ces structures n’existaient pas" (fiin de citation). D’autant que, comme le note Jacques SAPIR, "… ni les populations des pays concernés ni les classes politiques ne sont pour l’heure disposées à transférer à un quelconque pouvoir fédéral une capacité fiscale qui devrait être égale à peu de choses près des budgets natiionaux.".

    La conclusion ? Elle s’impose d’elle-même, sauf à ceux qui nous gouvernent et à toutes les "autruches" qui croient dur comme fer que Nicolas SARKÖZY est en train de sauver le pays du désastre annoncé. Mais j’en laisse le soin à Jacques SPIR (toujours cité par "RIVAROL". Il  "constate rétrospectivement qu’un sysème européen où l’euro eût été une MONNAIE COMMUNE et non la MONNAIE UNIQUE, chapeautant et encadrant des monnaies nationales dans un régime de changes fixes mais régulièrement ajustables, mais garanti par des contrôles sur les mouvements de capitaux, aurait été une réponse à la fois plus robuste et plus flexible pour assurer et maintenir des règles de coordination tout en respectant la spécifité des économies des pays concernés." Toutes celles et tous ceux qui s’étaient donné la peine de lire en son temps le programme du FONT NATIIONAL (élaboré par Bruno MéGRET !) au lieu de s’en tenir aux critiques et aux ricanements habituels  – retrouveront-là une bonne partie des mises en gardes lepénistes …  

    Alors, pendantqu’il en est encore temps, avant de songer à "dévaluer" au plus vite comme le souhaite Bernard TREMEAU, sortons au plus vite de l’euro ! En attendant mieux …

          Bon dimanche de réflexion(s), cordialement, Jean-Claude Thialet

    (1) Il devraient se mordre les doigts de ne pas avoir écouté Jean-Marie LE PEN toutes celles et tous ceux qui  – à l’époque du referendum de MAASTRICHT –  avaient ironisé (pire, le plus souvent) contre le ,patron du FRONT NATIONAL (aujourd’hui en presqu’en aussi piteux état que la FRANCE, l’UE et l’Euro !), et passé outre à ses avertissements en votant "OUI",  lorsque celui-ci avait dénoncé un traité qui allait, notamment, assujettir les Européens à une "monnaie commune". Il en est hélas de ces avertissements comme de tant d’autres (notamment en matière d’immigration), les "autruches" prenant systématiquement le contre-pied de ce que leur conseillait Jean-Marie LE PEN. N’est-il pasle "raciste", "anti-sémite", "l’anti-européen’, le "nazi" !

    (2)   "RIVAROL", hebdodamadaire de l’Opposition nationale et européenne" (< http://www.rivarol.com >) avait annoncé près d’un an avant la "Crise" qui allait être provoquée par les "subprimes" et les spéculations mobilières et immobilières insensées de gnomes de la finance interbnationale et apatride….

    8 février 2009 à 13 h 45 min
  • Matrix Répondre

    @ Jaures :

    Analyse correcte concernant l’Irlande. Les Irlandais n’ont aucun esprit de communaute et ca se voit dans leur equipement dans tous les domaines. Ils n’ont pas su profiter du boom economique des 10 dernieres annees pour moderniser leur systeme. Pourtant c’est exactement ce dont ils avaient besoin. A l’epoque Bertie Ahern, trop occupe a visiter les petits vieux dans les campagnes, n’a pas su insuffler une ideologie visionnaire pour son pays. Le marche allait tout regler…. Les constructeurs/promoteurs immobiliers ont investi des millions dans des constructions de logements (loin des Haute Qualite Environnementale biensur, construits n’importe ou…) sans que jamais l’infrastructure soit adaptee en parallele (ecoles, routes etc…)… Une grande majorite de ces logements neufs sont aujourd’hui toujours vides malgre des prix casses… Ils pensaient sans doute que les Polonais et autres Eastern Europeans allaient rester dans leur pays for ever ! C’etait une immigration de travail et donc sans travail… on retourne chez soi.

    J’espere en tout cas que cette crise leur mettra du plomb dans la tete. L’Irlande comme le reste du monde entre desormais dans une nouvelle ere. Son interet est dans l’Europe, cela va de soi.

    Ayant battu la France au rugby hier, grace a leur nouveau manager, esperons qu’ils reprennent confiance.

     

    8 février 2009 à 11 h 08 min
  • Jaures Répondre

    A JL:  "L’Irlande est en crise à cause de son système bancaire". Pourquoi ? Il ya autre chose en Irlande ? Une industrie florissante ? Une agriculture excédentaire ? Qu’est-ce qui n’est pas en crise en Irlande aujourd’hui ?

    L’Europe n’est pas une nation mais elle a tiré du sous-développement la Grêce, le Portugal, l’Irlande (qui se chauffait encore à la tourbe en 1975) et l’Espagne et leur a permi de consolider leurs démocraties naissantes. Les liens à l’euro des pays qui ont choisi cette monnaie sont les mêmes que celui d’un état au sein d’une fédération.

    Enfin, ce n’est pas parceque ma rhétorique est socialiste qu’elle est fausse. L’état actuel du monde montre que le libéralisme économique n’a plus besoin d’être démonté: c’est fait.

    7 février 2009 à 22 h 41 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Nettoyer les écuries d’Augias du gouvernement français où s’amoncellent les veaux gras et les carnassiers de toutes sortes et le budget de l’état se suffira sans avoir à siphoner le moindre kopeck supplémentaire aux contribuables. L’équilibre financier étant ainsi rétabli, la dévaluation fictive de M.Trémeau sera évitée.
    PS: Les entreprises monopolistes de l’État sont un gisement inépuisable d’économies. Il faut leur couper la graisse pour ne laisser que les muscles.

    7 février 2009 à 21 h 27 min
  • Anonyme Répondre

    Alors là, la dernière phrase mérite explications : "Il semble heureusement possible de conserver l’euro tout en réalisant pour la France une « dévaluation compétitive"

    C’est la première fois que M TREMEAU parle d’une solution de ce type . Dans tous les papiers précédents, il a été clairement dit que PAS POSSIBLE DE DEVALUER DANS L’EURO (c’est à dire dévaluer la parité de 6,55957  fixée au début).

    Explications SVP

    5 février 2009 à 10 h 45 min
  • siniq Répondre

    Jaures

    Si le gouvernator est un républicains, il fut longtemps un état démocrate et je me demande si malgré Monsieur Muscle, il n’est toujours pas au mains des démocrates grand dépensier devant le dollar.

    5 février 2009 à 6 h 58 min
  • JL Répondre

    @ Florin

    "Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Surtout que cela NE SERA JAMAIS SUFFISANT face à la concurrence chinoise et autre …

    Attaquons bille en tête, non seulement les impôts et autres charges sociales, mais aussi leur assiette : LES SALAIRES, pardi ! même avec 50% de charges patronales, les salaires chinois seraient compétitifs … enfin, permettraient aux entreprises françaises de rester compétitives, (avant que tout le monde ne quitte le pays, biensûr)."

    On part du constat que la dévaluation du franc, si il existait encore serait de l’ordre de 15 à 20%. L’euro est donc surévalué de 15 à 20% pour la France. C’est comme si on rajoutait un impôt (sans contrepartie) de 20% à toutes les entreprises ayant des concurrents au niveau international. Il faut donc faire baisser au niveau national les coûts de production d’autant pour rétablir la compétitivité et la rentabilité. Pour y parvenir il y a 3 solutions:

    couper dans les salaires. Rendons-nous à l’évidence, l’idée que les salaires doivent être flexibles à la baisse ne passera jamais en France. Syndicats et idées anticapitalistes sont trop présents pour imposer ce sacrifice. Ce qui nous amène donc à la deuxième solution à savoir…
    réduire la charge fiscale pesant sur les entreprises de 20%, ce qui ne sera pas fait dans un avenir proche non plus pour cause d’hostilité d’une grande partie de la population envers les patrons, actionnaires, l’entrepreneuriat de manière plus générale (déjà qu’on a du mal à faire passer le paquet fiscal). On arrive maintenant à la troisième solution:
    quitter l’eurosystème, revenir au franc et dévaluer. Le problème de l’euro (et plus généralement de tous les systèmes monétaires à parités fixes) c’est qu’il nécessite une économie très flexible pour fonctionner correctement (c’est-à-dire que les chocs ne peuvent plus être amortis par une variation du taux de change mais doivent être amortis dans l’économie réelle ce qui se manifeste par 1.une l’apparition de suffisamment de chômage pour permette une pression à la baisse des salaires nominaux et réels, 2.des entreprises qui mettent la clé sous la porte), ce qui n’est manifestement pas le cas en Europe.

    Il y a ce que l’on voit, des entreprises qui mettent la clé sous la porte, qui délocalisent et réinvestissent les profits faits en France à l’étranger, il y a ce que l’on ne voit pas, la surévaluation de l’euro pour la France (et pour tous les pays méditerranéens).

    Tes craintes sur la Chine sont infondées. Elle se spécialisera dans les domaines dans lesquels elle a un avantage comparatif sur le reste du monde. Il faut que tu revoies la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo. Les francais se soucient de choses qui ont été clairement expliquées il y a maintenant déjà plus de 200 ans de ca. Intéresse-toi aussi au système de change flexible. Combine ca avec ce que tu auras appris sur la théorie des avantages comparatifs et tu comprendras que tu t’es lourdement trompé / fait avoir par un sophisme.


    "Et aussi le PROTECTIONNISME. Si la droite américaine se donne le droit d’en parler, pourquoi n’y a-t-il aucun débat en France sur le sujet ?"

    Parce que c’est stupide et parce qu’ils ont aussi des politiciens stupides aux USA . Accessoirement aussi parce que, comme en France, une partie de la population n’y comprend rien en économie. Après tout c’est normal, c’est une spécialité comme une autre. Là ou ca devient embarrassant c’est que tout le monde se permet de se faire sa propre petite théorie pop d’économie et d’être persuadé d’avoir raison. Jamais les gens ne se feront des idées aussi tordues de la médecine ou de météorologie qu’ils s’en font de l’économie.

    4 février 2009 à 22 h 10 min
  • JL Répondre

    "Par ailleurs, parmi les pays en situation catastrophique, il faut citer l’Irlande, longtemps le modèle pour Trémeau, qui affiche -4% de croissance, un chômage qui dépasse celui de la France, un déficit annoncé du budget de 12% du PIB, des banques en faillites. L’Irlande est en un tel état qu’elle risque fort de voter oui au prochain referendum pour l’Europe. C’est dire !"

    Oui l’Irlande est en situation catastrophique je le concède, mais certainement pas à cause d’un excès de libéralisme (libéralisme ayant apporté tant de prospérité jusqu’à ce récent retournement de situation). Une analyse approfondie te montrerais, Jaurès, que les soucis de l’Irlande proviennent de son système bancaire (ironiquement l’un des secteurs les plus réglementés de toute l’économie). Là où ca devient drôle, c’est que la France est exactement dans la même situation que l’Irlande mais par chance la catastrophe ne s’est pas encore déclenchée.

    "La France a connu de nombreuses dévaluations qui n’ont jamais amené la prospérité économique. Aux Etats Unis, certains états, comme la Californie, sont dans une situation économique catastrophique. Doivent-ils créer un "dollar CFA" inférieur à celui du dollar officiel pour s’en sortir ?"

    Inculture économique quand tu nous tiens… La situation de la France n’est en rien comparable avec celle de la Californie. L’Etat fédéral dispose d’outils de transfert pour reéquilibrer la donne en cas de perturbations, ce qui est strictement impossible en Europe puisque nous n’avons pas de gouvernement économique européen (et pas prêt d’en avoir un). De plus, contrairement aux USA qui sont une nation, l’Europe n’est pas une nation. Allez donc essayer de convaincre les vertueux allemands de payer les conneries qu’on fait leurs pseudo-compatriotes grecs. Une monnaie une nation. L’Europe n’est pas une nation.

     

    "Contrairement à ce qu’avance Trémeau, la solution réside dans le rééquilibrage des profits vers les salaires et l’investissement. La spéculation (Spéculator, ça sonne comme Terminator) est la cause principale du marasme actuel et ses instigateurs n’ont qu’un but: se sauver avec le butin et laisser les états et les salariés se dépatouiller avec les ruines laissées en héritage."


    Expliquemoi le rapport entre ca et ton paragraphe précédent: aucun. C’est juste de la rhétorique de socialiste 1000 fois démontée.

    4 février 2009 à 17 h 56 min
  • Matrix Répondre

    Dites, vos speculateurs sont les memes qui n’ont rien vu venir il y a deux ans ?…. Acheter des bons du tresor americains est la pire chose a faire… mais bon si les speculateurs disent que c’est bien….

    4 février 2009 à 16 h 08 min
  • Florin Répondre

    @JL : "Mauvaise foi. Trémeau l’a dit et redit: on peut atteindre le même résultat qu’une dévaluation compétitive en réduisant la charge fiscale".

    Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Surtout que cela NE SERA JAMAIS SUFFISANT face à la concurrence chinoise et autre …

    Attaquons bille en tête, non seulement les impôts et autres charges sociales, mais aussi leur assiette : LES SALAIRES, pardi ! même avec 50% de charges patronales, les salaires chinois seraient compétitifs … enfin, permettraient aux entreprises françaises de rester compétitives, (avant que tout le monde ne quitte le pays, biensûr).

    Je me souviens d’un gentil épisode des Guignols de l’info : Bush faisant un speech, derrière lui, Monsieur Sylvestre : "faisons la guerre aux terroristes" ("ouais, cassons-leur la gueule"), "faisons la guerre à la pauvreté" ("ouais, cassons la gueule aux pauvres") … le ‘sieur Sylvestre avait tout compris, lui.

    La solution n’est pas de défiscaliser et de vider les caisses de l’Etat, déjà vides.

    La solution, c’est d’asseoir les taxes, ni sur le travail, ni sur le capital, mais sur la consommation.

    Et aussi le PROTECTIONNISME. Si la droite américaine se donne le droit d’en parler, pourquoi n’y a-t-il aucun débat en France sur le sujet ?

    4 février 2009 à 15 h 55 min
  • Jaures Répondre

    On pourrait rire de ces éditoriaux . En fait ils sont à pleurer.

    "Le coupable c’est l’euro" proclame Tremeau. Comme si la France n’avait pas connu de lourds déboires économiques avant l’euro. Début 1997, qu’on s’en souvienne, la France était exsangue, le chômage au plus haut, le déficit extérieur catastrophique, la croissance en berne. Et l’euro dans tout ça ?

    Par ailleurs, parmi les pays en situation catastrophique, il faut citer l’Irlande, longtemps le modèle pour Trémeau, qui affiche -4% de croissance, un chômage qui dépasse celui de la France, un déficit annoncé du budget de 12% du PIB, des banques en faillites. L’Irlande est en un tel état qu’elle risque fort de voter oui au prochain referendum pour l’Europe. C’est dire !

    La France a connu de nombreuses dévaluations qui n’ont jamais amené la prospérité économique. Aux Etats Unis, certains états, comme la Californie, sont dans une situation économique catastrophique. Doivent-ils créer un "dollar CFA" inférieur à celui du dollar officiel pour s’en sortir ?

    Contrairement à ce qu’avance Trémeau, la solution réside dans le rééquilibrage des profits vers les salaires et l’investissement. La spéculation (Spéculator, ça sonne comme Terminator) est la cause principale du marasme actuel et ses instigateurs n’ont qu’un but: se sauver avec le butin et laisser les états et les salariés se dépatouiller avec les ruines laissées en héritage.

    4 février 2009 à 13 h 10 min
  • sas Répondre

    La france doit absolument jetter par dessus bord…..ce qui lui coute inutilement et ceux qui la trahisse

    on ne s arrange jamais avec ceux qui ont déjà échoués…..

    sas

    4 février 2009 à 12 h 33 min
  • JL Répondre

    Pertinent cet article.

    Il y a cependant une erreur (qui ne remet cependant pas en cause le caractère juste de l’analyse): "ils vendent les bons du trésor européens"  => il n’y a pas d’eurotrésor, que des trésors nationaux. Junker propose un eurotrésor

    "Probablement, selon M. Trémeau, l’Etat devrait dire aux Français, écoutez braves gens, vous avez X milliards en poche, soyez gentils, à partir de demain matin, considérez que vous n’en avez plus que la moitié …"

    Mauvaise foi. Trémeau l’a dit et redit: on peut atteindre le même résultat qu’une dévaluation compétitive en réduisant la charge fiscale

    "En conservant l’euro? On dévalue quoi alors ?  Le Napoléon ? L’emprunt russe du grand-père, c’est déjà fait. Alors ?"

    Même remarque qu’en haut.

    4 février 2009 à 11 h 31 min
  • pi31416 Répondre

    Il semble heureusement possible de conserver l’euro tout en réalisant pour la France une « dévaluation compétitive »

    En conservant l’euro? On dévalue quoi alors ?  Le Napoléon ? L’emprunt russe du grand-père, c’est déjà fait. Alors ?

    4 février 2009 à 6 h 52 min
  • Florin Répondre

    C’est récurrent : pour M. Trémeau "Il semble heureusement possible de conserver l’euro tout en réalisant pour la France une « dévaluation compétitive ».

    Probablement, selon M. Trémeau, l’Etat devrait dire aux Français, écoutez braves gens, vous avez X milliards en poche, soyez gentils, à partir de demain matin, considérez que vous n’en avez plus que la moitié …

    DE FACTO, cher Monsieur, 100 euros chez nous VALENT MOINS que chez nos voisins, notamment allemands, du fait du différentiel des prix et de la SPECULATION éhontée dont nous sommes victimes.

    Tiens, pas plus tard qu’hier : les satanés bananes, vendues depuis des lustres en grande surface 1,50 euros, sont subitement tombés à leur prix allemand, à savoir 0,89 euros le kilo. Et elles n’avaient pas l’air fatiguées ou tombées du camion … De deux choses l’une : soit les 0,89 correspondent à une vente à perte, illégale, donc je doute que ce soit le cas ; ou alors, la marge brute française "habituelle" avoisine le 100%.

    Je me réjouis de voir que de plus en plus de gens commencent à faire preuve de bon sens, et, comme en Allemagne, font jouer la concurrence. Si la crise nous pousse à faire barrage aux escrocs, c’est déjà une bonne chose. Même pour APRES la fin de la crise.

    Je paierais très cher pour jeter un oeil dans leurs comptabilités, aux uns et aux autres … et aussi dans celle du boulanger du coin, dont le pain a la consistance et le goût du coton ! enfin, je n’achète plus ses immondices, je prends ma bagnole et j’achète ailleurs. Dans un monde vert-socialo, je serais sans doute en cabane, pour comportement antisocial !

    4 février 2009 à 1 h 33 min

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