Laissons les entreprises travailler

Laissons les entreprises travailler

Christophe Machard, patron du bureau d’études « Intégrale Environnement » est président de l’association Réseau Entreprises, qui regroupe quelques centaines de chefs de petites et moyennes entreprises, surtout autour de Roissy. Il revient ici sur les freins à l’esprit d’entreprise dans notre pays.

Vous présidez une association d’entreprises et vous êtes donc aux premières loges pour comprendre les besoins des entrepreneurs. Pourriez-vous nous les exposer ?

Les entreprises se classent en deux catégories. Les grands groupes et les autres. Les grands groupes n’ont pas forcément les mêmes problèmes que les PME ou les TPE. C’est pourtant pour les grands groupes que sont pensées la majorité des lois, même si on prétend le contraire.
Or, plus de 90 % des entreprises françaises sont des TPE (2,2 millions d’entreprises), qui emploient 3,5 millions de personnes, ce qui en fait les premières créatrices d’emplois, mais aussi de richesses.
Pour en revenir aux besoins des entreprises, ce qui leur manque le plus, ce sont les capitaux ou, plus généralement, les fonds propres. Quelle que soit la taille des sociétés concernées.
Les aides publiques, les subventions, reviennent à augmenter les fonds propres d’une entreprise. Et ces aides publiques supposent qu’on monte des dossiers compliqués, qu’on discute avec des agences publiques complexes… Bref, il faut être une boîte de bonne taille pour être crédible et recevoir des subventions.
Résultat : les aides publiques vont plutôt à des sociétés de taille moyenne (de plus de 10 ou 50 salariés) qui, par définition, vont créer moins d’emplois que celles de moins de 10 salariés (car le ratio fonds propres par salarié y sera plus important que dans les petites entreprises). Alors que ce même argent, sur des sociétés de moins de 10 personnes, c’est tout de suite des nouveaux emplois…
Par ailleurs les entreprises sont submergées de paperasserie. La réglementation impose aux entreprises deux types de coûts : ceux engagés pour respecter les exigences réglementaires et ceux découlant des obligations liées à la présentation d’information pour rendre compte de la conformité à ces exigences. (Les obligations en matière de présentation d’information, ou exigences administratives, correspondent aux dispositions législatives ou réglementaires, en vertu desquelles une entreprise est tenue de présenter de l’information au gouvernement ou à des tierces parties.) Pour la plupart des petites entreprises, c’est le second type de coûts – les tâches consistant à remplir des formulaires, à demander des autorisations, à présenter régulièrement des déclarations et à tenir des registres à jour – qui représente le fardeau le plus lourd.

Selon vous, quel est le frein le plus puissant à la création d’entreprise ?

Le manque de trésorerie. Cela est dû à l’absence de financement initial. Les banques sont très coupables. Elles ne prennent pas de risque. Or, une création d’entreprise comporte toujours un risque…

Quelles sont les revendications des patrons de PME à l’égard des pouvoirs publics ?

Laissez-nous travailler ; arrêtez de nous racketter ; faites-nous confiance !

Avec votre association, vous avez organisé un colloque, qui a connu un vif succès, sur le rôle des entreprises dans le développement des zones d’activité. Or, autant le sujet du développement durable est « à la mode », autant il est peu fréquent d’entendre parler du rôle des PME dans ce domaine. Pouvez-vous nous en dire un mot ?

Les PME n’ont pas à rougir de leurs actions dans le domaine du développement durable. Outre le fait que ce ne sont pas les PME qui sont responsables des pollutions à grande échelle que l’on a pu voir, les PME qui vivent sur un territoire (au sens propre du terme, il n’y a pas de fond de pension allogène et lointain), ne souhaitent pas voir dépérir celui-ci.
Les PME sont bien souvent à la pointe du développement durable, mais comme elles le font réellement, elles ne prennent pas le temps de communiquer dessus. Les associations peuvent y remédier…

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Comments (2)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Las entreprises devraient pouvoir entreprendre pour satisfaire aux besoins de leur clientèle. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles ont été créées, du moins il serait légitime de le croire.

    Que nenni, en France les entreprises sont traitées comme des vaches à lait servant ä payer des cotisations et des taxes qui seront ensuite redistribuées selon le principe du plus hurlant, la rue ayant l’absolue priorité.

    Enrtepreneurs, faites-vous plaisir, laissez tout tomber. Au lieu de ruiner votre existence et votre santé, regardez Star Ac et Michel Drucker,  allez à la pêche à la ligne, bref faites comme tout le monde…

    Vous aurez en prime l’infini soulagement de ne plus vous faire traiter de salauds de patrons!

    Mr.Hollande qui sera bientôt jobless, pourrait prendre la relève, et créer une société sociale pour socialistes en manque. Cela le changerait sûrement et illuminerait enfin sa vie stérile de désoeuvré.

    1 juin 2008 à 10 h 08 min
  • Florin Répondre

    Que les p’tits entrepreneurs se rassurent : il suffit sans doute de s’habiller d’une chemise rouge, de mettre une cravate fuchsia à pois, et d’imprimer ses cartes de visite sur du papier arc-en-ciel … vous serez bien reçus !!! La preuve à la mairie de Paris, où l’on saupoudre (avec NOTRE pognon) toutes sortes d’assoces et autres groupements plus ou moins occultes … ça me démange d’écrire "mafieux", mais je reste poli …

    28 mai 2008 à 11 h 28 min

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