La gabegie des agences de l’État

La gabegie des agences de l’État

Plusieurs de mes lecteurs, dont mon ami Jean-Pierre Chevallier, ont critiqué mon dernier article (sur la politique inflationniste des Européens).
Ils pensent qu’il ne peut pas y avoir d’inflation puisque, quand la BCE ou le FMI mettent en circulation de l’argent, les banques nationales doivent déposer en leurs caisses une somme équivalente. Mais, dans de nombreux pays européens, États et banques privées continuent à mettre en circulation beaucoup plus d’argent qu’ils ne devraient pour respecter les réalités monétaires. La création actuellement autorisée a donc toutes les chances d’être inflationniste.

Dans un autre ordre d’idée, l’Allemagne compte 81 millions d’habitants et la France 66 millions. Depuis des années, le nombre des fonctionnaires allemands diminue régulièrement. Il est désormais inférieur à 4 millions. Alors que le nombre des fonctionnaires français augmente régulièrement et atteint le chiffre de 6,9 millions.

Le gouvernement précédent avait annoncé qu’il allait diminuer le nombre des fonctionnaires. Il a choisi de ne remplacer qu’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Les Français ont cru que le nombre des fonctionnaires diminuerait donc en France. Malgré cette mesure, il continue à augmenter.

Et l’État français capte aujourd’hui 56,6 % du PIB, ne laissant au secteur privé que 43,4 %. Car les responsables de notre pays sont persuadés que l’État connaîtrait mieux les besoins des Français qu’une entreprise privée le désir de ses clients.

Tous ces chiffres officiels sont déjà navrants quand on les compare aux chiffres de certains de nos voisins – aux chiffres de l’Allemagne par exemple. Mais ils ne tiennent absolument pas compte d’une réalité bien française, que la très sérieuse Cour des Comptes vient de révéler dans son rapport : il s’agit de l’existence de 1 244 « agences d’État ».

Ces agences d’État sont des entreprises chargées par l’État, ou par les régions, les départements ou les villes, de réaliser une tâche précise : par exemple, créer ou transformer un musée, moderniser une gare ou améliorer la circulation des automobiles dans les banlieues. Puis, quand la tâche est achevée, ou quand un nouveau pouvoir politique se met en place, on décide de supprimer l’agence d’État. En donnant une importante indemnité de licenciement à ses salariés. Ce sont bien évidemment nos impôts qui financent les dépenses de fonctionnement des agences d’État et l’indemnité de licenciement.

Actuellement, le nombre des salariés payés par les agences d’État augmente régulièrement de 10 000 unités tous les ans. Il atteint, selon la Cour des comptes, le chiffre énorme de 442 830.
De plus, depuis 5 ans, le coût du fonctionnement des agences d’État augmente de 3 % tous les ans.

Ainsi, les agences d’État nous coûtent-elles, aujourd’hui, la bagatelle de 50 milliards d’euros par an. Moins que l’impôt sur le revenu (59 milliards), mais plus que l’impôt sur les sociétés.

(45 milliards). Leurs employés n’ont pas le statut de fonctionnaires, mais nous les payons par nos impôts comme des fonctionnaires. Pour achever ce triste tableau, la Cour des comptes signale qu’aucun contrôle sérieux des dépenses engagées dans les agences d’État n’a pu être mis en place. Et il semble qu’il serait possible de réduire très fortement leurs dépenses de fonctionnement.

Quand la concurrence n’est pas là pour éliminer les mauvais gestionnaires, les coûts risquent d’augmenter. Quand la concurrence touche une entreprise privée, elle élimine automatiquement celle qui est mal gérée.

Pour réduire nos impôts, il faut que notre gouvernement agisse en tenant compte des informations contenues dans cet excellent rapport de l’Inspection générale des finances. Ce ne sera pas facile…

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Comments (5)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    Monsieur Trémeau vous êtes chalonnais si je ne me trompe …  pourriez vous pour l’édification du peuple nous dresser le bilan des catastrophes industrielles qui ont  transformé une ville dynamique en une ville moribonde ( la municipalité socialiste n’est pas en cause je tiens à le préciser )
    merci

    29 septembre 2012 à 14 h 07 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    correction 500 postes et non 5000 c’est déjà bien assez !

    29 septembre 2012 à 9 h 01 min
  • OLIVIER Répondre

    @quinctius cincinnatus Exact! Et je peux vous donner des dizaines d’ exemples.

    28 septembre 2012 à 20 h 23 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ olivier

    S’agit il de Chalon-sur-Saône ? Dans ce cas j’ignorai que la municipalité avait gonflé à ce niveau d’atmosphères les " embauches-baudruches " … mais votre exemple n’est qu’un ballon d’essais de ce que le gouvernement envisage de faire sur le plan national …  voyez le cas Florange …  ce qui revient à dire qu’il faut aussi protéger nos frontières, n’en déplaise à certains , si nous voulons protéger nos emplois…  Quand on voit la S.N.C.F.  et son patron grand ami de Delanoé et de feu le directeur de science-po Paris délocaliser 400//5000 postes on s’interroge à moins qu’il ne privilégie tout bonnement les voyages "touristiques " à … Marrakech comme bien d’autres !

    28 septembre 2012 à 12 h 51 min
  • OLIVIER Répondre

    Dans ma ville les grandes entreprises ont quasiment toutes disparu. Un géant américain a raté le virage du numérique: fermeture du site et perte de 2000 emplois, sans compter les sous-traitants. 4 ou 5 autres grands groupes industriels de taille internationale ( métallurgie, plasturgie, verre industriel et nucléaire) ont réduit la voilure en délocalisant tout ou partie en Europe de l’Est, en Chine et en Inde. Face au désastre, les administrations municipales et territoriales se sont mises en devoir de limiter le phénomène de paupérisation en embauchant le plus possible de chômeurs. On estime aujourd’hui qu’une famille sur 20 dépend actuellement directement ou indirectement (via de très nombreux services annexes) de la mairie, qui a vu ses services se développer à grande vitesse et investissant les locaux laissés vides. La nature a horreur du vide, gênant non ?

    27 septembre 2012 à 13 h 35 min

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