Les discours économiques de Nicolas Sarkozy

Les discours économiques de Nicolas Sarkozy

Notre président vient de prononcer plusieurs discours sur l’économie, aux Nations unies et à Toulon en particulier.

Il réaffirme sans hésiter, en pleine crise financière, que l’économie de libre-échange régulée par le marché est bien supérieure à l’économie marxiste. La concurrence est seule capable de pousser les hommes à donner le meilleur d’eux-mêmes. Mais il précise parfaitement que le libre comportement économique n’est pas le laisser-faire. Les tricheurs de tous bords doivent être empêchés d’agir. Il ne peut qu’être approuvé sur ce point essentiel.

Il renouvelle l’annonce qu’il ne remplacera qu’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite (sauf dans la Justice et la Recherche). Il utilisera une partie de ces économies pour payer plus cher les fonctionnaires restants. Il ne peut être qu’approuvé sur ce point.

Il condamne les banques privées américaines ou françaises qui ont « spéculé »
. Mais il ne condamne pas l’Américain moyen qui achetait une maison avec un long crédit peu coûteux. Il devenait ainsi propriétaire d’une maison en payant moins cher que le loyer qu’il pouvait obtenir…

Il ne parle absolument pas de la banque centrale américaine (la FED) qui a offert aux banques privées pendant bien trop longtemps un crédit à 2 %, alors que l’inflation était parfois supérieure à ce chiffre. La FED est responsable de la « spéculation » des banques privées et de leurs clients. Faut-il traîner en justice Greenspan et Ben Bernanke ?

Malheureusement, pour s’opposer à ces « spéculations », notre président propose encore plus de réglementations. Alors qu’en France, la réglementation est déjà pléthorique.

Notre président met dans le même sac la sous-évaluation du dollar et celle de la monnaie chinoise
, sous-évaluations qui seraient responsables de la moindre compétitivité de nos entreprises. Une parité fixe lie le yuan au dollar. Mais, depuis les accords de la Jamaïque en 1976, les cours flottants entre les principales monnaies des pays développés ont remplacé les parités fixes instituées en 1944 à Bretton Woods. C’est le marché qui détermine aujourd’hui les cours relatifs des monnaies. Nicolas Sarkozy, en demandant une nouvelle grande réunion monétaire internationale, désirerait-il revenir aux parités fixes ? Il ne le dit pas, mais ce serait une erreur.

Pour rendre nos entreprises compétitives, il ne faut pas vouloir donner au dollar une valeur plus grande en revenant au système à parité fixe. Il faut par contre supprimer les centaines de contraintes économiques qui pèsent sur elles en France, contraintes bien supérieures à celles des autres pays. Un immense chantier doit être mis en marche. Et très rapidement, car la non-compétitivité de nos entreprises est source de licenciements et de troubles sociaux graves.

Enfin, Nicolas Sarkozy aborde le problème essentiel qu’est de la relance de notre économie. Certaines des mesures déjà prises montrent qu’il croit encore à la relance par une augmentation de la demande. Or, depuis 1970, une quinzaine de relances par la demande ont été réalisées en France. Elles ont toutes échoué. Car elles produisent plus d’inflation que d’activité.

Pour relancer l’économie, il faut utiliser la banque centrale. Il faut réduire les contraintes inflationnistes imposées par les gouvernements à l’économie. Il y en a des centaines en France ou en Italie. Le SMIC, la taxe professionnelle ou les 35 heures payées comme 39, en sont de beaux exemples français. La banque centrale, n’ayant plus à lutter contre cette inflation, pourra abaisser automatiquement ses taux et notre pouvoir d’achat augmentera d’autant. Il semble ainsi possible d’obtenir une croissance de plus de 5 % en Europe. Comme une inflation de 2 % y a été enfin obtenue à partir de 1983. (Jusqu’en 2007 et la crise des subprimes…).

Nicolas Sarkozy préside actuellement l’Europe. Il peut y supprimer le chômage. Est-ce un fol espoir ?

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Comments (7)

  • Anonyme Répondre

    Tiens c’est marrant je me pose les mêmes questions que Drakkar.
    Ben peut-être tout simplement parce qu’il a dit ca:

    « Je ne crois pas à la doctrine de l’État minimum. Je ne crois pas à la doctrine du laissez-faire. Je ne crois pas qu’en France l’État puisse être réduit à un rôle secondaire. Je ne crois pas que la nation puisse conserver son unité avec un État faible ».

    « Je ne crois pas que la République puisse continuer d’exister sans un État fort. Je ne crois pas que le capitalisme puisse survivre si le marché est tout et l’État rien. A ce moment-là, ce n’est pas le capitalisme que nous aurons, c’est la caricature du capitalisme ».

    et aussi parce que jour après jour, les mesures prises par son gouvernement s’inscrivent dans une optique conservatrice utilisant la doctrine keynésienne.
    Quoi qu’on en dise, Sarko n’est pas libéral et encore moins ultralibéral. C’est un étatiste.

    11 octobre 2008 à 2 h 01 min
  • richa83 Répondre

    si Sarko avait la moindre connaissance en économie réelle…cela se saurait!!

    7 octobre 2008 à 17 h 15 min
  • Drakkar Répondre

    Nicolas Sarkozy réaffirme sans hésiter, en pleine crise financière, que l’économie de libre-échange régulée par le marché est bien supérieure à l’économie marxiste.

    Ah bon ? Alors pourquoi continue-t-il à nous pondre du socialiste chaque jour ?

    Pourquoi ne fait-il rien pour mettre l’état français et TOUTES ses troupes à la diète la plus sévère ?

    Pourquoi ne fait-il rien pour réduire le train de vie des ministres, des élus et surtout du sien ?

    Pourquoi ne réduit-il pas à zéro les subventions scandaleuses distribuées de tous les côtés en pure perte (perte pour le con-tribuable bien sûr) ?

    Pourquoi ne fait-il pas disparaître tous les organismes parasitant la France, vivant à nos crochets et dont l’apport à notre société est nul ?

    Alors, qu’en est-il de la concrétisation de cette vision supérieure de l’économie libre sur l’économie socialo-communiste ?

    Menteur comme un avocat, menteur comme un candidat. Il a juste oublié un peu trop vite que nous avons voté pour lui uniquement pour éviter la catastrophe Ségolène, rien de plus !

    6 octobre 2008 à 12 h 48 min
  • Luc SEMBOUR Répondre

        Mon commentaire ci-aprrès a été posté par erreur sous l’article de Guy Milliere. Je le reproduis donc.

        Nicolas SARKOZY, n’a absolument pas le bagage intellectuel suffisant pour comprendre de lui-même, comme un maître autonome (tel Raymond BARRE par exemple), ce qu’il faudrait faire pour gérer la crise et rebondir au mieux des intérêts français. Il n’a pas non plus l’expérience internationale pratique d’affaires réalisées sur le tas comme entrepreneur, qui pourrait compenser sa formation déficiente.

        Pour ces deux raisons, il est forcé de s’en remettre à la culture ambiante franco-française distillée par l’armée d’énarques autour de lui. Ceux-ci l’envoient et l’enverront donc toujours plus dans le mur économiquement puisqu’ils sont eux-mêmes pieds et poings liés par leur formatage idéologique, commencé au début de l’école primaire et poursuivi un quart de siècle durant, ainsi que par leur absence de vie en entreprise, totalement et longtemps hors de tout système français.

        Tel le cheval qu’on essaie de faire sortir de l’écurie qui commence à brûler, Nicolas SARKOZY et ses poulains se dirigeront vers le coin le plus éloigné du fond de l’écurie et y entraineront rôtir le reste de la manade apeurée.

        Enfin, même si Nicolas SARKOZY se faisait greffer un cerveau "pré câblé de pure reaganomics", il tiendrait peut-être QUAND MEME le même discours pour des raisons d’opportunisme politicien, bien qu’il sache alors être en opposition absolue avec son intime conviction.

        Nicolas SARKOZY est un avocat professionnel et il a appris à parler avec des accents de sincérité touchants pour défendre des causes qui ne l’intéressent pas sur le fond ni sur les faits.

        LS

    2 octobre 2008 à 10 h 43 min
  • Florin Répondre

    "Nicolas Sarkozy préside actuellement l’Europe. Il peut y supprimer le chômage."

    Comme dirait une de mes collègues : Trémeau a vu la Vierge en fluo …

    1 octobre 2008 à 18 h 50 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    <<Il ne parle absolument pas de la banque centrale américaine (la FED) qui a offert aux banques privées pendant bien trop longtemps un crédit à 2 %, alors que l’inflation était parfois supérieure à ce chiffre. La FED est responsable de la « spéculation » des banques privées et de leurs clients. Faut-il traîner en justice Greenspan et Ben Bernanke ?>>

    Ce taux très bas a été plus ou moins imposé par le yuan sous-évalué, non pour spéculer, mais pour faciliter les investissement des entreprises US face à leurs concurrentes chinoises. Ce taux extrêmement bas a aussi facilité indirectement l’achat d’immobilier par des personnes non solvables.

    La FED porte ainsi une part de responsabilité dans la crise financière actuelle mais certainement pas la responsabilité entière.

    1 octobre 2008 à 18 h 11 min
  • Jaures Répondre

    Curieuse cette manière d’envelopper dans des arguties économiques ou par des soudaines mises à l’index de telle ou telle personnalité une situation dont l’origine est pourtant simple: la cupidité de voyous de la finance auxquels on a laché la bride par pur dogmatisme.

    En effet, des gens (ou plutôt des loups) ont leurré des naïfs en les laissant croire qu’ils pouvaient devenir propriétaires. On a caché ces dettes risquées dans des produits complexes dont on a inondé un marché dérégulé. Les ménages en faillite ont vendu à vil prix sur un marché immobilier en déconfiture (300 000 expulsions rien qu’en août !) et les produits infectés se sont effondrés entrainant faillites et méfiance.

    Mais pour que les autorités réagissent, qu’à t-il fallu ? Que des familles entières se retrouvent dans la détresse ? Pensez-vous ! Qui s’en soucie ? Mais que des actionnaires perdent leur mise, alors là, il y a urgence ! Et l’on ne manque alors plus de fonds: des centaines de milliards sont débloqués d’urgence. On recapitalise. On nationalise. On arrose de liquidités.

    L’argent qu’il manquait pour lutter contre la pauvreté, pour la recherche, pour la santé, on le trouve soudain en quantité ! Alors que les E.Unis s’apprètent à débloquer 700 milliards pour boucher les trous laissés par des traders verreux qui coulent des jours heureux sur les plages des paradis fiscaux, les ONG réclament 20 millards pour…éradiquer la faim dans le monde. Ils peuvent toujours attendre. Il y a d’autres priorités que ces futilités !

    1 octobre 2008 à 17 h 54 min

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