La lente agonie de la France

La lente agonie de la France

J’ai souvent dénoncé la lente, mais inexorable, désindustrialisation de notre pays qui a vu son industrie passer de 22 % du PIB au début des années 2000 à 10 % actuellement.

Les causes, on les connaît : la surtaxation de nos entreprises industrielles qui nous fait perdre marché sur marché (y compris dans notre propre pays) et qui a également pour conséquence le « bradage » de ce que furent nos élites.

La dernière expérience en date fut la partie énergie d’Alstom, victime d’un « hold-up » de General Electric, dont on peut voir les conséquences à Belfort situé à 10 km de chez moi !

Les seules industries à s’en sortir sont celles du type CAC 40 parce qu’elles investissent prioritairement à l’étranger, là où elles sont mieux considérées.

En 2014, les entreprises françaises employaient 6 millions de salariés à l’étranger quand les Allemands (PIB 3 300 Mds€ contre 2 300 pour la France) en emploient 5 millions et les Espagnols (PIB 1 430 Mds€) en emploient 1,8 million.

Si nous avions le même ratio que nos voisins, nous aurions, seulement en ce qui concerne nos grandes entreprises, 2,5 millions d’emplois en plus sur notre territoire et le taux de chômage passerait de 8,6 % à 4,7 % – voire 3 % si on inclut les PME qui bénéficieraient de la même baisse de charges !

Ce n’est pas grave, nous ont affirmés nos politiciens de gauche (et, malheureusement, aussi certains dits « de droite » !), l’avenir est dans les services.

Services dont l’industrie est le premier pourvoyeur : autant dire que, sans industrie, les services n’ont pas grand avenir !

Mais, rassurez-vous, il nous reste notre agriculture où nous étions, il n’y a encore pas si longtemps, les leaders mondiaux.

Malheureusement, nous ne sommes même plus les leaders européens. Nous avons été largement dépassés par l’Allemagne, mais aussi par un plus petit pays, la Hollande.

Nous ne serons même plus autosuffisants au plus tard en 2023 selon le sénat et nous devrons importer pour nous nourrir. C’est plus qu’inquiétant pour la France. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, comme pour l’ensemble de nos entreprises, les charges, les normes et les contraintes imposées par nos gouvernants nous affaiblissent. La concurrence étant mondiale, il ne nous reste plus qu’à réduire nos marges.

Moins de marge, cela représente moins de capacité d’investissement dans du matériel plus performant. Donc moins de productivité et encore moins de marge. C’est un cercle vicieux.

Notre pays ne peut s’en sortir qu’en réduisant drastiquement les contraintes imposées à ses entrepreneurs. Mais ce ne sera possible qu’en dégageant les marges nécessaires par une baisse drastique de la dépense de notre État.

Toute la gesticulation et les semblants de réformes que notre Président veut mettre en place ne sont que des « coups d’épée dans l’eau », si elles ne sont pas précédées de coupes drastiques dans le coût de fonctionnement de nos institutions devenues des monstres de complexité d’une efficacité inversement proportionnelle aux budgets qui y sont consacrés.

Nous avons, à 100 % du PIB, atteint nos limites d’endettement.

Pourquoi cette lâcheté à ne pas vouloir prendre les décisions indispensables que tous les autres pays de l’OCDE ont assumées ?

En 2019, nous sommes classés 36e sur 36 pour la compétitivité fiscale (Tax Foundation).

Alors que des procès sont intentés à nombre d’hommes politiques, ne devrions-nous pas porter plainte contre notre (nos) Président (s) pour non-assistance à pays en danger ?

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Comments (4)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    cette agonie n’ est en réalité qu’ une fin de vie … assistée

    12 octobre 2019 à 15 h 59 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    il y a guère, depuis le … Danemark, Emmanuel Macron vantait , pour nous abaisser, un Pays luthérien

    et c’ est bien la Morale luthérienne qui vient de rattraper l’ élève sournois des Jésuites devant la Commission de Bruxelles

    11 octobre 2019 à 15 h 57 min
  • KAVULOMKAVULOS Répondre

    En agriculture, nous serions dépassés par la Hollande ? Là, il faut marquer un arrêt et respirer bien fort avant d’aller aussi loin. Que vous puissiez écrire que la Hollande est performante en agriculture comme en bien d’autres domaines et même meilleure que la France dans les profits, certes.
    Mais ne perdez pas de vue que les hollandais sont avant tout d’excellents et très durs commerçants qui savent parfaitement comment plaquer la mention “made in holland” sur des produits venus d’ailleurs, y compris ceux provenant en réalité de pays qui ne respectent pas et tant s’en faut les règles européennes, ce dont ces braves hollandais n’ont cure. Dans ces conditions, elle pourrait même être la plus grosse d’Europe en “hollandisant” n’importe quoi de n’importe où. Pourquoi pas le boeuf aux hormones , le poulet javellisé, les grains ogm et j’en passe.

    Notre pays s’enfonce, c’est sur, et l’importation régulière de “chances” nord et sub saharienne n’y est pas pour rien, mais s’il n’est pas – encore – au fond du gouffre, c’est bien parce qu’une partie de ce qui a été torpillé trime en réalité au moins autant que les teutons de tous poils, y compris les bataves.
    Pour l’industrie la capacité de création française n’a pas à rougir sauf que les directions sont souvent dans les nuages. Vouloir faire à tout prix des cathédrales quand on vous demande un simple building pratique et rationnel, c’est mortel et plus ce sont les ingénieurs qui dirigent, pire c’est.
    Une formule circulait dans le monde du business industriel en France : “il y a deux moyens de ruiner une boite : dépenser tout en “danseuses” ou la faire gèrer par un ingénieur. J’en ajouterai une autre : la faire gèrer par une dame Fric – Anne Lauvergeon – celle qui a mis a terre Areva et qui ne voulait plus voir dans son staf de mâles blancs. Mais chacune est libre de préférer le boudin noir au boudin blanc.

    11 octobre 2019 à 0 h 27 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      moi j’ adore les tomates hollandaises au moins elles … désaltèrent !

      11 octobre 2019 à 14 h 16 min

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