Le grand prophète Soros doute de l’Europe et de l’Euro : ses analyses méritent d’être écoutées

Le grand prophète Soros doute de l’Europe et de l’Euro : ses analyses méritent d’être écoutées

De passage à Paris, le financier George Soros a livré ses réflexions sur la crise de la zone euro. Il fustige le poids de la Bundesbank et appelle à un changement politique radical. Il est jugé comme un visionnaire pour certains, en raison de ses critiques du capitalisme, et comme un spéculateur sans scrupule pour d’autres, après son raid contre la livre sterling en 1992.

Concernant l’élection présidentielle, il estime que la politique européenne reste dans les mains de l’Allemagne.

Concernant l’Euro, il estime que la politique des dirigeants actuels mène à un désastre. Pourquoi ? « Pour deux raisons : il n’y a pas de trésor commun et l’euro a créé la divergence et non la convergence. Les pays endettés le sont avec une monnaie étrangère et il est possible que l’euro éclate ».

« Comment sauver l’Euro ? A situation extraordinaire, réponses extraordinaires. Il faut instituer un holding recevant 2 000 à 3 000 milliards d’euro d’obligations à 0% d’intérêt. Il faut aussi un agenda de croissance, car il est impossible de réduire la dette sans croissance économique ».

La situation de la Grèce n’est pas réparable, l’Espagne et l’Italie sont dans une situation critique. La raison en est claire : l’Allemagne est florissante et la Bundesbank domine la politique européenne.

L’Allemagne est florissante, car elle a appliqué à temps des réformes structurelles dans une période de croissance alors que le reste de l’Europe doit les mener dans une période de crise et de décroissance.

Pour Soros, s’il devait investir, il investirait contre l’euro, car les solutions nationales détruisent l’Union Européenne. Il faut donc trouver des solutions européennes.

Concernant les banques, il faut poursuivre leur recapitalisation et veiller à ce que les relations avec les gouvernants soient assainies.

En résumé, Soros estime que seule l’Allemagne est un bon élève et que la plupart des pays européens ont vécu sur le dos d’un euro allemand permettant d’emprunter à bas coût, jusqu’au moment où les créanciers se réveillent.

Flaubert reste un pilier des auteurs français avec un « Madame Bovary » étudié par des générations d’étudiants. L’endettement sans frein trouve un jour ses limites, nous le savons tous, nous le savions tous.

L’exemple allemand est à nos portes, il n’a rien de parfait, mais les chiffres parlent : une industrie double de celle de la France, un commerce extérieur largement positif, un chômage faible. Qu’attendent nos candidats, nos politiques pour s’en inspirer dans leurs programmes au lieu de faire miroiter les mirages d’oasis mythiques ?

George Soros n’est pas un prophète infaillible, mais il est écouté. La France devra accepter les réformes qu’elle refuse depuis un quart de siècle. Militons pour la vérité et pour mettre fin à la triste chasse aux boucs émissaires que sont les entreprises, les banques, les riches et les exilés fiscaux.

Le débat politique mérite mieux que cela. Militons pour les bonnes et les vraies causes, la France le mérite.

Hubert de Beaufort

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Comments (4)

  • ozone Répondre

    Les USA?

    Aussi une histoire commune,plus une langue commune,plus une culture commune,et encore un drapeau commun (avec le confédéré bien sur.)

    La seul chose qui les divise c’est les fuseaux horaires

    5 juin 2012 à 20 h 35 min
  • Anonyme Répondre

    Excellent article. Ah c’est sûr, le réalisme de certains spécialistes, faiseurs de fric ou pas, fait très mal à l’égo national. Mais tout le monde le sait qu’en Europe, c’est l’Allemagne qui porte la culotte ! C’est une évidence que les Français ne veulent pas voir ; ça les fait suer ! Mais c’est ainsi, qu’ils le veuillent ou non. L’UMPS, ou PSUMP car c’est idem à peu de choses prêt, traîne à réformer franchement un pays qui s’enlise dans le passé. Il faudra payer. Il y a des différences très importantes entre les USA et la CEE. Les USA, conglomérat de 50 Etats soudés par une monnaie unique, ont un seul président. l’Europe n’a pas de président. La BCE a un seul mandat officiel : juguler l’inflation. La Fed a 2 mandats officiels : juguler l’inflation et créer la croissance. C’est pour ça qu’elle peut faire marcher la planche à billets, même si un excès sur ce point est néfaste. Cette différence entre ces deux structures explique le marasme ambiant en Europe.

    4 juin 2012 à 9 h 14 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

                              comme disait le pseudo Soros ( j’ai oublié son véritable patronyme )   :

                             "   il est très facile de faire de l’argent : il suffit de ne penser qu’ à ça !  "

      alors le " prophète " ( du capitalisme financier  ) peut retourner dans sa puzta " originelle "   ( ? )

    2 juin 2012 à 18 h 09 min
  • ozone Répondre

    Snif…..

    Pour les pauvres petits banquiers….Une petite piéce s’il vous plait..

    2 juin 2012 à 17 h 26 min

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