Les leçons économiques de la Révolution

Les leçons économiques de la Révolution

Version classique

Dans notre mémoire collective, la Révolution française se résume souvent à la Déclaration des droits de l’Homme (en oubliant « et du Citoyen »), l’abolition de la monarchie et l’avènement de la république.

Nous sommes aussi persuadés que, grâce à la Révolution, la France a apporté la lumière de la liberté à des peuples opprimés et arriérés.

C’était loin d’être le cas. Ma province natale, la Savoie, faisait partie du royaume de Sardaigne avant son annexion en 1792. C’était certes un pays pauvre, mais elle était socialement beaucoup plus moderne que la France d’ancien régime. Être noble ou membre du clergé ne conférait aucun privilège. Les grades dans l’armée et les emplois publics étaient ouverts à tous. De plus, à une époque où la terre était la principale source de richesse, la Savoie disposait d’un cadastre très détaillé qui permettait d’établir équitablement les taxes foncières.

Mais, surtout, pour la grande masse des Français, cette période fut l’une des pires de notre histoire, marquée par la mise en place d’un État totalitaire et une étatisation complète de la vie économique.

La vie socio-économique du peuple à cette époque est pudiquement passée sous silence.

Le roi Louis XVI avait convoqué les États généraux le 5 mai 1789 pour mettre de l’ordre dans les finances du royaume. Mais, en poursuivant des politiques de plus en plus dirigistes, les assemblées qui se succédèrent ne firent qu’aggraver le problème.

On commença par faire appel au civisme des citoyens. Mais le refus de l’impôt ne diminua pas.

La pièce maîtresse de la nouvelle fiscalité était une contribution foncière. Mais il n’y avait pas de cadastre. De nombreuses municipalités montrèrent plus d’empressement à s’attirer les grâces de leurs administrés, en leur permettant de dissimuler, qu’à coopérer avec le fisc.

Partager cette publication

Comments (5)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    on se demande pourquoi les Savoyards ont voté plus tard en masse pour le rattachement à la France ; parce que m’ a dit une amie piémontaise par son père et savoyarde par sa mère parce que les emplois publics dans le Royaume de Piémont Sardaigne étaient très difficiles à obtenir pour un Savoyard en raison du ” barrage ” de la langue

    25 juin 2020 à 9 h 52 min
    • Raymond Croella Répondre

      J’ai rédigé un document intitulé “nos coeurs vont où vont nos rivières”, qui explique pourquoi les conditions de 1860 étaient totalement différentes. Je me ferai un plaisir de l’envoyer à quiconque me donnera son adresse e-mail.

      29 juin 2020 à 20 h 31 min
  • OMER DOUILLE Répondre

    A titre de Savoyard (vive la yaute), ne vous plaignez pas trop.
    Pensez au bonheur d’être Vendéen à la période que vous décrivez, avec les exactions de cette ordure de Turreau, dont le nom devrait être conchié pour l’éternité, avec son génocide, les noyades dans la Loire et les “colonnes infernales” des bleus.
    Episodes dont se gardent bien de parler les livres scolaires officiels en France.

    24 juin 2020 à 0 h 58 min
    • Gérard Pierre Répondre

      Ouais ! ! ! … mais ça se passait entre « non colorés » … ! ! ! … ça compte pas !

      C’est comme l’esclavage des « colorés » par d’autres « colorés », … ça compte pas non plus ! … et en plus , …… cela ”ne nous regarde pas !” … ! ! !

      Au fait ! …… Pourquoi les conséquences de la traite des Africains par d’autres Africains, … (ou celle des Africains par des musulmans), … ne connaît pas les mêmes rebondissements qu’aux États-Unis ?

      La raison en est toute simple : … dans un cas on énucléait systématiquement les capturés afin qu’ils ne se reproduisent pas ! … (on savait la « matière première » inépuisable, donc pas besoin de s’embarrasser!) … alors que dans la cas des Occidentaux cette pratique était bannie !

      C’est pourquoi dans le premier cas il ne se trouve personne pour exiger une repentance alors que, dans le second cas, nombreux sont les descendants qui réclament « justice » !

      …… et cette différence n’a pas l’air de frapper grand monde chez les idéologues et dans les médias !

      28 juin 2020 à 18 h 14 min
      • OMER DOUILLE Répondre

        Cet écart d’exigence est normal : on ne se permet de réclamer qu’aux faibles .
        Les autres vous envoient paitre, au mieux.
        Vous imaginez une “manif” de descendants d’esclaves noirs en Arabie saoudite ? C’est la réponse qui serait marante.
        Le monde comprend un grand nombre de pays où les destructions sont très durement punies : ça calme les ardeurs.

        29 juin 2020 à 0 h 30 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *