La peur du lendemain

La peur du lendemain

Les prix augmentent déraisonnablement. La contenance d’une bouteille de Rivesaltes passe du litre à 75 cl, la recharge de café lyophilisé ne fait plus de 200 g mais 180 g. On confond poids net égoutté et poids net, le liquide quitte le portefeuille pour remplir la boîte de conserve en eau, vinaigrette ou autre sauce excédentaire.

On se moque des Français ; ils vont en causer sur le zinc et l’on sait bien, quand on dirige un pays, qu’il est dangereux de voir les gens se mettre à réfléchir. C’est pourquoi on les inonde de publicité et de vérités toutes faites diffusées en boucle.

La guerre en Ukraine et le changement climatique ne peuvent être responsables de tout. Il fait encore chaud et les vendanges tardives devraient être exceptionnelles. On trouve encore du raisin italien à 1,50 €/kg en promotion. On en a mangé tout l’été, alors que son prix était de l’ordre de 2,20 €/kg. On comprend que le café qui est torréfié soit plus cher, mais le raisin mûrit au soleil.

Le manque de confiance est général, qu’il s’agisse de l’homme vis-à-vis de ses semblables (le mensonge domine la vérité qu’il finit par remplacer). Dito concernant la relation de l’homme à Dieu (peur de l’incertitude du lendemain en matière de natalité et de vieillesse), l’homme se veut le maître en tout. La méfiance est générale vis-à-vis des institutions et de leurs représentants, vis-à-vis des scientifiques, des historiens, des gardiens de la paix, des juges, etc. Le soupçon plane sur tout et amène la peur du lendemain.

Or, la peur est mauvaise conseillère. Décider d’arrêter l’usage d’automobiles à moteur thermiques dans 13 ans, c’est arrêter les chaînes de production de voiture dès maintenant et lancer AirBnB sur le marché de la voiture d’occasion. On risque encore une fois de perdre le marché intérieur et notre capital recherche pour trouver une locomotion plus conforme au souhait écologique.

Interdire du jour au lendemain la circulation dans les grandes villes des voitures Crit’Air C ou D est aussi stupide. Le contrôle technique ne s’est jamais penché sur le kilométrage bisannuel des voitures. Il est évident qu’il y a une relation entre l’usage d’un véhicule et la quantité de CO2 ou de particules fines émises.

La SNCF a déserté certaines villes de province, la voiture reste la seule solution pour y aller. Essayez de trouver une voiture de location pour aller à Brioude, Langres, ou Aurillac sans payer le retour à Paris ! C’est ce à quoi on devrait penser avant d’interdire quoi que ce soit.

L’isolationnisme des grandes villes va encore accroître les féodalités existantes. Les baronnies d’aujourd’hui ont le pouvoir d’accaparer les projets d’investissement. On l’a constaté dès les années 90, quand Paris et les capitales provinciales ont commencé à profiter de la synergie entrepreneuriale, qui consistait à supprimer les emplois dans les petites villes.

Le dirigisme bureaucratique devient de plus en plus malsain pour notre économie.

Les bactéries, qui faisaient le caractère régional des fromages de nos provinces, ont été éradiquées par la pasteurisation générale, comme les individus sont énucléés de leur culture.

Débloquer la situation, c’est recréer les moyens de circulation et de production, que l’on a détruits au nom du délire écologique dans tous les domaines

Ce n’est pas en 10 ou 20 ans que la France pourra arriver à retrouver son indépendance énergétique et industrielle. La « Bla-Bla-ture » d’aujourd’hui nous mène à une déconfiture générale. Le pays marche maintenant à l’heure américaine. Qui est le patron des Français ? Washington ou la France, où la loi Toubon exige l’usage du français, déjà requis par avec l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) ?

On refuse la ligne floue du rêve américain, qui vise un pouvoir décisionnel économique et global sur le pays et sur l’Europe. On est lassé d’avoir à subir une publicité télévisuelle lourdingue. Dire qu’il va encore falloir passer par l’ineptie culturelle d’Halloween et des noëls anglo-saxons, alors qu’à Strasbourg, la mairie interdit de vendre des croix (en pain d’épice ?) au marché de Noël !

Au train où va la bêtise, la Toussaint rebaptisée la fête de la sorcellerie, Noël rebaptisée « la fête de l’hiver », on a tout à craindre pour la fête de Pâques. Que deviendront les Saint-Nicolas, les lapins en pain d’épice et autres friandises que l’on donnait aux enfants avant les fêtes ?

Que l’on se souvienne de Coca-Cola qui a usurpé l’imaginaire de notre St Nicolas (Sancta Klaus) pour en faire n’importe quoi. Ne devrait-on pas protéger le capital culturel de notre pays ?

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