La taxe carbone

La taxe carbone

La taxe carbone en cours d’élaboration, prévue pour 2010, me paraît tellement discutable et inutile que je me proposais de dire ce que j’en sais et ce que j’en pense, mais voici que le docteur Trémeau m’a devancé dans un excellent article ( Taxe carbone : l’erreur de Jean-Louis Borloo n° 702 du 7 août). Je vais tout de même me risquer à ajouter quelques réflexions à sa très bonne analyse.

J’ai lu – c’est une sorte de communication officielle – que cette nouvelle taxe allait permettre à l’État de récolter 8 à 9 milliards d’euros. Pour autant, ne prenez pas peur, braves gens, ces milliards seront redistribués. On les rafle le 1er juin et on les redistribue le 1er octobre. Le mot sacré est frappé au fronton de la taxe : la « redistribution sociale ». C’est Michel Rocard, grand spécialiste du matraquage fiscal (CSG), et Premier ministre in partibus de Nicolas Sarkozy, qui l’a dit.

En réalité, cette assertion est tellement stupide qu’elle frôle la provocation. Sans doute pourrait-il y avoir redistribution mais pas au profit de ceux qui ont été taxés. C’est toujours la même philosophie qui imprègne la « gouvernance française » depuis plus de trente ans : on prend aux forces vives de la nation, particuliers et entreprises, pour « distribuer » aux défavorisés chroniques, toujours plus nombreux puisqu’on va les chercher dans le monde entier. Toujours est-il que la taxe carbone s’annonce comme l’une des plus belles usines à gaz de la République – qui en compte déjà beaucoup. Si la complexité systématique et en constante aggravation de tout ce qui est administratif (450 000 textes officiels en vigueur) – une vraie pollution de l’esprit – était taxée, le montant en serait tel que la formidable dette de la France pourrait en être remboursée en un clin d’œil !

Deuxième idiotie, celle-là monumentale : la France contribuant pour un peu plus de 1 % à la pollution mondiale, à qui fera-t-on croire que les mesures fiscales françaises auront un effet positif ? Elles n’en auront aucun. Les principaux pollueurs sont la Chine, l’Inde, les États-Unis et, en Europe, les pays de l’Est – dont la Pologne avec ses centrales thermiques ultra-polluantes, mais eux seraient dispensés de prendre des mesures diminuant la pollution ! Et ne parlons pas de l’ex-URSS…

Tout le problème est là. Si les mesures que la France compte imposer étaient prises et appliquées dans le monde entier, cela pourrait être en partie efficace, mais la France seule n’arrêtera pas la pollution mondiale, qui augmentera avec la vente dans une compétition acharnée des véhicules et des avions.

Troisième idiotie ou plutôt ignorance : est-on sûr que le réchauffement climatique est dû exclusivement aux émissions de CO2, alors qu’il suffit d’avoir son certificat d’études pour savoir que, sur de longues périodes, notre planète a connu des cycles climatiques, tour à tour tropicaux et glaciaires, qui n’ont rien à voir avec les pots d’échappement des voitures et des vaches et autres milliards de mammifères grands producteurs de méthane (CH4) ?

Ce n’est pas tout. Si cette taxe devait voir le jour. Il faut savoir que son caractère serait progressif et finirait par peser lourd sur le budget des ménages alors que la France est déjà le pays le plus imposé au monde. Un constat qui me donne l’occasion de rappeler que, depuis qu’il a été élu, Nicolas Sarkozy a créé 11 taxes nouvelles : la taxe exceptionnelle sur les compagnies pétrolières, la contribution sociale sur les stocks options, la taxe sur les poissons, crustacés et mollusques, la taxe sur les huiles et lubrifiants à usage perdu, la taxe sur le charbon, les houilles et les lignites, la taxe sur les entreprises pharmaceutiques, la taxe sur les poids lourds, la taxe sur le chiffre d’affaires des assurance et des mutuelles, la taxe sur le chiffre d’affaires des opérateurs de téléphone, la taxe sur les revenus publicitaires des chaînes privées de télévision…

Et cerise sur le cadeau bourratif : la nouvelle taxe de 1,1 % sur les produits du capital pour financer le nouveau RMI (RSA) faisant passer les prélèvements sociaux de 11 % en 2008 à 12,1 % en 2009. Alors que pendant sa campagne électorale, le futur président de la République nous avait juré de faire baisser de 4 points du PIB (68 milliards d’euros) les prélèvements obligatoires…

Ne croyez-vous pas Monsieur le Président que ça suffit ? Et, si j’avais une prière à vous adresser ainsi qu’à vos collaborateurs, MM. Rocard et Borloo, ce serait pour vous demander d’arrêter d’emm… les Français !

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Comments (15)

  • Anonyme Répondre

    Siniq@….

    "Trop de monde sur cette terre, j’espère que vous appliquez vôtre adage et que ne vous n’ avez pas d’ enfants car charité bien ordonnée commence par soi même."

    J’ai effectivement trois enfants et ma compagne en a trois de son côté, mais les siens ne sont pas de moi, ni les miens ne sont d’elle.

    Question…. Comme les enfants ne se font pas tout seul, la moyenne que vous tentez de m’apposer est elle de 3 enfants ou de 1 et demi enfant ?

    Jaurès@ ….. Pour le triage des déchets qui ne fait qu’augmenter la note de la taxe "ramassage des ordures ménagères". Il est bon de savoir que celle-ci est calculer en fonction de la superficie de votre terrain et non par le nombre d’ habitants d’un appartement ou d’une maison et que cerise sur le gâteau le tri sélectif aboutit au même endroit que les autres ordures.

    Visitez donc une déchetterie et vous comprendrez.

    IOSA

     

    31 août 2009 à 14 h 30 min
  • Jaures Répondre

    A Siniq: reprenez mes interventions sur ce thème: je n’ai jamais, à aucun moment, avancé la moindre certitude sur ce sujet. Comment le pourrai-je alors que d’éminents scientifiques, bardés de diplômes, ont des points de vue opposés ? Il s’agit ni plus ni moins que du "pari de Pascal". A respecter l’environnement nous avons tout à gagner . Par contre, si nous nous laissons aller sans mesure, nous avons tout à perdre, surtout si les scientifiques qui sont persuadés des conséquences des activités humaines sur le climat ont finalement raison.

    31 août 2009 à 10 h 23 min
  • Anonyme Répondre

    Jaures je vous cite,

    Et, s’il se trouve que ce sont les scientifiques qui affirment que les activités humaines participent au dérèglement climatique, nous aurons fait d’une pierre deux coups.

    Vous émettez un doute mais il est vrai que vôtre discours évolue puisque celui du réchauffement planétaire passe de moins en moins. On évolue pour rester politiquement viable, il fallait voir la nouvelle égérie des verts (propre sur elle) se pavaner parmi vos élus socialistes, elle oublie la donzelle que les voix ne lui appartiennent pas.

    Mais la vanité n’ a ni sexe ni couleur politique mais il est vrai qu’ elle sied comme un gant aux arrivistes que sont les verts devenus.

    30 août 2009 à 19 h 07 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Jaures  <<Pour quels inconvénients ?>>
    Aucuns, que du bonheur. Que l’harmonie règne et paix aux femmes et hommes de bonne volonté.

    30 août 2009 à 12 h 44 min
  • Jaures Répondre

    Siniq, vous m’avez mal ou pas lu. Je ne prétends pas discerner le vrai du faux dans les discours scientifiques contradictoires. Mais je constate, avec françois, qu’une maîtrise raisonnée des énergies n’a que des avantages. Alors, réchauffement de la planète ou non, économisons l’énergie, adaptons nos moyens de transport à nos besoins, privilègions les circuits courts, trions nos déchets, nous gagnerons en pouvoir d’achat, en qualité de vie et en indépendance économique.

    Pour quels inconvénients ?

    30 août 2009 à 10 h 31 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Siniq << Ce n’est pas le fascisme qui fait monter le socialisme mais des socialistes dans le monde qui fait monter les fascismes.">
    Le passé récent a montré que le socialisme allié au nationalisme arrive à prendre un raccourci et n’a pas toujours besoin de suivre le processus que vous décrivez. Mais dans le cas général je pense que votre description correspond bien à la réalité.

    30 août 2009 à 9 h 06 min
  • françois Répondre

    @ Jaures

     Et bien justement, non. Les arguments en faveur du réchauffement anthropique ne résistent pas à une analyse objective des faits. Mais je vous avais dit que c’était une religion…

     Maintenant, là où je suis d’accord, c’est que, même si le réchauffement n’est pas dû à l’homme, ce n’est pas une raison pour faire n importe quoi. Mais que l’on soit honnête sur les causes et les objectifs. Economiser les ressources parce qu’elle sont finies me semble parfaitement défendable. Nul besoin d’aller chercher cette chimère de réchauffement anthropique.

    29 août 2009 à 20 h 52 min
  • Anonyme Répondre

    Si vous avez besoin d’ un nouvel impôts demandez un socialiste, il se fera un plaisir de vous en créer un merveilleux, ils ne savent faire que cela d’ ailleurs prendre l’ argent des autres car en gagner par le travail mais horreur, c’est pour bon pour le populo dixit la donzelle du Poitou.

    Iosa

    Trop de monde sur cette terre, j’espère que vous appliquez vôtre adage et que ne vous n’ avez pas d’ enfants car charité bien ordonnée commence par soi même.

    Hans

    Que pensez vous de cette phrase :

    " Ce n’est pas le fascisme qui fait monter le socialisme mais des socialistes dans le monde qui fait monter les fascismes."

    Jaures

    Quand les scientifiques sont de vôtre avis, ils sont parfaits par contre quand ils contredisent vos billevesées alors , il s’ agit de suppôts du grand capitalisme.

    29 août 2009 à 14 h 55 min
  • R. Ed. Répondre

    Si j’étais moins taxé (je travaille déjà plus de la moitié de l’année pour les caisses trouées de l’Etat) je devrais moins travailler, donc moins polluer, puisque travailler = activité humaine, emploi de machines, de transport, d’énergie et de matière première.

    Dans un système basé sur le mode exponentiel, on polluera toujours plus qu’à présent quoique l’on fasse.

    En un siècle, nous sommes passés d’un milliard d’individus à sept milliards et on s’étonne du phénomène de la pollution ?

    Bien sûr qu’il y a pollution, pollution par le nombre d’individus – et d’animaux pour les nourrir qui peuplent cette planète, planète qui est un espace FINI, ce dont je pense que ceux qui nous gouvernent ne se rendent pas compte ou ne veulent pas se rendre compte, alors que le grand principe est

    GOUVERNER C’ EST PREVOIR

    Et heureusement que les Chinois ont mit un frein à la reproduction de leurs populations, sinon, je n’arrive même pas à imaginer dans quel marasme se trouverait notre planète.Quoique, ils veulent nous ressembler, veulent aussi une voiture à la place d’une mobylette et  s’y mettent aussi pour polluer à grosses doses.

    29 août 2009 à 10 h 42 min
  • IOSA Répondre

    The big taxe carbone destinée à renflouer les poches des gouvernants n’est et ne sera jamais la solution pour combler le trou de la couche d’ozone et peu importe si le trou existe ou pas.

    Ce qui est certain, c’est qu’aucune taxe au monde ou dans l’univers permettra de vaincre le réchauffement climatique, puisque personne ne peut aller contre le progrès et l’industrie.

    Alors mettre le fric "volé" aux Français dans des primes pour l’isolation des bicoques ou autres moyens écologiques, c’est mettre de la poudre sur le nez des cornichons prèts à gober tout et n’importe quoi.

    Normal, puisque depuis deux mille ans, on croit encore et toujours au messie….

    Bref, cet article est excellent, mais n’apporte malheureusement pas de solution à effet immédiat et durable.

    Trop de commerce et trop de monde sur terre, voilà le véritable problème.

    IOSA

    28 août 2009 à 23 h 00 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    François <<Ce n’est donc PAS le CO2 qui fait monter la température mais l’augmentation de température qui fait monter le CO2.>>

    Ce qui est tout à fait exact, car une grande partie du CO2 de l’atmosphère se disssout dans les eaux des océans qui recouvrent la planète. Or le CO2 est plus soluble dans l’eau froide que dans l’eau chaude. Un élèvement de température *) de ces masses d’eau peut libérer de grandes quantités de CO2 dans l’air. L’inertie thermique des océans étant très grande, il faut à peu près 800 ans pour que ce phénomène se révèle.

    *) cette élévation de température peut être provoquée par des fluctuations du rayonnement solaire ou une diminution de l’effet albedo et n’a pas forcément pour origine les activités humaines. Si c’était le cas nos ancêtres les hommes des cavernes devaient avoir des occupations bien polluantes car la concentration en CO2 de l’air était à ces époques reculées souvent bien plus élevée qu’elle ne l’est actuellement.. 

    27 août 2009 à 18 h 32 min
  • Jaures Répondre

    A François: a chaque discours qui nie le rôle des activités humaines dans le réchauffement de la planète, on peut opposer un autre, contraire et tout aussi argumenté. Cependant, les économies d’énergie n’ont que des avantages: factures moins élevées, moins de pollution, meilleure gestion des ressources, indépendance économique, commerce extérieur, etc…

    Alors que le gaspillage n’a que des inconvénients.

    Et, s’il se trouve que ce sont les scientifiques qui affirment que les activités humaines participent au dérêglement climatique, nous aurons fait d’une pierre deux coups.

    27 août 2009 à 17 h 50 min
  • françois Répondre

     Quelques données (PAS des arguments, des DONNEES ce qui signifie des FAITS) montrent l’idiotie de cette taxe.

      L’homme rejette 1% du CO2 rejeté par la nature dans l’atmosphère. Le CO2 représente 10% des gazs à effet de serre contenus dans l’atmosphère. Les rejets humains de CO2 représentent donc 1 pour mille des gazs à effet de serre rejetés dans l’atmosphère. Même si les gazs à effet de serre sont responsables du réchauffement ( ce qui n’est pas prouvé, bien au contraire), comment peut on croire qu’influer sur 1 pour mille de ces gazs peut avoir une influence décisive?

      Les forages dans les calottes glaciaires ont montré de manière indiscutable que dans l’histoire du climat de la terre, aussi loin que l’on remonte (quelques centaines de millions d’années tout de même) la température montait D’ABORD et environ 800 ans après la concentration en CO2 montait. (de même, une diminution de température PRECEDAIT d’environ 800 ans une baisse du C02). Ce n’est donc PAS le CO2 qui fait monter la température mais l’augmentation de température qui fait monter le CO2.

     Si on s’amuse à mettre sur le même graphe l’évolution des températures depuis 1 siècle et la consommation d’énergie fossile (équivalent aux rejets de CO2 par l’homme) sur la même période, on constate:

                      -Pour la consommation d’énergie fossile, une courbe qui part de zéro vers 1810, monte doucement jusqu’en 1947/1948 (c.a.d. une progression lente mais régulière de la consommation sur la période). La pente de cette courbe augmente brutalement à partir de cette date et progresse régulièrement jusqu’à aujourd’hui ( c.a.d. une augmentation forte et régulière de la consommation de 1947 à aujourd’hui)

                      -Pour les températures on note peu d’évolutions de 1810 à 1905. De 1905 à 1940, on observe une augmentation de 0,45°. DE 1940 à 1975, on observe une diminution de 0,25°. De 1975 à 1998 une augmentation de 0,45°. De 1998 à aujourd’hui, une stagnation, voire une légère diminution. Il y a donc au moins 2 périodes assez importantes dans le dernier siècle où la température s’est stabilisée ou a diminué de façon significative pendant que la consommation d’énergie fossile ( et donc les rejets de CO2) était en forte augmentation.

     Ces quelques exemple ne sont qu’une petite partie des faits qui montrent que le rôle du CO2 dans le réchauffement non seulement n’est pas prouvé mais a même toutes les chances d’être marginal. Baser une taxe carbone sur une erreur d’appréciation est non seulement stupide mais aussi nuisible. Tout l’argent dépensé pour cette chimère ne pourra pas l’être pour des causes plus utiles et fondées.

     Mais il est vrai qu’aujourd’hui, le réchauffement anthropique est devenu une religion. Je crains donc que les observations scientifiques soient de peu de poids face au dogmatisme et aux ayatollahs qui savent si bien distiller la peur dans les esprits…   

       

    26 août 2009 à 17 h 14 min
  • Jaures Répondre

    La taxe carbone, imaginée par Sarkozy avec la complicité d’un Rocard vermoulu, est une véritable escroquerie destinée uniquement à limiter la débâcle des comptes de l’état.

    Si le gouvernement était cohérent, il affecterait le produit de cette taxe aux économies d’énergie (isolement des logements, développement des énergies renouvelables, recherche,…). Les ménages retrouveraient alors sur leurs factures d’énergie les économies réalisées, l’environnement serait moins pollué, les importations d’énergie diminueraient,…

    Bien entendu, il n’en est pas question. Ces rentrées permettront de maintenir le bouclier fiscal, de compenser les cadeaux sans contrepartie accordés aux restaurateurs (contre une adhésion à l’U.M.P), …

    Attendez-vous à une "taxe grippe A" dans les tous prochains jours.

    26 août 2009 à 16 h 17 min
  • richa83 Répondre

    Après le "système social" que le monde nous envie, voici venir "la taxe carbone" que le mode nous envie et se dépêchera de ne pas copier!!!!

    26 août 2009 à 12 h 46 min

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