Le G20 va plancher sur une « protection sociale minimum »

Le G20 va plancher sur une « protection sociale minimum »

Dans le tintamarre de l’affaire DSK, l’annonce est passée relativement in­aperçue. Elle est pourtant cruciale. Nicolas Sarkozy a demandé au G20 de travailler sur une protection sociale minimale.

Pour le moment, nous n’en savons pas plus et c’est naturellement dans son application concrète que nous pourrons voir si cette annonce est une bonne ou une mauvaise chose.

S’il s’agit de proposer au monde entier le système de protection sociale « que le monde entier nous envie », ce ne sera certes pas une bonne chose. Et l’ensemble des pays de la planète déclinera poliment la proposition !

Le système quasi soviétique de protection sociale français, où les prestations sont entièrement découplées des cotisations, est en effet extraordinairement dé­responsabilisant. Et il suffit de se rappeler que l’on estime les fraudes à la Sécurité sociale à 4 milliards d’euros annuels – chiffre officiel ! – pour avoir une petite idée du coût de cette déresponsabilisation (car, bien entendu, la fraude n’est qu’une « petite » part des dépenses sociales indues).

Bref, le vieux slogan révolutionnaire : « De chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins », qui sert de base au système français, ne risque pas de séduire nos partenaires !
En revanche, l’annonce de Nico­las Sarkozy pourrait s’avérer une bonne nouvelle s’il s’agissait de quitter l’irénisme déconcertant des « élites » européennes.

Depuis des décennies, on nous chante les vertus de la mondialisation. Et on a raison sur le principe : l’abaissement des barrières douanières favorise les échanges, augmente notre pouvoir d’achat, et élargit les débouchés de nos entreprises.
Mais tout se passe comme si on admettait que la concurrence était « libre et parfaite ». Ce qui est loin d’être le cas. Comme chacun sait, la concurrence est souvent faussée.

C’est évidemment vrai dans les échanges avec la Chine, avec qui nous acceptons de traiter com­me s’il était indifférent d’employer des salariés ou des prisonniers politiques ! Mais c’est vrai aussi avec les États-Unis qui considèrent que certains marchés sont stratégiques pour leur sécurité nationale et interdisent unilatéralement aux entreprises européennes d’y concourir…

J’ajoute que, de façon générale, nous ne pourrons maintenir un niveau élevé de protection sociale qu’en en faisant porter le prix, non pas sur le travail ou sur le capital, mais sur la consommation. Or, c’est ce que la gauche et une bonne partie de la droite vilipendent sous le nom de « TVA sociale »…

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Comments (2)

  • sdz Répondre

    Sarkozy est en campagne donc normal qu’il piétine les plates-bandes d’autres formations politiques. Une forme de protectionnisme contre les pays à très bas coûts?… un positionnement contre le FN Debout la République et nous mêmes à l’ IRC etc… en plus il enlève l’ argument du social à la gauche…

    En tout cas, il prétend le faire, car tout de même chacun a pu mesurer ce que valaient ses propos! Et comme par hasard, il est rarement présent là où il devrait l’être…

    http://www.la-France-contre-la-crise.over-blog.com

    26 mai 2011 à 8 h 29 min
  • ozone Répondre

    Minimun pour les payeurs et maximun pour les autres ,surtout si c’est des sans papiers

    25 mai 2011 à 21 h 59 min

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