Le scandale Madoff n’est rien à côté de la dette publique

Le scandale Madoff n’est rien à côté de la dette publique

La crise n’en finit pas de nous faire revenir – brutalement – au réel. En fin de semaine dernière, nous avons en effet appris l’arrestation à New York d’un dénommé Bernard Madoff, soupçonné d’escroquerie. Il ne s’agit pas d’un petit escroc, ni de quelques dizaines de milliers d’euros. L’homme en question est l’ancien PDG de la bourse Nasdaq et on parle d’une fraude à plusieurs de milliards de dollars (entre 20 et 50 milliards selon les sources) !

Que s’est-il passé au juste ? Si nous en croyons les gazettes, M. Madoff, profitant de sa notoriété, a créé une société de conseil en investissements (BMIS). Ladite société promettait des rendements exceptionnellement élevés. Et a commencé par les offrir à ses clients, en levant de nouveaux fonds. En d’autres termes, BMIS honorait ses engagements en en contractant de nouveaux.

Un lecteur des « 4 Vérités » m’écrivait récemment pour me faire remarquer que cela lui faisait penser au système de retraite français. C’est exact : les retraites ne sont en effet servies qu’en prélevant les cotisations des actifs d’aujourd’hui. Mais c’est beaucoup plus général que cela : en réalité, c’est toute l’économie qui reposait jusqu’à cette crise sur ce mécanisme de la croissance par la dette.

Entendons-nous bien. La dette n’est pas nécessairement mauvaise en soi. Mais elle ne peut être bonne que si elle correspond à un investissement. Et c’est bien cet investissement lui-même qui fournit de la croissance. En revanche, évidemment, l’endettement de l’État français pour payer les intérêts de la dette publique est profondément néfaste. Pourtant, alors que tous les commentateurs sont scandalisés par le comportement de Bernard Madoff, on entend rarement des journaux dénoncer la fabuleuse escroquerie de la dette publique !

Disons donc, et redisons, à temps et à contretemps, que l’économie n’est pas un jeu d’écritures. L’économie socialiste a volé en éclats parce qu’elle reposait sur du pur virtuel. C’était la blague fameuse des ouvriers soviétiques : « Ils font semblant de nous payer ; nous faisons semblant de travailler. »

Mais l’économie de marché peut elle aussi cacher sa misère derrière des villages Potemkine. En « créant » de la croissance virtuelle par la dette. Le pire est que cette croissance virtuelle conduit la plupart des acteurs à exiger des rendements de 10 ou 20 % pour leurs investissements. D’où le succès d’un Madoff. Si la crise peut servir à quelque chose, c’est bien à ce retour – douloureux mais indispensable – au réel !

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Comments (14)

  • sas Répondre

    Au etats unis…….model occidental si il en est……

    Il vaut mieux détourner et voler 50 milliard de dollard……et appartenir à la bonne famille

    que venir de Brooklyn et voler une pizza en etat de récidive….

     

    c’est probablement ca le rêve américain….

    sas

    15 janvier 2009 à 12 h 48 min
  • UN chouka Répondre

     Meilleurs voeux a vous

    1 janvier 2009 à 9 h 54 min
  • Ben Répondre

    Bon réveillon et bonne année 2009 à tous !

    31 décembre 2008 à 13 h 43 min
  • Anonyme Répondre

    Joyeux Noël à tous,

    Le modérateur

    25 décembre 2008 à 8 h 56 min
  • sas Répondre

    Renflouement des banques ????…….le credit agricole a courru au mangeoire avec 3ou 4 milliards d euros de quémande……

    …….sauf qu en 1990 lors de la privatisation de la structure nationale la CASA……. ce sont des milliards qui ont changé de mains publics sous évaluées a privées anonyme affairistes et initiés forcément…..et le fruit de la vente sera dirigé vers des paradis offshor……oubliant de reverser les fonds aux caisses régionnales et aux caisses locales……propriétaires légitimes de la CASA……niqués certains actionnaires, niqués TOUS LES SOCIETAIRES : 5 millions 700 milles exactement…….les actifs récupérés et bradés ou partagés entre initiés et le tour fut joué…….

    comme dans l affaire tapie, malgré les délits pénaux à la pelle…circulez rien a voir….fausse instruction…..fausse commission , outrance, bon mots……puis pshitt

    ……et ce jour on les renfloue et on recommence de plus belle….

    c’est beau la finance comme ca…

    sas

    22 décembre 2008 à 23 h 57 min
  • bibiFricotin Répondre

    A bin BERD alors ! encore un scandale financier ? Y faudrait demander de nouveaux conseils à Jacques Attali …
    Ou plutôt non : il faudrait mettre en place le Gouvernement Mondial qu’il réclame. On le met Grand Chef de la "régulation" mondiale et de la "moralisation" du "Marché". Lui, il sait ce qu’il faut faire; ça sera réactif !

    "La guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires"   a dit Georges Clémenceau.

      … donc la guerre économique doit être confiée à des économistes bien sûr !
     
     Les concitoyens comme moi devraient être tenus à l’écart de ces subtilités qui les dépassent; ils risqueraient de penser ceci :
      sous le prétexte que l’argent des banques, c’est le nôtre, on renflouer les banques scandaleusement gérées … Ne serait-il pas plus pertinent qu’elles soit réquisitionnées pour sauver la France ?

    22 décembre 2008 à 16 h 34 min
  • sas Répondre

    Les financier pourris du monde entiers…….financent les politiques pourris du monde entier…..qui protègent  et légifèrent au profit des financier pourris…..la boucle est bouclée et c’est comme ca que fonctionnent exactement des démocraties occidentales…..

    et en france plus qu’ailleurs puisque le petit grouppe de pourri est parfaitement localisé…….personne ne s’en emeut, personne ne se scandalise , et si peu comprenent et font le lien.

    sas

    22 décembre 2008 à 12 h 21 min
  • vitruve Répondre

    AVE

    France terre d’asile? et si on passait le cap Martin au défoliant? j’apprends ce matin que le ci-devant Madoff y avait une villa (planquée au milieu de celles des individus les plus pourris de la planète )…

    VALE

    21 décembre 2008 à 11 h 46 min
  • HIN Répondre

    HIN BILOUTE

    19 décembre 2008 à 9 h 22 min
  • Drakkar Répondre

    Un Madoff à ronger et on oublie le reste, l’arbre est encore utiilisé pour cacher la forêt et la combine fonctionne toujours.

    Madoff n’est rien qu’une broutille à côté de l’état des finances de la France, du système de retraites et de la sécu additionnés.

    Que Madoff finisse en prison ne peut que me réjouire mais quid de tous nos gouvernants, présidents, ministres, députés, sénateurs etc de ces 30 dernières années. Sans oublier tous les hauts fonctionnaires, conseillers des précédents qui ont vu venir la catastrophe et on orienté vers les pires choix qui soient.

    La justice passera-t-elle quand le chaos sera venu ?

    18 décembre 2008 à 20 h 21 min
  • Ben Répondre

    Donc le socialisme n’est que la combine de la pyramide? Juste une arnaque d’escroc sans imagination pour ignares cupides?

    On conseille aux enfants de refuser les cadeaux des inconnus parce qu’ils sont des appâts de pièges. Et on répète que quand une offre est trop belle pour être vraie, c’est une arnaque. Mais quand on propose l’école gratuite, offre trop belle pour être honnête, les parents acceptent stupidement. On les allèche avec une police qui les dispensera de se défendre eux-mêmes, cadeau louche d’inconnus; ils acceptent.

    On leur propose de l’argent tombé du ciel (en réalité tombé de la poche de quelqu’un d’autre); ils acceptent. L’état les allèche avec la tentation de légaliser tous leurs vices: drogue, ignorance, paresse, abandon de famille, agression, vandalisme, etc. Ils acceptent! Les pseudo adultes n’ont pas appliqué les mises en garde pour enfants, alors les pseudo adultes coulent l’économie mondiale et endettent gravement leurs descendants.

     

    18 décembre 2008 à 14 h 48 min
  • IOSA Répondre

    florin@

    "L’époque du laisser-faire, c’est fini !" (N. Sarkozy).

    Comme dit  abelil@ c’est une carambouille…La main mise sur la TV, the big chief supreme à la télécommande multitouches qui zappe  tranquille sur la santé et la recherche pseudo-scientifique orientée sur le gène de la délinquance pré-juvenile et bing!!! voilà que sur l’autre chaîne il commandite la pacification contrôlée par le métissage et la karchérisation des jeunes rebelles pas assez "croyants" à son goût.

    Certes, selon lui l’époque du laisser faire est révolue pour faire place au " MOI JE"….

    Y a pas un blem quelque part ? 

    18 décembre 2008 à 1 h 42 min
  • Florin Répondre

    "L’époque du laisser-faire, c’est fini !" (N. Sarkozy).

    Pour éviter aux escrocs de type Madoff de pouvoir agir (PENDANT 17 ANS !!!!) il faut :

    1. des normes
    2. du contrôle
    3. des sanctions

    Des normes, en France et pour ce qui est des banques, il y en a. La réglementation y est stricte – et c’est pour cela qu’il y a moins de dégâts chez nous qu’en Angleterre ou aux USA.

    Du contrôle, il n’y en a pas assez. Il faut d’abord renforcer le contrôle interne de chaque établissement (y’a du Kerviel en puissance partout), renforcer le contrôle de la Banque de France, de l’AMF également.

    Des sanctions, y’en a pas du tout !!! Un Méssier, qui a failli planter son groupe, est libre, et … fait dans le conseil d’entreprise et d’investissement ! Quand on ne sait pas faire soi-même, on donne des conseils aux autres.

    La meilleure des sanctions serait une collective contre les banques (et pour leurs clients) : les dépôts devraient être garantis SANS LIMITE. Par un FONDS DE SOLIDARITE interbancaire. Il faut FORCER ceux qui SAVENT à dénoncer les Madoffs. Et gageons qu’une fois frappés au portemonnaie, ils le feront sans ciller.

    17 décembre 2008 à 15 h 43 min
  • ABELIL Répondre

    Bonjour,

    LE SCANDALE B. MADOFF ET  LE SCANDALE DELA DETTE PUBLIQUE /

    Deux scandales, hélas, mais le premier n’a rien à voir avec le second !

    A – LE SCANDALE B. MADOFF(BM) : Tout le monde n’y a vu  que du feu, ou presque, sauf certains concurrents, qui demandaient au gendarme de la bourse américaine d’auditer les comptes de "MADOFF. INVESTISMENTS " , sans succès, et pourquoi ? Tout simplement parce que  M. Bernard MADOFF a été l’initiateur et le PDG du NASDAC ! A ce titre, il jouissait d’une très bonne réputation ! Tout le monde lui a fait confiance, à commencer par de grandes banques, y compris françaises, et des institutionnels ! Personne ne s’est inquiété du fait que les auditeurs des comptes de sa société était deux personnes âgées, dont l’une de plus de soixante dix ans, faisant partie d’un cabinet d’audit ridicule (trois personnes au sein du cabinet, y compris la secrétaire) !

    Moralité de l’histoire : à partir du moment où vous jouissait d’une certaine notoriété dans votre domaine, vous pouvez pratiquement tout vous permettre ! notoriété oblige !

    Pour le principe appliqué, il est bien bien connu : dans le jardon de l’expert-comptable ou du commissairre aux comptes cela s’appelle de la "carambouille " ou "l’effet boule de neige" ! cette pratique est très ancienne, et BM s’en est servi, du fait et grâce (si je puis dire à son image de marque) ! En conclusion, comme pour les "subprimes" tout le monde est dans la merde, à commencer par les petits épargnants !

    J’espère que les tribunaux américains lui colleront un max de taule, car ce n’est pas une crapule que l’on juge, mais un criminel (avec faux, usage de faux en écritures privées, abus de biens sociaux, escroquerie répétée … et j’en passe !). Les gendarmes de la bourse ne s’en pas en reste, et je pense que l’on devarit demander la démission du Président de leur COB (ou Contrôle des Marchés Financiers – pour être dans le vent aujourd’hui)

    B – SCANDALE DE LA DETTE PUBLIQUE : Il faut savoir, en préambule, que la France est en déficit chronique depuis le départ de Raymond BARRE, c’est-à-dire à partir de 77-78 ; aujourd’hui, il doit être de l’ordre de 1000 milliards d’euros (voire plus, mais je n’ai plus le véritable chiffre en tête) ; ce que je sais, c’est que tous les gouvernements, de gauche ou de droite, sont responsables de cet état de fait, très regrettable, et que mon sentiment c’est que tout le monde s’en fout !… jusqu’au moment où le couvercle de la marmite risque de sauter ! et cela risquerait de faire très mal à la France (que j’aime) et aux français (dont je suis) et pour qui j’aurais le plus grand mépris !!! Il faut savoir que la dette représente pour chacun de nous plus de cinquante  mille euros, et que chaque bébé qui nait hérite de cet héritage "négatif"; et oui, il existe en droit des héritages négatifs, quitte aux héritiers de l’accepter ou pas ! pour nous ce n’est pas possible, pour la simple raison que la dette est publique!

    EN CONCLUSION, et ENTRE AUTRES LEVIERS

    Les remèdes : Les fonctionnaires représentent en France plus de 20 % de la population active (ce critère nous classe, entre autres, dans les pays dits socialistes) ; en Europe, il est grosso-modo, de l’ordre de 10 % tous pays confondus ; donc, nous pouvons dégraisser dans le temps ;

    Ensuite, avoir un meilleur contrôle des dépenses publiques (la France dépense trop) ;

    Réduire le budget militaire, en mettant en place une véritable défense européenne (je crois que l’on commence à y penser, et à le faire sérieusement) ; sans force, un pays ne vaut rien !

    Enfin, et surtout, privilégier SYSTEMATIQUEMENT, et autant que faire se peut  l’investissement productif à l’investissement consommé !

    Je salue tous les amis internautes de ce site

    ABELIL

    17 décembre 2008 à 10 h 58 min

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