La France otage de ses créanciers

La France otage de ses créanciers

La gauche, qui reproche à Nicolas Sarkozy d’imposer une politique de rigueur uniquement pour satisfaire les marchés, sait-elle de quoi elle parle ? Quand on a pour idole le directeur du FMI, dont la mission principale est d’imposer aux pays malades une cure d’économies drastique pour leur éviter la faillite, on évite de se ridiculiser en évacuant les dangers de notre surendettement.

Actuellement, avec ses 1 650 milliards de dettes, la France doit emprunter chaque année 130 milliards pour rembourser 80 milliards de capital arrivé à échéance et 50 milliards d’intérêts qui courent. Soit 6,5 points de PIB, que la France emprunte au taux moyen actuel de 3,2 %. L’équivalent de la TVA englouti par la dette ! Au total, en ajoutant ses besoins courants de fonctionnement, l’Etat devra emprunter en 2011 la somme colossale de 220 milliards sur les marchés internationaux. Ce qui signifie que si ces derniers jugent que nos efforts sont insuffisants et augmentent les taux d’un seul point, ce sont déjà 2 milliards de plus qui partiront en fumée chaque année. Et que dire si nous devions un jour emprunter à des taux prohibitifs de 6 ou 8 %, comme certains de nos voisins ?

Par conséquent, faire croire au peuple qu’on peut raser gratis est un mensonge, indigne d’un parti qui aspire à la magistrature suprême. Quand un pays a 1 650 milliards de dettes, il est otage de ses créanciers, ni plus ni moins ! C’est le prix à payer pour trente années de gestion calamiteuse, de gauche comme de droite.

Ajoutons que dans ce domaine, le FN ne brille guère davantage par ses compétences économiques, puisqu’il veut revenir au franc. En quittant seuls la zone euro, notre ex-franc perdrait 50 % de sa valeur du jour au lendemain. Et nos emprunts étant libellés en euros, notre fardeau de 1 650 milliards de dettes deviendrait instantanément deux fois plus lourd pour le malheureux contribuable.

C’est d’ailleurs la mésaventure qu’ont connue l’an dernier certains pays de l’Est dont la monnaie s’est effondrée, alors qu’ils avaient emprunté en euros pour bénéficier de taux faibles. Heureusement pour eux, le FMI est accouru. Mais ce n’est pas avec son modeste fonds de 250 milliards que le FMI sauvera la France !

Certes, nul ne sait si la zone euro n’éclatera pas un jour dans un fracassant retour aux monnaies nationales, mais ce n’est pas encore d’actualité. En attendant, voir certains leaders politiques traiter une dette aussi lourde avec autant de légèreté, est franchement inquiétant.

Jacques Guillemain

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Comments (8)

  • françois Répondre

      " Quand le FMI prête à un état il lui impose de réduire ses dépenses"
     Quand un état ( de droite) réduit ses dépenses, les socialistes hurlent au plan de rigueur…
     Quand le FMI ( surtout depuis qu’il est dirigé par DSK) impose à un état de réduire ses dépenses, ce n’est pas un plan de rigueur…
      Si demain Sarkozy est directeur du FMI et impose à un état de réduire ses dépenses, que dira-t-on? je vous le donne en mille…
     Les 35 heures socialistes nous coûtent 23 milliards chaque année. On est déjà, sur 1 seule mesure, bien au delà de ce que l’on reproche à Sarkozy. Mais il y a bien d’autres mesures socialistes qui ont creusé le déficit bien au delà de ce qu’a pu faire la droite. ( Ce qui n’est pas une excuse).
      Je ne suis pas pro Sarko, il suit une politique de réformettes de centre gauche,  mais un socialiste qui l’accuse de creuser le déficit, c’est l’hopital qui se moque de la charité…

    4 janvier 2011 à 21 h 42 min
  • ozone Répondre

    Le probléme c’est que la neige ne cessera pas de tomber est que le sel va manquer quoique l’on fasse et a la fin se sera la panique.
    La politique de l’ue est érronée,il ne suffira pas de "faire comme les allemands" et hop tralala.

    Que pensez vous de ce postulat de la commission?   "Les délocalisations sont une bonne chose,les entreprises chez nous vont pour cause devenir plus compétitives"

    Lesquelles?,celles qui ne sont plus là ?

    4 janvier 2011 à 20 h 51 min
  • Christian Répondre

    Bonsoir,

    @Jaures,  de toutes façons si l’on reste dans l’ euro, nous vivrons la même dévaluation, certes masquée, mais la même.
    Il nous faudra verser tellement d’argent au pot, pour combler les déficits des autres états et le notre; que nous serons obligé de nous endetter toujours plus et à des taux toujours plus haut pour maintenir l’euro.

    Avec pour conséquence, une imposition toujours plus grande qui repoussera les entreprises, les diplômés et les investisseurs de tous poils. Il en sera de même pour les matières premières que nous serons obligés d’acheter à crédit avec des taux toujours plus haut, c’est un cercle vicieux.

    Certes vous aurez toujours des euros dans la poche, mais beaucoup moins, une fois les taxes et impôts payés. Avec en corollaire une inflation galopante… Et sans rien pouvoir faire! Engoncé, que l’on est dans les directives européennes.
    Ca ressemble à s’y méprendre à une dévaluation.

    La sortie de l’euro provoquera la même dévaluation. Mais nous aurons un peu plus de latitude pour gérer la crise. Faut-il encore que ceux qui seront aux manettes, ne soient pas trop nuls!

    De toutes façons, c’est l’Allemagne qui sifflera la fin de la récréation, lorsqu’ils en auront assez de payer.
    Vaut mieux nous y préparer.

    Bonne soirée.
    Christian

    4 janvier 2011 à 18 h 17 min
  • Anonyme Répondre

    **** Le moratoire sur la dette face à l’intox des créanciers **** “Quand un pays a 1 650 milliards de dettes, il est otage de ses créanciers, ni plus ni moins !” C’est oublier la réciproque. Les créanciers sont aussi otages du pays en banqueroute. “Ajoutons que dans ce domaine, le FN ne brille guère davantage par ses compétences économiques, puisqu’il veut revenir au franc. En quittant seuls la zone euro, notre ex-franc perdrait 50 % de sa valeur du jour au lendemain.” Peut être, ce n’est pas si sûr, mais nos importations deviendraient plus onéreuses et nos exportations très compétitives, notre balance commerciale se redresserait rapidement et notre balance des paiements également. La production intérieure serait stimulée et notre autonomie s’accroîtrait. “Et nos emprunts étant libellés en euros, notre fardeau de 1 650 milliards de dettes deviendrait instantanément deux fois plus lourd pour le malheureux contribuable.” Non, car comme pour la dette d’Eurotunnel il suffit d’imposer un moratoire aux banksters qui ont déjà pompé 1400 milliards d’euros d’intérêts au pays depuis 1973. A prendre ou à laisser, les créanciers mettraient les pouces. Jacques Guillemain se soumet par avance aux banksters alors qu’ils plieront tôt ou tard, car aucun état ne peut rembourser de telles sommes. La dette prend en otages les créanciers véreux de Wall Street, on aurait tort d’avoir des scrupules. Ils plieront. Cordialement

    4 janvier 2011 à 13 h 39 min
  • Jaures Répondre

    Cher Ozone, si l’euro ne survit pas, la dette sera convertie en franc, lequel, et c’est bien là le but, sera dévalué, ce qui alourdira d’autant la dette puisque l’euro vaudra alors 7, 8 ou 10 francs.

    Par ailleurs, si l’euro explose, chaque état voudra profiter d’une dévaluation, sauf l’Allemagne dont l’économie s’accommode d’une monnaie forte. La concurrence sur la monnaie fera donc s’effondrer celles de la France, de l’Italie ou de l’Espagne relançant l’inflation, notamment sur les produits pétroliers.

    Questions: quels capitaux s’investiront dans ces monnaies de singes ? Quels diplômés resteront en France pour des salaires qui perdront 20 ou 30% de leur pouvoir d’achat ? Comment investiront des entreprises dont le coût des matières premières et de l’énergie ainsi que l’achat à l’Allemagne ou au Japon de machines outil seront prohibitifs ?

    Ceux qui prônent la fin de l’euro me rappelle ceux qui pensent qu’en mettant du sel sur la route il va s’arrêter de neiger.

    4 janvier 2011 à 9 h 50 min
  • ozone Répondre

    "Et nos emprunts étant libellés en euros, notre fardeau de 1 650 milliards de dettes deviendrait instantanément deux fois plus lourd pour le malheureux contribuable."

    A condition que l’euro survive au retrait d’un des pays fondateurs,c’est toujours le méme conte de fées qu’on nous raconte depuis Giscard,"sans l’europe nous ne sommes plus rien"

    Dans combien de pays ont’ils matraqué les population avec des affirmations aussis ringardes ??

    Bein voilà,avec l’europe on est plus rien……..

    LES CABRITS DEMISSION IMMEDIATE;;;;;;

    3 janvier 2011 à 23 h 56 min
  • Jaures Répondre

    Il est faux de dire que c’est le FMI qui impose les plans de rigueur aux Etats.
    Quand le FMI prête à un pays en faillite, il lui demande de réduire ses dépenses pour alléger sa dette, mais il n’a pas compétence pour dicter les mesures que prennent les Etats.
    Quand un  pays décide de faire payer les travailleurs plutôt que les actionnaires, les héritiers ou les plus riches, c’est lui qui en décide ainsi.
    Il est bien sûr plus facile d’en faire porter le chapeau au FMI.

    Par ailleurs, la dette de l’Etat français est organisée par le pouvoir: ainsi, les différentes mesures prises par Sarkozy ont alourdi le déficit sans la moindre efficacité économique. Quelques exemples ? Le paquet fiscal 8 milliards ; TVA restaurateurs 2,4 milliards;  niche Copé 6 milliards…
    Sans la crise, Sarkozy avait déjà augmenté le déficit de plus de 20% !
    La technique est simple: on allège les prélèvements de sa clientèle électorale, comme les buralistes 0,2 milliard d’aide chaque année, on creuse le déficit et on impose un plan de rigueur aux classes modestes et moyennes.
    Et la France n’est pas dans la pire des situations: sa dette est actuellement à 82% du PIB, Les Etats-Unis à 85%,  l’Italie 120%, le Royaume Uni à plus de 90%, le Japon à 200% !
    Précisons qu’aux Etats-Unis et en Angleterre, l’endettement de l’Etat se cumule à un fort endettement des ménages.

    Si la France est l’otage de ses créanciers, c’est que ses dirigeants l’ont voulu et, à voir le monde, cette volonté a été largement partagée en Occident.
    Il ne tient qu’à nous d’inverser la tendance.

    3 janvier 2011 à 17 h 12 min
  • serge Répondre

    Nous sommes victimes d’une pensée qui veut que la gauche soit vertueuse et la droite profiteuse.

    De se fait, quand la droite gouverne elle a a faire face à un dénigrement perpétuel, a une opposition farouche de principe, a des descentes dans la rue organisées par des minorités. Au mépris de toute démocratie.

    De ce fait la droite applique des mesurettes de réformes et ne s’attaque surtout pas aux foyers de discordes.

    Quand nous comprendrons que de part et d’autre, chaque être humain ne cherche que le profit et le confort. Qu’il s’agit là d’une volition louable, nous pourrons sans doutes impaginer qu’il faut vraiment changer les politiques en général.

    Aujourd’hui, 10 % de la population "nantie" descend dans la rue pour défendre ses privilèges,  contre des patrons de moins en moins nantis et un peuple de plus en plus pauvre.

    La droite est toute aussi louable que la gauche chaque fois que l’individu qui l’incarne est responsable et vertueux.

    Les minorités ne doivent pouvoir exister que par le seul soutien financier de leurs adeptes, comme cela leur juste proportion sera respectée.

    Il faut aussi rappeler que le droit de grêve est seulement celui de manifester en ne travaillant pas sois même et non en empêchant les autres de le faire et surtout pas en bloquant un pays déjà en dette, ce qui revient à un acte terroriste.

    Quand les français se respecterons et respecterons leurs dirigeants ainsi que leur travail, il y aura un terrain favorable à de nouvelles idées qui nous sortiron de l’ornière.

    3 janvier 2011 à 14 h 39 min

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