La haine des partageux et leur impuissance

La haine des partageux et leur impuissance

Louis Antoine Léon de Saint-Just (1767-1794) surnommé l’archange de la Terreur, déclara : « Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que creuser un tombeau. »

L’indice Dow Jones a clôturé vendredi 21 août 2009 à 9 505 points. Il avait gagné 198 points ou 2 % durant la semaine. Cette hausse coïncide avec le symposium économique qui se tient chaque année, la troisième semaine d’août, à Jackson Hole dans le Wyoming.
Ben Bernanke a profité de cette réunion pour se laver de tout soupçon dans le déclenchement de la crise financière.

Je cite un passage de son discours du 21 août 2009 : « Le cas de la banque d’investissement Lehman Brothers fut d’une exceptionnelle difficulté. Les tentatives du gouvernement concerné pour trouver un acheteur de la compagnie ou pour trouver une solution industrielle s’avérèrent inefficaces. Les collatéraux disponibles de la compagnie étaient en dessous du montant dont la société avait besoin pour bénéficier d’un crédit de la Federal Reserve. Comme la Fed ne peut pas faire de prêt non garanti, et que le gouvernement, dans son ensemble, n’a pas vocation à intervenir, ni la capacité d’injecter le capital (sic !), la faillite de la firme était, malheureusement, inévitable. »

C’est une piètre défense de celui qui porte une lourde responsabilité avec son compère Henry Paulson, l’ancien Secrétaire au Trésor, dans le déclenchement de l’explosion nucléaire du marché. Bernanke est un fieffé menteur. Il ne fallait qu’une vingtaine de milliards pour sauver Lehman Brothers de la faillite. En voulant rétablir tardivement l’aléa moral, il a déclenché une crise financière sans précédent.

Plus loin dans son discours : « Dans le cas de la compagnie d’assurance AIG, la Fed a jugé que les avoirs financiers de la compagnie étaient adéquats pour assurer une ligne de crédit de 85 milliards de dollars, suffisante pour empêcher sa faillite imminente. Parce que AIG était la contrepartie de beaucoup de grandes firmes financières, sa brutale faillite aurait intensifié la crise. »

Après avoir voulu faire un exemple avec Lehman Brothers, Bernanke s’est rendu compte qu’une grande banque pouvait entraîner une cascade de faillites. Il s’est soumis à l’adage « too big too fail ! » avec AIG. Ainsi, les grandes banques pourront continuer à prendre d’énormes risques au détriment des contribuables et à distribuer des bonus extravagants à leurs traders.

La marquise de Bercy et le président Obama n’ont pas compris que les bonus des traders ne sont que la conséquence de l’injection massive de liquidités de la part des banques centrales. Si vous voulez que les bonus des traders redeviennent raisonnables, ce n’est ni en morigénant les banquiers ni en brandissant la menace d’une énième régulation, que vous l’obtiendrez, mais en fermant le robinet de la création monétaire et en rétablissant l’aléa moral. Pour que la menace de ne plus venir au secours d’une banque soit crédible, il faut qu’aucune banque ne dépasse une taille critique de 10 % du PNB du pays concerné. On est loin de ce ratio prudent en France. La dette de Paribas de 1 761 milliards d’euros représente 85 % du PNB de la France. C’est la fable de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf…

Dans les différents G bidule (G4, G20), inventés par le locataire de l’Élysée pour se donner le beau rôle dans la crise après son retournement de veste lors de son discours à Toulon le 25 septembre 2008 (voir là-dessus « Sarkozy : ses balivernes et ses fanfaronnades » de Thierry Desjardins aux éditions Fayard), il n’a jamais été évoqué les deux mesures que je préconise et qui vont à l’encontre de la pensée keynésienne et marxiste qui règne en France.

Les cigales n’ont plus un kopeck dans leurs caisses. Elles préfèrent s’acharner sur les paradis fiscaux qui ne sont nullement responsables du déclenchement de la crise financière. Elles se donnent ainsi une bonne conscience vis-à-vis des ménages qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts à cause de l’immense gâchis provoqué par l’État-Providence.

Gare aux populistes, de part et d’autre de l’Atlantique, qui attisent la jalousie et la haine à l’encontre des riches et des banquiers ! Cela pourrait se retourner contre eux un jour, pas plus tard qu’un certain mardi 2 novembre 2010 lors des prochaines élections du Congrès américain. Une haine passionnée peut donner un sens et un but à une existence vide, disait Éric Hoffer…

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Comments (7)

  • UN chouka Répondre

    Sans vouloir vous faire de la peine,@ Gérard Pierre,il ne faut pas pousser bien fort pour se retrouver a l’étage supèrieur ?

    "Gouvèrner  sans l’avis des citoyens " ? ;-)

    22 septembre 2009 à 14 h 35 min
  • Gérard Pierre Répondre
    « La société libre n’est pas celle qui a le droit d’élire ceux qui la gouvernent, mais celle qui élit ceux qui ont le droit de la gouverner. »
    Nicolas Gomez Davila, ( Les horreurs de la démocratie )
    19 septembre 2009 à 21 h 08 min
  • le troll Répondre

    comme il y a des scientologues au gouvernement  (dans les allées du pouvoir plus exactement), il y a des créationnistes aux 4V, comme le nez au milieu de la figure qu’on reconnait leur prose…

    18 septembre 2009 à 17 h 48 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    <<Comme ces Créationnistes qui, pour affirmer leur superstition, sont prèts à nier l’érosion, la radio-activité, la sédimentation, la vitesse de la lumière, la Relativité, …>>
    Les libéraux ne sont pas des créationistes, il faut arrêter de pousser le crétinisme comparatif dans des extrémités où cela se retourne contre ses auteurs.
    Les socialistes nient bien l’ordre naturel des choses dans le domaine de la vie en famille et de la vie en société, leur dogme un peu teinté de scientologie n’a-t’il pas échoué lamentablement en 1989? Avons-nous affaire à du revanchisme socialo, digne de celui dont la RDA accusait la RFA?
    Le socialisme aboutit généralement à des états policiers, car la nature humaine se rebelle et ne se laisse pas dompter par une doctrine à contre-courant de la vie.
    L’an prochain le chômage en Espagne, état dirigé par les socialos, sera légèrement en dessous de 20%, belle performance pour des gens qui prétendent tout savoir, ont une grande gueule, mais rien dans ce qui devrait leur servir de cervelle.

    17 septembre 2009 à 10 h 18 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    <<La dette de Paribas de 1 761 milliards d’euros représente 85 % du PNB de la France. >>
    La presse officicieuse française n’a jamais mentionné cette dette ou plutôt si n’a-t’elle pas fanfaronné que cette banque vertueuse n’avait pas traffiqué dans les produits toxiques ni les dérivés empoisonnés. Comme d’habitude dans ce pays la fanfare ne respecte pas la partition.
    Rajouté aux 2000 milliards de dettes de l’état cet océan d’encre rouge va remettre le délai de remboursement au 3ème millénaire, soit d’après les prévisions de l’INSE au 33 février 3333 *).

    *) Eh oui grâce au réchauffement global l’année comptera en ces temps lointains quelques jours de plus qu’il aura fallu rajouter au mois de février, le mois fourre-tout par excellence. Entretemps l’hexagone se sera transformée en pentagone, toute la partie sud ayant été annexée par des éléments venus d’ailleurs.

    16 septembre 2009 à 20 h 55 min
  • UN chouka Répondre

    L’état providence a couté chèr pour sa  démolition,on dirait ?

    Depuis le temps que ça dure ,( cette démolition Keeynes ?) ça prouve peut etre  que les intérets devaient etre bien partagés tout de meme ?

    D’un autre coté,heureusement que la haine remplie confortablement  une vie vide de sens

     

    16 septembre 2009 à 18 h 24 min
  • Jaures Répondre

    Dans la droite ligne de Pascal Salin, les libéraux, après quelques mois de stupeur, tentent une contre-attaque. L’enjeu est de taille: il s’agit de couper court aux velleités des états (poussés par leurs opinions publiques) de rétablir les régulations patiemment mises à bas depuis les années 80. Leur arme: nier l’évidence avec le plus de conviction possible. Ainsi, tout serait de la faute de l’Etat. Que la crise ait démaré dans un pays géré par des néo-conservateurs libéraux qui n’ont eu de cesse de réduire au minimum l’Etat, que les pays les plus durement touchés soient ceux qui avaient épousé les thèses libérales (Irlande, Royaume-Uni, Islande) avec le plus de zèle, que les banques aient été sauvées par l’argent public ou, comme Lehman, aient laissé des centaines de milliards de dettes aux contribuables, peu leur importe ! Le dogme ! Toujours le dogme !

    Comme ces Créationnistes qui, pour affirmer leur superstition, sont prèts à nier l’érosion, la radio-activité, la sédimentation, la vitesse de la lumière, la Relativité, …

    16 septembre 2009 à 14 h 06 min

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