La guerre de l’euro et la prochaine révolution française

La guerre de l’euro et la prochaine révolution française

Nous sommes en France, chose étrange à dire, et pourtant réelle.

Hugo, Napoléon le Petit.

L’euro est condamné… mais nous devons rester ; et nous allons payer…

Le ton est de plus en menaçant, et il vient en général de la presse économique que l’on avait connue plus aimable et plus argumentative. Mais Philippe Muray avait raison : pour faire gober notre société junkie, il faut la menace.

Plus l’euro nous étrangle, plus on nous demande de nous y accrocher. Après la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, c’est au tour de l’Italie d’en crever. Si aucun pays n’est fait pour l’euro, c’est la faute aux pays, pas à l’euro. C’est la faute aux malades de l’hospice européen, pas au thermomètre. Si la chaussure est trop grande, c’est la faute à nos pieds… Et il n’y a qu’une seule taille, celle de l’Allemagne encore.

Tous nos pays se sont en fait ruinés pour entrer et rester dans l’euro : et on leur annonce, d’une manière assez mafieuse, je dois dire, qu’ils ne pourront pas payer ensuite leur dette en euros…L’euro a été conçu, essentiellement par les gouvernements dépensiers, comme une machine à nous ruiner, à nous asservir et à nous endetter. L’Allemagne calcule aussi que les plans de soutien lui coûtent maintenant 200 milliards. En même temps que l’euro, il faudra nous affranchir, sur le modèle islandais, de la dette que l’on nous a fait contracter pour mieux vivre (à 1 000 euros l’appart’, et 100 euros le plein ?) et enchanter les marchés suicidaires qui de toute manière n’ont fait que descendre depuis la mise en place de la panacée. Le CAC, qui était à 7 000 il y a dix ans, est aujourd’hui autour de 4 000, en attendant moins.

Je considère que c’est une beauté de la providence que le « créateur » de l’Europe, cette Europe qui n’a ni diplomatie, ni langue, ni armée, ni culture (alors qu’elle les avait au moyen-âge), se soit nommé Monnet. Monnet comme monnaie, c’est aussi beau que le tremblement de terre à Maastricht, que le change à 6.66 ou presque, que le 10 mai 40 et 81. On n’a pas été capable de rétablir le latin pour les nations européennes ou d’imposer le français ou l’espéranto ; par contre, on a voulu y imposer une monnaie commune, au mépris de tous les enseignements de l’histoire. Et c’est bien fait que cela se termine comme cela. On a voulu du tout-économique, du tout-bureaucratique, du tout-bruxellois. Eh bien, on va voir.

Car cela va se terminer l’an prochain, ou avant, avec l’élection de Marine Le Pen à la présidence ou sa seule présence au second tour, ou cela se terminera par la banqueroute de la Grèce, d’un des PIGS, comme dit élégamment la presse dite anglo-saxonne. Pour l’instant on fait monter la pression pour profiter de la panique et faire des bénéfices. Mais le jour où un peuple dira merde à l’euro (pardon, dira zut), on verra qui rira le dernier. Car c’est le grand occident, avec ses deux monnaies de singe, l’euro et le dollar, qui plongera tout à fait ; et tout un système de filous qui prospèrent à l’ombre de la politique keynésienne depuis quarante ans maintenant. Car les créanciers et les emprunteurs, qui passent de Goldman Sachs à la BCE, sont bien ces filous que décrit Edgar Poe dans un superbe texte :

« Si par hasard il [ le filou ] est tenté de se lancer dans quelque grande spéculation, alors il perd aussitôt ses traits distinctifs, et devient ce que l’on appelle " un financier ". Ce dernier mot implique tout ce qui constitue la filouterie, excepté que le financier travaille en grand. »

Travailler en grand : il est clair que pour nous endetter à hauteur de 10 000 milliards en Europe, ou de 15 000 en Amérique, en remplaçant nos populations et liquidant nos industries, il a fallu travailler en grand, et donc ici-même imposer l’euro. Pour rentrer dans l’euro, pour rester dans l’euro, pour sortir de l’euro, il vous faudra payer. Vous allez aimer l’euro…

C’est bien pourquoi je vois venir une prochaine révolution européenne, une prochaine révolution française. On se débarrassera de la monnaie inique comme on s’est débarrassé de l’Ancien régime, ou de la guerre et du tsarisme. Et on se débarrassera de nos emprunts russes, pardon, de nos emprunts euro payants. Je veux dire qu’on ne les paiera pas, même sous la menace du canon des armées privatisées de ce post-occident que nous voyons émerger.

On pourra toujours dire que l’on va tomber de Charybde en Scylla : mais justement, nous en avons assez, de Scylla ; nous aurons la joie de savourer un fléau que nous ne connaissons pas encore ; et qui nous obligera, celui-là, à réagir vraiment. On redécouvrira la saveur de la liberté. Oui, dit Hugo, on se réveillera.

Partager cette publication

Comments (11)

  • ozone Répondre

    On emm………..de le reste du monde,il fera comme nous et on reviendra aux negociations economiques bilaterales ou chacun veillera a ses intéréts.

    L’UE à depuis ses débuts avancé de par le principe du fait accompli,a l’époque,"l’Europe des six" l’à fait sous la protection de la guerre froide et par le fait que les nations intégrantes étaient d’un niveau comparable.

    Cela à permit a ces irresponsables de passer toujours en force,de façon tout a fait adémocratique,toujours sous l’influence de lobbys,les seuls qui ont toujours euent l’attention de tous ces fonctionnaires gatés par "l’europe",ce qu’il faut maintenant c’est un grand coup de pied au cul,si l’UE se trouve en danger de disparition par la rebélion des peuples tous ces gugusses qui vivent accrochés comme des morpions aux "institutions européennes" devront se bouger les fésses.

    Et n’oubliez pas, si la Gréce sort de l’UE cela ne changera pas grand chose mais si c’est la France s’est la boutique qui férme,ceux qui nous mentent en disant "si on sort,les autres vont continuer d’avancer sans nous" se foutent le doigt dans le tralala.

    31 mai 2011 à 22 h 09 min
  • magda Répondre

    Puissiez vous dire vrai M.Bonnal ….Retrouver la Liberté …..

    31 mai 2011 à 15 h 36 min
  • Papizou Répondre

    bazarder l’Euro…en revenir à des monnaies européennes nationales avec leurs cortèges de dévaluations (pour le FRF,la peseta,la lire italienne…) ça ferait le bonheur des banques qui pourraient se remplir les poches avec les commissions de change et les marges sur devises…aux frais des contribuables européens.

    La démagogie c’est bien pour donner de l’espoir aux peuples mais passer à l’exercice physique est de loin la tache la plus difficile car d’autres paramètres dont on n’avait pas tenu compte lors de l’élaboration de la théorie viennent brouiller les cartes: Sarkozy en sait quelque chose, lui qui promet à chaque évènement de règler le problème de façon simpliste pour reculer ensuite face à la difficulté. 

    L’Euro  n’est pour rien dans l’endettement des états : la responsabilité dans le cas de la France en revient au gouvernement Pompidou et à ceux qui ont suivi .Degaulle l’avait bien dit "moi parti,les affaires d’argent vont reprendre!" et ce fut le cas ..

    Beaucoup de conseillers financiers (dont ceux de Marine Le Pen) sont d’avis que la Banque de France doit revenir dans le circuit pour le financement de la dette mais où les avis divergent c’est sur l’abandon de l’Euro.

    Mme Le Pen prone la fermeture des frontières et un retour au FRF :quel avenir pour cette politique hasardeuse quand on sait que le peu de ressources de la France vient de ses ventes à l’étranger!  le reste du monde ne  restera pas sans réaction…

     

     

     

    31 mai 2011 à 11 h 32 min
  • vozuti Répondre

    glenarvan:   "les guerres à venir seront provoquées par l’internationalisme" exact,         l’appauvrissement du aux magouilles financières et à la confiscation du système productif (envolé vers la chine) provoqueront des révoltes.                         de plus l’installation massive  de populations  qui se retrouvent en position de conquète provoquera des guerres civiles (les arabes n’ont pas l’habitude de lacher un bout de territoire,ou de partager le pouvoir).                            ceux qui croient que c’est le nationalisme qui est synonyme   de conflit sont en retard d’une guerre.       le mondialisme porte en lui les germes de la grande déflagration qui s’annonce.     mais les médias sont payés pour sensibiliser la population aux menaces de 1912 pour mieux la detourner des menaces de 2012,  et la faire tomber dans le piège.

    31 mai 2011 à 10 h 36 min
  • Jaures Répondre

    Gilles, si l’on met ses articles sur un forum, il faut s’attendre à ce qu’ils soient critiqués. Si l’on a quelques arguments, on peut les faire valoir en participant au débat.
    Sinon, mieux vaut créer un club et se retrouver entre soi dans un bar chic.

    Ozone, vous dîtes une juste chose: ce qui compte est la politique économique. La monnaie, comme la dette, ne sont que les moyens de cette politique.

    30 mai 2011 à 22 h 39 min
  • ozone Répondre

    Jaures

    Le probleme est politique,le choix de l’UE a été l’ultrafinance liberaliste et le libreéchangisme.

    Le méme que celui des anglosaxons,celui-ci se plante,nous aussi.

    L’euro est la chaine avec laquelle on empéche la débandade quand la trique frappe,avec l’agravante qu’au fur et a mesure cette monnaie accentue la gite du navire.

    Le patient va crever en mauvaise santé

     

    30 mai 2011 à 19 h 43 min
  • Gilles Répondre

    Je lis certains commentateurs qui se croient intéressants en critiquant systématiquement chacun des rédacteurs de 4V.

    Si vous n’êtes pas content, allez vous-en! Si vous avez des idées tellement géniales et si vous tenez la solution à tout, écrivez donc votre propre blog et vous verrez la foule s’amassez à vos portes pour entendre vos poncifs.

    Vous ne croyez pas qu’il y a déjà assez de journaux de gauche en langue française?

    Les Français sont en train de disparaître de la surface de la terre, une infime minorité d’entre eux proteste timidement, eh bien non, les pédants ne sont pas d’accord et veulent les voir soumis!

    Comme disait Jaurès "A celui qui na plus rien, la patrie est son seul bien". A méditer par tous les usurpateurs!

     

    30 mai 2011 à 17 h 21 min
  • glenarvan Répondre

    Il est curieux de constater que, par un basculement fondamental de l’Histoire, si le nationalisme fut cause guerre, c’est  maintenant, plus de 70 ans après après le 2° guerre mondiale, au tour de l‘internationalisme mondialisé de porter DEJA le chapeau des évènements à venir. Evènements inéluctables quand on sait, entre mille exemples, qu’à partir du 2 Août prochain, les USA ne seront plus en mesure de payer leurs fonctionnaires. Alors, la REVOLUTION ???

    30 mai 2011 à 16 h 34 min
  • vozuti Répondre

    la franc-maçonnerie est une mafia dont le seul but est d’accroitre son pouvoir et ses revenus.        l’idéologie mondialiste permet de créer un empire mondial pour cette mafia.            ce projet est particulièrement destructeur pour les populations car il n’a pas d’autre raison d’etre que le but crapuleux.      abreuvés de propagande, beaucoup de français se croient en 1936 en pensant que l’extremisme vient du nationalisme alors que l’extremisme totalitaire de notre époque est le mondialisme qui installe l’hégémonie mafieuse de la franc-maçonnerie,en broyant les peuples définitivement.

    30 mai 2011 à 16 h 17 min
  • Jaures Répondre

    Ah la dette ! Voilà de quoi faire fantasmer tous nos europhobes et les chantres de la décadence.

    Mais si la dette est le signe d’une monnaie moribonde, il ne s’agit plus de se passer de l’euro et du dollar, mais également de la livre sterling, du yen, …

    Et si le niveau de la dette est un indicateur de santé économique, l’Espagne (75% du PIB) se porte bien mieux que l’Allemagne (83%) et la Russie (10%)  est un paradis !

    Rappelons que les finances publiques de l’Irlande en ruines étaient à l’équilibre il y a 4 ans.

    Bref, le niveau d’endettement est une donnée à considérer, certes, mais qui ne préjuge en rien de la santé et de l’avenir  économique ou de la monnaie du pays concerné.

    Mais laissons Bonnal fantasmer sur la monnaie comme il aime à le faire sur l’art contemporain.

    30 mai 2011 à 15 h 35 min
  • sas Répondre

    Que dieux vous entende MR BONAL…..que dieux ou le GRAND ARCHITECTE vous entende….car en réalité dans notre ripoblik d apparat…..il semble bien que ce soit ce dernier qui veille a notre décadence PLANIFIEE de main crochus et de pieds fendus ET DE QUEUES fourchues…

    C est diabolique et conforme aux protocoles des sages de sions…."UNE SITUATION NEFASTE DENONCEE ET QUI PERDURE…..se nomme un PLAN "

    sas

    NB° A LA REPRISE EN MAIN ET A LA PURGE NATIONNALE ON SAURA S EN RAPPELER…..cette fois

    30 mai 2011 à 13 h 19 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *