La Grèce doit rester dans l’euro

La Grèce doit rester dans l’euro

De nombreux commentateurs attribuent à l’euro la responsabilité de la crise financière de la Grèce. Ils parlent à son sujet de « carcan monétaire ». Ils soulignent l’inadaptation de la politique de la Banque centrale européenne à la situation de l’économie grecque ou, à l’inverse, évoquent l’impossibilité pour la Grèce de se soumettre à la rude discipline d’une monnaie unique.

Parmi les solutions évoquées, et qui n’ont finalement pas été retenues, les experts ont imaginé un fonds monétaire européen, ou des aides bilatérales, dont le point commun se résume à la formule fameuse : « L’Al lemagne paiera ! ».

Or l’Allemagne rechigne à payer, comme à l’époque de Poincaré et de l’occupation de la Ruhr. On la comprend d’ailleurs, car ce serait tenter d’emplir un tonneau percé. Les Danaïdes ne sont-elles pas grecques ? Le FMI sera donc mis à contribution. Il a la bourse plus facile. Mais, de l’avis des économistes, le problème n’en sera pas durablement réglé pour autant.

Faute de pouvoir dévaluer et, malgré les efforts qui lui sont imposés en matière salariale et budgétaire, la Grèce est condamnée à se retrouver dans quelque temps dans la même situation qu’aujourd’hui.

Aussi, l’idée que la Grèce devrait sortir de la zone euro, et peut-être aussi l’Espagne, est-elle en train de faire son chemin, notamment outre-Rhin.
Les souverainistes français applaudissent à cette perspective. Mais, si cette sortie de l’euro est évidemment dans l’intérêt de l’Allemagne, est-ce dans celui de la France ? Non, à coup sûr !

La politique monétaire de la BCE est, pour simplifier, la moyenne de ce que devraient être les politiques monétaires de chacune des économies très disparates de la zone. Avec un petit coup de pouce en faveur des économies qui ont besoin d’un euro fort. La politique nécessaire à l’économie française a cette chance de ne pas se trouver trop éloignée de cette politique moyenne. Notre pays n’est donc pas, malgré ses difficultés, celui qui pâtit le plus de la monnaie unique.

Or, si la Grèce abandonne l’euro, immédiatement son cours reprendra sa folle ascension et la politique « moyenne » de la BCE sera déportée vers les besoins de l’économie allemande, s’éloignant par conséquent de ceux de la nôtre.

L’effet de domino sera alors enclenché. Ce sera au tour de l’Espagne, ou de tel autre, de se trouver en crise majeure et d’être contraint de quitter la zone en catastrophe. En attendant le tour de la France.

Certes, nous aurons alors, nous aussi, abandonné l’euro, ce qui est souhaitable. Mais dans quel état ? Voulons-nous attendre d’être Grecs pour nous en sortir ? De plus, l’euro, dans ce scénario catastrophe, ne disparaîtra pas : il restera l’Allemagne et autour d’elle une zone qu’il suffira de rebaptiser « mark ». Estce cela que l’on veut ?

Gardons donc la Grèce qui tire le cours de l’euro vers le bas sur les marchés. Et pour régler durablement la question aussi bien pour elle que pour nous tous, organisons l’abandon collectif de cette monnaie suicidaire, en bon ordre, en commençant par la transformer en monnaie commune.

Autrement dit, rétablissons les monnaies nationales et ne conservons l’euro que comme monnaie internationale. Il nous sera alors utile pour continuer à faire contrepoids au dollar, en attendant de pouvoir construire enfin une vraie monnaie internationale, plus moderne que l’or mais qui ne soit ni le dollar, ni l’euro, ni quelque autre sterling géré unilatéralement

Partager cette publication

Comments (9)

  • Abdel Répondre

     

    La Grèce doit recourir à une monaie nationale si elle souhaite de reancer son économie, qui manifestement degrade chaque jour malgré les milliards investis ( qui cependant devront être rendus avec des taux d’intérets ). Qui payent la crise ? Qui payent la volonté européene de préserver l’euro ? -> les grecs qui voit leur pouvoir d’achat baisser, l’immobilier grimper, et les offres d’emploi se faisant rare.

    La Grèce doit sortir de l’euro, au même titre que la France d’ailleurs comme le suggère Marine Le Pen

    2 août 2011 à 17 h 31 min
  • sas Répondre

    Quel est vraiment le risque grec des banques françaises ?

    La taille des engagements des banques françaises en Grèce atteignent une cinquantaine de milliards d’euros, ce qui fait de la France le pays le plus exposé du monde.

     

    cqfd

    sas

    11 avril 2010 à 14 h 06 min
  • sas Répondre

    A WATSON CORSICA……encore un coup des musulmans ???

    En revanche ,il faut absolument virer la corse de france…..

    après la cooptation d un communiste a la région…ils tournent félés…

    Braquage dans un couvent corse

     

    AFP

    Le braquage a eu lieu juste après la Semaine sainte, une manifestation religieuse très suivie à Sartène

    Trois hommes encagoulés et armés ont braqué un couvent de Sartène, en Corse-du-Sud, et se sont fait remettre l’argent de la quête de la Semaine sainte par trois prêtres octogénaires vendredi soir, a-t-on appris dimanche de source proche de l’enquête.

    Trois hommes encagoulés et armés ont fait irruption dans le couvent Saints-Côme-et-Damien, situé à la périphérie du village de Sartène, vendredi vers 22 h 30, et ont demandé aux trois moines présents de leur remettre l’argent dont ils disposaient. Les trois malfaiteurs ont ensuite pris la fuite.

    Semaine sainte

    Le montant du butin, constitué des quêtes et autres dons récoltés au cours de la Semaine sainte, s’élèverait à 1.500 euros. Les trois prêtres franciscains octogénaires, qui n’ont pas été molestés, se sont montrés "relativement sereins" par rapport à cette agression, a précisé la même source.

    La Semaine sainte est une manifestation religieuse très suivie à Sartène, village situé dans le sud-ouest de la Corse. Le Catenacciu (le pénitent), qui reproduit le chemin de croix du Christ le Vendredi saint, effectue sa retraite au couvent Saints-Côme-et-Damien. La brigade de recherche de Sartène est chargée des investigations.

    sas

    11 avril 2010 à 14 h 00 min
  • grepon Répondre

    "Il nous sera alors utile pour continuer à faire contrepoids au dollar, en attendant de pouvoir construire enfin une vraie monnaie internationale, plus moderne que l’or mais qui ne soit ni le dollar, ni l’euro, ni quelque autre sterling géré unilatéralement"

    C’est tout dire de cette connerie qui a ete l’euro, que chez vous ca avait de la valeur comme "contrepoids au dollar."      Franchement, c’est completement rater le but.   Le marche commune ouvert en 1992 devait etre un moteur de dynamisme, et l’adoption de l’euro avec limites mises sur les politiques interventionnistes de gouvernements euro, devaient servir a forcer une concurrence le moins truquee possible.    La tricherie a commence immediatement, merci a des jeu comme le coup des pensions de France Telecom, ou le cachage de mauvaise chiffres par jeux financiere organisee avec grandes banques internationales.    Voyez, avec le trop de gouvernement s’esmisce a tout en Europe, la tricherie allait etre de tres grande echelle.    La liberation des echanges commerciales et le mouvement des travaillierus a ete empeche par mille reglementations et frictions typique de toute la zone, et la liberation ne pouvait pas porter ses fruits.   Encore pire, des decennies de ca, avec les taux d’imposition qui vont avec, ont eu pour resultat une demographie en plonge irreversible, au meme moment que l’enorme dette cachee des pensions promises par les etats providences deviennent insupportable.   

    Pour ce qui en est de l’ordre de la chute des dominoes, regardez un peu le nombre d’enfants par femme en espagne, italie, et grece, et puis mettre dedans les taux d’inactivite economiques dans ses pays, la date moyenne de prise de retraite aussi, pendant que vous y etes.  L’implosion est guarnti, avec ou sans l’euro, et malgre l’existence des Etats Unis ou le dollar.

    9 avril 2010 à 18 h 47 min
  • ozone Répondre

    Ni la Gréce,ni l’Espagne et d’autres ne seraient dans leur situation actuelle sans l’euro,tout comme l’Argentine ou la Thailande s’ils n’avaient pas suivis le Dollar il y a quelques années.
    Une monnaie "forte" donne un pouvoir d’achat réel a…l’importation,c’est comme une cuite,on fait la féte est ensuite arrive la gueule de bois,ça contribue a tuer une competitivité souvent faible et qui etait la raison d’étre d’une devise "faible",et si cela n’est pas sufisant,il se trouve que le tourisme est une activité importante dans ces pays,la baisse des tarifs aériens leur faisait déja une concurrence face a des destinations lointaines,l’euro "fort" leur file l’éstocade finale.
    C’est tellement élémentaire a comprendre que j’ai du mal a imginer que tous ou presque se soient bousculé au portillon pour des raisons d’orgueuil national.
    Vous souvenez vous de cette image du capitaine Accab mené a sa perte sur le dos de la baleine blanche faisant toujours signe a son équipage de le suivre vers l’abime??
    Le cétacé Allemagne était le Moby Dick de Mitterrand et de ses funestes conseillers,"fallait faire la monnaie unique pour le retenir de l’appel de l’Est",zone naturelle d’influence de la Germany,comme la mer pour la baleine.
    En attendant,on a perdu prés de dix années de croissance a coups de politiques de rigueur pour pouvoir harponner la "Béte",alors qu’il restait tant a faire avec l’Ecu.

    9 avril 2010 à 18 h 15 min
  • pi31416 Répondre

    Que la Grèce fasse comme Dubai World qui a offert 60 cents par dollar à ses créditeurs, payables en 7 ans. S’ils acceptent ils perdront 40% de ce qu’ils ont prêté. S’ils n’acceptent pas ils perdront… qui sait?

    Quand on prend le risque de prêter à des paniers percés il faut en assumer les responsabilités.

    9 avril 2010 à 6 h 15 min
  • pi31416 Répondre

    Que la Grèce fasse comme Dubai World qui a offert 60 cents par dollar à ses créditeurs, payables en 7 ans. S’ils acceptent ils perdront 40% de ce qu’ils ont prêté. S’ils n’acceptent pas ils perdront… qui sait?

    Quand on prend le risque de prêter à des paniers percés il faut en assumer les responsabilités.

    9 avril 2010 à 6 h 13 min
  • richa83 Répondre

    Peut être que SI nos zélites ( pas si intelligentes que ça finalement!!) avaient commencé par une monnaie commune avant de lancer la monnaie unique….peut être que nous n’en serions pas là….peut être…

    8 avril 2010 à 17 h 48 min
  • sas Répondre

    Je vais être court…..encore une fois…et commencer par la morale :

    "…QUAND ON TE MET DANS LA MERDE C’ EST PAS FORCEMENT POUR FAIRE TON MALHEUR,MAIS LORSQUE L’ON T ‘EN SORT ,C EST PAS FORCEMENT POUR FAIRE TON BONHEUR…"

    ….le FMI est un piège et une oeuvre de mort economique…..tout comme l aide humanitaire américaine…

    sas

    8 avril 2010 à 15 h 51 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *