Les gilets jaunes et la pression fiscale

Les gilets jaunes et la pression fiscale

Dans le pays le plus imposé au monde, il n’est pas surprenant que l’alourdissement d’une taxe pénalisant les plus modestes ait été l’élément déclencheur d’un mouvement populaire réclamant la baisse de la fiscalité et l’amélioration du pouvoir d’achat.

Le mouvement des Gilets Jaunes est également révélateur d’une forte polarisation de la société française.

C’est le résultat d’une crise due à la mondialisation qui crée plus de précarité pour les classes moyennes et populaires, et fragilise la cohésion sociale.

En effet, il y a une coupure entre ceux qui arrivent à tirer avantage des nouvelles règles imposées par la mondialisation et ceux qui se sentent piégés ou lésés par ces règles.

La politique devient de moins en moins crédible.

Pour beaucoup, les politiciens sont coupés du monde dans lequel vivent les Français modestes.

Ces derniers ne supportent plus la condescendance du pouvoir.

Les Gilets Jaunes sont aussi porteurs d’espoir. Les gens qui ont participé au mouvement ont reconquis un peu d’estime d’eux-mêmes, alors qu’ils se sentaient humiliés et méprisés.

Les Gilets Jaunes bénéficient encore de la sympathie d’une fraction importante de l’opinion publique. Mais plusieurs menaces planent sur leur avenir :
– Un risque d’essoufflement, voire de rejet si les violences s’aggravent.

– La politique du gouvernement ne conduit pas à la baisse des dépenses publiques, mais à l’alourdissement des prélèvements obligatoires, ce qui est à l’opposé des objectifs des Gilets Jaunes. Les «largesses» accordées en décembre et celles qui ne manqueront pas «d’enrichir le grand débat» ne feront qu’aggraver la situation.

Fiscalement parlant, l’aventure des Gilets Jaunes risque d’être un échec.

– Plus important encore, depuis son entrée dans l’euro, la France n’a pas réalisé les réformes structurelles indispensables et voit sa compétitivité se dégrader fortement, y compris par rapport aux pays de la zone euro (notamment l’Allemagne).

L’euro nous privant de la maîtrise de la monnaie, le seul recours est la «dévaluation interne», c’est-à-dire une politique d’austérité conduisant à la baisse des salaires du privé, des traitements des fonctionnaires, et des pensions de retraite.

C’est ce qu’ont vécu les Grecs au prix d’énormes sacrifices, et c’est la descente aux enfers qui nous attend.

Afin d’occulter la responsabilité de l’euro, le gouvernement s’emploiera à convaincre l’opinion que «c’est la faute des Gilets Jaunes»!

Ces derniers occupent la scène depuis des mois. Leurs revendications ne sont pas toujours claires, et parfois contradictoires, mais leur hostilité envers le pouvoir en place ne faiblit pas – au contrair!
Semaine après semaine, on se demande comment le mouvement va continuer, et surtout comment tout cela va finir.

L’Histoire nous met en garde: les Français du début de 1789 et les Russes du début de 1917 n’imaginaient pas comment l’année allait finir!

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Comments (10)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    Phillipe nous promet avoir entendu les voix des contribuables ” lambda ” et promet d’ agir dans le sens de leur demande ; mais comme : ….

    ” les promesses n’ engagent que ceux qui y croient ”

    tant que l’ Etat ne se sera pas réformé structurellement il n’ y aura rien de nouveau sous le soleil et nous savons que Macron est davantage obnubilé par ce qu’ il pense être son avenir politique européen que par sa propre Administration trop hexagonale à ses yeux

    8 avril 2019 à 18 h 14 min
  • Gérard Pierre Répondre

    « L’euro nous privant de la maîtrise de la monnaie, le seul recours est la ‘’dévaluation interne‘’, c’est-à-dire une politique d’austérité conduisant à la baisse des salaires du privé, des traitements des fonctionnaires, et des pensions de retraite. »

    NON ! …… TOUT FAUX ! …… CERTAINEMENT PAS !

    Politique d’austérité : OUI ! …… MAIS POUR L’ÉTAT ET SES SERVITEURS !

    …… En déduire comme seule solution logique de cette nécessaire austérité la baisse des salaires du privé, des traitements des fonctionnaires, et des pensions de retraite : NON ! …… TOUT FAUX !

    Pourquoi ? …… parce qu’une fois de plus c’est là la proposition immuable du ‘’sachant‘’ qui se croit habité par « les Lumières de la science économique » …… dont bien sûr les Français sont totalement dépourvus … (postulat que nous sommes priés de tenir pour définitivement acquis) … et qui, après avoir retourné toutes les possibilités … (c’est-à-dire très peu) … pense détenir LA meilleure d’entre elles !

    Il n’est pas inutile de rappeler d’une part que c’est le secteur privé qui, SEUL, est producteur de la richesse dont on répartit les fruits, et d’autre part que la valeur ajoutée d’une entreprise se répartit INÉGALEMENT entre les actionnaires, les salariés, l’État et les collectivités locales, les banques, et l’entreprise elle-même en vue de réinvestir ! ……

    L’inégalité dans la répartition de cette valeur ajoutée, dont le client est passé sous silence … (alors que sans lui, et ses gains de productivité, il ne saurait y avoir de production durable), … est donc LE sujet de rééquilibrage fondamental de cette répartition qu’il convient de traiter !

    Les actionnaires ? …… Leur force réside dans leur fluidité : …… « Je peux investir ailleurs, sans délai, pour un meilleur retour sur investissement ! ». Il convient donc de ne pas les décevoir !

    Les salariés ? …… Ils constituent la variable d’ajustement de l’économie d’entreprise ! …… la précarisation de leurs contrats de travail y contribue largement ! …… Les ‘’négliger‘’ est une tentation primaire génératrice de freins aussi inutiles que facilement évitables. Encore faudrait-il raisonner à moyen et long terme, ce qui ne constitue pas toujours le souci majeur de notre culture d’entreprise !

    L’État et les collectivités locales ? …… Ils rackettent l’entreprise par décret, sans état d’âme, à hauteur régulièrement réajustée de leurs besoins !

    Les banques ? …… Elles fixent librement, mais de façon assez entendue entre elles, les ponctions qu’elles opèrent sur les entreprises !

    Les entreprises elles-mêmes ? …… déjà passablement anémiée après le passage des prédateurs légaux, …… lorsqu’il leur reste quelque chose, elles le réinvestissent pour survivre, …… mais c’est souvent insuffisant ! …… et c’est pourquoi elles optent parfois pour la délocalisation, ce qui nourrit l’argument des ‘’grands économistes‘’ : les salaires, en France, sont trop élevés !

    Or, qui dit salaires dit pouvoir d’achat ! …… Ce pouvoir d’achat constitue le carburant de notre économie ! …… qui pourrait penser qu’en mettant moins d’essence sous le capot on peut se rendre encore plus vite plus loin ? ……. car comme dirait monsieur de La Palice : Si on n’achète plus rien, rien ne se vend …… et l’économie s’arrête !

    Or, dans les années quatre-vingt-dix, l’Association française de la Qualité le clamait assez haut : « dans la fonction publique, la Non-Qualité avoisine 50% des budgets alloués ! …… ce qui signifie très clairement que lorsque l’État perçoit deux billets de 500,00 €uros en impôts et taxes, il jette un billet au feu, … (comme Gainsbourg, sauf que lui n’a brûlé qu’un billet) … et utilise le second pour fonctionner !

    Et depuis, ça ne s’est pas arrangé ! …… loin de là !

    Source La Croix du 15/10/2018 : …… [C’était prévu, c’est confirmé. Selon un rapport parlementaire consacré au budget 2019, dont l’examen a débuté lundi 15 octobre à l’Assemblée nationale, les prélèvements obligatoires ont dépassé pour la première fois la barre des 1 000 milliards d’euros en France en 2017.]

    Même en ne récupérant que la moitié de la gabegie étatique, vous ne pensez pas que la baisse des salaires du privé, des traitements des fonctionnaires, et des pensions de retraite est une ÉCONOMIE RIDICULE à côté des 250 milliards possiblement restituables ?…… à condition de le vouloir ! ! ! …… mais c’est bien là que le bât blesse !

    Qui le veut ? …… Assurément pas ceux qui en profitent largement ! …… Il ne faut pas attendre des métastases qu’elles vous aident à soigner le cancer qui les a produites !

    Alors, …… QUI ?

    2 avril 2019 à 16 h 50 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      quand on veut jouer dans la cour de l’ euro il faut être compétitif !

      4 avril 2019 à 9 h 46 min
      • Gérard Pierre Répondre

        L’€uro a été « vendu » aux citoyens des Nations européennes comme remède au chômage, comme garant de la compétitivité de leurs économies nationales et comme vecteur de croissance ! …… dans un silence assourdissant sur le véritable rôle de la Banque Centrale Européenne officiellement présentée comme élaborant et mettant en œuvre la politique économique et monétaire de l’Union Européenne !

        En réalité, dans les faits, ça a donné quoi ?…… La BCE ne met pas en œuvre, …… ELLE DICTE !

        La Grande-Bretagne, dont la réputation de place financière ‘’respectable‘’ en matière de sérieux, a décidé de quitter la machin de Bruxelles et de Strasbourg ! …… Est-ce par hasard ? …… sur un mouvement d’humeur passager ?

        Bien sûr que non !

        Et si les eurocrates, souvent médiocres économistes et financiers dans leurs pays d’origine (exit Moscovici rien que pour la France) multiplient les handicaps, n’est-ce pas pour dissuader d’autres Nations, qui ont enfin compris elles aussi, de suivre leur « mauvais exemple » ?

        4 avril 2019 à 11 h 29 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          il est beaucoup plus juste de considérer dans la répartition du vote référendaire le rôle des ” classes sociales ” et on s’ aperçoit que Londres a voté contre le Brexit et les Midlands pour le Brexit

          7 avril 2019 à 11 h 28 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    comme souvent court mais lucide article de Mr Croella !

    oui les ” G. J. ” vont nous coûter cher, très cher, on pourrait dire même qu’ ils vont nous coûter ” un pognon de dingue ” , sans pour cela que les ” réformes structurelles ” aient été ne serait ce qu’ abordées dans le ” Grand Débat ” par les intéressés eux-mêmes pas davantage que par les autres intervenants ( le plus souvent LaRem )

    2 avril 2019 à 14 h 57 min
    • lavandin Répondre

      la fonction présidentielle de l’Elysée nous coûte un peu plus de 2 millions d’euros par jour (y compris les week end et jours fériés), Macron remplace sa vaisselle pour la modique somme de 290000 € , madame veut changer la déco de la salle de bal pour 500000€ , mais pour financer la transition énergétique, ils font les fonds de poche des gilets jaunes en fin de mois……..Ainsi va la France

      3 avril 2019 à 16 h 00 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        très bonne émission de David Pujadas ( mais oui ! ) hier en fin d’ après – midi sur L.C.I. sur les ” travailleurs pauvres ” avec un témoignage désespéré d’ un ultra-banlieusard parisien

        comment peut on encore continuer ( les hauts fonctionnaires, les ” moralistes”, les ” politiques ” ) à obéir aveuglément à des dogmes qui depuis des décennies ont fait la preuve de leur nocivité sociétale et économique ? comment peut on encore prendre des décisions , en particulier sur les impôts , sur les taxes et prélèvements, en ignorant la ” sociologie ” ?

        voilà une question qui aurait du être posée par tous dans le ” Grand Débat “

        4 avril 2019 à 8 h 24 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          addenda : …

          j’ ajoute pour bien me faire comprendre que ce ” travailleur pauvre ” est ” taxé ” pour que des profiteurs du ” système ” , et à tous les niveaux, vivent bien à ne rien faire

          4 avril 2019 à 8 h 49 min
          • Le Ket

            MOINS, MAIS MIEUX !
            Il ne s’agit pas d’augmenter les recettes fiscales pour pallier aux dépenses inconsidérées de l’Etat.
            Une lecture attentive et une analyse objective des rapports de la Cour des Comptes depuis 2008, permettrait à l’évidence de réaliser des économies par dizaines de milliards.
            Encore faudrait-il que les gouvernants (Macron and C°) aient le courage et la volonté de les appliquer. Une meilleure gestion des administrations centrales, territoriales et locales s’impose d’urgence : il y a des doublons à tous les niveaux et des dizaines de milliers de fonctionnaires ne doivent plus être remplacés. En outre, l’informatique, la numérisation, la robotisation et l’Intelligence Artificielle conduisent à réduire considérablement l’activité humaine dans la gestion des documents administratifs dans tous les secteurs ministériels .

            Il est donc urgent que nos gouvernants prennent des décisions de réformes structurelles avec bon-sens , efficacité et réalisme . Un seul exemple : depuis 20 ans, la durée de vie s’est allongée de 9 ans ; il serait logique que l’âge légal du départ à la retraite se fasse à 65 ans (comme avant 1982) et qu’un bonus soit attribué à ceux et celles qui voudraient volontairement continuer leur activité professionnelle au-delà, que ce soit dans le privé ou le public.

            4 avril 2019 à 19 h 40 min

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