La Paix du travail et l’exemple suisse

La Paix du travail et l’exemple suisse

Pourquoi, en Suisse, les employés des Chemins de fer fédéraux, de la Poste, de la compagnie aérienne Swiss et l’ensemble des fonctionnaires ne font-ils jamais grève ?

Parce qu’il existe dans ce pays une convention passée entre les syndicats et le patronat appelée « Paix du Travail » désignant une situation où les conflits collectifs entre employeurs et salariés sont résolus par la négociation, en renonçant à des mesures de lutte, comme la grève.

De ce fait, la « Paix du Travail » s’inscrit essentiellement dans un rapport de collaboration entre employés et employeurs.

En Suisse, l’âge de départ à la retraite est de 65 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes (bientôt 65, comme pour les hommes).

La durée hebdomadaire de travail est de 40 à 50 heures selon le secteur d’activité, la moyenne étant de 42 heures. Les Suisses bénéficient de 4 semaines de congé annuel puisqu’ils ont refusé lors d’une consultation d’initiative populaire l’octroi d’une 5e semaine de congé.

Les Suisses, comme d’ailleurs beaucoup d’autres pays européens, travaillent nettement plus que les Français.

À noter que le taux de chômage dans ce pays est de 2,6 %, donc quasiment le plein-emploi, ce qui contredit l’idée socialiste qu’en travaillant moins, on crée des emplois et on diminue le chômage.

Serait-il possible d’adopter en France le système de la « Paix du Travail » ?

Cela semble bien difficile avec des syndicats butés défendant bec et ongles des privilèges d’une autre époque. Il faudrait aussi pour cela que le gouvernement soit d’une manière permanente plus à l’écoute des revendications des salariés et plus ouvert aux négociations.

Alors, comment faire cesser ces grèves à répétition qui nuisent à l’économie française et donnent une image déplorable de notre pays à l’étranger ?

Il faut créer un nouveau contrat d’embauche pour tous les employés des services publics spécifiant qu’en contrepartie de la sécurité d’emploi, l’exercice du droit de grève n’est pas autorisé.

À titre compensatoire, il serait normal que les salaires d’embauche soient plus attractifs qu’ils ne le sont actuellement.

Concernant le secteur des transports, en particulier pour la RATP, il faut accélérer l’automatisation des lignes de métro qui fonctionnent sans machiniste. Apparemment, les nouvelles lignes de métro du Grand Paris seront automatisées dès leur ouverture.

Enfin, en ce qui concerne les trains, les usagers auraient avantage à favoriser les compagnies ferroviaires étrangères dès que l’ouverture à la concurrence sera effective.

Pour revenir sur les dernières grèves provoquées par la réforme des retraites, un des points d’achoppement était la prise en compte de la pénibilité du travail dans certains métiers.

C’est un faux problème, car comment évaluer la pénibilité d’un travail ?

Le travail d’un ouvrier du bâtiment est-il plus pénible que le travail d’un instituteur dans un quartier sensible ?

C’est aussi un faux problème puisque, dans chaque entreprise, il existe un budget de formation pour que les salariés puissent évoluer vers une activité moins pénible que celle qu’ils exercent au début de leur carrière.

Il est évident qu’un ouvrier qui travaille 8 heures par jour à la perforatrice ne va pas faire ce boulot toute sa vie. Il sera formé et dirigé vers d’autres tâches moins pénibles au sein de l’entreprise et finira peut-être sa carrière dans un bureau à un poste administratif.

Cette réforme des retraites était-elle réellement nécessaire ?

Certes, le système actuel est à bout de souffle et il était urgent de le modifier. Peut-être la suppression progressive des régimes spéciaux et l’augmentation indispensable des années de cotisation auraient-elles été mieux acceptées qu’un changement radical.

Enfin, il faut bien le dire, trop de gens en France pensent que le travail est une corvée ou une punition et essayent « d’en faire le moins possible ». C’est donc aussi les mentalités qu’il faudrait changer. Mais cela risque de prendre encore beaucoup plus de temps que d’appliquer chez nous la « Paix du Travail » de nos amis suisses.

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Comments (1)

  • OMER DOUILLE Répondre

    Comparer le travail d’un instituteur et celui d’un ouvrier du batiment, il fallait le faire. Et vous l’avez fait, bravo !
    Vous êtes vous coltiné 300 a 400 parpaings de beton montés par jour, du début de l’année jusqu’à la fin ? Ignorez vous qu’un carreleur, par exemple, même avec des protections de genoux, est totalement h;s; à 45 ans, les os en capilotade, tandis que votre enseignant peut, s’il le veut, et pour avoir la paix, bâcler son travail et le réduire à la portion congrue. Ou se faire porter pâle et récupérer dans une clinique adaptée aux “hussards de la république”, ou ce qu’il en reste .C’est curieux ce point de vue de ceux qui n’ont jamais fourni un travail manuel difficile, et que l’on n’ a jamais vus à l’oeuvre. Mais ça sait bien se gargariser d’une prétendue fonction “intellectuelle”, plus noble à leurs yeux.

    25 février 2020 à 0 h 16 min

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