La politique infla­tionniste des Européens

La politique infla­tionniste des Européens

L’économie française est mal partie. Le chômage progresse dangereusement. Et la France continue à dépenser plus qu’elle ne gagne. Les dettes et le déficit budgétaire augmentent au lieu de diminuer.

Nos entreprises ne sont plus compétitives. Le déficit de la balance commerciale française bat, ce mois-ci, tous les records, tandis que les investisseurs fuient notre pays. Car il vaut mieux investir en Allemagne, en Suisse, ou au Luxembourg. On y prend moins de risques et on y gagne plus d’argent.

Le maintien de la France dans l’euro est compromis.
La survie de l’euro est tout aussi problématique. Bien que les Allemands et les Français aient proclamé qu’ils étaient prêts à aider les Grecs, les Portugais ou les Espagnols.

Pour y arriver, un mécanisme très simple a été mis au point par les gouvernements avec l’accord de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI).

Ces deux organismes offrent à la France et à l’Allemagne des euros avec un taux d’intérêt très bas, voisin de 1 %.
Avec cet argent, les deux pays rachètent les emprunts contractés par les pays du sud, em­prunts dont les taux d’intérêt se rapprochent actuellement des 10 %. Et, bien sûr, ce sont les contribuables allemands et français qui vont payer ces intérêts supplémentaires.
Or, augmenter les charges que doivent payer les citoyens n’est pas payant électoralement.

Pourtant, tel était le prix que devaient payer les pays du nord pour éponger les dettes des pays du sud et pouvoir ainsi les maintenir dans la zone euro.

Pour résoudre ce problème en apparence insoluble, les principaux pays européens ont alors imaginé une solution toute simple. La BCE va fabriquer des euros, beaucoup d’euros. Et elle les prêtera directement aux pays qui les demandent, à un taux d’intérêt voisin de 0 %.
Il ne sera même pas nécessaire d’imprimer des billets, de « faire marcher la planche à billets ». Un simple virement du compte de la BCE au compte de la banque nationale d’un pays suffira.

Pratiquement, toutes les ban­ques nationales des pays européens sont actuellement très fortement endettées, avec des taux d’intérêt élevés, voisins de 10 %. Elles vont donc toutes emprunter de l’argent et des centaines de milliards d’euros vont inonder l’Europe et le monde.
La banque centrale qui ne le ferait pas aurait un comportement totalement incompréhensible.

Des centaines de milliards d’euros vont ainsi être créés et déversés sur le marché. Argent ne correspondant à aucune augmentation des capacités de l’appareil de production.

Après quelques semaines permettant l’écoulement des stocks d’invendus, les prix vont augmenter à nouveau et l’inflation va s’associer à la dette.
Une telle situation ne peut pas durer, car la BCE a reçu des gouvernements un ordre : maintenir l’inflation de l’euro en dessous de 2 %. Elle va alors prendre les mesures nécessaires pour y arriver.

Et ces mesures vont être efficaces au bout de quelques mois. Mais, comme toujours, ces mesures vont automatiquement aggraver le chômage.
Telle est la réalité économique totalement incontournable.

Les difficultés de la zone euro vont s’aggraver. Alors qu’elles auraient pu être réduites en imposant moins les entreprises. Donc en les rendant compétitives dans un marché mondialisé.

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Comments (8)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ goufio
     
    deux aspects sont résolument occultés ( par vous y compris ) :

    –  toutes les décisions des banques centrales ou assimilées ( B.C.E par exemple)  affectent la vie quotidienne des citoyens par leurs conséquences ( que vous niiez curieusement pour un économiste ) sur les prix   ( c.f. la crise de 1929 )

      – dans tout système monétaire " la vitesse de circulation " ( la vitesse avec laquelle l’argent … change de mains )

    ce sont là deux facteurs primordiaux a prendre en compte  pour tenter de résoudre le problème de la " crise " actuelle

     

    24 septembre 2012 à 9 h 37 min
  • MINUX75 Répondre

    IL est clair que vu l’endettement des pays européens, et leur niveau de prélèvement obligatoire, la fragilité de l’ Europe économique est extrême, toute remonté des taux se traduira par un véritable carnage comparable à 2008. Il faut bien en avoir conscience. A mon avis, il n’y aura pas de remontée des taux ce qui implique à terme, l’hyper inflation. Aujourd’hui, il y a de l’inflation, elle est de l’ordre de 5%/ans mais cette inflation est cachée, il faut dire que les chiffres de l’INSEE sont complètement bidonnés.Un autre argument contre la remontée des taux est qu’elle conduit à plus de chômage, plus d’émeutes dans les banlieues et si il y a une chose que n’aiment pas les hommes politiques, ce sont les émeutes qui les font chuter durablement dans les sondages. Pour ceux qui veulent gagner de l’argent à la bourse facilement,il suffit de se placer “short” CAD vente à découvert sur une financière type “société générale” au moment de l’annonce d’une remontée des taux: résultat garanti. Il faut dire que cela a très bien fonctionné en juillet 2011

    24 septembre 2012 à 2 h 40 min
  • Anonyme Répondre

    “Alors qu’elles auraient pu être réduites en imposant moins les entreprises. Donc en les rendant compétitives dans un marché mondialisé.” -Une seule solution pour garder l’emploi en France: On impose moins les sociétés. -Euh chef, y ‘a un problème. Elles sont presque toutes parties. -Ah ? C’était quoi le problème? Elles étaient trop taxées ? -Ben, en fait non. le taux moyens d’imposition de celles qui avaient la taille critique pour partir était aux alentours de 13%, compte-tenu des bilans extra-territoriaux. Super-compétitif. -Ben alors quoi ? -Ben, la main-d’oeuvre était moins chère ailleurs. En plus elles ont permis de développer le niveau de vie des pays en voie de développement, et de vendre des produits moins chers en France, je vous ferais dire. -Alors on fait quoi ? Y’a sérieusement besoin de sous là… -Ben y’a qu’ à imposer plus celles qui restent. -Ben oui mais pourquoi elles resteraient ? -Parce qu’elle sont pas délocalisables. C’est des PME, des artisans, tout ça quoi. -Et y’en reste beaucoup ? -De moins en moins, mais y’a encore de quoi faire. Et de toute façon, si cela ne suffit pas, on à l’impôt sur la consommation, la baisse des cotisations, les transmissions de patrimoine, les revenus etc…

    22 septembre 2012 à 16 h 09 min
  • goufio Répondre

    Il y a aussi beaucoup d’autres erreurs dans l’article de B Trémeau, comme :"La BCE et le FMI offrent à la France et à l’Allemagne des euros avec un taux d’intérêt très bas, voisin de zéro". Ceci est faux depuis 1973, 1992 et 2007. (Loi Pompidou-Rothschild, art 102 Traité de Maastricht et 123 de Lisbonne). Mais par contre ces Etats participent au financement des ressources de la BCE et du FMI, c’est à l’envers qu’il faut lire.
    ""la BCE prêtera directement aux pays qui le demandent à un taux voisin de zéro" encore faux pour la même raison que ci-dessus
    "Pratiquement toutes les banques nationales des pays européens sont actuellement très fortement endettées avec des taux d’intérêts élevés, voisins de 10%)" Ceci est complément erroné car les endettements ne concernent pas les Banques Centrales mais les Etats et de plus les taux d’intérêts varient entre négatifs et plus de 29 % (source Eurostat) NAVRANT !
    « Des centaines de milliards d’euros vont ainsi être créés et déversés sur le marché… les prix vont augmenter à nouveau et l’inflation va s’associer à la dette » Il y a confusion entre marchés financiers et marchés des denrées consommables. OH !!!

    Je ne commenterai plus les articles de l’inculte médecin qui joue à l’économiste par pur respect de ma spécialité. Je ne suis pas son professeur et de plus il ne lit pas mes corrections. Je ne ferai que lui donner une note sur 20 et si je suis en forme je soulignerai uniquement les erreurs sans les commenter ?
    Pour ce billet je note 0*** sur 20. Car il donne aux autres lecteurs de mauvais référents.

    22 septembre 2012 à 8 h 59 min
  • goufio Répondre

    Au 2) Il fallait lire :"Les IDE France sont en recul de 16,9 Mrds et les IDE étrangers sont en augmentation de 12 Mrds : doc S 7

    Il y a deux corrections

    Merci

    22 septembre 2012 à 7 h 55 min
  • goufio Répondre

    1) Le solde commercial en juillet 2012 s’est amélioré de 1,8 Mrds par rapport à juin, c’est l’inverse décrit par M Trémeau, il lui faut lire les données officielles sur le site en réf.
    http://www.tresor.economie.gouv.fr/File/374629

    2) Les investisseurs ne fuient pas notre pays au contraire les IDE France sont en recul de 16,9 Mrds et les IDE étrangers de 12 Mrds : doc S
    http://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/Communiques_et_discours_des_autorites_de_la_Banque/stats-BDF-188.pdf

    Pour ces données il vaut mieux les prendre sur des périodes plus longues (l’année plutôt que le mois) et sur des périodes comparables d’une année sur l’autre pour les effets de saisonnalités (juillet 2012 vs juillet 2011 ou 1T11 vs 1T12)

    3) Pour la politique de rachat de la BCE M Trémeau a tout faux puisque la BCE rachètera des durations de 1 à 3 ans uniquement sur le marché secondaire et non au marché primaire (interdiction article 123 du Traité de Lisbonne). De plus les intérêts ne sont pas à taux zéro, quel-est ce fantasme ? Car les emprunts et les taux sont associés lors de leur émission, donc sur le marché secondaire les taux préexistent contractuellement.
    Les Opérations monétaires sur titres (Outright Monetary Transactions – OMT) permettraient la stérilisation des dettes achetées et ensuite leur effacement progressif, c’est-à-dire un appauvrissement des prêteurs initiaux ou de l’ensemble des contribuables européens, il s’agirait dans cette option plutôt d’une déflation d’actifs et de ruine plus ou moins partielle des créanciers (petits épargnants ou grands).

    4) Je conseille un excellent article à M Trémeau sur les conséquences LTO et MTO de la BCE d’ Augustin Landier professeur de finances à la Toulouse School Of Economics et David Thesmar professeur à HEC en contradiction totale avec son texte calamiteux, comme d’habitude.

    Cela devient du grand n’importe quoi.

    21 septembre 2012 à 14 h 44 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ Florin

    ou à l’union latine …  ça nous permettra de dévaluer schuss !

    20 septembre 2012 à 18 h 15 min
  • Florin Répondre

    Faut revenir au franc … suisse, bien entendu !

    19 septembre 2012 à 21 h 35 min

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