La France et l’innova­tion technologique

La France et l’innova­tion technologique

Quand on parle « in­novation » et « nouvelles technologies », on pense tout de suite aux États-Unis, et plus particulièrement à la Silicon Valley, mais pas à la France.

La France, c’est plutôt le vin, la gastronomie, le luxe… et plus rarement la création technologique et les start-up.

Pourtant, ces dernières années, la France talonne les plus grands pays innovants dans les classements. Elle possède même des atouts indéniables dans le domaine de l’innovation, et notamment dans celui de l’informatique.

Parce qu’innovation ne rime plus aujourd’hui avec Chine et pas forcément avec États-Unis et Japon, la France pourrait bien redevenir le leader mondial dans ce secteur.

Au XIXe et XXe siècles, la France était à la pointe du progrès puisqu’elle était l’épicentre des deux révolutions industrielles qui secouèrent l’Europe.

Malgré les idées reçues, la France est loin d’être à la traîne. En effet, selon le Top 100 Global Innovators des organisations les plus innovantes, en novembre 2014, la France se classait au troisième rang mondial, derrière les États-Unis et le Japon, grâce au nombre de brevets déposés, révélateurs d’innovations d’un pays. De plus, Paris s’affirme comme le troisième pôle mondial dans l’innovation, après la Silicon Valley et Londres.

Et le pays ne cache pas ses atouts en la matière. Outre son expertise en jeux vidéo, réalité augmentée ou intelligence artificielle, la France s’est transformée en véritable vivier de start-up de nouvelles technologies, installées dans les 71 pôles de compétitivités du pays. En ce sens, le pays brille par la vitalité de son secteur high-tech et notamment dans le domaine des logiciels.

Plus particulièrement, la force française reste le logiciel libre. En effet, le marché du libre représente en France 50 000 emplois et 4,1 milliards d’euros en 2015, soit une augmentation de 33 % par rapport à 2012. De plus, les acteurs du libre enregistrent un niveau d’investissement en R & D bien supérieur à la moyenne observée dans le secteur informatique. 70 % des entreprises de l’open source y investissent plus de 15 % de leur chiffre d’affaires. En ce sens, la R & D, c’est l’ADN de ces entreprises, qui se sont fait une spécialité de pouvoir proposer une offre de services plus rapidement opérationnelle que celles des entreprises propriétaires de logiciels.

Depuis quelques années et avec le soutien de BPIFrance, la France s’est engagée dans une politique active pour devenir une « terre d’innovation ». Cet engagement se traduit par celui de trois acteurs : les pouvoirs publics, les écoles supérieures et les ingénieurs.

Les pouvoirs publics se sont montrés très volontaristes. De nombreuses lois ont été votées de 1999 à 2012, afin d’intensifier la dynamique d’innovation du pays. Appuyée par les politiques européennes comme la stratégie Horizon 2020, la France a créé, entre autres, le crédit impôt recherche (CIR). Égal à 30 % des dépenses, soit 55 milliards d’euros de dépenses intérieures en R & D, il permet à la France de se placer au sixième rang mondial et deuxième rang européen en matière de dépenses en R & D.

C’est, par ailleurs, dans ce contexte de promotion nationale de l’innovation qu’ont été mises en place de grandes opérations telles que le Concours Mondial d’Innovation ou encore la « French Tech ».

L’objectif est de favoriser l’émergence des talents et des start-up françaises de demain.

Ajouté à cela, les écoles ont également revu leur vision de l’innovation et proposent des enseignements plus adaptés à la demande des entreprises. Avec l’arrivée du numérique, les écoles supérieures misent sur des programmes multidisciplinaires, afin que les étudiants aient plusieurs cordes à leur arc de compétence.

Mais il convient de ne pas oublier nos ingénieurs français ! Généraliste de par sa formation, le « french ingénieur » est reconnu mondialement pour son esprit ouvert, ses connaissances et ses compétences de qualité. Il est de plus en plus sollicité à l’étranger, par les entreprises ou les États, que ce soit dans le domaine de l’automobile, de l’aéronautique, ou encore de l’informatique.

Il ne fait donc aucun doute que la France est aujourd’hui un pays innovant. Et elle a encore énormément de potentiel dans ce domaine. États-Unis, Japon, France… le futur se jouera à celui qui sera le plus innovant, le plus longtemps !

Grégory Pascal
Directeur général de SensioLabs,
investisseur en start-up

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Comments (3)

  • Henri Répondre

    Côté technologies, la France a un potentiel considérable. Le fait est que les particuliers essayent de s’adapter à l’innovation numérique. Ce sont les entreprises qui ont du mal à moderniser leurs structures.

    30 novembre 2016 à 10 h 43 min
  • Boutté Répondre

    Des “enseignements adaptés à la demande des Entreprises” ? Mais c’est tout le contraire des ambitions de NV.BelKacem ! ! !

    24 novembre 2016 à 14 h 57 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    c’ est encourageant ! mais ce qui est décourageant c’ est la fiscalité toujours changeante sauf en ce qui concerne son côté confiscatoire et les contraintes administratives toujours plus restrictives

    ainsi, un de mes fils est reparti au R.U. parce que sa start-up ne pouvait pas financer le projet pour lequel elle l’ avait débauché de … Cambridge et maintenant il fait le bonheur d’ un centre de R § D de Londres

    24 novembre 2016 à 12 h 04 min

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