Le droit de grève n’est pas un permis de tuer !

Le droit de grève n’est pas un permis de tuer !

Le droit de grève est reconnu par la constitution de la Ve République de 1958, mais il doit rester dans le cadre des lois qui le réglementent.

Si la grève est un droit fondamental, travailler en est un autre :

– Le délit d’entrave (article 431-1 du Code pénal) : Le fait d’entraver la liberté de travailler, d’une manière concertée et à l’aide de menaces, est puni d’un an de prison et de 15 000 € d’amende (3 ans et 45 000 € si l’entrave s’accompagne de coups, de destruction ou dégradation). En dehors des sanctions pénales, les responsables peuvent aussi être licenciés pour faute lourde et même si ce sont des représentants du personnel.

– La séquestration : Envahir le bureau d’un employeur en refusant par exemple de le laisser sortir, ou simplement en le menaçant de le faire tant qu’il n’a pas satisfait aux revendications des grévistes, constitue une séquestration réprimée par 5 ans de prison et 75 000 € d’amende si la victime a été libérée volontairement avant la fin du septième jour, 20 ans si c’est après 7 jours.

On peut constater que nous avons connu dans un passé récent de telles situations pour lesquelles la justice a été, c’est le moins que l’on puisse dire, plus que laxiste.

Reste un autre aspect délétère de la grève, c’est lorsqu’il y a un exercice abusif du droit de grève quand celle-ci a pour but de nuire ou mettre en péril l’entreprise.

C’est bien le cas actuellement pour la grève à la SNCF, mais surtout celle d’Air France dont la cotation boursière vient d’être divisée par deux ! Pour preuve, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire vient de souligner sans ambiguïté le risque de la disparition de cette entreprise.

Alors allons-nous accepter le « droit » d’un syndicat à tuer son entreprise ? La réponse est évidemment NON, mais encore faut-il définir par la loi, c’est-à-dire sans ambiguïté, le périmètre de la grève.

Je propose quelques pistes à explorer :

– Concernant les fonctionnaires, ils doivent choisir entre le droit de grève ou l’emploi à vie. Pour moi, les deux ne sont pas compatibles. D’ailleurs chez nos voisins allemands, les fonctionnaires n’ont pas le droit de grève.

– Une application stricte du droit au travail : le Code pénal le prévoit ; il doit être appliqué !

– La responsabilité pécuniaire des syndicats organisateurs en cas de dégradation ou destruction de biens publics ou privés lors de leur mouvement.

– Une clause de sauvegarde de l’entreprise, donc aussi de l’emploi, lorsqu’une grève vire à la catastrophe économique sur des revendications uniquement catégorielles, surtout lorsqu’elles viennent de nantis ou de positions stratégiques.

Droit de grève, OUI ; droit de tuer l’entreprise, NON !

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Comments (2)

  • BRENUS Répondre

    @ TRANNOD (camarade sncf syndiqué – QC : à la niche-)
    A propos de la greve SNCF dont vous êtes un fervent supporter :
    Voici l’ultime étape de notre aventure SNCF avec auto-train qui, malgré mes précautions a réussit à me la mettre profond avec son aisance habituelle.
    Rappel des faits : début avril je devais envoyer une voiture à l’un de mes enfants a Paris Bercy, voiture indispensable pour ses déplacements professionnels. Je me rends donc dans la gare “ad-hoc” en province, mais en période de greve dite perlée, je suis méfiant et demande auparavant à ton camarade cheminot si, compte tenu de la situation, la voiture a des chances de partir et surtout d’arriver dans les temps prévus à Bercy car le réceptionnaire devait aller spécialement ce jour d’arrivée (dimanche) et ne pourrait pas revenir avant une semaine. Réponse, “non pas de problème, il s’agit de train à part qui ne sera pas impacté par la situation”. Manque de bol, le jour de réception : rien et personne pour dire où se trouvait le train et quand il viendrait : “nous sommes en greve”. Seulement deux jours après on apprend que la voiture est arrivée le lendemain. Quand, le week-end suivant – seul moment possible au réceptionnaire pour retourner à Bercy (he oui, tandis que certains grevent, d’autres bossent et ne peuvent se permettre des absences a répétition sinon ils se feraient virer) la bagnole qui avait été passée en station de lavage avant départ est restituée pleine de merde et personne pour la passer au rouleau. Une petite rayure a même fait son apparition.
    J’écris une réclamation a SNCF demandant un dédommagement et voici la réponse officielle de ces gens qui savent si bien se foutre de la gueule du monde:
    “Vous avez adressé votre billet Auto/Tain du.xxx sur la relation xxx-Paris Bercy, pour obtenir une compensation prévue par la SNCF. En effet, votre véhicule vous a été restitué avec retard en raison d’un mouvement social. Vous me demandez réparation du préjudice.
    Après analyse (trop drôle), j’ai le regret (hahaha) de vous informer qu’un remboursement n’est pas possible ( comme par hasard). En effet, en raison des mouvements sociaux d’une partie de son personnel (surement tes potes), la SNCF s’est alors trouvée dans la situation de ne plus pouvoir assurer le transport des véhicules dans des conditions habituelles (que ne l’avaient ils pas dit plutot quand la question leur a été posée). Elle a la volonté de remplir en toutes circonstances ses obligations de transporteur (en toutes circonstances, vraiment?) mais elle est tenue au respect du droit de greve (qui dit le contraire?)
    Par ailleurs, la priorité est d’assurer au mieux les acheminements nécessaires à l’activité économique sur le territoire ( comme si les entreprises n’avaient pas depuis longtemps contourné leur frêt pour ne pas être à la merci de ces zozos), malgré ses capacité diminuées. (c’est tout juste si on ne vous fait pas le coup de la “Voie Sacrée” qui devait être assurée en priorité en 1915/16 pour le salut des “poilus” à Verdun). Seul le remboursement des prestations ferroviaires non utilisées pour ce motif peut être effectué.”
    Et voila, circulez, “ya rien avoir”, manants !
    Vivement le concurrence servie par des non statutaires qui ne pourront pas se planquer continument derrière les histoires de “la Bête humaine”.
    Et ça fait la retape, comme les mecs de la Croix Rouge” pour alimenter leur caisse de soutien a la greve!

    22 mai 2018 à 17 h 49 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    C’est marche ou grève tous les jours, pas de quoi en faire un drame.

    Le travail c’est c’est la santé, ne rien faire ne plait pas à Bercy, mais tant pis.
    C’est un plaisir de leur occasionner un “manque à gagner”.

    14 mai 2018 à 18 h 51 min

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