La Sogerma et l’État français

La Sogerma et l’État français

La Sogerma est une entreprise qui fait partie du groupe d’aviation franco-allemand EADS. L’État français possède 15 % de ses actions. La Sogerma assure l’entretien, la maintenance des avions. Elle assurait en particulier la maintenance des avions de transport de l’armée française.

Depuis des années, la Sogerma va mal. Elle subit la concurrence d’entreprises étrangères. En 2002, elle a déjà licencié 250 salariés, puis 190 nouveaux en 2005. La Sogerma va très mal, du fait que l’armée de l’air française lui a retiré la maintenance de ses avions de transport, les C 130. L’armée a confié ce travail à une entreprise portugaise Ogma. Pour une raison toute simple : les salaires portugais permettent à Ogma de fournir le même travail à moitié prix.

La Sogerma n’est plus compétitive du fait de toutes les contraintes qui pèsent sur les entreprises en France. La maintenance des avions ne peut que quitter la France et c’est l’armée française qui donne l’exemple. EADS a donc décidé de fermer le site de Merignac qui perd beaucoup d’argent et d’en licencier les 1 100 salariés. Les salariés se mettent en grève le 12 mai, ce qui n’arrangera pas les finances de l’entreprise. Elle n’honore plus les derniers contrats qu’elle avait passés. Le 23 mai, un conseil d’administration d’EADS se réunit et annonce aux salariés qu’il est prêt à étudier une solution permettant de ne pas fermer l’usine et de maintenir sur le site un noyau de 300 salariés.

Notre Premier ministre Dominique de Villepin n’a d’abord pas réagi aux décisions de l’entreprise franco-allemande. En tant qu’actionnaire, il ne pouvait qu’être au courant, et des difficultés rencontrées depuis des années, et de la fermeture finale du site. Il savait certainement aussi que la fermeture était déclenchée par la décision du ministère de la Défense. Tous les Français s’intéressant aux problèmes économiques suivent l’affaire depuis les premiers licenciements. Puis, devant l’impact médiatique de la fermeture, Dominique de Villepin décide de réagir.

Il se rend le 23 mai à Merignac pour rencontrer les ouvriers en grève. Pour leur montrer sa sympathie et sa détermination. Tout sera fait pour conserver l’activité industrielle de la Sogerma à Merignac. Il convoque ensuite à Matignon, le 24 mai, deux des responsables d’EADS et leur demande de revoir leur copie. Conserver seulement 300 emplois n’est pas suffisant. Cela donnerait encore 200 chômeurs. En effet, seulement 600 personnes licenciées ont une possibilité de reclassement.
Mais le maintien de 600 emplois à Merignac a un coût. Il maintient d’abord dans le chômage 600 salariés portugais. Il réduit ainsi le pouvoir d’achat du Portugal qui n’aura pas les moyens financiers d’acheter un Airbus fabriqué par EADS. Il crée donc aussi des chômeurs en France dans un secteur de haute technologie où nous sommes encore compétitifs.
Dominique de Villepin a ensuite très probablement proposé d’aider financièrement d’une façon ou d’une autre la Sogerma. Il ne peut pas le faire en puisant directement dans les caisses de l’État. Bruxelles veille au grain. Mais il peut demander à sa ministre de la Défense ou à Air France de faire assurer la maintenance de leurs avions à Merignac. Et il est très difficile en France de refuser d’entendre la prière d’un Premier ministre…

Les impôts des Français augmenteront nécessairement, ce qui créera automatiquement un peu plus de chômage dans le pays. Le trop lourd poids de l’État est le responsable du chômage. L’intervention économique du Premier ministre ne peut qu’évoquer la grève de la faim du député Lasalle qui s’est battu victorieusement pour maintenir des emplois dans sa circonscription.

La France a choisi l’Europe, ce qui a donné aux Français la paix et une très forte augmentation de leur pouvoir d’achat. Mais les hommes politiques français refusent d’accepter les restructurations qu’impose le passage d’un marché national à un marché européen.

Le futur électeur ne voit que l’effet immédiat d’une mesure : 600 emplois « sauvés » par le politique. Il ne voit pas les dégâts collatéraux, bien plus importants finalement. C’est très regrettable !

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Comments (15)

  • grandpas Répondre

    Pour l’Unique Amende Quèteuse Vivace Velue Dilettante Borique le Saperlipopette Astigmate Souffreteux n’est ni de droite,d’extréme ou d’ailleurs,il est de son camps avec son ami Florent. Gros Bisous à cette ami.

    5 juin 2006 à 20 h 58 min
  • un_ami_qui_vous_veut_du_bien Répondre

    Petit rappel : sans syndicalistes pour mettre le couteau sous la gorge de Villepin, adieu les 500 emplois sauvés. Comme disait ma grand-mère : “l’union fait la force” (à tous les niveaux, des Etats aux individus). Mais c’est vrai qu’elle était stupide et ringarde, la vioque. Bisous à Sas, l’outsider de ce site : – qui crache sur tout le monde (y compris les gens d’extrême droite de son bord) – que tout le monde fustige (y compris les gens d’extrême droite de son bord).

    5 juin 2006 à 11 h 35 min
  • Rosanov Répondre

    D’une façon générale il est un peu logique, surtout période pré-électorale, que la médiatisation oriente les priorités et la façon de traiter les problèmes. On peut le déplorer mais c’est la démocratie qui veut ça. De Villepin ne peut trop se payer le luxe de fonctionner autrement, lui qui a l’ambition de poser son postérieur sur le fauteuil suprème. Sur l’affaire elle même, en dehors de commentaires, d’ailleurs fort instructifs apportés ci-dessus par les salariés, je connais mal la question. Simplement je constate qu’une fois de plus, Trémeau nous pond un article qui sent la désinformation à outrance. Il tend à nous faire croire que la maintenance est rentable au Portugal et pas du tout en France. Par ailleurs, comme effet collatéral de l’action de de Villepin, Trémeau cite le chomage au Portugal !!! C’est quand même le comble. Le Portugal a été largement arrosé par l’Europe et à tout prendre je préfère sans équivoque des chomeurs Portugais à des chomeurs Français. On a aussi souvent dit que la droite française était la plus bête du monde. C’est pour celà qu’elle ne décolle pas face à des socialistes totalement irresponsables, et pas seulement parce que la presse est globalement d’extrème-gauche. Et Trémeau est véritablement l’archétype de cette droite stupide. A travers ses articles, il a l’obsession de nous prouver que les travailleurs gagnent trop. C’est vrai pour certains comme les conducteurs de TGV. Mais ceux-là Trémeau n’en parle jamais. Il ne parle sourtout pas d’avantage des cols blancs : sénateurs, inspecteurs des finances, conseillers d’Etat, ou encore administrateurs de Berçy. Pour Trémeau un type rentable est un type grassement payé ( d’ailleurs le plus souvent aux frais du contribuable). Les smicards qui descendent à la mine par contre devraient, selon Trémeau, voir leur salaire amputé de 90%.

    5 juin 2006 à 7 h 41 min
  • sas Répondre

    Question à tous les salariés de SOGERMA….qui pleurent leurs emplois….combien parmis vous de syndicalistes? De tétards qui votent à gôoooche de chiotte? et de plébisciteurs de cette droite de merde rpr sous de nouveaux orripaux….mais identique à ce qu’elle a toujours été ???? Que faisiez vous en mai 2001 ??? vous riiez….et bien pleurez maintenant… et en 2007 réfléchissez bien… sas

    3 juin 2006 à 13 h 41 min
  • JM the M Répondre

    Poursuite du commentaire de « laso » du 1er juin 2006. Salarié avec une certaine expérience de Sogerma, je confirme avec un recul réfléchi et serein, ainsi qu’avec connaissance de dossiers, les propos de “laso” que je souhaite remercier de tout coeur pour ses explications honnêtes, sans ambiguïté et que toute notre Direction actuelle ne saurait nier. (Tous les présents chiffres de “laso” qui pourraient être explicités en d’autres termes ou présentés sous d’autres formes, comme l’a fait la Direction jusqu’à ce jour, ne peuvent être que manipulation et démonstration trompeuse dans un but de servir qui ? quelle politique d’EADS et faire bénéficier qui d’une telle stratégie ?). Nous utilisons et avons des experts, des commissaires aux comptes, alors écoutons les, appuyons nous aussi sur ce que sont les réélles compétences de Sogerma et non sur des avis que certains voudraient voir exposés avec une certaine orientation qui leur conviendrait. Le bilan du groupe Sogerma Services ne saurait donc être un prétexte à la fermeture du site de Mérignac. Concernant les C130 de l’Armée de l’Air Française partis pour être traités au Portugal, nous avons tous les idées courtes. Rappelez vous qu’à cette période de lancement par EADS de l’A400M , il eut été compromettant que Lockheed vienne en aide ou en sauveteur de l’OGMA et par la même occasion vienne s’implanter en Europe et pénétrer le marché européen avec le C130J qui est le concurrent direct de l’A400M. N’y avait il pas derrière cela une affaire stratégique à défendre ? L’Armée de l’Air Française, dotée de fortes compétences, s’était certainement aperçue de la problématique de l’offre portugaise mais ne pouvait pas aller à l’encontre de pression de haute stratégie !!! L’objectif était clair. De cette situation voulue, on ne peux que constater les impacts sur nos charges militaires décroissantes, la disparition de quelques centaines de salariés passionnés par leur travail en 2002 ( et autres emplois induits). Aujourd’hui, les personnels Sogerma ne sauraient encore être des victimes. EADS Sogerma Services vivra, nous en sommes fiers, convaincus et motivés ; nous la remettrons sur ses rails. Nous possédons les compétences, les métiers, l’amour et la passion de l’aéronautique, et cela, personne ne pourra nous les enlever. Qui ne voudrait pas avoir une telle force solidaire et constructive de l’ensemble de ses employés pour développer son pays et assurer l’avenir de ses enfants?

    2 juin 2006 à 21 h 43 min
  • NAT Répondre

    LES EVENEMENTS DE LA SOGERMA SONT VRAIMENT TRES DIFFICILES A VIVRE POUR LES SALARIES ET LEURS FAMILLES. QUE PENSEZ DE GENS QUI DU JOUR AU LENDEMAIN ANNONCE UNE FERMETURE TOTALE ET QUI QUELQUES JOURS PLUS TARD PROPOSENT DE POURSUIVRE AVEC QUELQUES UNS D ENTRE EUX. LESQUELS RESTERONT LESQUELS PARTIRONT ET SI ILS RESTENT DANS QUELLES CONDITIONS ET POUR COMBIEN DE TEMPS. IL EST SUR QUE CELA FAIT BEAUCOUP MOINS DE BRUIT LORSQU ON SUPPRIME QUELQUES 500 EMPLOIS DU SITE EN 2006 ET QUE CA N EN FERA PAS NON PLUS BEAUCOUP LORSQU ILS SUPPRIMERONT LES 500 AUTRES DANS QUELQUES MOIS. BELLE STRATEGIE OU DU MOINS JOLIE MANOEUVRE MAIS LES GENS NE SONT PAS DUPES ET L ETAT ET LE GROUPE EADS N EN SORTIRONT PAS PLUS GLORIEUX LORSQUE CELA SE PRODUIRA. NE PRENEZ PAS LES GENS POUR DES IMBECILES MESSIEURS LES POLITIQUES ET TETES PENSANTES ET SURTOUT ARRETEZ DE FAIRE COMME SI VOUS ETIEZ TOUCHES DIRECTEMENT PAR CE QUI SE PASSE VOUS NE LE VIVEZ PAS ET SURTOUT VOUS N EN FEREZ PAS LES FRAIS AUTANT PSYCHOLOGIQUEMENT QUE FINANCIEREMENT. L ARGENT POURRIE TOUT ET DETRUIT TOUT

    2 juin 2006 à 17 h 04 min
  • cutback Répondre

    Je suis salarié de la SOGERMA-Mérignac et je suis au regret de vous dire que l’article de Bernard Trémeau est un tissu d’inexactitudes, pour ne pas dire plus. Cette prose démontre une méconnaissance totale du sujet et du domaine sur lequel il s’exprime. L’auteur aurait pu prendre la peine de s’intéresser au dossier avant de lancer ce ramassis de contre-vérités au service de son argumentaire. Je ne critique pas ici sa position et ses opinions politiques (chacun son point de vue) mais de tous les nombreux articles décrivant la situation si particulière de la SOGERMA, celui est de loin le plus risible: – “les portugais font le même travail à moitié prix” Lisez les commentaires précédents. Cet argument est tout simplement farfelu. – “la sogerma n’est plus compétitive du fait des contraintes pesant sur les entreprises françaises” ah bon? pourtant, l’un de nos concurrent direct sur nos marchés s’appelle AIR FRANCE industrie… Je vous invite encore à lire attentivement les commentaires précédents pour comprendre qu’il est plus facile d’incriminer la fiscalité que de dénoncer les aberrations de la gestion et des choix d’EADS. – “les salariés se mettent en grève le 12 mai”. Heureux de l’apprendre. Nous n’avons fait grève que sporadiquement sur des mouvements de quelques heures. Par contre, la direction a belle et bien organisé la pénurie de travail en vidant les hangars, en refusant les chantiers, en déclarant la fermeture du site sans en étudier les conséquences pour nos clients, sous-traitants et partenaires. Le désordre général qui résulta de cette annonce brutale et non anticipé a bloquée naturellement l’outil de travail. De plus, les salariés furent invités à rechercher une solution de mobilité au plus vite avant que les postes à pourvoir dans le groupe ne soient plus disponibles. J’invite B. Trémeau à venir travailler dans cette ambiance. -le ponpon revient aux “600 salariés portugais” aux portes du chomage (à cause de nous!) et “réduit le pouvoir d’achat du Portugal qui n’aura pas les moyens d’acheter un AIRBUS…”. Le raccourci est tellement ridicule qu’il mériterait à peine d’être relevé. Je suggère néanmoins à B. Trémeau de se renseigner sur les sommes en jeu sur le dossier de la maintenance de C130 français, le prix d’un AIRBUS et la géo-politique complexe qui régit le monde de l’aéronautique civile. – je ne m’étendrais pas sur l’augmentation des impôts et leur rapport avec le chômage en France. Cet argument peut être discuté sérieusement et appelé un débat intéressant. Mais adossé à une telle accumulation d’inepties, je n’accorde aucun crédit à ce raisonnement, le rapport le sujet de cet article et les arguments de B.T. étant plus que ténu… (voire capillo-tracté). Bref, cher monsieur Trémeau, outre le fait que votre torchon discrédite vos convictions, sachez aussi qu’il attriste la plupart de mes collègues, mettant ainsi en lumière la pauvreté des connaissances des gens appelés à s’exprimer sur cette affaire.

    2 juin 2006 à 13 h 09 min
  • hf Répondre

    “Il y a ce qu’on voit, et ce qu’on ne voit pas”. Re-lisez Bastiat !

    2 juin 2006 à 11 h 40 min
  • sas Répondre

    Super les gars les infos en leave…..ca les enfoirés de politiques et nos technochrates autoélus…omettent de nous donner ces détails…fort importants et de nature à bien nous faire comprendre les enjeux et les problèmes…donc question qui a touché pour faire sous-traiter la maintenance au portugal ???? autre exemple comment une compagnie nationnale endettée et soutenue par le contribuable peut racheter 4 777 boeing…là où airbus groupe francoeuropéen est présent avec ses produits déjà subventionnés ????? Surtout ne m’expliquez pas que c’est parcequ’il y a des TV sur chaque dossier des classes economiques ….. qui touche et comment ???? sas

    1 juin 2006 à 13 h 56 min
  • un_ami_qui_vous_veit_du_bien Répondre

    —————————————————– Quand on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage. —————————————————– Mais on parle rarement de ce qui se passe après la mort du (des?) chien(s) : avoir 1050 futurs chômeurs enragés à ses trousses permet de rescussiter (au moins) 500 emplois.

    1 juin 2006 à 11 h 22 min
  • Vincent Répondre

    Votre analyse est fausse (je suis prêt à le prouver) Dans le dossier des C130 Armée de l’Air, le protugal a été certes moins disant de 20%, mais il ne répondait pas au cahier des charges (l’Engineerie de flotte n’était pas prise en compte). De plus l’OGMA n’avait pas les agréments au moment de la prise du marché (lockeed a été obligé de leur porter assistance en urgence). Tout cela s’est traduit par un flottement de plusieurs mois avec un taux d’avions opérationnel de l’ordre de 10% de la flotte. Cette situation a entrainé la location d’avions étrangers pour pouvoir régler les impératifs opérationnels de l’époque. D’autre part sur la maintenance civile, elle est quasiment à l’équilibre et l’avenir vous prouvera cette activité a toute sa place en France. Cordialement

    1 juin 2006 à 9 h 19 min
  • Philippe Répondre

    Lier la fermeture du site avec les 238 M€ de perte du Groupe EADS Sogerma Services est malhonnête. La presse et la direction parlent d’une perte de 238 M€ et mettent en relation ces pertes avec la fermeture de l’établissement de Bordeaux, 1050 personnes dans la maintenance aéronautique. Ces éléments ne sont pas à mettre en relation ! Réalité des pertes à imputer à Sogerma Bordeaux-Rochefort-Toulouse : Ces -237 M€ correspondent aux pertes du Groupe EADS Sogerma Services (3865 personnes au 31/12/05) et non pas de l’établissement de Bordeaux. Selon la situation présentée par PDG AM.Perus aux cadres le lundi 15/05 à 18h, seuls -112 M€ correspondent aux pertes Bordeaux-Rochefort-Toulouse (le reste concernant des provisions et résultats de filiales pour -95 M€ et le coût de la restructuration 2005: -31 M€). Ce chiffre est certes important mais, il ne concerne pas que l’établissement de Bordeaux et résulte en grande partie d’une volonté de présenter des comptes prudents (passage de nombreuses provisions en vu de dépréciations d’actifs en cas de ventes de filiales). Il inclut donc des pertes prévues sur des activités en restructuration. C’était l’objet du plan Performance 2006 présenté en juin 2005 au CCE que de réorganiser les activités afin de retrouver l’équilibre à fin 2006 (et non pas en 2005). Le plan Performance 2006 dont la mise en œuvre avait commencé en septembre 2005 a été stoppé avec l’arrivée de Mme Perus, soit après 3 mois d’existence. Par rapport aux prévisions 2005, d’une marge brute de +4M €, la société BOROTO a réalisé une perte de -12M€ soit un écart de 16M€ (lié principalement à l’activité VIP-CJ : -10 M€ de Marge Brute). Un écart de ce type par rapport au plan ne peut pas justifier la disparition de 1050 emplois. Réalité des marges et pertes à imputer à l’activité Maintenance : L’activité maintenance, activité historique de Bordeaux, dégage une marge brute positive de +8,7 M€ (retraitée du chantier Egyptair car chantier principalement cabine). – Cette activité comprend aujourd’hui la maintenance civile, la maintenance militaire, le Global Support et la maintenance des équipements. – Cette évolution de l’activité maintenance vers un support plus global des flottes s’avère donc un choix judicieux. Des projets étaient en cours pour améliorer encore la rentabilité de ces activités. Après affectation des FHP (Frais Hors Production), des coûts de structure, de provisions importantes (car apurement des années précédentes), il nous est présenté une perte d’EBIT (Earning Before Interests & Taxes) de 25M€ sur la maintenance, l’activité Global Support & Equipements étant elle aussi présentée comme déficitaire et ne pouvant donc pas compenser les pertes du MRO (Maintenance Repair Overhaul) avion. Cela ne correspond pas aux chiffres qui nous avaient été expliqués en janvier 2006 (la direction financière locale a reconnu que « des analyses ont été réalisées qui n’avaient jamais été faites avant » avec l’aide de consultants). Par ailleurs, cette perte semble inclure : – Des pertes de chantiers qui ne sont pas du MRO pur (programmes Egyptair, Morphée, ATR Météo…) – De fortes provisions. La direction nous déclare que : – La maintenance civile n’aurait pas d’avenir car nous souffrons trop de la concurrence des pays low-cost (Phillipines…) et de nos taux horaires trop élevés. Or : – Nos clients ne vont pas aller si loin pour réaliser des checks C qui représentent 20000 à 3000h seulement. L’argument des pays low-cost n’a de sens que sur des checks lourdes. – En spot, des clients acceptent de payer nos taux horaires. – Nos clients recherchent un label de qualité (MRO Network Airbus dont SOGERMA fait parti): Iberworld, Eurofly, Livingston, Iberia et même Lufthansa… Par ailleurs le taux horaire dépend du coût des heures des salariés pointant sur les affaires mais aussi des coûts de structure (encadrement, bâtiment…). Aussi ce taux diminuerait en réduisant la structure et en augmentant le volume des heures pour absorber ces coûts. Les chantiers A380 qui étaient en cours de transfert selon le responsable des relations avec Airbus sur ce projet, auraient permis d’apporter justement 100.000h par avion soit 200.000h à Bordeaux et 100.000h à Toulouse => volumes permettant de faire baisser nos taux horaires. – La maintenance militaire n’aurait pas d’avenir non plus car nous serions trop chers pour récupérer les contrats C130 France, KC135, AWACS=> voir analyse précédentes pour faire baisser nos taux horaires. Par ailleurs, le prospect Algérie qui, selon la Présidente, était prêt à contractualiser avec nous pour 100M€ serait trop « risqué » selon les experts EADS. Tout d’abord, ce contrat concerne 17 avions dont au moins 2 seraient réalisés à Bordeaux totalisant chacun plus de 60.000h (en 2007 et 2008) pour une modification avionique + D check. Sur les risques techniques, nous aurions pu capitaliser sur notre expérience du Venezuela. Sur les risques de solvabilité client : => ne peut-on pas avoir des clauses de paiement d’acompte avant le démarrage de chaque étape de travaux ? (comme nous le faisons généralement pour les C130 export) – Global support et Equipements ne seraient pas des activités d’avenir suite aux éléments suivants : + reconsidération du contrat SAS qui « représentait 30M€ soit 30% du chiffre d’affaires Global Support & Equipements» : c’est faux, SAS ne représente que 10M€ par an car 30M€ est un CA pluriannuel de 3 ans….il ne représente que 7% des charges dans les ateliers Equipements de Bordeaux (shop). + des clients global support peu fiables (Livingston, Eurofly) : en fait, nous avons plusieurs autres contrats : NouvelAir, AirMoldava, LAT charter…là aussi, pourquoi ne pas les faire payer par avance en acompte ? Nous savons par ailleurs que les ateliers qui font travailler les salariés du site sont alimentés pour plus de 60% par l’activité Régie (dont Eurocopter), activité qui pourrait être plus développée avec une force de vente dédiée. Or la Régie fait des marges positives ! – Le secteur VIP serait abandonné à Bordeaux car non rentable. Aujourd’hui, notre client est tellement content de son A330-200 Mushairib fait à Bordeaux qu’il le fait énormément voler (pour le montrer à tous), le A340-500 Dawlat vient d’être livré et les premiers retours du client sont excellents => donc la qualité SOGERMA est reconnue. Il est vrai que les affaires Mushairib et Dawlat ont perdu de l’argent, mais ces avions ont été vendus pour 80M$ les deux avions, soit à un prix bien inférieur au prix du marché actuel (50 %). Le QATAR étant un riche client Airbus (A330, A350,…); SOGERMA a servi de compensateur. Il y a moyen de se positionner en haut de gamme « luxe » et de revoir nos tarifs à la hausse, en proposant un chantier immédiat car nous avons la capacité de les prendre. Aujourd’hui, nous savons que deux avions sont sortis de chaînes en green et attendent que quelqu’un veuille bien les transformer en avion VIP car nos concurrents n’ont plus les capacités pour les prendre (Lufthansa, Jet Aviation) : – Un 330 Qatar pour 100M$ (Les offres reçues par le client sont à ce niveau de prix, pour un chantier de 24 à 36 mois, débutant dans 2 ans au mieux). Plutôt que de voir son « jouet » non fini cloué au sol, ne pensez-vous pas que nous serions en mesure de lui proposer de le prendre en augmentant le prix significativement, compte tenu de notre expérience et de notre capacité immédiate? (En cohérence avec un positionnement « luxe » de l’activité VIP, qui était un argument du plan Performance 2006). – Un A340-600 NAS pour l’Arabie Saoudite VIP + modification porte Cargo (client que nous connaissons déjà lui aussi). Nous doutons que la Direction ait réellement et sérieusement analysé toutes les pistes avant de décider la fermeture du site

    1 juin 2006 à 9 h 09 min
  • laso Répondre

    bonjour, je suis salarié de Sogerma et c’est avec tristesse que je lit votre article auquel j’aimerais amener quelques précisions. La presse et la direction parlent d’une perte de 237M€ et mettent en relation ces pertes avec la fermeture de l’établissement de Bordeaux, 1050 personnes dans la maintenance aéronautique.Ces éléments ne sont pas à mettre en relation ! Réalité des pertes à imputer à Sogerma Bordeaux-Rochefort-Toulouse Ces -237 M€ correspondent aux pertes du Groupe EADS Sogerma Services (3865 personnes au 31/12/05) et non pas de l’établissement de Bordeaux. Selon la situation présentée par AM.Perus aux cadres le lundi 15/05 à 18h, seuls -112M€ correspondent aux pertes Bordeaux-Rochefort-Toulouse (le reste concernant des provisions et résultats de filiales pour -95M€ et le coût de la restructuration 2005 :-31M€). Ce chiffre est certes important mais, il ne concerne pas que l’établissement de Bordeaux et résulte en grande partie d’une volonté de présenter des comptes prudents (passage de nombreuses provisions). Il inclut des pertes prévues sur des activités en restructuration. C’était l’objet du plan Performance 2006 présenté en juin 2005 au CCE que de réorganiser les activités afin de retrouver l’équilibre à fin 2006 (et non pas en 2005). Le plan Performance 2006 dont la mise en œuvre avait commencé en septembre 2005 a été stoppé avec l’arrivée de Mme Perus, soit après 3 mois d’existence. Par rapport aux prévisions 2005, d’une marge brute de +4M€, la société BOROTO a réalisé une perte de -12M€ soit un écart de 16M€ (lié principalement à l’activité VIP-CJ : -10M€ de Marge Brute). Un écart de ce type par rapport au plan ne peut pas justifier la disparition de 1050 emplois. Réalité des marges et pertes à imputer à l’activité Maintenance L’activité maintenance, activité historique de Bordeaux, dégage une marge brute positive de +8,7M€ (retraitée du chantier Egyptair car chantier principalement cabine). – Cette activité comprend aujourd’hui la maintenance civile, la maintenance militaire, le Global Support et la maintenance des équipements. – Cette évolution de l’activité maintenance vers un support plus global des flottes s’avère donc un choix judicieux. Des projets étaient en cours pour améliorer encore la rentabilité de ces activités. Après affectation des FHP (Frais Hors Production), des coûts de structure, de provisions importantes (car apurement des années précédentes), il nous est présenté une perte d’EBIT de 25M€ sur la maintenance, l’activité Global Support & Equipements étant elle aussi présentée comme déficitaire et ne pouvant donc pas compenser les pertes du MRO avion. Cela ne correspond pas aux chiffres qui nous avaient été expliqués en janvier 2006 (M.Charruau a reconnu que « des analyses ont été réalisées qui n’avaient jamais été faites avant » avec l’aide de consultants). Par ailleurs, cette perte semble inclure : – des pertes de chantiers qui ne sont pas du MRO pur (programmes Egyptair, Morphée, ATR Météo…) – de fortes provisions La direction nous déclare que : – la maintenance civile n’aurait pas d’avenir car nous souffrons trop de la concurrence des pays low-cost (Phillipines…) et de nos taux horaires trop élevés. Or : – nos clients ne vont pas aller si loin pour réaliser des checks C qui représentent 2 à 3000h seulement. L’argument des pays low-cost n’a de sens que sur des checks lourdes. – en spot, des clients acceptent de payer nos taux horaires – nos clients recherchent un label de qualité (MRO Network Airbus) : Iberworld, Eurofly, Livingston, Iberia et même Lufthansa… Par ailleurs le taux horaire dépend du coût des heures des salariés pointant sur les affaires mais aussi des coûts de structure (encadrement, bâtiment…) aussi ce taux diminuerait en réduisant la structure et en augmentant le volume des heures pour absorber ces coûts. Les chantiers A380 qui étaient en cours de transfert selon le responsable des relations avec Airbus sur ce projet, auraient permis d’apporter justement 100.000h par avion soit 200.000h à Bordeaux et 100.000h à Toulouse => volumes permettant de faire baisser nos taux horaires. -la maintenance militaire n’aurait pas d’avenir non plus car nous serions trop chers pour récupérer les contrats C130 France, KC135, AWAKS=> voir analyse précédentes pour faire baisser nos taux horaires. Par ailleurs, le prospect Algérie qui, selon la Présidente, était prêt à contractualiser avec nous pour 100M€ serait trop « risqué » selon les experts EADS. Tout d’abord, ce contrat concerne 17 avions dont au moins 2 seraient réalisés à Bordeaux totalisant chacun plus de 60.000h (en 2007 et 2008) pour une modification avionique+ Dcheck. Sur les risques techniques, nous aurions pu capitaliser sur notre expérience de Venezuela. Sur les risques de solvabilité client : => ne peut-on pas avoir des clauses de paiement d’acompte avant le démarrage de chaque étape de travaux ? (comme nous le faisons généralement pour les C130 export) – Global support et Equipements ne seraient pas des activités d’avenir suite aux éléments suivants : + reconsidération du contrat SAS qui « représentait 30M€ soit 30% du chiffre d’affaires Global Support&Equipements» : c’est faux, SAS ne représente que 10M€ par an car 30M€ est un CA pluriannuel de 3 ans….il ne représente que 7% des charges dans les ateliers Equipements de Bordeaux (shop). + des clients global support peu fiables (Livingston, Eurofly) : en fait, nous avons plusieurs autres contrats : NouvelAir, AirMoldava, LAT charter…là aussi, pourquoi ne pas les faire payer par avance en acompte ? Nous savons par ailleurs que les ateliers qui font travailler les salariés du site sont alimentés pour plus de 60% par l’activité Régie (dont Eurocopter), activité qui pourrait être plus développée avec une force de vente dédiée. Or la Régie fait des marges ! – le secteur VIP serait abandonné à Bordeaux car non rentable. Aujourd’hui, notre client est tellement content du A330 Mushairib qu’il le fait énormément voler (pour le montrer à tous), le A340 Dawlat vient d’être livré et les premiers retours du client sont excellents => donc la qualité Sogerma est reconnue. Il est vrai que les affaires Mushairib et Dawlat ont perdu de l’argent, mais ces avions ont été vendus pour 80M$ les deux avions, soit à un prix bien inférieur au prix du marché actuel. Il y a moyen de se positionner en haut de gamme « luxe » et de revoir nos tarifs à la hausse, en proposant un chantier immédiat car nous avons la capacité de les prendre. Aujourd’hui, nous savons que deux avions sont sortis de chaînes en green et attendent que quelqu’un veuille bien les transformer en avion VIP car nos concurrents n’ont plus les capacités pour les prendre (Lufthansa, Jet Aviation) : – un 330 Qatar pour 100M$ (Les offres reçues par le client sont à ce niveau de prix, pour un chantier de 24 à 36 mois, débutant dans 2 ans au mieux). Plutôt que de voir son « jouet » non fini cloué au sol, ne pensez-vous pas que nous serions en mesure de lui proposer de le prendre en augmentant le prix significativement, compte tenu de notre expérience et de notre capacité immédiate? (En cohérence avec un positionnement « luxe » de l’activité VIP, qui était un argument du plan Performance 2006) – un A340-600 NAS pour l’Arabie Saoudite VIP+modification porte Cargo (client que nous connaissons déjà lui aussi). En conclusion, vous comprendrez que notre problème n’est pas qu’en rapport avec une politique gouvernementale mais surtout du fait d’une stratégie industrielle de groupe. Je comprends que nous devions nous conformer aux règles de l’économie de marché mais une quid de l’avenir de nos enfants? devront-ils faire leurs études en France, financé par nos impôts, et allez travailler dans des pays tiers pour les enrichir? Aujourd’hui notre société doit laisser la place à l’autre filliale d’ EADS EFW à Dresde pour aider la chancelière allemande dans son projet d’aide à l’emploi de l’ex allemagne de l’est. Mais il ne faut pas ce leurer, ils aurront besoins des aides de l’Europe pour se dévelloper et se former. Nous on aurra besoin des aides de l’état et de l’Europe pour payer les primes d’assedic et de “réindustrialisation” pour les 4000 emplois qui vont disparaire en Aquitaine. La solidarité nationale doit être un pilier de la construction européenne. Comme quoile problème n’est pas aussi simple que vous voudiez bien qu’il soit. Cordialement

    1 juin 2006 à 8 h 25 min
  • alain Répondre

    tout a fait , vous avez raison , mais faire porter la dette des entitées filiales sur la maison mère , cela ressemble a un coup bien orchestré pas noel Forgeard ex président d airbus et pour avoir l enveloppe pour lancer industrialisation du A 350 , les sous viennent du Quatar pas les portes -clés a 50M € alors que ils ont couté a la sogerma 100M € si cest pas de la magouille cela y ressemble , non !

    31 mai 2006 à 17 h 04 min
  • sas Répondre

    De galouzeau de villepin, fait son cinéma avec la filliale d’aeds et son personnel de sogerma….200 pertes d’emplois sont inadmissible selon lui….pourtant en martinique , un chef d’entreprise victime d’une caballe mafieuse et d’une campagne de diffamation orchestrée en toute complicité avec des magistrats locaux et des escrocs récidivistes , a causé en 1995 la faillite de son groupe et la perte de 50 emplois pérénes et durables(10 ans d’existence)…..contacté alors qu’il était chef de cabinet de mr chirac …. de villepin goguenard aura préféré expliquer “la séparation des pouvoir” au chef d’entreprise médusé et scandalisé, pillé par de telles pratiques bananières au sein de notre ripoublique…..Malgré un dossier solide et des preuves incontestables de “la manipulation ” qui visait à l’époque à couvrir une opération de déstabilisation du tribunal de commerce de f de f(affaire GUIBERT)….en pleine guerre maçonique (GNLF/GO)pour sa prise de contrôle……le chef de cabinet, le ministre de la justice et personne au gouvernement ne trouveront à y redire…..alors quand galouzeau nous explique être préocupé par l’emploi…moi je dis que c’est faux….et la sogerma ,il s’en fout… sas

    31 mai 2006 à 12 h 48 min

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