La SNCF entre rentabilité et service public

La SNCF entre rentabilité et service public

Le quotidien « Les Échos » a déclenché une petite révolution dans le Landerneau politico-médiatique en révélant lundi 18 janvier que la SNCF étudiait actuellement la possibilité de réduire son offre sur les lignes les moins rentables (on a parlé notamment de plusieurs connexions entre Strasbourg et diverses métropoles provinciales, comme Bordeaux ou Lille).
Curieusement, la SNCF s’est empressée de démentir la révélation des « Échos ».
Comme s’il était infamant pour une société de chercher à améliorer sa marge ou d’étudier ses taux de rentabilité !

Mais c’est aussi que la SNCF n’est pas une entreprise comme les autres. Comme la plupart des entreprises nationalisées, elle obéit au complexe de la chauve-souris du vieux La Fontaine : « Je suis oiseau : voyez mes ailes. Je suis souris : vivent les rats ! »
En l’occurrence : je suis entreprise, vive la rentabilité ; je suis service public : vivent les impôts !

Je ne suis personnellement pas certain que l’État ait une quelconque compétence en matière de transport ferroviaire et je suis assez peu convaincu par les discours de mauvaise foi sur les déraillements et les horaires qui se seraient multipliés en Grande-Bretagne après la privatisation. Il suffit de regarder nos grèves pour avoir des doutes !
Mais, en admettant que la SNCF doive rester une entreprise publique, cela implique-t-il qu’elle n’ait pas à se préoccuper de rentabilité ? Évidemment non !

Voici quelques années, le député UMP François Goulard disait à qui voulait l’entendre que, d’après ses calculs, un assez grand nombre de lignes de TER de Bretagne (mais je crois que l’information valait bien au-delà !) feraient des économies en proposant des taxis aux usagers.

On brouille à plaisir, dans les médias, les questions de finances publics et de choix politiques : la question du statut d’une entreprise n’est pas celle de son caractère privé ou public. Une entreprise privée peut offrir un service public et une entreprise publique un service privé. À qui fera-t-on croire que Renault ait changé de nature avec sa privatisation ? Avant comme après, la firme produisait des voitures et sa faillite aurait de graves répercussions sur l’économie nationale. Mais ni plus ni moins que celle de Peugeot…

En tout cas, je supporte de moins en moins d’entendre les syndicats de ces entreprises publiques, qui jouent aux privées quand elles s’adressent aux investisseurs ou aux banquiers, déclamer la main sur le cœur que, avec leur succès financier, c’est l’avenir de la patrie qui est en jeu !…

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Comments (6)

  • françois Répondre

      Presque toutes les compagnies aériennes sont privées. Ce n’est pas pour cela que le service n’est pas rendu. Il faut cesser de confondre service et service public, surtout quand certains confondent service public avec service de soi.

    26 janvier 2010 à 11 h 29 min
  • Daniel Répondre

    Jean François  "Qui peut honnêtement prétendre que la fréquence des trains est trop grande ?  qu’il y a assez de soignants dans les hôpitaux  (et d’ailleurs assez d’hôpitaux eux mêmes ) ? qu’il y a assez de surveillants dans les établissements scolaires…et je peux encore allonger la liste."
     
    Inutile de l’allonger , ce n’est pas la bonne liste, puisque c’est celle échecs constatés malgré l’application des solutions que vous préconisez.

    Regardons plutôt si la culture passive  de la maladie fatale n’est pas la cause  d’un surplus de maladies? mettons nos forces pour comprendre et connaitre les conditions de la bonne santé dont beaucoup sont l’exemple vivant mais ignorés par la recherche. Tant que la maladie, l’échec, souvent liés aux peurs, rapporteront plus que la gestion saine de la vie, on restera dans un cercle infernal qui devient exponentiel avec le temps.  
    Idem pour la délinquance et pour l’essentiel des problèmes de société qui n’ont rien de naturel puisque nous les créons de toutes pièces.

    25 janvier 2010 à 0 h 42 min
  • Jean-françois Répondre

    Le service public, tout le monde est contre quand il s’agit de le payer.

      Mais quand on veut l’utiliser, alors, tout le monde pense qu’il n’est pas assez étendu.

    Qui peut honnêtement prétendre que la fréquence des trains est trop grande ?  qu’il y a assez de soignants dans les hôpitaux  (et d’ailleurs assez d’hôpitaux eux mêmes ) ? qu’il y a assez de surveillants dans les établissements scolaires…et je peux encore allonger la liste.

    Arrêtez de cracher sur le service public, vous serez les premiers à pleurer quand il n’y en aura plus !

    24 janvier 2010 à 18 h 24 min
  • françois Répondre

      Claude, pour aller dans votre sens à propos de trains à l’heure.

      J’étais allé accueillir mes beaux parents à la gare de Toulouse. comme j’étais en avance, je me suis amusé à comparer l’heure prévue d’arrivée des trains avec l’heure réelle. Sur 12 trains, le retard s’échelonnait entre 6 minutes et 18 minutes ( références prises à l’horloge de la gare). Aucun n’était à l’heure. Pourtant, sur le panneau d’affichage, ils étaient TOUS marqués " à l’heure" . Au bout de combien de temps un train est il considéré en retard par la SNCF?

       A propos de rentabilité, il faut savoir que l’Etat donne à la SNCF 13 milliards d’euros chaque année. Cette subvention est considérée par la SNCF comme une "recette" dans ses comptes. Ce qui lui a permis en 2008 d’afficher un " bénéfice" de 500 millions d’euros ( immédiatement redistribué en  partie aux cheminots qui avaient montré une rare efficacité à nous pourrir l’existence). En fait, elle ne nous aura coûté cette année là "que" 12,5 milliards d’euros…

      L’Etat  PRETE 12 milliards aux banques une fois dans le siècle et en retire des bénéfices et c’est le tollé. L’Etat DONNE tous les ans 13 milliards à la SNCF et n’en retire que des emm…  via les grèves et manifs et tout le monde trouve cela normal. J’attends avec impatience que la SNCF soit traitée comme les banques puisqu’il paraît que leur sort est particulièrement enviable… 

    22 janvier 2010 à 13 h 50 min
  • Daniel Répondre

    Claude:   "Le problème de la SNCF c’est le personnel de la SNCF…" 
     
    Bon résumé. Encore faut-il ajouter: … et de ses syndicats destructeurs. Eux dont la raison de vivre est une guerre permanente contre leurs concitoyens. C’est ainsi que parler d’identité Nationale est évidemment impossible dans un pays totalement désuni, dispersé par les privilèges octroyés à ceux qui crient le plus fort; pays où des syndicalistes ( entre autres) tirent leur pouvoir des nuisances et des violences qu’ils imposent à tous par le biais des impôts.  

    J’ai sous les yeux un employé SNCF qui a été obligé de demander un changement de poste tellement, selon lui même, il s’ennuyait à rien foutre (si: de l’ordre d’un quart d’heure à une demi heure par jour ) avec un salaire de 3 fois le smic. 
     L’ennemi physique de la France et du Français est désormais avant tout un autre citoyen français par la carte d’identité,  mais qui a perdu le sens du mot "franc".  Et qui a le mot "citoyen" plein la bouche pour culpabiliser ceux qui expriment leur ras le bol devant tant d’hypocrisie et de malhonnêteté.

    21 janvier 2010 à 21 h 00 min
  • claude Répondre

    SNCF service publique???? Grèves en permanence, retard important sur les TGV (Marseille Paris) à tel point que les trains qui arrivent à l’heure son l’exception. Et les CLIENTS (usagers) qui payent un billet de TGV plus chère qu’un billet d’avion, se font presque insultés lorsqu’ils demandent des explications… Le problème de la SNCF c’est le personnel de la SNCF…

    21 janvier 2010 à 19 h 22 min

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