Les indicateurs de la reprise économique
Depuis plusieurs semaines, on parle beaucoup de reprise. Soit pour dire que ce n’est pas encore pour demain. Soit au contraire pour dire qu’elle est déjà là. On appelle « reprise » le redémarrage de l’activité économique.
Les consommateurs se mettent à nouveau à acheter. Les entreprises retrouvent donc des clients, ce qui leur permet dans un premier temps de liquider leurs stocks, tout en ayant encore trop de salariés.
Dans un deuxième temps, elles ne réduisent plus le temps de travail de leur personnel : les salariés retrouvent un temps de travail normal, donc un salaire normal. Le chômage partiel disparaît.
Dans un troisième temps enfin, quand la demande des clients devient « trop » forte, l’entreprise doit augmenter ses capacités de production. Elle est obligée de former de nouveaux salariés et d’augmenter sa taille : elle crée par exemple une nouvelle chaîne de montage. Elle achète des machines. Elle construit un nouveau bâtiment. Elle investit dans les hommes et dans le matériel.
Pour investir, elle a besoin d’argent. Comme la récession avait le plus souvent fait passer ses bénéfices en-dessous de zéro, elle n’a plus d’argent dans ses caisses. Elle a même souvent contracté des dettes, pour pouvoir continuer à payer ses salariés. Elle est obligée d’emprunter de l’argent à sa banque. Or, une banque n’aime pas prêter de l’argent à une entreprise qui fait des pertes. Elle le fera plus volontiers si la banque centrale met à sa disposition un crédit peu coûteux.
Il existe donc nécessairement un décalage de plusieurs mois entre le moment où les consommateurs recommencent à consommer et le moment où le chômage cesse de progresser.
Il est très important pour les responsables économiques d’être informés du stade dans lequel se trouve leur pays.
En effet, tant que la reprise n’a pas démarré, la banque centrale ne doit pas hésiter à rendre le crédit très peu coûteux. Elle pousse ainsi ménages et entreprises à emprunter pour acheter. Mais, aussitôt que la consommation redémarre, mettre trop d’argent à la disposition de l’économie expose à l’inflation. Or, l’inflation va plonger à nouveau le pays dans la récession…
Heureusement, des indicateurs sont à la disposition des gouvernements. Plusieurs d’entre eux informent sur l’argent que les consommateurs mettent de côté provisoirement par peur du chômage. Schématiquement, quand ils ont peur du chômage, les consommateurs achètent par exemple des obligations : le cours des obligations augmente. Quand ils se remettent à consommer, ils revendent leurs obligations : les cours baissent. C’est un des premiers indicateurs de la reprise.
D’autres indicateurs renseignent sur le comportement des entreprises. Comme l’indice PMI (Purchasing Managers’ Index), qui recense les achats que font les entreprises. Cet indice démarre quelques semaines plus tard, mais son démarrage confirme la reprise…
La physiologie étudie le comportement des organes dans le corps humain. Nous savons depuis des millénaires que les poumons permettent à l’organisme de prendre dans l’air l’oxygène dont tous les organes ont besoin pour fonctionner. Sans oxygène, nous mourons en quelques minutes.
Nous savons depuis quelques siècles, avec l’histologie, que ce sont des cellules du poumon qui prennent l’oxygène de l’air pour le faire passer dans le sang.
Et, depuis quelques années seulement, nous commençons à comprendre comment, à l’intérieur de ces cellules, des centaines de molécules travaillent ensemble, pour faire passer l’oxygène de l’air dans le sang. Devant cette grande complexité, le monde des biochimistes s’agite beaucoup. Chacun donne son avis…
L’économie étudie le comportement des hommes dans la société d’échange qu’ils forment. Il y a des millénaires, dans un village, tout semblait simple : le boulanger échangeait son pain contre le poulet du paysan.
Il y a quelques siècles seulement, avec l’invention de la vapeur, le vigneron bourguignon a échangé son vin contre l’huile d’olive du Provençal.
Enfin, depuis quelques années seulement, avec la mondialisation, les avions français sont échangés contre les chemises chinoises.
Devant cette immense complexité, le monde des économistes lui aussi s’agite beaucoup. Chacun donne son avis…
Comments (2)
dans votre raisonnement, le point qui me semble peu clair c’est de savoir ce qui fait que la consommation repart car c’est bien là votre postulat.
car la consommation est le fait de consommateurs qui sont aussi salariés, chômeurs etc.
la crise économique faisant augmenter le chômage et réduire les salaires, les ménages consomment moins.
si la crise est limitée à un pays ou à un ensemble régional de pays, l’afflux de clients permettant de faire repartir la machine économique selon le processus que vous décrivez, cet afflux peut provenir d’autres pays comme ça s’est souvent produit par le passé: la région touchée par la récession voyait habituellement sa ou ses monnaies baisser par rapport aux pays demeurés "sains". cette baisse des taux de change rendait les produits de la région déprimée plus compétitifs ce qui dopait ses exportations (clients venant de l’extérieur)
mais aujourd’hui que le marasme s’étant à très grande échelle, reste-t-il suffisamment de zones non touchées pour permettre cet afflux de clients sensé faire redémarrer l’économie ?
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