Le mammouth se porte bien et ne se réforme pas

Le mammouth se porte bien et ne se réforme pas

Vendredi 13 novembre, les sémillants ministres de l’Éducation et de la Recherche, Luc Chatel et Valérie Pécresse, ont présenté un énième projet de réforme de l’Éducation nationale. Ce coup-ci, il s’agissait de la formation des maîtres.

Comme d’habitude, nous avons eu droit à la pantalonnade d’usage : après avoir présenté un projet « définitif », devant les hourvaris des syndicats les ministres ont fait savoir que le « définitif » pourrait naturellement être amendé.

Nous avons tellement l’habitude que nous n’y prêtons même plus attention, mais le signal envoyé à l’opinion publique est désastreux. Aux syndicats les plus bornés de la planète, le gouvernement déclare qu’évidemment, leur avis sera déterminant. Et aux électeurs de droite, le gouvernement rappelle qu’il se moque comme d’une guigne de leur avis : votez pour nous et nous ferons ce que nous voudrons de votre suffrage !

En l’occurrence, c’est d’autant plus rageant que la réforme proposée par le tandem Pécresse-Chatel est tout simplement idiote. Il s’agit d’intégrer la formation des maîtres dans la fameuse réforme LMD (licence, master, doctorat) et donc de faire des maîtres des diplômés de bac +5.
Or, les compétences pédagogiques s’acquièrent très largement sur le tas et il serait donc bien plus intelligent de sélectionner les futurs instituteurs après le bac, en leur offrant un véritable apprentissage de leur métier (au moins autant de pratique que de théorie).

Pour apprendre à lire à des enfants de 6 ans, à quoi bon avoir fait cinq ans d’études de biologie ou, mieux encore, de sociologie ? Le problème de la France n’est évidemment pas de manquer de diplômés de l’enseignement supérieur ! Non, nous manquons de manuels connaissant leur métier et nous croulons sous le nombre de licenciés en psychologie dont nous ne savons pas quoi faire…

La réforme Pécresse-Chatel était donc exactement l’inverse de ce qu’il fallait faire. Pour « dégraisser » le mammouth, il faut encourager la formation professionnelle et l’apprentissage pour ceux qui sont las des études ou qui n’en ont pas l’usage.

Et si nos jeunes loups de l’UMP ne savent où jeter le dévolu de leur fringale réformatrice, nous pouvons leur suggérer une vraie réforme pour l’Éducation dite « nationale » : faites donc adopter le chèque scolaire. Là, ce serait vraiment utile pour la liberté de l’enseignement, pour l’efficacité de notre formation et pour l’avenir du pays !

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Comments (12)

  • SAS Répondre

    C’est véritablement un plaisir de constater la constance dans la connerie de certains internautes……de véritables diesels…

    …….une chance d être bachelier……l escroc mitterand n avait il pas décrêté 90% de bacheliers? comme tous projets socialistes :objectif jamais atteind et pourtant déjà….,!!!!!

    -de par et grace à cette sursursurévaluation des diplômes:

    – il faut être bac +2 pour travailler au comptoire et louer des bagnoles

    -bac + 3 pour s occuper d une sandwicherie

    -a quand polytechnicien pour boucaner les poulets au bord de la route ?????

    ……là où la logique et la base voudrait simplement des gens polis, ponctuels et honnête et travailleurs…..donc des certificats d étude suffiraient amplement.

    pirale de fous……où tous les repaires et les echelons sont pulvérisés….et les cocus se retrouvent massivement parmis le petit peuple celui qui veut bosser….mais qui ne peu m^me plus prétendre ou postuler….

    débile, minable et sckyzophrène……..combien de temps ca peut durer????

    sas

    25 novembre 2009 à 11 h 50 min
  • R. Ed. Répondre

    Ah bon ?

    Encore que… diplôme d’études universitaires, je veux bien, mais générales.

    En simplifiant, disons diplôme d’étude générales.

    Des études " générales" ??? et ensuite l’obtention d’un diplôme. Et quel patron va m’embaucher avec ce fameux diplôme, pour quoi faire ?

    Un peu de tout, sans doute ? Homme(femme) à tout faire ?

    25 novembre 2009 à 10 h 57 min
  • Jaures Répondre

    A.Ed: DEUG veut dire diplôme d’etudes universitaires générales. Il s’obtient en 2 ans.

    A Hans: je veux bien utiliser mon jargon de métier mais comprendriez-vous mieux mon message ? Déjà avec les anacoluthes…

    24 novembre 2009 à 13 h 15 min
  • R. Ed. Répondre

    Un deug ? Jai eu beau regarder dans plusieurs dictionnaires, je n’ai pas  trouvé ce mot .

    Cela voudrait-il dire troll ?

    C’est du verlan ?

    Un anagramme ?

    Du javanais ?

    Du louchebèm ? De l’arabe peut-être ?

    23 novembre 2009 à 10 h 37 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    <<Enfin, je ne suis pas enseignant et encore moins agrégé. Je suis un modeste technicien titulaire d’un BTS.>>
    Il  faudrait essayer de le rester. Il n’est jamais sensé d’utiliser un verbiage non conforme à son ramage.

    23 novembre 2009 à 8 h 59 min
  • Jaures Répondre

    Ami Fred, vous avez raison de stigmatiser le peu d’égard pour les profs. mais imaginez que, en plus, il n’y ai pas eu de syndicats ! Ce ne serait pas 1,3 fois le smic que vous seriez payé, mais encore bien moins.

    Vous pouvez critiquer le formation des profs, vouloir la réformer, mais la supprimer, est-ce constructif ?

    Les résultats au bac ne sont pas révélateur de la gestion UMP car nos gouvernants n’ont pas encore mis à mal le collège et le lycée. Par contre, comme je le signale, des nombreux élèves ne disposent plus des aides qui leur étaient nécessaires. Le fameux retour aux "vieilles méthodes" préconisées depuis 2002 n’ont montré aucun effet dans les évaluations de 6ème qui, je prends le pari, vont se dégrader encore.

    Enfin, je ne suis pas enseignant et encore moins agrégé. Je suis un modeste technicien titulaire d’un BTS.

    Cher Siniq, dans les années 60, 15% de la population arrivait au niveau Bac. Si c’était encore le cas aujourd’hui, c’est 30% de chômeurs que nous aurions et le niveau de vie des Bulgares.
    Par ailleurs, le privé n’est pas la panacée. les écoles qui ne sélectionnent pas drastiquement leurs élèves (en virant les moins performants) ont un taux de réussite comparable au public, à niveau social comparable.

    Un enfant de l’élite ne réussit pas forcément de bonnes études. Certains n’arrivent même pas à décrocher un DEUG de droit à 23 ans. Ce qui ne les empêchera probablement pas de faire carrière.

    22 novembre 2009 à 19 h 30 min
  • Anonyme Répondre

     

    @ Ce cher Pink-Thinker

    Ce n’est pas en 7 ans que l’ on peut remettre de l’ ordre là où 30 années de gabegie où des apprenties en pédo-psychologie, on mit un capharnaüm sensationnel.

    Classes surchargées, il était un temps où nous étions 35 par classe et nous apprenions très bien et tout le programme passé que cela soit en primaire ou en collège.

    Nous sommes en dessous de la moyenne européenne pour les heures de cours mais pour les congés et les formations de ces chers professeurs des écoles, je ne pense pas .Car si l’on met bout à bout toutes les vacances et les heures de formation , je me demande si ces personnes arrivent à être présentes plus de quatre mois dans les établissements scolaires.

    Plusieurs ministres dont un socialiste Claude Allégre se sont cassés les dents suite au grève des enseignants plus intéressés par leurs carrières que par la qualité des études de nos chères têtes de moins en moins blondes.

    Je vous ferais remarquer que vos élites socialistes sont parfaitement conscients de la situation catastrophique de l’ Ecole Publique car ils scolarisent leurs progénitures dans le privé comme l’ Ecole Alsacienne de Paris.

    Aucune reforme ne sera engagée pour une raison toute simple, le corps enseignant et ses dérivés sociaux représentent un énorme réservoir de votants et on ne se fâche pas avec des électeurs quand on est un homme politique sinon la sanction est sans appel, plus de fromage.

    Nos politiciens de droite eux aussi se moquent bien de nos enfants, comme écrit précédemment, leurs enfants sont eux aussi dans le privé et dans le cas où ils soient de mauvais élèves leurs papas ou mamans leurs trouvent une place en politique ou dans un syndicat.

    22 novembre 2009 à 17 h 10 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Comme la garde de Napoléon qui par bravade ne se rendit pas, le mammouth préfère se suicider lentement. Bon débarras!

    22 novembre 2009 à 11 h 04 min
  • Bourbonnaise Répondre

    En fait, tout a toujours été fait à l’envers. Le problème de départ est qu’on a voulu que les Instituteurs aient la même rémunération que les professeurs certifiés et, par voie de conséquence, il a fallu demander un même niveau d’études. Mais dans ce cas-là, il aurait été plus intelligent de créer une licence spécifique, comme cela se fait dans d’autres pays. On en arrive donc à un système aberrant où certains s’orientent sur une licence de sociologie, de biologie ou de lettres classiques qui ne pourra pas leur servir pour enseigner en Primaire, même si cela peut être très intéressant. Et les deux ans de formation de préparation au concours (Master professionnel, en théorie) n’en sont que plus difficiles. Ce n’est pas parce qu’on peut faire simple qu’il ne faut pas faire compliqué !

    21 novembre 2009 à 22 h 53 min
  • Frédéric Bastiat Répondre

    @ Jaurès.

    <<<Curieux ! M Rouxel développe presque le même argumentaire que les syndicats "bornés" qu’il dénonce.>>>

    Grâce à ces chers syndicats un certifié stagiaire gagnait 2 fois le SMIC en 1981 et 1,3 fois le SMIC en 2009. (Preuve supplémentaire s’il est besoin de ne pas confondre socialisme et progrès).

    <<<En effet, ceux-ci ont montré que le niveau bac + 5 demandé n’est qu’un prétexte pour supprimer une année de formation. Alors que chacun affirme et constate que la formation en alternance est la plus efficace, le gouvernement la réduit pour les enseignants.>>>

    La pseudo formation des « maîtres » dans les Instituts « tristes » n’est qu’un verbiage psychosociologisant imbécile et inepte. Cela ne fera aucun mal aux enseignants de s’en passer. Il n’y a pas en effet à « gérer l’hétérogénéité » à « placer l’élève au centre » (bisou Jospin) ou autres fadaises. On demande (ou on devrait demander) aux enseignants de transmettre des connaissances (y-a-t-il donc un quelconque intérêt à recruter des profs de maths à 5 de moyenne ?) et donc de savoir éventuellement de quoi il en retourne.

    <<<Après 7 années de gouvernement UMP et la suppression de près de 40 000 enseignants, les résultats scolaires se sont-ils améliorés ? Y a t-il moins d’échec scolaire ? Les jeunes accèdent-ils mieux à l’emploi ?>>>

    Je suis surpris qu’un spécialiste des chiffres tel que vous n’ai pas noté que les taux de réussite au Bac, au Brevet étaient comparables à ceux des années précédentes et donc par la même à l’école socialiste et solidaire.

    Pour votre information l’âge moyen de sortie d’IUFM est de 28 ans. Les concours étant au niveau bac+3 cela signifie qu’en moyenne un enseignant X rame cinq ans pour parvenir à un niveau très moyen (cf les rapports de Jury).

    NB : inutile de m’inciter à « passer les concours », c’est fait, je suis agrégé et depuis longtemps et vous ?

    21 novembre 2009 à 14 h 23 min
  • Anonyme Répondre

    M. Rouxel fait remarquer, de façon très pertinente, que "Pour apprendre à lire à des enfants de 6 ans, à quoi bon avoir fait cinq ans d’études de biologie ou, mieux encore, de sociologie ?"

    Et pour apprendre à des bouts de chou de 3 à 5 ans un certain nombre de choses essentielles, aussi bien à lire l’heure qu’à se comporter correctement avec les adultes et les autres enfants, faut-il vraiment un master de mathématiques ou d’histoire (ou même une licence, comme c’est le cas actuellement)) ?

    Alors qu’il s’agit de véritables métiers, extrêmement utiles tant aux enfants qui sont confiés à ces enseignants qu’à la nation, et qui méritent considération et rémunération satisfaisante.

    Seulement, voilà, nous vivons depuis la Libération sous le régime du statut des fonctionnaires, aux termes duquel la rémunération et la carrière des fonctionnaires dépendent entièrement du niveau du diplôme exigé pour accéder à son premier poste (1).

    Donc, pour rémunérer correctement les jeunes maîtres et maîtresses d’école maternelle et d’école élémentaire, il faut absolument, dans le système actuel, qu’ils soient titulaires d’un diplôme, n’importe lequel, du niveau bac + 5.

    C’est donc ce carcan qu’il faut briser, en ne demandant une formation pointue dans un domaine donné qu’aux futurs enseignants des collèges, lycées, universités, qui auront à enseigner dans ce domaine. 

    La formation des maîtres(ses) d’école maternelle devrait être plus axée sur les connaissances physiologiques et psychologiques nécessaires pour travailler avec de tout petits enfants dont l’esprit et le corps sont en pleine croissance.

    Celle des maître(ses) d’école élémentaire devrait assurer, outre la nécessaire (mais non suffisante) formation à la pédagogie, une connaissance parfaite de tout ce qu’un(e) maître(sse) d’école doit enseigner aux enfants, y compris des connaissances musicales et artistiques  et une formation à l’enseignement de l’éducation physique. Du temps des "hussards noirs" et des instituteurs en blouses grises, le niveau d’études atteint lors de l’obtention du baccalauréat ou du brevet supérieur garantissait que le futur enseignant maîtrisait ce type de connaissances qu’il complétait, si nécessaire, pendant son passage à l’école normale, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui et une formation complémentaire est devenue nécessaire.

     

    J’ajouterai que ce premier accroc au statut des fonctionnaires pourrait en entraîner d’autres, au plus grand bénéfice à la fois des fonctionnaires et du budget de l’Etat !

    Anne Merlin-Chazelas (peut être publié sous initiales ou pseudonyme, par exemple :Anne ou Marie Merlin, Anne ou Marie Simon, Anne ou Jeanne ou Marie Dujoncquoy, Anne Lys)

    (1) Et non, d’ailleurs, du niveau du diplôme possédé par le fonctionnaire. Si, poussé par le besoin de trouver un emploi à tout prix, un jeune homme (ou une jeune fille) titulaire d’un "master" réussit un concours pour lequel il n’est exigé que le baccalauréat, jamais le jeune fonctionnaire ne sera nommé sur un poste exigeant le master qu’il possède ni ne sera rémunéré au niveau de celui-ci.

     

    , Et même si cette formation ne se faisait pas sur les bancs des Universités,mais dans ce qu’on pourrait appeler "Ecoles normales",  il n’y a aucune raison pour que ceux et celles qui le recevraient soient considérés comme inférieurs aux titulaires des diplômes universitaires actuels.

    21 novembre 2009 à 12 h 14 min
  • Jaures Répondre

    Curieux ! M Rouxel développe presque le même argumentaire que les syndicats "bornés" qu’il dénonce.

    En effet, ceux-ci ont montré que le niveau bac + 5 demandé n’est qu’un prétexte pour supprimer une année de formation. Alors que chacun affirme et constate que la formation en alternance est la plus efficace, le gouvernement la réduit pour les enseignants.

    En fait, chaque réforme proposée n’est qu’un prétexte pour réduire les moyens. Déjà, les classes se surchargent, les options disparaissent, le nombre d’heures de cours en primaire est aujourd’hui en dessous de la moyenne européenne, des postes sont supprimés dans les hôpitaux pour le suivi des enfants malades, les RASED sont également supprimés alors qu’ils venaient en aides à plus de 100 000 enfants en détresse (dyslexiques, phobiques scolaires, …).

    Après 7 années de gouvernement UMP et la suppression de près de 40 000 enseignants, les résultats scolaires se sont-ils améliorés ? Y a t-il moins d’échec scolaire ? Les jeunes accèdent-ils mieux à l’emploi ?

    La précedente réforme (dont je défie quiconque d’en expliquer la teneur) n’avait pour but que la suppression de milliers de postes supplémentaires.

    La réforme du bac pro supprime une année d’enseignement à un public déjà en difficulté et qui pouvaient accéder à un diplôme (BEP) avant de préparer leu bac pro sur 2 années.

    Favorise-t-on ainsi l’enseignement professionnel dont parle M Rouxel ?

    "JEAN ROUXEL, SYNDICATS, MÊME COMBAT !!"

    19 novembre 2009 à 18 h 29 min

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