La loi PACTE et la lutte des classes

La loi PACTE et la lutte des classes

Dans la plus pure tradition marxiste-léniniste de la lutte des classes, notre Président (pardon ! Notre Guide suprême bien-aimé) injecte quelques ferments de dissension dans nos entreprises, à l’occasion de la loi dite PACTE (répondant à l’acronyme de « Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises »).

Il s’agit, pour ces dernières, de « communiquer les écarts entre la rémunération de leurs dirigeants et les salaires moyens de leurs salariés, ainsi que médians, de même que leurs évolutions au cours des cinq dernières années ».

Cette nouvelle usine à gaz est bien venue, alors que les entreprises françaises croulent déjà sous une fiscalité écrasante, à laquelle s’ajoutent des tâches et des contraintes administratives étouffant leur compétitivité.

L’introduction de la retenue à la source n’est que la dernière trouvaille technocratique pour les affaiblir un peu plus.

La « transparence » justifie la poursuite de cette œuvre majeure de démolition.

Plus grave encore est le climat de suspicion, d’envie et de délation que cette mesure de « transparence » va susciter dans nos entreprises.

On voit que, dans l’acronyme PACTE, le mot « transformation » l’emporte sur celui de « croissance », la déliquescence sur l’épanouissement.

Mais, soyons humbles dans nos appréciations et faisons comme si cette mesure allait assurer le redémarrage de notre économie déclinante.

Alors, étendons immédiatement cette mesure de salut au secteur public, afin qu’il ne soit pas tenu à l’écart d’un progrès dont le bénéfice serait injustement réservé à nos entreprises.

Chiche !

Que notre président en tête, nos ministres, nos parlementaires et nos hauts responsables de l’Administration se livrent à ce même exercice.

Attention ! En ne se contentant pas de publier leurs seuls salaires ou indemnités, mais en y incluant leurs avantages en nature multiples, tels que logements de fonction, personnel de maison, véhicules, chauffeur, gratuité des transports privés, frais et avantages de représentation – sans omettre, bien sûr, les privilèges fiscaux ou de retraite qui les distinguent du peuple français auquel ils prétendent donner des leçons de civisme.

La participation à l’effort de redressement financier de l’État est la plus constante des conséquences de ces leçons de « civisme ».

Soyez donc exemplaires en vous conformant à ce que vous nous imposez et le populisme, si honni dans vos discours, serait privé de sa source – mais aussi vous, de vos privilèges. C’est bien là qu’est le hic !

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Comments (1)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Voilà un article qui aurait été la bienvenue deux semaines avant les élections de 2017, surtout la deuxième partie après “chiche”.
    Aurait-il pu influencer les bénêts qui ont voté pour l’équipe de bras cassés au pouvoir actuellement, peut-être.
    Quelques % auraient suffi pour renverser le résultat du scrutin du 2ème tour.

    14 novembre 2018 à 18 h 14 min

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