Le scandale du droit de retrait abusif

Le scandale du droit de retrait abusif

Contrairement au droit de grève, le droit de retrait n’implique aucune retenue de salaire, ni sanction, ni limitation de durée, ni d’autre préavis qu’oral.

La seule limite encadrant le droit de retrait est qu’il ne doit pas s’exercer de façon abusive. Ce n’est pas le cas à la SNCF ou à la RATP.

Quelle différence pour les usagers des services publics ? Tous les métiers au contact du public sont potentiellement soumis au risquent d’être confrontés à un déséquilibré. « Il n’existe pas de parade absolue contre un tel acte », a déclaré Guilllaume Pépy, le président de la SNCF. Aucune sanction, aucune excuse présentée aux usagers et les agents en grève illégale reçoivent leurs salaires !

Imagine-t-on qu’à la suite d’une agression dans une boulangerie, l’ensemble de la profession, exerçant son droit de retrait, prive de pain la France entière ?

Alors, comment prévenir des actes qui poussent à l’application du droit de retrait dans les transports publics ?

Le vrai motif de ces agressions, c’est l’absence de policiers et le laxisme des juges. C’est la question de l’insécurité qu’il faut régler.

La décision de mettre les pouces et de se placer en retrait de son activité souligne à l’évidence une émotion qui relève du stress au travail : les émotions du salarié face au danger qui pèse sur son intégrité physique justifient qu’il quitte son travail sur-le-champ.

À ce compte, les policiers et les gendarmes devraient se barricader dans leurs locaux, face à la menace évidente des délinquants de tout poil. Les professeurs devraient rester à la maison pour échapper à la menace des parents agressifs…

Au-delà du droit de retrait, faut-il constamment opposer le principe de précaution ?

La généralisation du principe de précaution peut avoir pour effet d’interdire toute prise de risque et de paralyser l’activité.

Les dirigeants d’entreprise doivent certes tenir compte des risques comportementaux, mais surtout faire confiance au bon sens des salariés qui utilisent leur droit de retrait – cas très rare dans le secteur privé.

Or, que dit le bon sens dans la sphère publique ? Que le droit de retrait, c’est mieux que la grève : on ne travaille pas et on est tout de même payé ! Quel mépris pour les Français !

L’appel à la responsabilité du salarié est souhaitable, mais il doit entraîner la tempérance de la corporation. Tout est là. Et l’abus peut être interprété comme une prise d’otages. Quant à l’État-patron, il fait preuve d’irresponsabilité à chaque droit de retrait abusif…

Gérard Gelé

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Comments (4)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    le ” droit de retrait ” est essentiellement pratiqué ( sur un échelle de plus en plus grande ) dans le secteur public ou assimilé … j’ attend avec impatience que les personnels des ” Urgences ” le mettent en pratique lorsque des ” incivilités ” ou que des ” risques sanitaires ” auront lieu … je pense qu’ ils ont encore un peu trop de ” conscience professionnelle ” … on peut aussi le comparer( mais seulement le comparer ) aux ” marches blanches ” et autres ” marches républicaines “

    21 février 2015 à 20 h 34 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      ( suite ) …. en somme une véritable catharsis telle que dans une tragédie grecque antique ( pas la tragi-comédie présente )

      21 février 2015 à 20 h 46 min
  • Hilarion Répondre

    Au lieu de priver les usagers des moyens de transport publics qui ne sont pour rien dans leur malheur, ils feraient mieux d’aller faire la peau du malfaiteur dans le commissariat. ..

    21 février 2015 à 20 h 16 min
  • IOSA Répondre

    Lorsque l’Etat apprendra à lire les règles concernant le droit de retrait, il comprendra que les syndicats se foutent ouvertement de lui et de nous.

    Le droit de retrait consiste pour un employé à ne pas risquer sa vie ou sa santé dans le cadre stricte d’un danger immédiat.

    En l’occurence il s’agit d’un outil de prévention face a un danger imminent et non pas à un danger supposé dont personne ne sait quand il va se dérouler.

    Si tout le monde faisait pareil, par peur de glisser sur une peau de banane ou une merde de chien sur le trottoir, l’économie serait totalement paralysée.

    Mais bon, comme ce n’est pas les représentants de l’ Etat qui offre la tournée…..et qu’il y aura toujours du pognon dans le portefeuille du contribuable.

    19 février 2015 à 0 h 42 min

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