L’avenir de la mondialisation

L’avenir de la mondialisation

La mondialisation s’est accompagnée de l’accroissement fantastique des dettes publiques et privées, encouragées par les politiques très laxistes des banques centrales qui ont longuement pratiqué des taux d’intérêt voisins de zéro, voire négatifs.

L’heure de payer la facture finira par sonner !

La dette publique de la Grèce a atteint une telle ampleur que ce pays ne pourra pas l’honorer, malgré les terribles mesures d’austérité imposées à ses habitants. À travers le monde, de nombreux pays sont endettés au-delà du raisonnable.

En Europe, l’Italie et la France ne sont pas à l’abri de spéculations hostiles, et risqueraient d’être étranglées en cas de remontée des taux d’intérêt.

Comment en est-on arrivé là ?

Maurice Allais, Prix Nobel d’économie, n’avait cessé de dénoncer la spéculation mondiale massive qui s’est développée à un rythme frénétique au moyen de produits de plus en plus élaborés et opaques, et alimentée par un crédit débridé.

En effet, le mécanisme du crédit aboutit à la création de monnaie ex nihilo, puisqu’on peut acheter sans payer et vendre sans détenir. Le monde est devenu un gigantesque casino où les montants échangés sont sans commune mesure avec la création de richesses réelles.

L’économie mondiale repose aujourd’hui sur de gigantesques pyramides de dettes prenant appui les unes sur les autres et ne reposant que sur des promesses de payer.

Jamais une telle instabilité n’est apparue, créant une telle menace d’un effondrement général.

La délocalisation des profits et des patrimoines a causé l’évasion des recettes fiscales.

Ainsi, en France, pour les entreprises jetées en pâture à l’opinion publique par les « Paradise Papers ».

De même pour les particuliers : les riches Grecs ont placé leurs avoirs en Suisse. Beaucoup de Français, parmi les plus aisés, sont exilés fiscaux en Belgique, en Suisse ou en Grande-Bretagne. Et le retraité qui s’installe au Portugal procède de la même démarche.

(Le bon sens populaire dit qu’il n’y aurait pas de paradis fiscaux s’il n’y avait pas des enfers fiscaux.)
Le libre-échangisme mondial met en concurrence la main-d’œuvre des pays développés avec celle des pays émergents, ce qui a provoqué la stagnation des salaires et la montée du chômage lié aux délocalisations. D’où une baisse des recettes fiscales et des cotisations sociales ; et une montée des dépenses d’assistance, pour rendre supportables les conséquences sociales des délocalisations.

L’immigration, sorte de délocalisation à domicile, a les mêmes conséquences, en y ajoutant la prise en charge d’une famille supplémentaire.

Tout ceci a creusé les déficits pendant des dizaines d’années.
De plus, le redressement financier est difficile, car chaque campagne électorale apporte son lot de bonnes raisons de « laisser filer ».

Les candidats doivent fidéliser leurs clientèles électorales par l’octroi de subsides puisés sur les fonds publics.

Ils doivent aussi ménager les groupes ayant un fort pouvoir de nuisance ou de blocage.

Il n’est donc pas facile de diminuer les dépenses.

Dans ces conditions, le seul recours possible est de taxer encore davantage les classes moyennes, en faisant appel à leur sens des responsabilités. Mais leur civisme ne peut qu’être découragé par l’arrogance de l’oligarchie financière, et leur sentiment d’être trahies par les dirigeants politiques. Il faut donc s’attendre à la poursuite d’une course vers l’abîme.
Et après ?

Ce monde instable, construit sur des dettes gigantesques, ne peut que s’effondrer, avec trois conséquences possibles :
– L’éclatement de la zone euro, voire de l’Union européenne ;
– La fragilisation du monde occidental ;
– Une nouvelle donne géostratégique mondiale.

Mais dire ce qui sortira de l’effondrement du système mondialiste est encore plus délicat que l’était naguère la prévision de l’avenir de la Russie et des pays de l’Est après la chute du communisme.

Il est possible que la reconstruction se fasse par un recours à de vieux principes – bons ou mauvais : Réhabilitation des États-nations, protectionnisme, relocalisations, dirigisme…

Et, pour éviter une nouvelle catastrophe économique, il faudrait aussi pouvoir interdire aux États de s’endetter pour couvrir leurs dépenses courantes. (Vœu pieux ?)

On serait ainsi bien loin de « la fin de l’Histoire » telle que l’envisageait Fukuyama !

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Comments (4)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    Monsieur Croella , vous écrivez d’ assez bons articles dans les ” 4 Vérités ” , mais, curieusement, ils ne font pas le ” buzz ” ! la raison ? ils ne sont pas démagogiques ! persévérez cependant dans cette voie , élevez le niveau de cette feuille d’ information … en vous documentant davantage aussi !

    2 janvier 2018 à 13 h 46 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    l’ avenir de la mondialisation ?

    l’ Histoire nous a appris que les voies … commerciales de la mondialisation étaient éphémères !

    tout passe, tout lasse !

    1 janvier 2018 à 14 h 15 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    autre élément dont il faudrait également tenir compte : …

    à l’ évidence, les dettes, toutes les dettes, ne peuvent plus être remboursées et moins encore dans leur intégralité ; il faudra donc que les ” préteurs-souscripteurs ” se contentent du seul versement des intérêts … En somme les emprunts émis par les Etats c’ est une sorte de … pyramide de Ponzi … Nous vivons avec et sur des ” valeurs ” monétaires virtuelles et les seuls à espérer pouvoir s’ en tirer seront : les Etats, les Banques, et … les premiers remboursés

    p.s. : il en va de même avec la spéculation sur le bit-coin

    30 décembre 2017 à 16 h 01 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    le problème des dettes c’ est l’ argent virtuel et donc les ” planches à billets centrales ” pour ” stimuler ” l’ économie, pas le laxisme des banques lesquelles placent dans leur actif les emprunts qui sont souscrits auprès d’ elles et empruntent à un taux zéro *** une monnaie de singe !

    *** moi quand je prête 10 euros à un copain c’ est 10 euros que je n ‘ai plus, pas elles !

    26 décembre 2017 à 11 h 03 min

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