Le calamiteux bilan du quinquennat

Le calamiteux bilan du quinquennat

Le discours de Carcassonne, le 19 mai dernier, marque le lancement quasi officiel de la campagne présidentielle de M. Hollande.
Il y a présenté un bilan flatteur, où les promesses de 2012 sont considérées comme réalisées, l’économie remise sur les rails de la croissance, la société plus juste et les réformes économiques, sociétales ou éducatives accomplies.
Conformément au plan initial, la période de redressement et d’efforts ayant porté ses fruits, il va pouvoir passer à la phase de redistribution, qui aurait d’ail­leurs commencé avec la suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu.

Dans le même temps, le chef de l’État, en bon secrétaire du PS qu’il est resté, passe son temps à régler les problèmes internes de la gauche : faire rentrer dans le rang les frondeurs grâce au ralliement surprise de Mme Au­bry, réintégrer les Verts dans le giron majoritaire par des promesses inconsidérées pour le sommet sur le climat, amadouer les partis de gauche par quel­ques signaux tels que la repentance ou la rencontre avec Castro…

On croit rêver ! Mais sur quelle planète évolue-t-il ?
Qui se préoccupe de l’avenir du pays ? Les réformes entreprises (CICE, pacte de responsabilité, loi Macron, école…) restent superficielles, l’État demeure massivement endetté et son poids sur la richesse nationale toujours aussi lourd…

Le léger sursaut de croissance constaté semble davantage provoqué par la baisse momentanée des prix des produits pétroliers que par un mouvement de fond généré par une politique volontariste.
Le chômage ne recule toujours pas.

Cependant, le président sortant s’estime le meilleur candidat de la gauche et pense avoir toutes ses chances de gagner en 2017, malgré un bilan calamiteux et une impopularité record pour un président de la Ve Républi­que.
À droite, tout s’ordonne autour des primaires et de la présidentielle.
Dans ce but, M. Sarkozy s’est emparé du parti, se mue en homme de la synthèse pour restaurer l’unité de l’UMP, et fait les yeux doux au centre.
Les ténors se positionnent pour la primaire qui a fini par s’imposer dans une organisation où règne plutôt le culte du chef. L’opposition n’existe qu’en fonction de l’échéance de 2017 et chaque prétendant ne réagit aux mesures gouvernementales que pour se distinguer ou prendre ses concurrents de vitesse, comme l’a démontré M. Le Maire sur la réforme du collège. Le parti réfléchit à un programme présidentiel qui remplace tout corpus idéologique.

L’emballement et l’irréalisme des politiques trouvent en partie leur origine dans le quinquennat qui accélère la vie publique et ins­taure une campagne permanente, libère les ambitions effrénées au sein des partis, devenus de simples machines électorales sans programme ni stratégie, et impose un gouvernement à court terme sans vision d’avenir.
Merci, M. Chirac, pour ce ca­deau politicien ! Il est urgent de réparer cette erreur et de changer les institutions.

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Comments (3)

  • DENISOT Claude Répondre

    Bientôt 3 ans que je suis en retraite sur des montants identiques (merci pour le gel des retraites) mais 3 ans pendant lesquels je ne constate que nouvelles amputations.

    5 juin 2015 à 7 h 56 min
  • Lyle Répondre

    Ce manque de moralité est effrayant, cet homme lèse les vieux qui ont gagné leur retraite , ils ne faisait pas 35 h, il lèse les enfants qui ne sont plus considérés pareil si les parents qui travaillent gagnent mieux leur vie, il récompense les fainéants, il oublie les chômeurs etc, et il y en a qui croit en lui….qui???ceux qui vivent sur le dos des autres, alors .

    4 juin 2015 à 9 h 01 min
    • Bistouille Poirot Répondre

      @denizot
      Le jeune retraité est confronté à un gel que le réchauffement climatique n’est pas prés de liquéfier. Vous vous trouvez au sommet de la Mer de Glace quand mon linceul en emprunte l’écoulement sans l’espoir d’en atteindre le cône de …déjection. Vous savez,… cet estuaire aux coordonnées variables et qui nourrit les océans.
      @Lyle
      Mes enfants et petits enfants ont été relativement épargnés mais je crains pour la troisième génération le sort réservé à vos propres petits. Bistouille Poirot

      6 juin 2015 à 11 h 49 min

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