La guerre mondiale des monnaies

La guerre mondiale des monnaies

Quand deux pays, ayant chacun leur monnaie, échangent des produits, ils ont le choix entre deux solutions. Soit ils laissent le marché déterminer les valeurs relatives des deux monnaies : c’est le système des cours flottants. Soit ils décident de déterminer eux-mêmes la parité liant les deux monnaies. C’est le système des parités fixes.

S’ils laissent le marché déterminer la parité liant les deux monnaies au jour le jour, les banquiers observent les variations des prix dans les deux pays. Et ils prêtent de préférence cet argent au pays qui a le moins d’inflation. Car, quand ils seront remboursés, leur argent aura plus de valeur.

Quand un État dépense plus qu’il ne gagne, il doit emprunter de l’argent. Il émet donc des obligations d’État (des « bons du trésor » en France). Les banquiers préféreront acheter des obligations d’État du pays qui a le moins d’inflation.

L’économie du pays qui a le plus d’inflation disposera donc de moins d’argent : son économie progressera moins rapidement que celle du pays qui a la confiance des banquiers. Le niveau de vie des habitants de ce pays sera inférieur au niveau de vie de l’autre pays.

Le système des cours flottants a, par ailleurs, un gros inconvénient : les prix changent tous les jours et il est difficile de faire des prévisions budgétaires. C’est pourquoi les pays européens, qui échangent beaucoup, n’ont pratiquement jamais utilisé ce système depuis 1945.

Mais ce système a un grand avantage : les parités monétaires correspondent tous les jours à la réalité économique. Les gouvernements n’ont donc pas besoin de recourir à la dévaluation.

Si les gouvernements se substituent au marché et déterminent eux-mêmes la parité liant les monnaies entre elles, cela présente un grand avantage : les prix de ce qu’on achète à l’étranger ne changent pas tous les jours et ils sont stables.

Malheureusement, ce système a un inconvénient majeur : les prix évoluent plus ou moins rapidement dans tous les pays du monde. Des dévaluations sont donc nécessaires. Depuis 1945, une quinzaine de dévaluations du franc par rapport au mark ont eu lieu.

Avec la création du Marché commun, l’Europe s’est mise en marche vers la monnaie commune. Puis, elle a créé l’euro en 1999. Elle a alors tout naturellement continué à choisir la parité fixe pour lier les anciennes monnaies entre elles. Mais elle aurait aussi pu choisir le système des cours flottants.

Malheureusement, la parité fixe décidée en 1999 n’a pas été modifiée, alors que les prix continuent à augmenter en France plus rapidement qu’en Allemagne. Les prix des produits fabriqués en France sont maintenant supérieurs de plus de 15 % aux prix des produits fabriqués en Allemagne.

Et, tous les jours, la situation s’aggrave…

La zone euro va donc de plus en plus mal. Ce qui perturbe totalement les échanges européens et mondiaux. Tant qu’on ne modifiera pas les parités fixes liant entre elles les monnaies européennes, la zone euro ira de plus en plus mal.

Un autre exemple des méfaits que peut apporter la parité fixe est celui qui est donné par la parité fixe qui lie depuis 1972 le dollar américain au yuan chinois. Elle est volontairement utilisée par la dictature communiste chinoise pour s’approprier le monde.

En 1972, pendant la guerre froide, Richard Nixon, le président des USA, s’est rendu en Chine pour soutenir ce pays alors opposé à l’URSS. Une parité fixe entre le dollar et le yuan a alors été décidée. Cette parité perdure depuis cette date sous des formes différentes.

Et, depuis 1994, le gouvernement communiste chinois a obtenu une parité où le dollar vaut 8,27 yuans, alors que la parité réelle oscille autour de 4 yuans. De plus, les salaires chinois sont bien inférieurs aux salaires occidentaux.

Ainsi, les produits fabriqués en Chine ne coûtent pas cher. Ils inondent le monde entier. Les Chinois engrangent dans leurs coffres des sommes fabuleuses qu’ils utilisent pour acheter des entreprises ou des terres dans le monde entier.

Cette fantastique perturbation de la vie économique mondiale, volontairement mise en place par une dictature communiste, est très inquiétante. Elle risque d’aboutir à une véritable guerre…

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Comments (1)

  • goufio Répondre

    M Trémeau toujours en plein délire de changement de parités entre monnaies qui n’existent plus. Quand va t’on l’arrêter et le remplacer par un digne économiste et monétairste. Certains médecins sont toujours aussi prétentieux de vouloir faire tous les métiers, ils sont à l’image de shommes politiques c’est dire (j’en connais un certain nombre). mais quel désastre. Ce qui me gêne ce n’est pas qu’il s’en rende, lui même, pas compte, ce serait plutôt normal. Mais la rédaction est inexcusable puisque M Alain Dumait est économiste de formation. Je ne comprends pas.

    10 novembre 2012 à 10 h 57 min

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