Le chômage va tuer l’euro

Le chômage va tuer l’euro

Aujourd’hui, l’Europe va mal. En France, on compte plus de 3 millions de chômeurs et ce chiffre ne pourra qu’augmenter dans les mois qui viennent. De nombreux économistes, de droite ou de gauche, reprochent au gouvernement actuel de la France son « immobilisme ».
En Grèce, les mesures annoncées prévoyant une incroyable diminution du pouvoir d’achat lancent les manifestants dans les rues. En Espagne, des foules immenses descendent dans la rue et s’opposent aux forces de l’ordre. De très nombreux Allemands n’hésitent pas à descendre aussi dans la rue : ils refusent de payer pour les erreurs commises dans les au­tres pays de la zone euro.

Pratiquement partout, la police, voire l’armée, sont obligées d’intervenir pour « le maintien de l’ordre ».
La situation ne peut que s’aggraver. Il n’y a pratiquement plus de progression du pouvoir d’achat.

En France, les analyses les plus optimistes prévoient une progression du pouvoir d’achat bien inférieure à 1 % par an. Et, quand on veut ramener le déficit public à moins de 3 % dès 2013, on ne peut le faire qu’en diminuant les allocations distribuées et en augmentant les impôts prélevés. On réduit donc automatiquement le pouvoir d’achat des Français.

En Europe, toutes les mesures annoncées indiquent la volonté de réduire de façon importante les déficits de tous les pays dès 2013. Il y aura donc des réductions de pouvoir d’achat partout. Et des troubles sociaux partout.
La situation n’est pas meilleure dans le monde.

Le mauvais fonctionnement de l’Europe crée, en effet, des perturbations : quand les achats des clients européens diminuent, les fournisseurs japonais ou américains sont obligés de réduire leurs productions.

De plus, des parités fixes lient entre elles les économies japonaises ou américaines à l’économie chinoise. Le gouvernement chinois utilise cette parité fixe pour inonder le monde entier de produits chinois pas cher. Du coup, le gouvernement américain aide ses entreprises qui exportent pendant que les producteurs français délocalisent une partie plus ou moins importante de leur production en Chine.
Le mal dont souffre l’euro est bien connu : c’est l’inflation par les coûts.

Pour différentes raisons, les prix à la production augmentent de façon différente dans chaque pays européen.
Or, en 1999, quand les pays européens ont décidé de créer l’euro, ils ont choisi de lier les anciennes monnaies nationales à l’euro par une parité fixe. Et ils n’ont pas modifié cette parité fixe depuis 12 ans. Ainsi les prix à la production en France sont-ils supérieurs de 16 % environ aux prix allemands. Ne parlons pas des prix grecs, espagnols ou portugais.

Le remède actuellement proposé en l’Europe est mauvais, car inapplicable.
Les gouvernements européens ont, en effet, décidé de créer un ministère européen des Finan­ces. Au sein même du ministère des Finances de la France, de la Grèce ou de l’Espagne, travaillera une équipe de hauts fonctionnaires européens qui donneront des ordres et vérifieront que les directives européennes sont bien appliquées.

Jamais les pays européens n’accepteront les interventions de ces « étrangers ». Une telle mesure est inapplicable.
Or, un remède efficace semble évident : il faut modifier les parités.

Il faut que les États décident aujourd’hui, d’urgence, de modifier les parités liant les anciennes monnaies à l’euro. Ce qui correspondrait actuellement à une dévaluation de 16 % environ de l’ancien franc par rapport à l’ancien mark.

On peut y arriver de 3 façons :

– En abandonnant l’euro pour revenir aux anciennes monnaies. C’est ce que les marchés vont imposer à l’Europe si elle persiste dans l’erreur (mais les Européens peuvent aussi le faire volontairement).
– En conservant l’euro et en modifiant les parités choisies en 1999. C’est ce que les opinions publiques semblent préférer.
– Enfin, en remplaçant le système à parité fixe choisi en 1999 par le système des cours flottants.
Chaque solution a ses avantages et ses inconvénients. Mais les ministres des Finances européens doivent se réunir d’urgence pour appliquer enfin le bon remède au mal européen.

Partager cette publication

Comments (13)

  • QUINCTIUS CINCINNATUS Répondre

    @ goufio

    mais nous sommes en dépression !

    12 octobre 2012 à 18 h 06 min
  • goufio Répondre

    A Daniel- Vous écrivez « les hommes passent après le fric, les torrents de fric qui ont sauvés les banquiers », ce que vous écrivez est erroné car le système bancaire repose sur les règles de Bâle I, puis II et III depuis déc 2010. Ces règles obligeant les banques à prêter selon les ratios Cooke puis Mc Donough, qui permettent aux banques de détail de prêter entre 12,5 à 25 fois, soit leurs capitaux propres, soit les dépôts des particuliers et des entreprises. Ce sont des décisions politiques pour favoriser le développement économique en prêtant aux particuliers pour acheter leur maison, leur voiture et des tas de choses à crédit dont vous avez très certainement bénéficiez à titre personnel, en prêtant aussi aux entreprises pour réaliser leurs projets. Mais quand le système se grippe, la volonté politique du départ doit assurer et c’est ce qui s’est passé, sinon nous serions dans une dépression et vous n’auriez pas ou n’auriez plus de fric vous-même. Vous êtes déçu, certes, mais vous avez bien profité du système comme nous tous et maintenant que l’ardoise salée va arriver vous voudriez vous en exonérer, ce ne sera pas possible. Les banquiers que je n’aime pas non plus, mais pour d’autres raisons, n’y sont pour rien, il faut vous tourner vers nos dirigeants politiques quel qu’ils soient, car le mal est là, dans l’incompétence caractérielle de ces personnes qui promettent sans savoir de quoi ils parlent et nous ont accumulé une dette publique de maintenant 1 825 milliards pour acheter à crédit une « paix sociale » momentanée. Soit dit que cette dette n’a rien à voir avec la précédente d’origine bancaire. Si vous préférez il y a les deux cumulées. Mais cette dette publique est le résultat des dépenses faites par les présidents Mitterrand : 600 milliards, Chirac : 585 Mrds, Sarkozy : 515 Mrds et Hollande c’est 625 Mrds qu’il faut prévoir au minimum. Voilà maintenant vous savez mieux ce dont il retourne. Je ne vous agresse pas, je vous informe amicalement car on ne vous dit pas la vérité, c’est tout. Cordialement

    11 octobre 2012 à 19 h 27 min
  • OLIVIER Répondre

    Monsieur Trémeau continue à attribuer le chômage, conséquence sociale des délocalisations, à des causes essentiellement monétaires. Tout est simple. Les exportations font les emplois, les importations font le chômage. Comme le disait quinctius cincinnatus, si à niveau de salaire très fortement inégal, aucune barrière douanière ne vient tempérer les échanges, on n’a plus d’autre choix que d’espérer des salaires “chinois”. On n’est plus dans le libre-échange, mais dans le laisser-fairisme. Vaut-il mieux payer sa chemise plus chère ou perdre son emploi ? Mr Trémeau ferait bien de (re) lire Maurice Allais.

    9 octobre 2012 à 21 h 57 min
  • ozone Répondre

    L’euro est déjà mort,c’est son zombi qui bouge encore.

    9 octobre 2012 à 20 h 05 min
  • R. Ed. Répondre

    La France aurait abandonné le franc ?

    Oui, peut-être mais pas sa centième partie, """ le CENTIME """, qui est la centième partie du franc, la centième partie de l’euro étant l’eurocent ou le cent.

    Cinquante centièmes d’euro, oui, pourquoi pas, mais cinquante centimes d’euro, c’est comme couper une pomme en deux et se retrouver avec deux demi poires.

     

    Je ferai remarquer que le centime existe encore, chez les Suisses et en centre Afrique, donc on ne peut pas le "substituer", on se retouve donc avec le même mot qui veut dire deux choses différentes, et ce dans la langue française qui se dit la plus concise au monde.

    Avoir tous les jours des billets libellés en euro devant les yeux et mettre un "S" à euro au pluriel, les billets seraient-ils tous faux ?

    8 octobre 2012 à 11 h 19 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ Florin

    le docteur Trémeau est certes un homme sympathique et  dont les articles  , dans les 4V²  ," reflètent"  ce que beaucoup de gens aimeraient croire ( comme N.D.-A. et les sympathisants de D.L.R. ou ceux du F.N.) , mais ce n’est effectivement pas une raison suffisante pour le laisser persévérer à longueur de semaines dans l’erreur et les lecteurs dans l’ignorance

    8 octobre 2012 à 9 h 03 min
  • Florin Répondre

    C’est quand-même embêtant de lire, encore et encore, la même litanie totalement à coté de la plaque, qui décrédibilise le blog dans son entier.

    Y’a-t-il un patron chez les 4V ? Lit-il les articles publiés ?
    Si oui, cela veut dire qu’il cautionne la méthode. A savoir, un mensonge souvent répété finit par s’imposer comme étant la vérité.

    Proposer de modifier la parité monétaire des feux-monnaies nationales au sein de l’euro, c’est comme demander de changer la recette d’un gâteau, après l’avoir avalé et digéré … Peu ragoûtant, n’est-ce pas ?

    7 octobre 2012 à 22 h 12 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ MINUX75

    lorsqu’il n’y aura plus QUE des fonctionnaires , croyez vous ALORS que le risque " d’émeutes " sera supprimé ?

    dans la réalité le fonctionnement semble bien être le suivant :

    les " conseillers ( non élus ) " des hommes politiques " ( élus ) ainsi que les hauts fonctionnaires ( eux aussi non élus ) CONTRÔLENT le pouvoir …  ces éminences grises étant généralement issues de la même promotion de l’E.N.A. … il en va d’ailleurs de même dans la plus part des " grandes entreprises " ( le noyau " dur " étant formé de personnes issues de la MÊME grande école )

    de sorte qu’un " petit " fonctionnaire pauvre sera peut être plus qu’un autre ( frustration , désir de voir la tête de son supérieur à la pointe d’une pique ) l’émeutier rêvé ( et rêvant de prendre le pouvoir …  la Révolution Française ce fut ça en grande partie : la substitution des têtes ! )

    7 octobre 2012 à 16 h 54 min
  • Daniel Répondre

    Minux 75
     Le chômage n’existe pas spontanément.  Il ne peut exister que s’il est créé, organisé et voulu. Le travail est infini, c’est ainsi et seuls les hommes au pouvoir peuvent changer la règle naturelle.
    Seul un détournement du fruit du travail utile vers un gaspillage et/ou un détournement pour une accumulation de capital produisant des intérêts peut produire du chômage. 
    La dictature est actuellement en passe de réussir sur le monde entier, via la traitrise des gouvernements suite aux diverses formes de corruption.  Pompidou gentil a été le premier à signer la vente et il a fort rapidement emporté son secret dans la tombe au moyen d’un de ces nombreux cancers intervenus ici et là autour de la perte d’indépendance des démocraties.   Fait gaffe Sarko, toi qui a beaucoup servi!. Mais c’est vrai que tu vas peut être encore servir!. un bon petit soldat comme toi!.
    Mais qu’est ce qu’on d’viendrait sans l’alternance?!.

    6 octobre 2012 à 23 h 59 min
  • goufio Répondre

    L’euro, monnaie unique est un moyen d’échange.
    Les impôts prévus par le gouvernement Ayrault de 7 Mrds en juillet 2012 et 20 Mrds en 2013 ne font que s’ajouter aux 19 Mrds en cours du gouvernement Fillon, soit une ponction annuelle de 46 Mrds qui ne manqueront pas forcément à la consommation mais très certainement à l’investissement dans l’hexagone. Il n’y aura pas réduction du pouvoir d’achat immédiatement mais seulement en conséquence des investissements non réalisés. Et surtout des nouveaux impôts qui taxeront tout le monde car les riches vont diminuer leurs assiettes taxables et renoncer à s’exposer aux impôts.
    Il y aura chômage dès lors que des investissements prévus en France ne le seront pas et viendront dynamiser les IDE
    Le mal de l’euro n’est pas l’inflation par les coûts, c’est le système productif qui connaît cette inflation, la monnaie n’étant qu’un moyen d’échange.
    Pour la énième fois, les parités ne peuvent pas être modifiées dans le système de l’euro*monnaie-unique, les monnaies nationales ayant été abandonnées par conversion dans l’euro. C’est inouï l’incapacité de M Trémeau à ne pas vouloir comprendre que le Franc, le Deutch-mark etc n’existent plus et donc il ne peut y avoir de dévaluation de ces monnaies par rapport à l’euro.

    La mesure inapplicable est le « Traité dit budgétaire européen », car aucun pays de l’Euroland Allemagne comprise ne pourra réduire sa dette de 1/20e par an, car cela entraînerait non pas une récession mais une véritable dépression économique inusitée.
    Le retour aux monnaies nationales ne pourrait se faire sans un véritable désordre monétaire, car il faudrait que chacune des monnaies fassent la preuve de la confiance en elle auprès des utilisateurs, a fortiori si plusieurs monnaies se retrouvaient sous le baptême du feu en même temps.

    La solution de la monnaie commune prônée en 1992, a fait long feu devant les « supers-stratèges » de l’époque qu’étaient F Mitterrand, J Delors et J Chirac, trois grands économistes-monétaristes comme chacun le sait !!! Plus sûrement des opposants à la Grande-Bretagne qui avait raison quand même. Mais est-ce que ces dirigeants politiques vont payer un jour leurs erreurs autrement que par leur non-réélection ? Ils bénéficient quand même des largesses qu’ils se sont votés sans impunité avec des retraites dorées de 30 000 EUR par mois pour un président et 18 000 EUR pour J Delors. A nous l’ardoise. Mais le peuple va arriver très rapidement à la conclusion tout seul. Et B Trémeau partira avec l’eau du bain.

    Note 1/20, car les fondamentaux sont toujours ignorés.

    6 octobre 2012 à 18 h 39 min
  • MINUX75 Répondre

    Bonjour Il est clair que tout a été fait depuis quarante ans pour fabriquer de toute pièce du chômage, ce n’est pas un hazard . Que ce soit l’augmentation des dépenses publiques, le financement par de la fiscalité indolore, l’augmentation de la TVA, le recours au franc fort puis à l’euro, les statistiques truquées pour minimiser le montant du chômage. Le recours à “l’anti racisme” pour occulter le problème du chômage. Le travail continu d’un service de propagande musclé ainsi qu’un déluge ininterrompu de textes législatifs creux destiné à faire croire que l’on “crée des emplois”. Tout a été fait pour augmenter le montant du chômage Aussi, il n’y a pas de solutions qui fonctionnent vu que la volonté des pouvoirs publics consiste précisément à tout faire pour que le chômage augmente. Le travail de sape se fait 365 jours par an et 24H/24. Au vu des résultats, on peut dire sans exagérer que le diable travaille sans relâche. http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/lente-derive-vers-une-dictature-48193 La seule chose qui fait peur aux pouvoirs publics et qui les empêche de faire exploser à tout va le chômage, ce sont les émeutes, la France est une dictature de fonctionnaire tempérée par l’émeute.

    6 octobre 2012 à 2 h 24 min
  • Daniel Répondre

    Titre:  "Le chômage va tuer l’euro" 
    …   après avoir tué les chômeurs mais il est vrai qu’ils ne servent pas à grand chose et que les hommes passent après le fric, les torrents de frics qui ont sauvé les banquiers qui eux n’ont pas chômé pour reprendre le pouvoir et exploiter par tous les moyens l’irresponsabilité des élus qui bradent la France.

    4 octobre 2012 à 23 h 44 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    la démonstration est laborieuse lorsqu’on a été un partisan de l’euro

    en réalité c’est l’euro qui vivifie le chômage

    Monsieur Trémeau doit écrire ses articles son cerveau se regardant dans une glace !

    3 octobre 2012 à 19 h 29 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *