Les agences de notation et les banques face à la crise

Les agences de notation et les banques face à la crise

Lorsque l’agence de notation Standard & Poor’s a déclassé les Etats Unis en lui retirant la note d’excellence triple A ( AAA), cette décision déclencha un véritable tsunami politico financier qui vit s’effondrer les bourses du monde entier.

On est bien entendu amené à se poser la question : Standard & Poor’s a-t-elle jouée au pyromane ou au prévisionniste ? En ce qui nous concerne, nous avons déjà répondu sur le fond de l’affaire : les agences de notation ont une compétence réelle concernant leurs expertises des sociétés, mais concernant les Etats, ces expertises changent de nature en devenant géopolitiques.

Un Etat, ce n’est pas seulement l’analyse d’une situation financière, mais l’addition de l’Histoire, de la géographie, de l’économie et de la stratégie. C’est donc à la fois une synthèse, une stratégie et une prospective complexe dans un monde aussi troublé que celui de notre siècle.

Pour en revenir aux USA et à son déclassement, l’agence Fitch parait avoir pris conscience de la complexité de la notation des Etats en maintenant la note AAA pour Washington, avec le jugement suivant :

« Les piliers fondamentaux de l’exceptionnelle stabilité des Etats-Unis demeurent intacts : ils conservent un rôle pivot dans les systèmes financiers mondiaux et une économie flexible, diversifiée et riche ».

« Les USA devraient voir leur croissance se stabiliser sur le moyen terme au dessus

de 2,25 % par an ».

Cette contre-expertise de Fitch, n’a malheureusement pas suffit à enrayer une certaine panique boursière touchant en particulier les banques,qui ont vu leurs cours baisser de 20% à près de 50% !

Pourquoi la finance est-elle ainsi touchée ? Par son exposition aux dettes de Etats dits sensibles comme la Grèce, l’Espagne et l’Italie.

Cette fois-ci, politiques et médias n’accusent plus les agences de notation, mais s’attaquent aux banques trop souvent montrées du doigt comme profiteurs et même comme acteurs de la crise. La recherche de boucs émissaires est un expédient aussi ancien que l’histoire humaine. Faut-il rappeler encore une fois que si les excès de la spéculation font la une des journaux, la finance avec les banques irrigue en premier lieu l’économie et les systèmes de production ?

Nous traversons une crise multiforme que nous pourrions même nommer crise de civilisation. Malheureusement les politiques des deux côtés de l’Atlantique se limitent trop souvent à des analyses et à des critiques qui ignorent l’essentiel pour se concentrer sur des analyses partielles avec des démagogies qui restent payantes, puisque les électeurs mécontents remplacent aujourd’hui les conservateurs par des socialistes dans un cas et les socialistes par les conservateurs dans l’autre.

Les mois qui viennent démontreront que les évènements géopolitiques exigeront de vraies prises de conscience et des décisions basées sur la lucidité et la détermination. L’Histoire a monté que nous en étions capables, mais le temps presse…

Partager cette publication

Comments (1)

  • ozone Répondre

    « Les piliers fondamentaux de l’exceptionnelle stabilité des Etats-Unis demeurent intacts : "

    L’instabilité du poste du patron de Standard and Poors a finie de le convaincre de la chose.

    4 octobre 2011 à 19 h 52 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *