Les crimes de l’Homme de Davos

Les crimes de l’Homme de Davos

Depuis au moins deux décennies, les observateurs les plus honnêtes sentaient venir le nouveau vent de l’histoire sans oser sonner l’alerte.
C’est désormais chose faite : « Valeurs actuelles », sous la plume de Xavier Raufer, franchit le Rubicon dans son n° 3900 avec l’article « L’après Ben Laden » dans lequel l’auteur souligne que, « dans la société de l’information, les sortilèges de l’idéologie et de la technologie déterminent un nouveau type humain aveugle au crime et à ses ravages ».

Jugez-en : Raufer nous apprend « qu’entre juin 2008 et mars 2009, un ménage américain moyen – peut-être plus de cent millions de personnes au total – a perdu en moyenne 100 000 dollars sur son portefeuille d’actions et 33 000 dollars sur son patrimoine immobilier ».
Le jugement de l’homme de la rue, surtout français, sera : « Ils ont joué, ils ont perdu ! », ne soupçonnant pas une seconde qu’il puisse s’agir du résultat d’une des formes les plus abouties du crime organisé.

Stupéfiant ! Mais à qui donc profite le crime ? Xavier Raufer cite Samuel Huntington, qui baptisa les acteurs et bénéficiaires de cette mondialisation débridée sous le vocable « d’Homme de Davos ».

Ce sont, nous précise-t-il, « quelques milliers de riches quinquagénaires, de sexe masculin pour la plupart, recrutés chez les patrons des principaux groupes financiers mondiaux. Ils sont chefs ou propriétaires d’entreprises, milliardaires, patrons de grands médias, innovateurs technologiques, banquiers et gourous de fonds d’investissement ; ou aussi chefs d’État, mi­litaires ou religieux, plus quel­ques écrivains ou artistes ».

Que cet « Homme de Davos » essaie de déterminer l’avenir de la planète, passe encore, quoi­que… Mais qu’il « couvre les pratiques d’une finance pousse-au-crime genre Wall Street dans la décennie 2000 » fait de lui un véritable criminel.

Xavier Raufer rappelle, à juste titre, que dans un État de droit – mais en existe-t-il encore un sur la planète ? – « toutes les écoles pénales considèrent l’incitation à commettre une infraction comme punissable au même titre que celle-ci ». Et de citer la remarque savoureuse de Global Research : « Dans quel cas un crime n’est-il pas considéré comme criminel ? Quand il est commis à Wall Street. »

Car nous avons affaire à la « morale de l’intention », toujours pure par nature, comme le sont les Hommes de Davos – ce qui « les exonère des fâcheuses conséquences de leurs actes ».

L’article nous rappelle que leur ultralibéralisme, véritable idéologie pondue par l’avant-garde des « libertariens », a tellement imprégné le milieu des affaires et le groupe des divers « think-tanks » états-uniens et européens, qu’une prestigieuse institution américaine comme la Freedom House publia une étude sur la Turquie dans laquelle on ne trouvait strictement rien sur la mafia turque, alors que le rôle majeur joué par celle-ci n’est ignoré par aucun observateur un peu sérieux.

L’Europe, bien entendu, n’est pas épargnée par ces idées issues d’un mondialisme débridé. Alors que leurs plus éminents représentants siègent à Davos, est-il utile de préciser qu’on ne peut rien attendre de la part de nos « grands partis européens », pour régler ce problème capital ?

Fort heureusement, se dessinent, chaque jour davantage, les traits de ce qui deviendra, à terme, une pensée politique et sociale qui aura pour tâche de sauver une Civilisation durement affectée. Ce courant s’appuie sur des îlots intellectuels encore dispersés, mais qui se rapprochent mutuellement à une vitesse grandissante.

Que dire de lui à ce stade ? Qu’il tournera obstinément le dos à l’analphabétisme économique qui gangrène nos facultés, qu’il saura maîtriser les conditions qui emportent l’adhésion des peuples et qui mènent à la victoire, et qu’il fera sienne la pa­role de Donoso Cortès : « Voici venu le temps des négations radicales et des affirmations souveraines »…

Partager cette publication

Comments (4)

  • Daniel Répondre

    Garancière:
    "La stratégie actuellement mise en oeuvre pour tuer les Etats européens est la suivante : les encourager à s’endetter au-delà de leur capacité de remboursement, puis, le défaut de remboursement produisant la faillite, les obliger à céder certains de leurs actifs.."
    Oui mais cette stratégie est connue des Etats concernés puisqu’eux mêmes procèdent à cette entourloupe pour rendre des corporations (trop libres à leur gout) dépendantes et contrôlées par L’Etat … et pour longtemps . Par le biais de l’école dite laïque,   les paysans y ont laissé leur âme pour devenir les larbins subventionnés et assistés d’une soi disant élite qui se couvre ainsi d’être elle même autrement plus assistée. Il faut savoir qu’à l’image du principe que vous décrivez au plan mondial, quand l’Etat endette une corporation, elle pique pour elle même une part essentielle des subventions pour justifier la "bonne" gestion de l’argent public. Et tout mensonge est bon pour multiplier les charges et piquer dans la caisse publique. Les grands voleurs ou violeurs de l’Histoire récente sont de gentils enfants de coeur comparés aux malades qui prétendent nous donner des leçons.

    15 octobre 2011 à 20 h 02 min
  • Anonyme Répondre

    Le Mondialisme permet  de mettre en concurrence économique directe tous les Etats, comme autant d’équipes de football dans un championnat mondial. Il s’agit d’un championnat économique.

    La façon dont est organisé chaque Etat, détermine la façon dont il se classe dans ce championnat.

    Plus un Etat se débrouille pour aligner des millions d’heures de travail non troublées, sans déperdition du fruit de ce travail au-delà de sa sphère d’influence, plus cet Etat se place bien au classement du championnat.

    Le meilleur à cette compétition est la Chine.

    L’ULTRALIBERALISME  mondial qui régit les rapports entre Etats, provoque un ULTRAETATISME au sein de nombreux Etats, afin de tenter, par action gouvernementale, d’aligner les ressources et forces vives intérieures, pour faire face à la compétition extérieure.

    L’Europe, emmenée économiquement par l’Allemagne, et les Etats Nordiques, est freinée économiquement et idéologiquement par la France, qui a perdu sa bataille économique et n’a plus d’autre ressource que de prêcher à ses voisins une solution ultralibéraliste bâtarde, consistant à continuer sa bataille mondialiste par renforcement de l’Etatisme Européen, lequel consiste exclusivement à faire payer les riches (Allemands, Pays Nordiques, Hollandais, Luxembourgeois, etc.) pour les pauvres (Grecs, Portugais, Espagnols, Français, Italiens, pays de l’Est, etc.).

    L’ultralibéralisme qui a rendu le monde globalement beaucoup plus riche n’est pas agréable pour les quelques perdants, dont la France est presque la caricature. La solution française est très simple :

    -ou bien les Français se placent au même niveau que leurs compétiteurs mondiaux et se mettent à travailler dur (mais c’est impossible, puisqu’il y a trop de fonctionnaires inutiles, ancrés dans leur fromage qui pompent tout le bénéfice, trop de codes du travail sclérosants, empêchant de licencier ET DONC d’embaucher, beaucoup trop d’idéologie de gauche martelée 24H/24, sur tous les tons, par les médias, empêchant le bon peuple de seulement comprendre ce qui se passe, sans même parler de mettre en œuvre ce qu’ils POURAIENT comprendre).

    -ou bien ils cessent de participer à la compétition et remontent leurs barrières douanières (mais c’est impossible car la France a signé des tas de traités lui interdisant de le faire).

    -ou bien ils font la manche, empruntent partout à des banques irresponsables de l’argent qu’ils ne rembourseront ABSOLUMENT JAMAIS (et comble de l’ironie en faisant semblant de pouvoir garantir durablement la solvabilité de ces mêmes banques),  font cracher les Allemands et les autres Etats riches au bassinet, par le biais d’un Euro artificiellement créé, dont les mécanismes de survie OBLIGENT à sauver la signature « archi-pourrie » de la France.

    C’est pour l’instant cette dernière solution qui est la seule vraiment utilisée à fond par nos Enarques, avec un art consommé, qui confine au génie, dicté par l’énergie de la nécessité absolue. Pourvu que ça dure et que le bon peuple allemand (entre autres) continue à se laisser tondre au nom de l’idéologie qui prédomine dans les élites allemandes : aujourd’hui, c’est la solidarité pour « les plus démunis » européens, comme hier c’était les fadaises de Hitler « nécessité de l’espace vital », etc…

    15 octobre 2011 à 0 h 43 min
  • Garancière Répondre

    La stratégie actuellement mise en oeuvre pour tuer les Etats européens est la suivante : les encourager à s’endetter au-delà de leur capacité de remboursement, puis, le défaut de remboursement produisant la faillite, les obliger à céder certains de leurs actifs pour compenser le défaut de remboursement. Donc la France devra céder d’abord ses installations militaires, sa force de frappe nucléaire, ses ports, ses aéroports, ses chemins de fer, puis le reste. Les céder à qui ? mais aux créanciers, pardi. Les créanciers, vous ne savez pas qui c’est ?

    14 octobre 2011 à 16 h 11 min
  • Daniel Répondre

    Mondialisme débridé voulu, exploité et développé par une caste organisée??? 
    La perte de sens moral chez des individus qui se sentent puissants de leur bêtise est une réalité qui n’est pas nouvelle.  Mais actuellement,  leur progression financière exponentielle est largement permis par la perte de valeurs morales de toutes les catégories sociales, du politicien assisté  à celui qui tend la main dans la rue, assisté lui aussi, mais beaucoup moins.
    Le politicien fait les lois qui permettent cette décadence. Nous sommes arrivés au point où le crime  qui n’est pas interdit par la loi est devenu une référence morale et intellectuelle. Tout les crimes de "l’homme de Davos" le sont parce que le politique a perdu son sens de l’orientation collective,   mais pas le sens de son intérêt individuel… immédiat.   Quant aux juges politisés et au système judiciaire global, c’est la désorganisation méthodique du génie humain voulue de longue date par les loges de l’ombre. Celles ci pratiquent depuis longtemps la morale de la bonne intention affichée pour formater à ses sinistres thèses cachées ses nouveaux adhérents. Cette anti civilisation est largement plus organisée méthodiquement et depuis plus longtemps que le tsunami "l’homme de Davos".   Et puis, le pouvoir personnel que les juges tirent du Droit et ses dizaines de milliers de textes pour immatures intellectuels a bien préparé le terrain de l’irresponsabilité générale. L’école procède globalement du même combat idéologique et raciste. Comment s’étonner d’un résultat  tant recherché par ces gens sans conscience?

    Dans le phénomène actuel de folie financière mondialisée, je verrai plutôt le fonctionnement normal et sain de la nature qui réagit à un comportement par défaut de l’homme qui se déshumanise et abandonne sa liberté de penser pour devenir un consommateur… qui se vend, donc, trouve acquéreur,  puis se plaint ensuite de se faire sodomiser. Par qui? par d’autres consommateurs extrémistes qui ont besoin de ce fric/compensation pour croire qu’ils existent, eux aussi.      
    Cela ne durera pas longtemps puisque l’excès produit toujours le point de rupture. La prise de conscience progresse plutôt vite si on regarde les articles d’il y a quelques années.

    13 octobre 2011 à 23 h 49 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *