Les deux causes de l’inflation

Les deux causes de l’inflation

Quand les prix augmentent, les économistes parlent d’inflation.
Un responsable politique peut créer de l’inflation de deux fa­çons : en augmentant les dépenses des entreprises ou en mettant trop de monnaie en circulation.

1) Les responsables politiques français aiment augmenter les dépenses des entreprises. Ils sont, en effet, pratiquement tous persuadés que les entreprises gagnent de l’argent en « exploitant » leurs salariés. En leur prenant de l’argent, le gouvernement ne fait que corriger une « injustice ».

On oblige donc les entreprises à augmenter les revenus de leurs salariés. Et il y a 36 façons d’augmenter ces revenus. Au­jourd’hui, par exemple, un chauffeur conduisant un TGV touche un salaire supérieur à la moyenne, du fait que, du temps où les trains marchaient à la vapeur, il était pénible de pelleter le charbon que l’on mettait dans la chaudière. Le chauffeur est maintenant bien assis au chaud dans son fauteuil, mais continue à percevoir une prime de charbon.

On oblige les entreprises à réduire le temps de travail de leurs salariés, sans modifier le salaire, ou à augmenter le SMIC plus rapidement que n’augmente le coût de la vie. Etc., etc.

On oblige aussi les entreprises à payer des impôts ou des taxes (taxe professionnelle, charges sociales…).
La liste des dépenses imposées aux entreprises françaises est très longue. Tant que le marché français n’était pas exposé à la concurrence étrangère, ce comportement ne modifiait pas la compétitivité des entreprises. Mais, depuis le Marché commun, les entreprises françaises sont soumises à la concurrence des entreprises allemandes ou polonaises, beaucoup moins imposées. Elles ne sont plus compétitives. Le déficit de notre balance commerciale mesure cette non-compétitivité, dont nos responsables politiques sont les seuls responsables.

2) Les responsables politiques français aiment aussi offrir des revenus à leurs électeurs.
Actuellement, plus de la moitié du revenu des Français est prise par l’État pour être redistribuée. On crée des aides pour les femmes enceintes, pour les femmes qui ont des enfants en bas âge, pour les femmes qui vivent sans mari avec des enfants à charge, pour les femmes qui ont un handicap…

On crée des allocations familiales pour les enfants, et ces allocations font de la France un des rares pays européen qui renouvelle sa population.

On crée des « niches fiscales » pour réduire des impôts jugés trop élevés.
Comme les électeurs n’apprécient pas les augmentations de leurs impôts, on n’augmente plus les impôts, mais on continue à dépenser plus qu’on ne gagne.

On a alors le choix entre « faire marcher la planche à billets », ou emprunter pour pouvoir dépenser encore plus.
La « planche à billets » fonctionne en France depuis 1716. En mourant, Louis XIV avait laissé à son héritier Louis XV, âgé de 9 ans, d’énormes dettes. Le Régent fit alors appel à un banquier écossais, John Law, qui décida d’imprimer des billets de banque, échangeables contre de l’or. La quantité d’argent distribué augmenta ainsi brutalement, alors que la production de biens consommables ne pouvait qu’augmenter très lentement. La demande devint supérieure à l’offre. L’augmentation des prix (l’inflation) corrigea automatiquement cette différence. Com­me elle le fait toujours depuis que la monnaie existe.

Les troubles monétaires sont largement responsables de la chute de la royauté. Mais, à leur tour, les révolutionnaires dépensèrent beaucoup plus qu’ils ne gagnent. Ils poussèrent ainsi le jeune général Bonaparte à prendre le pouvoir.

Avec la monnaie unique, l’État n’a plus le droit de créer de la monnaie. L’État qui dépense plus qu’il ne gagne doit donc emprunter.
Une politique non inflationniste utilisant les entreprises et leur mise en concurrence est pourtant tout à fait possible. Mais, pour la mettre en place, il ne faut pas avoir lu seulement Marx et Keynes. Il faut aussi connaître Jacques Rueff ou Milton Friedmann…

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Comments (1)

  • grepon Répondre

    Mais, pour la mettre en place, il ne faut pas avoir lu seulement Marx et Keynes. Il faut aussi connaître Jacques Rueff ou Milton Friedmann…

    Et surtout HAYEK.    La planification centralisee se plante toujours, pour des raisons expliquees par Hayek.

    D’aillieurs se n’est pas OU la planche a billets OU vendre de la dette.   Aujourdhui, les deux acitivites vont de paire!    La BCE et la Fed achetent la dette des gouvernements troubles, soit directement soir sur les marches(quoique, ils achetent tellement parfois que c’est eux le marche), ainsi imprimant de l’argent (numeriquement surtout) ET laissant continuer la musique.   La musique etant ce qui permet aux armees de dependants des gouvernements DEVENU BEAUCOUP TROP LOURDES ET INVASIF de continuer a etre paye, a recevoir pensions, a travailler sur leur contrats, et faire toutes sortes d’activites subventionnee.   Ceci est une economie artificielle.   Les degats s’empilent a une vitesse toujours en acceleration, et la musique augmente en volume et cadence avant que le systeme explose.  Dans le cas de L’Europe, des tyrannies bien moins doucent que celle que vous vivez aujourdhui vont s’installer.   La misere aussi.

    15 mars 2012 à 19 h 12 min

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