Les gilets jaunes et les 35 heures

Les gilets jaunes et les 35 heures

Je voyage beaucoup et je ne connais pas un pays au monde où les « travailleurs » ont un pouvoir d’achat et bénéficient d’un niveau de vie et de service sociaux aussi important en contrepartie de la quantité de travail qu’ils fournissent.

Quel est le pays où le travail hebdomadaire n’est que de 35 heures, où les congés payés sont de 5 semaines, où de nombreux jours fériés sont rémunérés, où l’âge de la retraite est de 62 ans, etc. ? Sans parler du taux d’absentéisme.

Bien entendu, le fait que l’on puisse souhaiter bénéficier d’un pouvoir d’achat supérieur à celui que l’on a, est une aspiration humaine et normale.

Malheureusement, nos concitoyens ne bénéficient pas ou n’ont pas bénéficié d’un minimum de formation concernant les principes économiques les plus fondamentaux, les plus simples et les plus faciles à comprendre.

Et il ne faut pas compter sur les médias pour les aider.

Le pouvoir d’achat est la contrepartie d’un travail.

Si la quantité de produits ou de services augmente (gains de productivité) en contrepartie du même temps de travail, le pouvoir d’achat peut augmenter car le même temps de travail a généré une quantité de biens ou services monnayable plus importante. Quand les gains de productivité sont inexistants ou faibles, ce qui est le cas en France, il ne peut y avoir d’augmentation significative du pouvoir d’achat.

Les vieux relents de lutte des classes qui sévissent encore sont le résultat, dramatique pour le pays, de ses programmes éducatifs et de la démagogie de ses élites.

Appauvrir les riches ne peut être une solution pour enrichir les pauvres, particulièrement dans une économie mondialisée où les pays sont en concurrence sur leurs coûts de production et à travers leurs régimes fiscaux.

Pour que les décideurs qui en ont les moyens, décident d’investir dans un pays et d’y développer leurs affaires ou simplement y rester, il faut qu’ils aient un intérêt à le faire, ce n’est pourtant pas difficile à comprendre.

Si l’on peut comprendre les « Gilets jaunes », leur argumentation traduit une ignorance sidérale très triste. La seule et unique solution pour améliorer sensiblement le pouvoir d’achat est de produire plus, d’accepter de dépenser un peu plus « d’huile de coude », une seule petite heure par jour.

Il faut rétablir la semaine de 40 heures (payée en heure normales car nous sommes en concurrence avec des pays « low cost », même en Europe).

Pourquoi n’accepterions-nous pas de travailler autant que tous les autres pays du monde ?

Le pouvoir d’achat des Français augmenterait immédiatement de plus de 10 % sans compromettre encore une fois la compétitivité du pays.

Les modalités d’application peuvent être souples. Libre aux entreprises de proposer de modifier le temps de travail, libre aux salariés de l’accepter.

Si la situation des Gilets jaunes est vraiment aussi dramatique qu’ils le disent – et c’est certainement vrai pour beaucoup d’entre eux –, seraient-ils paresseux au point de ne pas vouloir travailler une heure de plus par jour pour améliorer sensiblement leur situation et celle de leur famille ?

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Comments (10)

  • Manu Répondre

    Monsieur Vasseur,
    Je conteste formellement une de vos affirmations : les congés payés sont peut-être de 5 semaines en France, mais de jours fériés, il y en a très peu par rapport au reste du monde.
    L’essentiel de la population des pays industrialisés bénéficie de non pas 5 à 6 jours, mais de 15 à 16 jours par an de jours fériés.
    C’est le cas de la Chine, du Japon, et de la Corée du Sud, pays, où je vis depuis des décennies.
    De plus, ces jours fériés se reportent automatiquement au Lundi s’ils venaient à tomber un Dimanche ou sur un autre jour férié. Et au Japon on parle aujourd’hui d’appliquer ce report sur le vendredi dans le cas d’un samedi férié.
    En contrepartie de quoi les nations asiatiques citées ont en général 4 semaines de vacances (plus exactement ils les comptent en jours)
    En conséquence, pour les jours ouvrés dans l’année (c’est réellement ainsi qu’il faut compter, et non pas en termes de jours fériés ou de vacances), il n’y a guère que 2 ou 3 jours de différence avec la France.
    Et croyez-moi, désormais au Japon et en Corée, ils les prennent, leurs vacances ! Fini la légende des gars qui sacrifient leurs vacances au bureau. Ils sont quasiment vus aujourd’hui comme des marginaux ou des dinosaures voués à disparaître.

    Le problème n’est donc pas le nombre de jours fériés ou de vacances. Le vrai scandale, ce sont les “RTT”, les 35 heures.
    Car en fait quand la gauche a mis en place les 35 heures, elle s’est bien foutu de la gueule des Français, car elle ne leur a pas donné les moyens d’en profiter. Résultat, que font les Français de ces 5 heures de libres par semaines ? Ils regardent la télé, loisir bêtifiant au possible, très mauvais pour le cerveau ! EN recherchant quelques études sur le sujet, qui se trouvent facilement, vous verrez que dès les quelques semaines suivant la mise en place des 35 heures, le temps passé devant la télé a presque immédiatement grimpé de 3 heures de plus par semaine … 38 – 3 = 35.
    Voilà à quoi ont servi les 35 heures !

    10 décembre 2018 à 12 h 37 min
  • DENISOT Répondre

    35h hebdomadaire auxquels il faut ajouter les temps de déplacement pour exécuter la moindre tâche .

    10 décembre 2018 à 9 h 19 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    il suffit de faire un retour en arrière sur ce qu’ avaient prévu les ” meilleurs ” ” experts ” en Economie pour constater que cette ” science ” possède de nombreux biais et que le facteur hasard y est fortement sous estimé

    c’ était, là, ma contribution pour renforcer Anus Asinus Brenus dans ses convictions ( que je n’ ose pas dire ” profondes ” ) à mon encontre

    9 décembre 2018 à 11 h 14 min
  • Marquais Répondre

    M? Vasseur je trouve votre point de vue tout à fait logique. On pourrait ajouter que la situation est ancienne mais qu’auparavant nous avions l’arme absolue ” la dévaluation du Franc”. L’euro nous a privé de ce moyen d’atténuer les résultats des réclamations insatiables des salariés du secteur publique comme privé. Nous en paierons les conséquences au point qu’il serait logique de se retirer de cette cage malsaine de l’Europe !

    5 décembre 2018 à 18 h 35 min
  • BRENUS Répondre

    Pour “commenter la science infuse” , voyez QQ. Vous ne serez pas déçu : il a réponse à tout. A tout vu, tout connu, tout fait, est allé partout et a une très nombreuse famille dont chaque membre est champion du monde de quelque chose. Bref une incommensurable richesse nationale. A mettre sous globe pour le conserver très longtemps. Ah, j’oubliais : il manie la vindicte comme personne.

    5 décembre 2018 à 0 h 42 min
  • Gérard Pierre Répondre

    Faut-il rappeler à monsieur Vasseur, …… qui, manifestement est un des rares Français à bien maîtriser la connaissance de la ‘’science‘’ économique, …… que le passage de la semaine de 39h00’ à la semaine de 35h00’, sous dame Aubry, a été opéré SANS PERTE DE SALAIRE, ce qui a augmenté le coût horaire du travail de 11,4%, …… rétrogradant du même coup, à l’époque, la position de la France du 2ème au 11ème rang dans l’économie européenne !

    Dans l’industrie, où l’on transforme des matières premières en produits finis, …… secteur dans lequel la part des frais généraux tangente les 20% et les coûts d’approvisionnements divers 40%, …… la part salaires et charges constitue les 40% restants.

    Une hausse de 11,4% sur les salaires et charges n’impacte donc que 4,6% du prix de revient de sortie, ce qui est déjà considérable.

    Dans un pays comme la France qui délocalise frénétiquement ses entreprises industrielles pour ne plus garder, in fine, que des entreprises de service, la part main d’œuvre représente désormais l’essentiel du coût facturé.

    La solution, pour monsieur Vasseur, consisterait à, je le cite : « … rétablir la semaine de 40 heures, payée en heures normales … » …… et donc, pas en heures supplémentaires majorées !

    À coût horaire constant, cela reviendrait à accroître de 14,3% … LA QUANTITÉ … de biens ou de services produits, à frais fixes constants !

    Est-ce bien sur la quantité que repose, dans ce cas, le problème de la rentabilité ? …… Ne sommes-nous pas, plutôt, devant un problème de demande ? …… sinon comment expliquer la prolifération des contrats à temps partiel, si ce n’est, précisément parce que la demande n’est pas au rendez-vous ?

    Et comment faire en sorte qu’elle soit au rendez-vous si ce n’est en agissant sur les gains de productivité ?

    Mais bon ! … par définition, en bon béotien français, je ne connais rien à l’économie, … alors si monsieur Vasseur, ou « quelqu’un d’autre » …… [un commentateur à la science infuse, par exemple] …… pouvait m’expliquer, je serais si heureux d’apprendre que j’en aurais les yeux bordés de reconnaissance !

    En attendant, je vais laver mon gilet jaune et le faire sécher pour demain ! …… c’est qu’il me faut faire avec, je n’ai pas les moyens d’en posséder deux !

    4 décembre 2018 à 23 h 31 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      // c’est qu’il me faut faire avec, je n’ai pas les moyens d’en posséder deux ! //

      Votre gilet jaune ne nécessite pas de repassage c’est déjà un problème en moins.
      L’ économie française actuelle ressemblerait plutôt à un chemise pleine de mauvais plis.

      Même un repassage intensif n’arriverait pas à les éliminer, seul un nouveau lavage pourrait sauver la chemise.
      Pour le moment personne n’ose démarrer la machine à laver, ni doser le savon, le calgon et la soupline.
      Le chef du lavoir se retranche derrière sa splendeur jupitérienne trop occupé à contrer les dérives anti-écologiques et anti-migratoires de Trump.

      PS: je me rappelle encore bien des “enzymes gloutons” ajoutés aux savons pour lessive:
      Faudra-t’il les rappeler?

      5 décembre 2018 à 11 h 19 min
      • Le Ket Répondre

        L’économie française ne présente pas de plis : elle est pleine de trous !
        De Mitterrand à Macron, les présidents et leurs multiples gouvernements n’ont jamais cessé d’avoir des budgets en déficits. Et si sous Chirac, la dette publique atteignait déjà 862 milliards d’euros elle culmine maintenant à plus de 2.300 milliards, presque 4 fois plus. et cela, dans l’indifférence générale, malgré les signaux d’alarme évoqués depuis des décennies par des économistes lucides.

        Comment être motivé lorsque l’on constate que chaque Français se trouve être à la tête de 32.000 € de dette ?

        Dette qui, mécaniquement augmentera dans l’avenir, sera également transférée à nos enfants et petits enfants.

        C’est la réalité et les 5.250.000 fonctionnaires, qui aujourd’hui 6 décembre vont voter pour leurs représentants syndicaux, vont encore alourdir la dette publique quand eux-mêmes seront à la retraite. Ce sera alors une situation explosive.

        Aucun Président ou Premier ministre n’a eu ces 30 dernières années le courage et la volonté d’imposer des réformes structurelles permettant d’éviter le chaos que nous connaissons maintenant et qui ira en s’aggravant.

        Aucun politiciens n’a eu l’audace d’affirmer que notre système social ( “le meilleur du monde” ? ) relevait de l’Etat Providence. Et malgré cela, il existe des zones désertifiées, sans médecins ni traces de l’administration ou possibilités de transports publics.
        Donc, quand les caisses sont vides, il faut faire des choix, certes pénibles, mais urgents.

        Et il n’y a pas 36 solutions : diminuer les dépenses publiques, augmenter encore la pression fiscale (impôts directs et indirects, taxes diverses et charges sociales) ou améliorer la gestion des diverses administrations de l’Etat, des Régions, des départements , des communes et aussi des milliers d’organisations ou services subventionnés par l’argent public.

        En un mot, le temps est venu de “distinguer le superflu de l’indispensable”. Comme on a pu l’entendre sur les plateaux de télé venant de citoyens qui, dès le 15 du mois calculette à la main faisait leurs courses afin de ne pas dépenser 1 euro de plus….exemple à méditer par ceux qui se trouvent responsables de la gestion financière où qu’ils se trouvent, dans le privé comme dans le public !

        6 décembre 2018 à 15 h 42 min
        • HansImSchnoggeLoch Répondre

          À part mes plis remplacés par vos trous, vous et moi prions dans la même chapelle.

          Petite anecdote:
          Après les derniers revers de l’état islamique en Syrie et en Irak, les djihadistes ont décidé de faire la grève des prières.
          Motif, punir allah car il aurait du leur envoyer des anges pour les protéger de leurs ennemis.

          Devrons nous aussi arrêter de prier dans la chapelle?

          7 décembre 2018 à 13 h 05 min
  • PHILIPPE BORDIER Répondre

    Sur le fond vous pourriez avoir raison , sur la forme vous avez complètement tort!
    Les revendications des GJ portent pour leur plus grande partie sur l’injustice fiscale; Comment accepter une fiscalité qui pénalise à ce point les contribuables français? Au nom de quoi les contribuables français doivent-ils supporter la totalité de la fiscalité liée à la transition écologique? Pourquoi les transports maritimes et aériens ne supportent-ils aucune taxe carbone ? Et pour quelle raison toutes ces taxes vertes ne sont reversées que pour leur quart à la mise en oeuvre de la transition écologique?
    Toujours sur l’iniquité des prélèvements obligatoires opérée sur le travail français, pourquoi les pouvoirs publics n’élargissent-ils pas l’assiette des prélèvements sociaux sur les productions importées en France via une TVA sociale en vue de soulager les coûts du travail français? Et donc les charges sociales employeurs et salariées ce qui , à la fois ,revaloriserait les salaires nets et baisserait les coûts du travail dans leur globalité en France.

    Cela fait 40 ans que les pouvoirs publics se fichent totalement de leurs administrés dans un contexte toujours plus mondialisé en ce qui concerne un début de justice fiscale et sociale.

    4 décembre 2018 à 14 h 50 min

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