Le désastre économique américain

Le désastre économique américain

Alors que les milieux financiers restent té­tanisés par la crainte d’une nouvelle dé­faillance d’État souverain, il se murmure, depuis 2010 (et la presse économique commence à s’en faire l’écho), que la véritable catastrophe à venir, sera celle des muni-bonds, titres de créances émis par les collectivités locales américaines couvertes de dettes et proches de l’insolvabilité

L’agence de notation Moody’s ne vient-elle pas de s’en inquiéter et de sonner l’alarme, chiffrant à 3 000 milliards de dollars le montant des encours qui pourraient prochainement faire défaut ? (MoneyWeek n° 120).

Car, à l’image des crédits subprimes estimés à 4 000 milliards de dollars, ces muni-bonds ont été découpés en tranches et titrisés plusieurs fois, si bien qu’il est bien difficile, actuellement, de savoir où ils se cachent dans les bilans des banques… ou nos placements !

L’éclatement d’une bulle sur cette classe d’actifs pourrait avoir un effet cataclysmique sur le système financier mondial, avec des conséquences bien peu prévisibles.

Nous voilà prévenus. Hélas, ce n’est pas tout, et la planète finance nous réserve pire encore ! Nous sommes sur le point de découvrir que nos « alliés » américains, tout comme la Grèce, mentaient effrontément, et depuis des années, sur l’état réel de leur économie. Et cela pourrait, selon le bulletin n° 47 du GEAB (Global Europe Anticipation Bulletin), éclater courant 2011…

Parlons d’abord du dollar évalué, depuis 1973, par rapport à son indice USDX composé du panier de devises suivant : euro (57,6 %), livre sterling (11,9 %), dollar canadien (9,1 %), couronne suédoise (4,2 %), franc suisse (3,6 %) et yen (13,6 %). On voit que, sur ces six devises, le dollar canadien, marginal sur le plan international, la livre sterling et le franc suisse, partenaires commerciaux secondaires des États-Unis, et la couronne suédoise, ne peuvent pas être considérés comme un choix pertinent et fiable permettant de juger de la réelle évolution du billet vert.

L’équipe du GEAB a donc eu l’idée de composer son propre indice du dollar US, en y intégrant, outre l’euro et le yen, deux autres monnaies représentatives des échanges mondiaux et de la gestation d’un monde désormais polycentrique, soit le real et le yuan. Et là, surprise ! En refaisant les calculs, en glissement sur seulement cinq ans, l’indice GEAB $ Index accuse, en février 2011, une baisse de 20 %, alors que le Dollar Index traditionnel traduit, pour cette même période, une baisse de 12 %. Si une telle distorsion apparaît sur cinq ans, on est en droit de se demander de quel ordre pourrait être la différence si les calculs avaient été refaits en partant de 1973 ! À noter qu’en décembre 2010, la baisse du GEAB $ Index était de 19 %… Sans doute la mise en œuvre du plan « Quantitative Easing II » n’est-elle pas étrangère à cette dérive.

La position de Washington devenant intenable, le FMI vole à son secours (AFP 23 février 2011) en appelant à une dépréciation du dollar pour aider les États-Unis à réduire leurs déficits vis-à-vis des autres pays du monde. On aimerait connaître la réaction de ceux-ci quand on leur annoncera que la valeur de leurs énormes réserves de change en dollars sera peut-être diminuée de 50 %…

Mais un autre aspect de la situation est pointé du doigt dans le GEAB n° 47 : l’incidence de l’endettement public gigantesque sur le PNB américain, réalité que refusent de reconnaître la plupart des « experts », car elle produirait un choc d’une telle violence que la stabilité économique et financière mondiale serait en jeu.

Selon le GEAB, le PNB des États-Unis est, en fait, de 30 % inférieur aux chiffres officiels. De ce fait, le ratio dette publique/PNB était de 113 % en 2009 et non pas de 83 % (MarketWatch du 25 août 2010) !

C’est bien entendu le contexte général, dominé par la perte d’influence toujours plus criante des États-Unis, qui favorise cette découverte dont les conséquences sont imprévisibles.

Le GEAB précise « qu’avec une telle surévaluation, ce sont donc pratiquement tous les indicateurs qui sont faux dans des proportions importantes. ».

Après avoir exposé une situation que je qualifierais de dramatique, vu les terribles incertitudes qui l’entourent, je pense qu’il serait sage, actuellement, de remettre nos destinées économiques et financières à une monnaie qui ne nous a jamais menti : l’or !

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Comments (6)

  • marius Répondre

    Il faut choisir entre faire confiance à la stabilité naturelle de l’or et la stabilité naturelle de l’honneteté des membres du gouvernement; et avec tout le respect  du à ces messieurs, je vous conseille, tant que le système actuel est encore en place, de choisir l’or.

    G B Shaw

    18 mars 2011 à 12 h 14 min
  • marius Répondre

    Il faut choisir entre faire confiance à la stabilité naturelle de l’or et la stabilité naturelle de l’honneteté des membres du gouvernement; et avec tout le respect  du à ces messieurs, je vous conseille, tant que le système actuel est encore en place, de choisir l’or.

    G B Shaw

    18 mars 2011 à 12 h 09 min
  • grepon Répondre

    En voilà des ardoises de néocons.

    Oui, c’est ca ozone, les neocons ont force les localites a vendre de la dette, d’engraisser leur fonctionnariat, multipliant les bureaux et les acquis, a ne pas mettre assez de cote dans leur fonds de pensions, d’accepter le syndicalisation du service public, et j’en passe et des meillieur.     Pouvez-vous au moins aller googler le mot "neocon" et lire trois minutes la definition du mot?       Ils se differentient des conservateurs en matiere de politique etrangere, et sont par aillieur moins soucieux du conservatisme dite "social" qui se centre sur questions d’IVG par exemple.

    18 mars 2011 à 1 h 14 min
  • UN chouka Répondre

    Bonjour les gens .

    Pas mal dit @ Ozone.

    Il y a pas mal de temps que je ne viens plus lire et je vois qu’il y a plein de choses que l’on m’a caché

    C’est encore pire que ce que je croyais ,alors ?

    Bon, salutations, les gens .

    17 mars 2011 à 19 h 59 min
  • ozone Répondre

    Si les colectivités locales aux USA se sont faites rouler dans la farine par les financiers comme chez nous il est certain que ça va aller mal.

    Voilà ou méne l’obligation de passer par des banques globalisées pour ses emprunts,des montages "éxotiques" pour calculer le taux de remboursement et vous étes sur d’étre baisé,Marine à raison de pointer le doigt sur toute cette raccaille doppée a la coque et a la "testostérone" de l’avarice.

    Les pires énnemis du capitalisme sont là,de la croissance bidon,en partie seulement comptable provoquée par des déplacements de marchandises et de fonds plus ou moins virtuéls.

    Cela revient a térme bien plus chér que quelques milliers de fonctionnaires en plus ou en moins.

    En voilà des ardoises de néocons.

    16 mars 2011 à 16 h 51 min
  • Magny Répondre

    Comme le dit Harry Oppenheimer ( un propriétaire de l’Anglo-American Corporation , le plus grand groupe minier du monde , premier en or , 80% du diamant ) : " … les hommes achètent des diamants par vanité , de l’or par stupidité , parce qu’ils sont incapables de mettre au point un système fondé sur autre chose . Franchement entre la sottise et la vanité , j’ai choisi la vanité …"

    16 mars 2011 à 14 h 50 min

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