Les crises à répétition de l’Union européenne

Les crises à répétition de l’Union européenne

Venant après la crise grecque, la crise des migrants apporte une preuve supplémentaire que l’Union européenne ne fonctionne pas.

Ce que nous voyons actuellement, c’est un début d’ébranlement de l’utopie européenne concoctée par des technocrates, à l’insu des peuples.

De nouveau, l’Europe s’est déchirée à cause de réalités économiques et démographiques qu’on a voulu garder sous le boisseau.

Les différences de productivité entre l’Allemagne et de nombreux pays ont créé d’énormes déséquilibres commerciaux.

Normalement, ces déséquilibres sont corrigés par des ajustements de taux de change.

Mais l’euro a verrouillé le système.

La seule variable d’ajustement restante est la « dévaluation interne », c’est-à-dire la baisse généralisée des salaires et des revenus communément appelée « politique d’austérité ».

De plus, ces déséquilibres ont créé d’énormes poches de chômage.
Ces problèmes, ajoutés à l’endettement excessif de nombreux pays, ont généré un fossé entre l’Europe du Nord et les « pays du Club Med ».

La Grèce n’a été que le premier pays à frôler l’abîme.

Mais l’Allemagne exige de poursuivre les politiques d’austérité, tant que des réformes profondes n’ont pas été mises en place et n’ont pas porté leurs fruits.

En outre, toute remise de dette est exclue.
Éviter un « Grexit » était assez facile. Certes, la crise grecque a donné lieu à des affrontements déplaisants, mais, au bout du compte, on a poussé la poussière sous le tapis.

En revanche, pousser sous le ta­pis quelques millions de mi­grants (croyez-vous que le flux va s’arrêter ?) sera un problème d’une autre ampleur.

La crise des migrants a révélé une autre cassure.

Angela Merkel a ainsi annoncé que l’Allemagne accueillerait 800 000 migrants. Cela peut convenir à l’Allemagne qui a besoin de travailleurs pour compenser sa démographie, mais certainement pas à la plupart des autres pays européens, déjà confrontés à de graves problèmes de chômage et de pénurie de logements.

Simultanément, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a annoncé son intention d’imposer à tous les pays de l’Union des quotas de réfugiés, au besoin sous peine de sanctions.

Les pays de l’ancienne Europe de l’Est sont vent debout contre ce qu’ils considèrent comme des diktats.

En invoquant une réglementation européenne pour imposer aux divers pays des quotas de migrants, Bruxelles a crûment fait comprendre aux États de l’Union qu’ils avaient perdu leur souveraineté en matière de maîtrise de leurs frontières, de même qu’en entrant dans l’euro, ils avaient déjà perdu leur souveraineté en matière monétaire et économique…

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Comments (1)

  • DESOYER Répondre

    Schengen, oui, mais dans une Europe de Droite, mais une Droite plus à droite que l’ex-UMP!

    23 décembre 2015 à 16 h 56 min

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