Les Allemands de l’Est sont restés des assistés !

Les Allemands de l’Est sont restés des assistés !

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Il y a 15 ans, le régime totalitaire communiste de l’Allemagne de l’Est implosait. Le mur de Berlin s’effondrait. Tandis que la liberté, et donc la richesse, régnaient de plus en plus sur l’Allemagne de l’Ouest, l’Allemagne de l’Est était une « démocratie populaire », c’est-à-dire un pays étouffé politiquement et économiquement par le totalitarisme marxiste.
Les Allemands de l’Est avaient quitté la botte de la Gestapo nazie pour passer sous la botte de la Stasi communiste. Tandis que les « capitalistes » investissaient librement en Allemagne de l’Ouest pour satisfaire au mieux et au moindre coût les désirs de la population, l’État communiste investissait en fonction du plan mis au point par le parti. Entre 1945 et 1989, le PIB de l’Allemagne de l’Ouest a progressé trois fois plus rapidement que le PIB de l’Est.
La richesse et la liberté de l’Allemagne de l’Ouest attiraient irrésistiblement les Allemands de l’Est. Pour arrêter cette hémorragie, les communistes ont entouré leur pays de barbelés et de miradors. Ils ont aussi construit un immense mur séparant Berlin en deux. Leurs gardes tiraient à vue sur ceux qui fuyaient le paradis communiste. On l’a appelé « le mur de la honte ».
Les deux Allemagne, comme les deux Corée, sont des exemples criants de l’absurdité de l’idéologie marxiste qui impose, au nom de l’égalité, des contraintes économiques.
Quand le pouvoir politique ne respecte pas le libre comportement économique des individus, les plus pauvres sont toujours maintenus dans leur pauvreté…
Puis, un an plus tard, en novembre 1990, les deux Allemagne se sont réunifiées sous la direction du Chancelier Helmut Kohl. L’Allemagne de l’Ouest a absorbé l’Allemagne de l’Est. Ce fut une immense victoire de la liberté sur la dictature. La diplomatie française s’était alors fait remarquer, en essayant de s’opposer à cette réunification pleine de symboles. Heureusement, les Américains étaient là…

La parité entre l’Est et l’Ouest était une erreur


Les deux Allemagne avaient chacune leur propre monnaie, le mark. Mais, en 1990, il fallait trois marks de l’Est pour avoir un mark de l’Ouest. Helmut Kohl, animé des meilleures intentions du monde, voulant faire un merveilleux cadeau aux Allemands de l’Est, décida alors que les deux marks auraient la même valeur. Les revenus des millions d’Allemands de l’Est ont donc été brutalement multipliés par trois, alors que leur production n’avait pas progressé.
Les 50 ans de marxisme avaient fait des ravages. Ils avaient laissé un appareil de production très médiocre et non compétitif. Ils avaient laissé une main-d’œuvre habituée à travailler en dehors de la concurrence, donc peu motivée et peu productive. En pratique, les entreprises de l’Allemagne de l’est, mises en concurrence, n’ont plus été compétitives. Un chômage massif s’est installé en Allemagne de l’Est. Il est loin d’être résorbé encore, quinze ans plus tard. Mais un chômeur payé en mark de l’Ouest gagne bien plus qu’un ouvrier qui était payé en mark de l’Est… Les Allemands de l’Est sont ainsi devenus de riches assistés.
Helmut Kohl a immédiatement été obligé de lutter contre l’inflation, en mettant en place une politique monétaire restrictive, appelée politique du mark fort. Les Allemands de l’Ouest, ménages ou entreprises, ont eu moins de monnaie à leur disposition.
Enfin, pour remettre l’appareil productif de l’Est à niveau, de fabuleux transferts de monnaie ont eu lieu entre l’Ouest et l’Est. Les Allemands de l’Ouest ont payé plus d’impôts.
Moins de monnaie, plus d’impôts, le chômage apparaît nécessairement à l’Ouest. L’Allemagne étant un de nos principaux clients, le chômage s’étend aussi à la France.
La réunification politique des deux Allemagne devait se faire, c’est évident. Mais elle devait se faire en respectant des lois économiques simples, élémentaires, et sans multiplier brutalement par trois le pouvoir d’achat des Allemands de l’Est. Helmut Kohl n’a pas fait un cadeau aux Allemands de l’Est. Il les a plongés pour des années encore dans l’assistanat et le chômage.
Les hommes politiques, qu’ils soient communistes ou libéraux, ne peuvent pas tricher impunément avec les lois économiques..

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Comments (8)

  • eva Répondre
    4 novembre 2009 à 13 h 23 min
  • Marc Randon Répondre

    Monsieur Uwarow,

    Je ne sais pas quoi ajouter après votre brillant exposé, que je cautionne à 100% !

    Je suis heureux qu’il existe encore des gens qui ne disent pas n’importe quoi sur internet.

    Etant du pays où le gouvernement commence à loucher sur le château de Versailles, considérant l’Elysée un peu "prolétaire",  je dois bien reconnaître qu’on y a dit et on y dit encore beaucoup d’âneries, sur tout, et particulièrement les pays de l’Est, dont la Russie, notre plus ancien allié au cours de l’histoire, bien mal exprimée à nos chères têtes blondes.

    J’entends par là que tout ce qui est de l’Est est systématiquement dénigré et diabolisé chez nous, quel manque de reconnaissance…

    Bon, on ne va pas refaire le monde sur ces pages, pour ça, il faudra s’y prendre autrement…

    M.Randon
    Basse-Normandie

    21 juillet 2009 à 11 h 14 min
  • Hans-Joachim Uwarow Répondre

    Mr Trémeau,

    Face à autant de stéreotype,d’amalgamme et d’analyse economique niveau Aldi/Lidl il est trés difficile de rester poli ! A vous lire la RFA etait le paradis et la RDA l’enfer .Qui plus est l’enfer etait/est peuplé   de gens qui ne savent/veulent pas travailler.Ce qui semble normal ,quand on recoit sans rien faire un pouvoir d’achat triplé .Connaissez-vous la Treuhand Gesellschaft ,savez-vous quel role elle a joué aprés la "ré"-unification ? Savez-vous ce qui reste du tissus industriel sur le territoire de l’ex-RDA ?  Vous savez certainement aussi ce qu’un allemand dans les " Neuen Länder " gagne pour le même travail qu’un "Wessi" (habitant des anciens "Länder") et on va eviter le critére productivité en prenant l’agent de police ou le facteur ! Soyez content que vous pouvez faire vos critiques, sans que cela vous engage.Pour votre information,les milliards de € transférés chaque année ne sont pas destinés à faire tourner l’industrie est-allemande ,mais uniquement au financement de l’appareil administratif de l’etat et au réfinancement d’une partie des rétraites et des soins de santé !

    Un petit mot à Mr Tréhard ,pour avoir ete emprisoné en RDA pendant 27 mois,je puis vous confirmer que la rélation que vous developpez entre l’ancien prisonnier d’un camps de concentration et l’allemand de l’est moyen peut etre interpreter de deux façon ! Ou bien les camps de concentration etaient des colonnie de vacances (Ce qui est une insulte à la mémoire des millions de juifs assassinés sous le régime de Hitler) ou la RDA etait un camps de concentration géant  

    Pour votre gouverne : Le chômage en France,Allemagne,Belgique et ailleurs ne pas du au comportement asocial des habitants de l’ancien RDA ,mais bien à la course efrénée au profit de nos chers patrons et aussi à la globalisation . Exemple : Renault ferme l’usine de Vilvoorde en Belgique(plus rentable que Renault Douais) pour ouvrir quelques mois plus tard la toute nouvelle usine prés de Moscou …

    Bien à vous Hans-Joachim Uwarow (un est-allemand avec tout ce que cela comporte)

     

    6 avril 2008 à 10 h 18 min
  • Olivier Tréhard Répondre

    Cher mr Trémeau, J’ai rencontré il y a quelques années un déporté en camp de concentration qui m’a indiqué que les premières années qui ont suivi sa libération, il ne s’habituait pas à sa liberté, habitué qu’il était à obéir machinalement. Il était rassuré d’obéir aux ordres et l’absence d’ordres ne libérait pas son initiative mais l’effrayait. comme un animal domestique laché dans la nature… On sousestime le traum

    4 décembre 2004 à 13 h 38 min
  • Thierry Répondre

    Cher Monsieur Trémeau, Merci pour les lumieres qu’apportent cet article. Le point que je voulais apporter est que la leçon que nous avons tous appris de la fin de la guerre froide se confirme: Les mentalités évoluent beaucoup moins vite que les réformes politiques. Il n’y a pas de liens entre les moyens financier disponible et la réussite économique si l’esprit d’entreprise est absent. C’est ce qui explique la reussite de la Chine et la non-réussite de la russie par exemple: Les causes de la réussite de l’un s’explique par les causes de l’échec de l’autre: sans l’esprit d’entreprise, il n’y a pas de prospérité possible. Dans le cas de l’allemagne de l’est: les réformes politiques et économiques ne prirent que quelques mois. Mais le changement de mentalités nécessaire a la prospérité du pays va laisser a plusieurs générations des regrets du communisme. Il n’y a pas de “recettes magique” ces changements vont prendre des années et probablement beaucoup de gens vont rester sur le carreau. Le pays va-t’il être capable de mener ces changements sans que le communisme ne ressurgisse ? rien n’est moins sur.. Cordialement Thierry Orlowski

    3 décembre 2004 à 16 h 26 min
  • NANA Répondre

    Je ne vois pas ce que vous voulez nous démontrer qui soit nouveau. Peut-être pourriez vous aussi nous parler de la bataille de Marignan au 16ème siècle. Cela occuperait toujours une colonne dans le Journal.

    1 décembre 2004 à 22 h 12 min
  • Balagan Répondre

    Monsieur Trémeau, Votre analyse est excellente et parfaitement pertinente. Cependant, il faut tenir compte du contexte politique de l’époque. Les allemands, comme les autres, n’étaient pas certains que le communisme soit définitivement enterré, je pense donc ils ont acheté les allemands de l’Est pour éviter que l’Allemagne de l’Est rebascule dans le camp communiste sous une pression “populaire” en cas de résurgence du soviétisme. Je crois donc que Kohl a pris cette décision délibéremment tout en sachant probablement qu’à terme, les conséquences seraient celles que vous décrivez. Quoiqu’il en soit, la politique économique de la réunification est effectivement un cas d’école de ce qu’il ne faut surtout pas faire.

    28 novembre 2004 à 18 h 19 min
  • max Répondre

    Votre article fait preuve d’un manque de référence criant sur l’histoire allemande. Les difficultées de l’Allemagne et sont retard économique n’étaient pas seulemement dûes aux conséquences de l’économie planifiée. Il faut savoir que cette région souffrait déjà avant la seconde guerre mondiale d’un retard économique par rapport au reste de l’Allemagne. La politique du SED a fait le reste. Je voudrais aussi ajouter que certains domaines de l’économie est-allemande comme celui de la recherche optique était assez performants. Il ne faut donc pas dresser un portrait trop noir de la République démocratique allemande. C’est surtout les conséquences des deux chocs pétroliers qui ont contribués à rendre la situation économique difficile en RDA. Après la construction du mur, en 1961, a été mis en place un nouveau système économique qui a connu un relatif succès. la vie n’y était pas un cauchemard de chaque instant. Les Allemands de l’est ont un rapport ambigue vis à vis de leur ancien Etat. Ils sont certainement mieux a même de comprendre les évolutions économiques que vous. Votre analyse basée uniquement sur un raisonnement économique ne répond pas aux principales difficultés des nouveaux Bundesländer. Il faut aussi intégrer toutes les données sociales. Bien a vous. Max

    28 novembre 2004 à 14 h 45 min

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